Inventaire des archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies, (1611) 1700-1890 (1945)

Archive

Name: Chapitre et Paroisse Soignies. Saint-Vincent. Archives musicales

Period: 1611 - 1945

Inventoried scope: 11,4 linear meters

Archive repository: State archives in Mons

Heading : Parishes, church councils and Holy Spirit Tables

Inventory

Authors: Guilloux, Fabien

Year of publication: 2016

Code of the inventory: AEM.02.168

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Producteurs d'archives

Nom

Chapitre Saint-Vincent de Soignies (Xe siècle - 1797)
Paroisse Saint-Vincent de Soignies (1802 -)
Concert des Amateurs (vers 1789)
Société philharmonique de Soignies (vers 1799-1841)
Société Gautier de Soignies (1841 - après 1891) / Orphéon sonégien (1891 - après 1958)
Société Bourgeoise de la Ville de Soignies (1817 - 1887)
École de musique (1799-)

Historique

Les présentes archives musicales proviennent de personnalités diverses employées au service de deux institutions ecclésiastiques : le Chapitre Saint-Vincent et la Paroisse Saint-Vincent de Soignies. Un troisième producteur désigné par le terme générique de " Sociétés de musique " regroupe des ensembles documentaires hétérogènes liés à plusieurs sociétés musicales sonégiennes. Le lien interne unissant ces fonds entre eux est assuré par trois générations de musiciens issus d'une même famille : les Binon (cf. DGF II.A.4.b), chacun de ses membres ayant œuvré dans une de ces sociétés et institutions entre la fin du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle.

Le chapitre Saint-Vincent

L'actuelle église Saint-Vincent de Soignies a été le siège successif d'un monastère (VIIe-Xe siècles), d'un collège de chanoines séculiers (Xe siècle-1797) et d'une paroisse (1802-) placés sous l'invocation de son fondateur Madelgaire alias Vincent († vers 677), époux de Waudru de Mons († 686/688) selon la tradition (1). Au Xe siècle, le chapitre canonial qui succède à la communauté monastique primitive est l'un des plus prestigieux du diocèse de Cambrai, nanti de trente et une prébendes à la nomination du comte de Hainaut (2) ; il assume en outre la cure de la paroisse et tient lieu de seigneur sur la ville de Soignies, Horrues et Chaussée (3). Le 25 novembre 1797, par décret du gouvernement révolutionnaire français - Soignies est rattaché à la France de 1795 à 1814 -, le chapitre est dissous, ses biens mis en vente et dispersés (4).

La paroisse Saint-Vincent

L'histoire de la paroisse Saint-Vincent est intimement liée à celle du chapitre éponyme avec lequel elle partage l'église collégiale, au moins depuis 1204. En 1271, par décision de Marguerite de Hainaut (v. 1202-1280), la collation et les bénéfices de la cure sont en effet cédés au collège des chanoines qui, jusqu'en 1797, assurent l'ensemble des services cultuels et administratifs - la paroisse relève alors du diocèse de Cambrai, de l'archidiaconné de Brabant et du doyenné de Chièvres (5).
Si le chapitre cesse son activité en 1797, la paroisse lui survit pendant la période révolutionnaire (6). Le 22 septembre 1804, la municipalité est d'ailleurs en mesure d'affirmer que " depuis le moment ou les armées françaises entrerent dans le paÿs [en 1794] jamais la dite Eglise ne fut ni exposée en vente ni alienée, que les offices de la paroisse n'ÿ furent jamais interrompus, que le meme Curé ÿ continua toujours ses fonctions " (7). Le 30 octobre 1802, l'ancienne église collégiale est officiellement réouverte au culte et devient le siège d'une paroisse agrégée au diocèse de Tournai (8).

Les sociétés de musique

L'histoire des sociétés musicales sonégiennes reste à écrire pour les XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Les ex libris repérés dans les archives permettent d'identifier plusieurs d'entre-elles : le Concert des Amateurs (vers 1789), la Société philharmonique (vers 1799-1841), la Société Gautier (1841 - après 1891) plus tard associée à l'Orphéon sonégien (1884 - après 1958), la Société Bourgeoise de la Ville de Soignies (1817-1887), et enfin, plusieurs structures d'enseignement.
Société de concert. - Un ex libris daté de 1789 porte la mention " Concert des amateurs " (n°1625). L'hypothèse d'une société de concert liée au milieu canonial n'est pas exclue puisque les noms de Charles-François Binon (1754-1814), carillonneur et musicien du chapitre, de son fils Henri-Joseph Binon (1782-1843), futur organiste de la paroisse et d'un certain Jean-Baptiste Huvelle (n°1669), probablement apparenté à Philippe-Joseph Huvelle (1764-1821), avocat et receveur du chapitre, lui sont associés. Il est toutefois plus vraisemblable que ce Concert des amateurs désigne en réalité le Concert Bourgeois de Mons (1759-1794, 1804-1812) qui, fondé à l'initiative d'Anne-Charlotte de Lorraine (1714-1773), eut par la suite des dénominations diverses (Académie de Musique, Concert des Abonnés, Société des Concerts et Redoutes) et prolongea ses activités loin dans le XIXe siècle, éditant à plusieurs reprises ses statuts en 1812, 1833 et 1837 (9).
Société philharmonique de Soignies. - Vraisemblablement fondé à l'instigation de Charles-François Binon, un premier orchestre d'harmonie est actif à Soignies au moins depuis 1799 - la ville de Valenciennes s'était dotée du sien en 1797 (10). Placé sous la direction d'Henri-Joseph Binon, cette société est toujours active en 1828 et participe encore aux festivités sonégiennes dans les années 1840 (11).
Société Gautier / Orphéon sonégien. - L'histoire de la Société Gautier est mieux documentée (12). Empruntant son nom au célèbre trouvère Gontier de Soignies (vers 1180-1220), elle s'inspire des célèbres Montagnards de Bagnères de Bigore qui effectuèrent une tournée belge au cours de l'année 1840 (13). Fondée en janvier 1841, elle se compose dans un premier temps d'un chœur d'hommes, auquel s'adjoint une fanfare en 1844, fanfare transformée en orchestre d'harmonie en 1846. Le chœur est placé à ses débuts sous la direction de Louis Binon (1819-1852), fils d'Henri-Joseph et petit-fils de Charles-François, la fanfare sous celle de Joseph Fischer (1819-1897), directeur de la Grande Harmonie de Bruxelles et maître de chapelle à Sainte-Gudule. Pendant dix ans, cette société remporte plusieurs prix lors de concours organisés en Belgique et en France ; la ville de Soignies érige d'ailleurs un kiosque à musique en son honneur entre 1847 et 1851 (14). En 1851, Joseph Fauconnier succède à Louis Binon mais la fondation d'une section dramatique au sein de la société divise les sociétaires en deux formations : d'une part la Société Gautier, les Fondateurs dits aussi " les rouges " de tendance catholique, d'autre part la société Gauthier les blancs de tendance libérale (15) ; bientôt un troisième groupe dit des " XVIII " voit aussi le jour. Délaissant le chant, ces sociétés se réduisent progressivement aux seules phalanges orchestrales, suivant en cela l'évolution du mouvement orphéonique (16). En 1884, Émile Delattre fonde une nouvelle société chorale : l'Orphéon sonégien qui, en 1887, s'associe avec la Fanfare des Rouges issue de la scission de la Société Gautier ; elle tient ses quartiers à la " Brasserie Belge " ; son activité semble cesser après 1958 (17).
Société Bourgeoise de la Ville de Soignies. - Au cours du XVIIIe siècle, les occasions de " mascarades et bals masqués " ne manquent pas, notamment pendant la période du carnaval (18). Il faut toutefois attendre 1817 pour qu'une société de danse soit fondée à Soignies (19). Elle cesse ses activités septante ans plus tard, en 1887 ; Henri-Joseph Binon puis vraisemblablement Félix Binon lui sont liés en qualité de musicien (20).
Pédagogie musicale. - Jusqu'à la suppression de la maîtrise capitulaire (décembre 1797), c'est au sein de la collégiale que se faisait l'essentiel de l'apprentissage de la musique à Soignies. Toutefois, le collège des oratoriens de la ville, ouvert en 1629, proposait aux élèves qui le souhaitaient, des maîtres particuliers d'instruments de musique et de plain-chant (21). Tout au long des XIXe et XXe siècles, les diverses structures scolaires de la ville ont d'ailleurs continué d'offrir une gamme variée d'apprentissages musicaux (solfège, chant, instrument). Émile-Félix Binon (1829-1891), dernier fils d'Henri-Joseph, enseigne par exemple au pensionnat des Sœurs franciscaines, au collège Saint-Vincent et au collège des Frères de la Doctrine chrétienne tout en tenant les orgues de la paroisse (22). La fondation d'une école de musique proprement dite remonte au 9 pluviose de l'an VII (28 janvier 1799) date à laquelle le conseil municipal charge Charles-François Binon de " créer un institut de musique " dans l'ancien bâtiment du collège des oratoriens (23). La destinée de cet établissement n'est pas connue. Peut-être est-il à l'origine de l'école de musique attestée dans la décennie 1851-1860 (24), elle-même ancêtre de l'actuelle Académie de Musique installée dans les anciens bâtiments de la maîtrise capitulaire (25).

Compétences et activités

Le chapitre Saint-Vincent

La vocation première du chapitre Saint-Vincent est de veiller à l'économie spirituelle et temporelle du collège canonial, des bâtiments cultuels qui les abritent et des fidèles qui les fréquentent (26). Pour cette raison, la communauté priante et chantante des chanoines est à l'origine et à l'initiative d'une importante activité musicale pour les offices et pour la messe qu'elle délègue en partie à une maîtrise.
À Soignies, le chapitre et la maîtrise assurent aussi les services musicaux de la paroisse, les nombreux obits et fondations et les commandes exceptionnelles du prince pour tout évènement à caractère politique, dynastique ou militaire. Enfin, tout ou partie de la maîtrise peut encore être sollicitée par l'une des treize confréries religieuses érigées auprès de l'église collégiale, soit à l'occasion de leurs fêtes patronales respectives (messe et premières vêpres), soit à l'occasion de dévotions spécifiques (27).
L'ensemble de ces " prestations " musicales suppose donc l'existence d'un important répertoire d'usage polyvalent, tant vocal qu'instrumental, tant monodique que polyphonique, susceptible de répondre à toutes les situations demandées.

La paroisse Saint-Vincent

En l'absence d'une pratique chorale quotidienne, les besoins liturgiques et musicaux de la paroisse Saint-Vincent sont moindres que ceux du chapitre et se limitent aux messes, aux vêpres dominicales et festives, aux saluts, aux fondations et obits et aux sacrements (baptêmes, mariages, enterrements).
La réorganisation de la vie musicale paroissiale dans les années 1836-1842 (cf. DGF II.A.4.b) favorise un renouveau des pratiques et du répertoire (cf. DGF III.A.2) avec notamment la participation des sociétés chorales et orchestrales sonégiennes pour les fêtes de saint Vincent (lundi de Pentecôte et 14 juillet), de sainte Cécile (22 novembre) et pour la Commémoration des défunts (2 novembre) (28).

Les sociétés de musique

Chacune des sociétés de musique représentées dans les archives possède des compétences et des activités à la fois propres et spécifiques. Elles ont néanmoins en commun une pratique musicale et chorégraphique amateur mise au service de l'éducation, du progrès des arts et de la cohésion sociale (29). Ces pratiques s'inscrivent dans des mouvements plus vastes organisés à l'échelle nationale et européenne (30).
Société de concert. - Comme son nom l'indique, la vocation d'une société de concerts est double : permettre à des amateurs et professionnels de pratiquer collectivement la musique tout en proposant des concerts publics. Les statuts successifs du Concert Bourgeois de Mons témoignent de l'économie musicale d'une telle société par l'achat et la copie de partitions et l'invitation de musiciens solistes de passage (31).
Société philharmonique de Soignies. - Fondée sous le Régime français, cet orchestre d'harmonie était chargé d'accompagner les festivités civiles de la commune de Soignies. Les résolutions du Conseil communal conservent par exemple la trace de son activité le 10 frimaire de l'an VIII (1er décembre 1799) où une " musique guerrière " exécuta " des airs patriotiques " lors de la prestation de serment des fonctionnaires publics (32) ou encore en vue du passage du Consul à Soignies le 4 thermidor an XI (23 juillet 1803) (33). Il proposait aussi des concerts et animait des bals populaires à l'occasion des festivités organisées dans la ville. Le collège échevinal était d'ailleurs propriétaire des instruments de musique dont il finançait l'achat (34).
Société Gautier / Orphéon sonégien. - Fondée à l'initiative d'artisans sonégiens, cette société orphéonique a pour principale activité de " chanter des chœurs achetés en commun de leurs épargnes " afin de se produire en concert " au bénéfice de l'hospice des vieillards de la ville " (35). Dans la continuité de la Société Gautier, l'Orphéon sonégien continue à promouvoir le répertoire orphéonique puis se spécialise dans les revues musicales et l'opérette après la Première Guerre mondiale. Ces deux sociétés représentent successivement la ville de Soignies lors des concours nationaux et internationaux (36).
La Société Bourgeoise de la Ville de Soignies. - L'activité principale de cette société de danse consiste en l'organisation de bals et redoutes au cours desquels se produisent des petits orchestres spécialisés (37).
Pédagogie musicale
. - Les lieux et les formes de l'enseignement musical à Soignies sont divers, allant du cours particulier à domicile à celui institué de l'école de musique. Tous supposent le recours à des méthodes et à des exercices gradués permettant l'acquisition progressive de compétences solfégiques, instrumentales ou vocales.

Organisation

Le chapitre Saint-Vincent

Le corps des chanoines était soumis à la direction d'un prévôt pour les affaires relevant du temporel et d'un doyen pour celles du spirituel, secondés dans leurs charges par un trésorier et un écolâtre/secrétaire (38). L'organisation de la vie musicale est peu documentée mais était régie par chacune de ces dignités et compétences comme nous l'apprennent les registres des résolutions capitulaires (1662-1678, 1699-1742, 1776-1794), les rares livres de comptes conservés et un règlement tardif pour les choraux (18 juin 1785) (39).
La pratique quotidienne repose sur la participation simultanée et complémentaire du chœur des chanoines, de la maîtrise et des sonneurs et carillonneurs (40). De par leur vocation religieuse, les chanoines assurent l'essentiel des actes choraux et cantoraux du plain-chant aux différentes heures de l'opus Dei. Parmi eux, certains occupent des charges cantorales plus spécifiques de chantre, de diacres, de sous-diacres, de lecteur et d'hebdomadier. À Soignies, deux chanoines sont plus particulièrement députés à l'administration de la maîtrise : ils tiennent les comptes, supervisent le recrutement du maître de musique, des choraux et des musiciens, veillent enfin à la bonne tenue de la bibliothèque musicale (41).
L'existence d'une maîtrise à Soignies semble déjà attestée au XIIe siècle (42) mais sa fondation officielle date en réalité de 1445, année au cours de laquelle le chapitre décide la supression d'une prébende dont les bénéfices sont destinés à l'entretien de quatre choraux ; une seconde prébende est supprimée en 1492 au profit d'un maître de musique et de deux choraux supplémentaires (43). Placée sous la direction de ce maître assisté d'un sous-maître de musique, la maîtrise se compose donc de 6 à 8 choraux (de 6 à partir de 1492, elle passe à 8 entre 1595 et 1648) et d'un ensemble variable de " suppôts " (chapelains, vicaires, clercs) officiant comme chantres, organiste, carillonneur et instrumentistes (44).
Les choraux sont recrutés sur audition vers l'âge de huit ans et, jusqu'à la mue, vivent avec le maître de musique, le sous-maître et une servante dans la maison du chant ou " chantrerie " (45). L'enseignement général qu'ils reçoivent est confié tantôt à des maîtres extérieurs, tantôt au collège des oratoriens de la ville ; à partir de 1778, le chapitre nomme à cet effet un maître de latin (46). Quant à l'éducation musicale proprement dite, elle est dévolue au sous-maître qui, tout en leur enseignant les bases du solfège, du chant et de la pratique instrumentale, les forme aussi à la copie et aux techniques de l'improvisation polyphonique contrapuntique. À la fin de leur formation, les plus doués d'entre eux obtiennent une bourse d'études offerte par le chapitre et éventuellement poursuivent une carrière de musicien auprès d'autres institutions. Le nombre des chantres et des musiciens est difficile à évaluer : au nombre de 5 au XVe siècle (47), ils sont 11 en 1684 (48). Au XVIIIe siècle, il convient d'envisager une moyenne de vingt musiciens titulaires au chœur (choraux compris) (49), exceptionellement renforcés par des gagistes extérieurs (50). L'ensemble est dirigé par le maître de musique qui assure les répétitions et fournit les pièces de musique nécessaires (51).

La paroisse Saint-Vincent

Suite à la réorganisation du diocèse de Tournai (1801) et à la réouverture officielle au culte (1802), la paroisse Saint-Vincent est administrée par un curé secondé de deux vicaires (1803), auxquels s'ajoutent progressivement un troisième (1855) et un quatrième (1882) vicaire (52). La gestion est confiée à un Conseil de fabrique qui, entre autres, veille à l'entretien du personnel musical, des instruments et des musiques nécessaires à la vie cultuelle.
Dans la première moitié du XIXe siècle, les revenus de la nouvelle paroisse ne permettent pas de restaurer l'ancienne maîtrise capitulaire. Aussi, le personnel musical se trouve-t-il réduit à quelques choraux (6 à 8 selon les années) placés sous la responsabilité d'un vicaire, d'un organiste et d'un joueur de basse instrumentale. En 1802, trois anciens musiciens du chapitre sont respectivement nommés à ces postes : Toussaint-Joseph Dujardin (1749-1816) comme vicaire et maître de chant (53), Charles-François Binon (1754-1814) comme organiste (54) et César-Fidèle-Joseph Plisnier [Plissenier] († 1821) comme joueur de basse instrumentale (55). Pour les solennités, cet effectif est renforcé par la participation de chanteurs et de musiciens surnuméraires bénévoles, généralement récompensés en vin (56).
Parmi ceux-ci, les enfants et petits-enfants de Charles-François Binon jouent un rôle déterminant. En effet, au moins depuis 1808, Charles-François Binon partage les fonctions d'" organiste, serpentiste et joueur de basse " avec son fils Henri-Joseph (1782-1843) (57) qui, de 1814 à 1843, lui succède en qualité d'organiste (58) ; parallèlement, à partir de 1836, il perçoit aussi un supplément pour " enseigner la musique aux choraux " (59). Durant les quatre premières décennies du XIXe siècle, le père et le fils, tous deux ayant fréquenté l'ancienne maîtrise capitulaire, ont permis la préservation de la bibliothèque musicale capitulaire qu'ils ont continué à entretenir consciencieusement, notamment en faisant recopier les œuvres des derniers maîtres de musique du chapitre (Delmoitiez, Pollio, Schorn et Tiron) (60). Au moins cinq des dix enfants d'Henri-Joseph Binon s'illustrèrent à la suite de leur père. L'aîné, Charles-Henri Binon (1806-1834), succéde à César Plisnier comme joueur de basse instrumentale en 1821 et laisse quelques compositions (n°1057-1062) (61). À sa mort prématurée, Félix Binon (1812- ?) et Vincent-Henri Binon (1814- ?) se proposent " dans leurs moments de loisir à aider les chantres avec un instrument quelconque " (62). À partir de 1839, le cinquième fils d'Henri-Joseph, Eugène-Louis-Désiré Binon (1819-1852), dit courramment Louis Binon, remplace épisodiquement son père à la tribune de l'orgue et lui succède finalement de 1843 à 1852 tout en assurant en parallèle la charge de " directeur de la musique ", de 1842 à 1852 (63). C'est toutefois au dernier fils d'Henri-Joseph, Émile-Félix Binon (1829-1891) que revient la palme de la longévité : instrumentiste surnuméraire entre 1850 et 1851 (64), il est nommé organiste en 1852 au décès de son frère Louis et tiendra le clavier jusqu'à sa propre mort en 1891 (65) ; Fernand Suys († 1951) lui succède à partir de cette date (66). Signalons en outre que le gendre d'Henri-Joseph Binon, Benoît-Joseph Polard (1819-1884) - il avait épousé Éléonore-Joseph-Célestine Binon (1820-1870) - après avoir été choriste (1828), serpentiste (1836) et chantre (1841), occupe la charge de directeur de la musique de 1852 à 1884 (67).
La décennie 1835-1845 marque un tournant dans l'organisation de la vie musicale paroissiale. Plusieurs facteurs en sont la cause : tout d'abord des tensions esthétiques entre les musiciens quant au répertoire éclatent en 1835, suivies de l'instauration d'un directeur de la musique le 21 décembre 1836, l'installation d'un nouvel orgue de François-Bernard Loret (1808-1877) en 1841-1842 et le décès d'Henri-Joseph Binon en 1843. L'abandon des anciennes orgues construites par Jean Lachapelle (vers 1688-1723) en 1711-1712 et surtout le déplacement géographique de l'activité musicale du jubé vers une vaste tribune située dans le fonds de la nef ont une profonde incidence sur les pratiques instrumentales ; elles se traduisent là aussi par l'abandon des anciens instruments qui ne s'accordent désormais plus au nouveau diapason (68). On assiste alors à la disparition progressive de l'ancien répertoire capitulaire encore défendu par Henri-Joseph Binon au profit d'œuvres plus modernes que l'on adapte aux effectifs locaux (69). Cette nouvelle impulsion est donnée par le " directeur de la musique " ou " maître de musique " dont la principale fonction est d'" enseigner la Musique vocale aux choraux " (70). Albert Stradiot (vers 1836-1843) occupe la fonction de 1836 à 1838 (71), auquel succèdent Vincent Lequime (1810- ?) de 1838 à 1839 (72), Louis Binon de 1842 à 1852 (73) et Benoît Polard de 1852 à 1884 (74). Le personnel musical est désormais plus étoffé et, outre le directeur, se compose de 6 à 8 choraux, d'un organiste et de plusieurs chantres et instrumentistes (75). Depuis 1835, la paroisse emploie en effet 2, puis 3, et finalement 6 chantres dont les noms se retrouvent sur la plupart des archives musicales conservées : Dujarier de 1835 à 1841 (76), Grandrue de 1835 à 1838 (77), Dupont de 1837 à 1839, Joseph Paridant de 1839 à 1840 (78), Fidèle Delattre de 1839 à 1871 (79), Léopold Boulemberg de 1840 à 1863 (80), A. Cornet en 1840 (81), C. Louis Simon qui prépare aussi la " salle de répétition de la musique " de 1841 à 1867 (82), Joseph Spinette de 1843 à 1852 (83), Joseph Hervy de 1847 à 1862 (84), Jean-Baptiste Suys de 1847 à 1856 (85), Charles Pieman de 1848 à 1872 (86), F. Paridant de 1849 à 1851 (87), Louis Joseph Camberlin de 1853 à 1872 (88), Élie Anthoine de 1858 à 1872 (89), Victor Rousseau en 1858 (90), Eugène Delferriere en 1863 (91), Vincent Maton de 1863 à 1881 (92), Philémon Dujariez de 1863 à 1881 (93), Baptiste Suys de 1865 à 1881 (94), Édouard Delferiere de 1872 à 1881 (95), Alfred Herouet de 1873 à 1876 (96), Octave Stekke de 1873 à 1875 (97), Léon Dartois de 1873 à 1881 (98), Émile Delattre de 1873 à 1876 (99). Le nombre des instrumentistes n'est pas connu avec un tel degré de précision mais les comptes de la paroisse font état de paiements divers pour l'acquisition " d'un tuba en sib bémol " de Charles Mahillon (1850) (100), de réparations à deux tubas (1854) (101) ou du remplacement des cordes de contrebasses (1852-1853, 1875), de violoncelle (1854) et de violons (1856, 1875) (102).
L'ensemble de ce personnel musical se retrouve chaque semaine pour une répétition générale présidée par le directeur de la musique (103) ; lors des principales fêtes (Saint-Vincent, Sainte-Cécile et Commémoration des défunts), celui-ci fait appel aux sociétés chorales et orchestrales sonégiennes afin de renforcer les effectifs : ils sont 16 musiciens pour la Saint-Vincent 1849, 22 lors de la visite de la reine de Belgique le 17 octobre 1850 (104), 49 pour la Sainte-Cécile 1851 (105) et 60 pour la Sainte-Cécile 1852 (106).
Les décennies charnières des XIXe et XXe siècles mettent un frein brutal à cette activité. Trois raisons peuvent ici être invoquées : d'une part, la disparition d'Émile Binon en 1891 qui met symboliquement fin à l'hégémonie séculaire de la famille sur la vie musicale du chapitre et de la paroisse ; d'autre part, les travaux de restauration de la collégiale entre 1898 et 1904 qui, en détruisant les anciennes orgues, les voutes et les boiseries de la nef, modifient en profondeur l'acoustique de l'édifice (107) ; enfin, la mise en application du motu proprio de Pie X concernant la musique sacrée (22 novembre 1903) qui en imposant le néo-grégorien de Solesmes et le modèle esthétique palestrinien met fin à l'effervescence chorale et orchestrale de la seconde moitié du XIXe siècle.

Les sociétés de musique

En l'absence d'études monographiques, l'activité et l'organisation des sociétés musicales sonégiennes sont difficiles à établir avec précision.
Société de concert. - L'organisation du Concert des Amateurs ou du Concert Bourgeois de Mons est semblable à la plupart des sociétés du même genre actives en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles (108). Plus ou moins structurées, elles fédèrent des musiciens amateurs et professionnels ainsi que des mélomanes afin d'organiser des saisons de concerts. Les cotisations des membres et le système d'abonnement des auditeurs permettent d'assurer le bon fonctionnement de la société pour l'entretien du local, des instruments, pour l'achat de nouvelles partitions et la rémunération de musiciens solistes de passage (109). À Mons, le Concert Bourgeois donnait un concert hebdomadaire suivi d'une " coterie ou redoute " dans une salle louée à une caserne et décorée à ses propres frais (110).
Société philharmonique de Soignies. - Prenant modèle sur les Gardes nationales françaises ou sur la Musique turque de Mons (111), cet orchestre d'harmonie se composait d'une vingtaine d'instrumentistes placés sous la direction d'un directeur de musique - Charles Binon et Henri-Joseph Binon se succédèrent à ce poste (cf. DGF II.A.2.c et II.A.3.c).
Société Gautier / Orphéon sonégien. - La société se compoe de membres effectifs et de membres honoraires placés sous la direction d'un président et d'un directeur de musique (112). Les membres effectifs se répartissent entre le chœur à quatre parties (T1, T2, B1, B2) et un orchestre. Les répétitions se tenaient les lundis, mercredis et samedis de chaque semaine, tout d'abord au n°11 de la rue de la Régence, puis successivement chez Louis Binon, rue des Chantres, dans la salle de la Société bourgeoise de Soignies rue de Braine enfin, à partir de 1843, à l'Hôtel des Trois Rois, sur la Grande-Place où des concerts étaient régulièrement organisés ; la recette de ces concerts servait à payer le directeur de musique (113). Lors de sa fondation en janvier 1841, la section chorale se composait de 14 membres ; en octobre de la même année, ils sont déjà 30, 31 en 1851, 40 en 1853 (114). En 1851, l'orchestre comporte 23 musiciens ; ils sont 34 dans la fanfare " Les rouges " en 1860 qui se répartissent en 8 bugles, 2 barytons, 6 cornets à piston, 1 trompette, 4 cors, 3 trombones, 8 tubas, 1 caisse roulante et 1 grosse caisse (n°1876). Louis Binon assure la direction du chœur de 1841 à 1853, Joseph Fischer celle de l'orchestre ; A. Fauconnier puis Ernest Lefebvre leurs succèdent à la tête de l'ensemble (cf. DGF II.A.2.c et II.A.3.c). Les directeurs successifs de l'Orphéon sonégien sont Émile Delattre, Jean Suys, Ferdinand Hinnens (de 1892 à 1900), De Briey et Octave Stekke (115).
La Société Bourgeoise de la Ville de Soignies. - Cette société de danse est organisée sur le même principe que les sociétés musicales : elle se compose de membres adhérents (ils sont 51 en 1833) qui, moyennant cotisation, permettent à eux-mêmes et aux membres de leurs familles de participer aux deux saisons annuelles de bals (en moyenne 6 bals durant la saison estivale et 7 redoutes durant la saison hivernale) ; les membres extérieurs pouvaient y accéder en payant un droit d'entrée. Des administrateurs étaient délégués à l'organisation mensuelle des bals, aux frais de location puis d'entretien de la salle qu'ils s'étaient fait construire rue de Braine en 1833, de l'éclairage et du salaire des musiciens, probablement aussi d'un maître de danse (116). Du répertoire conservé, il est possible de déduire que l'orchestre se composait ordinairement d'un quatuor instrumental (flûte ou flageolet, cornet à piston, violon et basse instrumentale) que l'on étoffait selon les circonstances (117).

Archives

Historique

Sauf à envisager un dépouillement exhaustif des archives capitulaires, paroissiales et communales sonégiennes, il est actuellement difficile de renseigner l'histoire du fonds avant 1967, année de son dépôt aux Archives de l'État à Mons. Tout au mieux est-il possible d'esquisser les quelques lignes qui suivent.

Le chapitre et la paroisse Saint-Vincent

Selon l'usage en vigueur dans les maîtrises capitulaires, les musiques composées, achetées ou copiées pour les besoins d'un chapitre demeuraient la propriété de celui-ci (118). Les partitions et le matériel d'exécution étaient conservés in situ sous la responsabilité d'un ou de plusieurs chanoines qui, traditionellement, en confiaient la charge au maître de musique : ce dernier veillait à son bon entretien, son accroissement et tenait son inventaire à jour (119). À Soignies, en 1787, c'est le chanoine Théodore Delmoitiez, ancien maître de musique, que le chapitre mandate pour classer et réorganiser la bibliothèque (120) - si son inventaire ne nous est pas parvenu, son système de classement est encore aujourd'hui visible sur la plupart des documents conservés (cf. DGF III.C.1).
L'emplacement originel de cette bibliothèque n'est pas connu. En 1943, elle se trouvait dans les grandes armoires de bois installées au cours du XVIIIe siècle dans la " Salle des archives ", au premier étage des bâtiments capitulaires adossés à la collégiale (121). Peut-être était-ce déjà le cas sous l'Ancien Régime où cette pièce semble avoir servi de lieu de répétition comme en atteste la présence d'un orgue positif en 1777 (122). Sa position offrait d'ailleurs l'avantage aux musiciens de pouvoir accéder aisément aux tribunes latérales de l'église puis, de là, directement au jubé, à la nef ou au chœur, par deux escaliers aménagés au XVIIe siècle, l'un dans l'épaisseur du jubé, l'autre dans l'angle de la nef formé par le clocher avec le collatéral sud (123).
La transmission de la bibliothèque musicale du chapitre à celle de la paroisse est obscure. A-t-elle été vendue et rachetée par des musiciens locaux comme cela s'est produit à Nivelles ? (124) Les anciens chanoines encore actifs à Soignies après 1797 ont-ils joué un rôle dans la préservation de ce patrimoine ? (125) Dans quelle mesure, Charles-François Binon, ancien musicien du chapitre, membre du conseil communal qui, nommé organiste de la paroisse en 1802, s'était octroyé pour logement les anciens batîments capitulaires du cloître, a-t-il contribué lui aussi à protéger cette collection ? (126) Une chose est certaine, de la réouverture au culte en 1802 jusqu'au décès d'Henri-Joseph Binon en 1843, tout en l'adaptant, la nouvelle maîtrise paroissiale a largement puisé au répertoire de celle capitulaire, prenant le soin de restaurer les documents détérioriés et de faire recopier les parties manquantes (127).
Néanmoins, bien qu'exceptionnelles par leur quantité, les archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies ne représentent pas l'intégralité de la bibliothèque capitulaire d'ancien régime, ni sans doute celle de la paroisse. À l'exception d'un psautier du XIe siècle (128) et de quelques livres liturgiques édités à Anvers au XVIIe siècle (cf. Annexe I), aucun document musical antérieur au XVIIIe siècle ne semble avoir été conservé (129).
De même, la confrontation du matériel avec les volumes autographes de Pierre-Louis Pollio révèle des pertes ou destructions de pans entiers du répertoire, pertes qu'atteste aussi la discontinuité dans la numérotation de l'inventaire établi par Théodore Delmoitiez en 1787. Certains éléments peuvent être avancés afin d'expliquer ces pertes. Par exemple, à une date qu'il est possible de situer dans les premières décennies du XIXe siècle, un ensemble de partitions a été prélevé pour répondre aux besoins musicaux de l'église paroissiale Sainte-Élisabeth, à Mons : intégrées au fonds propre de Sainte-Élisabeth, ces partitions ont été mises en dépôt à la Bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles en 1952 puis reversées aux Archives de l'État à Mons en 2002 où elles ont été inventoriées et indexées dans le Répertoire International des Sources Musicales (Annexe II) (130). Au début du XXe siècle, Nicolas Joachim, maître de chapelle à la cathédrale de Tournai (131), alors qu'il prépare une étude consacrée à la maîtrise de Soignies (1910-1911) (132), a emprunté certains manuscrits de Théodore Delmoitiez afin d'en effectuer des transcriptions (cf. n°106-107, 110) : le manuscrit sonégien autographe d'un Te Deum à cincq voix est toujours conservé dans les Archives de la Maîtrise de la cathédrale de Tournai (133). D'autres manuscrits ont connu des trajectoires plus obscures à l'instar de ce lot de trois volumes reliés des œuvres autographes de Pierre-Louis Pollio acquis par la Bibliothèque royale de Belgique auprès d'un libraire bruxellois en 1906 (134) ou ce livre d'orgue ayant appartenu au chanoine Jacques-Ignace-Joseph Cocquiel (1719-1801) vendu un an plus tôt à la même bibliothèque par l'érudit et collectionneur montois Edmond Puissant (1860-1934) (135).

Les sociétés de musique

La présence d'importantes archives musicales profanes, archives exogènes à l'exercice cultuel du chapitre et de la paroisse, semble fortuite. Une première explication tient au fait que certaines de ces sociétés comme la Société Gautier et, plus tard, l'Orphéon sonégien, participaient régulièrement aux offices des solennités liturgiques. Mais la véritable raison est sans doute plus conjecturelle : plusieurs membres de la famille Binon tinrent une place prééminente, tant dans à la vie de la paroisse que dans celle de la plupart des ces sociétés : Charles Binon et Henri-Joseph Binon à une société de concert, ce même Henri-Joseph Binon à la Société philharmonique et à la Société Bourgeoise de la Ville de Soignies, Louis Binon, Félix Binon, Émile Binon et Benoît Polard à la Société Gauthier et, plus tard, à l'Orphéon sonégien. Sans doute est-ce à la mort d'Émile Binon en 1891, dernier représentant de cette lignée de musiciens, que les archives familiales furent versées et intégrées à celle de la paroisse (cf. DGF II.A.4.b).

Acquisition

Suite à la suppression du chapitre Saint-Vincent (25 novembre 1797), 1269 liasses d'archives provenant de l'institution furent saisies et réunies aux Archives de l'État à Mons - le 14 mai 1940, ces liasses disparaissent sous les bombardements incendiaires allemands (136). En absence d'un inventaire détaillé de ce fonds il est impossible d'établir s'il comportait ou non des documents musicaux (137).
Les documents restés in situ à Soignies ont été intégrés aux archives de la paroisse afin de constituer un fonds d'archives qui s'est considérablement enrichi au cours des XIXe et XXe siècles. Ce fonds a été déposé aux Archives de l'État à Mons en trois versements successifs le 6 novembre 1963 (AÉM, Registre d'entrées, n°743), le 8 avril 1965 (AÉM, Registre d'entrées, n°813) et le 16 novembre 1967 (AÉM, Registre d'entrées, n°933) (138) ; l'ensemble a fait l'objet d'un inventaire détaillé par Jacques Nazet (1944-1996) en 1986 (139).
Les archives musicales proprement dites font partie du troisième versement de 1967. À la fin des années 1970, dans le cadre d'un mémoire de licence, Francine Deneubourg effectue un premier tri du fonds et isole 1284 documents antérieurs à 1797 qu'elle ordonne par ordre alphabétique d'auteurs (140). En 1986, Luc Verdebout publie un inventaire sommaire de l'ensemble du fonds qu'il organise en 430 liasses : il y intègre le travail de sa prédécesseure sans néanmoins tenir compte de son inventaire détaillé et, pour les documents des XIXe et XXe siècles, distingue les manuscrits des imprimés qu'il classe ensuite, là encore, par ordre alphabétique d'auteurs (141).

Contenu

Les Archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies rassemblent trois grands ensembles documentaires :
Le premier et le plus important (50% du fonds) se rapporte au chapitre Saint-Vincent. Il regroupe un ensemble de manuscrits et imprimés musicaux (livres de chœur, partitions et matériel en parties séparées) d'œuvres liturgiques datant du XVIIIe siècle.
Le second ensemble est lié à la paroisse Saint-Vincent (27% du fonds) et rassemble un même type d'œuvres manuscrites et imprimées des XIXe et XXe siècles. Outre un répertoire liturgique, on y trouve aussi des cantiques de dévotion en langues latines et vernaculaires.
Plus hétérogène, le troisème ensemble provient de diverses sociétés de musique (23% du fonds) et consiste en matériel d'exécution manuscrit et imprimé (souvent incomplet) datant principalement du XIXe siècle.

Le chapitre Saint-Vincent

Exception faite de quelques livres de plain-chant imprimés du XVIIe siècle conservés en B-Smc (Annexe I), aucun document musical antérieur au XVIIIe siècle n'a été conservé - seul un fragment de livre de chant monodique du XVe siècle réemployé comme reliure (n°751) peut ici être signalé.
Le plain-chant quotidiennement chanté au chœur par les chanoines et la maîtrise constitue la base du répertoire musical. Il tient donc une place essentielle dans les archives (n°1-45) avec une belle série de livres de chœur manuscrits réalisés au pochoir par les vicaires-chantres Charles Bonblez [Bomblez] (1734-1789) et Jacques Barbary (vers 1772-1776) dans les années 1770 (142). Afin de rehausser l'éclat des offices et selon le degré de solennité, le plain-chant était soit chanté in alternatim avec l'orgue (n°55-56) (143) soit orné de contrepoints improvisés selon les règles et techniques du faux-bourdon ou du chant sur le livre - les archives conservent plusieurs témoignages notés de cette pratique (n°46-56) dont certains dus à Pierre-Louis Pollio (n°346, 562, 677-697) (144), lui-même auteur d'un traité sur la question (145).
À l'exception de trois documents imprimés (n°66, 742, 744), le répertoire polyphonique est conservé sous forme manuscrite (partitions et matériel en parties séparées). Le chapitre étant propriétaire des musiques composées par les musiciens actifs à son service, on ne sera pas surpris d'y trouver une production surtout locale où dominent les œuvres des maîtres de musique successifs :
1713-1716 ? François Goutier (vers 1705-1741)
1716-1720, 1728-1731 ? Jean-Michel Cabau (av. 1716-1742)
1732-1740 Éloy François (ca. 1702-1754)
1741-1743 Guillaume Cantiniau (1706-1760)
1743-1756 Jacques-Laurent Gossart (vers 1711-1759)
1758-1766 Théodore Delmoitiez (1733-1802)
1767-1785 Pierre-Louis Pollio (1724-1796)
1785-1787 François-Joseph Schorn (vers 1782-1791)
1789 Agrippa Guignet (vers 1789)
1789-1797 René Tiron (1761-1851) (146)
Au sein de ce corpus, la production de Pierre-Louis Pollio se démarque nettement par son ampleur - le musicien avait en effet entrepris la mise au propre de ses opera omnia (celles composées pour Soignies mais aussi pour la Sainte-Chapelle de Dijon, la collégiale Saint-Fursy de Péronne et la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais) qu'il légua au chapitre, de son vivant, en octobre 1788 (147) ; cette collection, exceptionnelle à plus d'un titre, est un témoin unique de l'activité d'un maître de musique sous l'Ancien Régime (148). Des œuvres de musiciens attachés au chapitre complètent le fonds ainsi qu'une rare série de " chefs-d'œuvres " composés par des choraux lors de leur sortie de la maîtrise (n°57-58, 62-65, 88, 151-152) (149). Le reste du répertoire polyphonique est constitué d'œuvres de maîtres de chapelle travaillant dans les principales collégiales et cathédrales du quart Nord-Est de la France - signalons ici les unica que représentent les messes gravées de Jean-Louis Bordier († 1764), maître de musique à l'église parisienne des Saints-Innocents (n°66) (150).
La chronologie du corpus conservé, massivement situé au XVIIIe siècle, s'explique par la logique réorganisation des pratiques maîtrisiennes suite aux travaux entrepris dans l'intérieur de la collégiale entre 1620 et 1720 (151). Pour répondre aux exigences des réformes tridentines et adapter le mobilier à l'esthétique d'expression baroque, l'ancienne église romane édifiée dès la première moitié du XIe siècle (vers 1020-1025) puis intégrée aux fortifications de la ville à partir de 1365 subit en effet de profondes transformations au cours de cette période. Ces travaux débutent avec la construction de la chapelle du Saint-Nom de Jésus (1582-1603) puis se poursuivent avec l'aménagement de nouveaux batîments capitulaires que dessert un large escalier processionnaire (1622), le voûtement progressif des transepts puis de la nef (1622, 1642 et 1681), la construction d'un jubé (1635-1641), le remplacement de l'ancien retable gothique par l'actuel (1692-1693, complété entre 1720 et 1741), l'installation de nouvelles stalles (1672-1676), le pavement du chœur (1730), la fonte d'un nouveau carillon (1686) (152) et la construction de nouvelles orgues sur le jubé (1711) par Jean Lachapelle (vers 1688-1723) (153). Ces nouveaux aménagements ont non seulement modifié en profondeur l'acoustique de l'édifice mais ont aussi conditionné les effectifs et l'organisation des pratiques musicales. L'apparition soudaine d'un nouveau répertoire dans les années 1710 et la disparition des sources musicales antérieures coïncident de fait avec l'achèvement des travaux.

La paroisse Saint-Vincent

Dans une proportion moindre, les archives musicales de la paroisse Saint-Vincent sont aussi composées de livres de plain-chant (n°994-1028, 1042-1044), de livres d'orgues et de contrepoints simples (n°1029-1041), de pièces polyphoniques (n°1045-1501) et, nouveauté, de cantiques (n°1502-1538). Contrairement au fonds capitulaire, celui paroissial conserve assez peu d'œuvres dues à des musiciens locaux, exception faite de celles de Charles-Henri Binon (n°1057-1062) et surtout de son frère Émile Binon (n°1063-1086).
L'analyse du fonds permet de distinguer trois périodes distinctes dans son évolution. Dans une première période allant de 1802 aux décennies 1830-1840, le répertoire ne connaît que peu d'accroissement et utilise encore largement la bibliothèque capitulaire : " Nous avons trop de messes et mottets beaux et bons pour pouvoir les exécuter chacun une fois l'an ", écrit le chantre Jean-Baptiste Dujarriez au Conseil de fabrique, le 7 mai 1835, face à ses vélléités de réformes (154). De fait, au cours de cette période, l'ancien matériel du XVIIIe siècle continue d'être copié et entretenu : seule peut être relevée l'acquisition de quelques œuvres imprimées de la seconde école de Manheim (J. Gänsbacher, G. Vogler, G. Weber) ou liée à la chapelle impériale puis royale de Paris (L. Cherubini, A. Choron, C.-H. Plantade).
La seconde période débute symboliquement avec la réforme du personnel musical (1836), l'installation de nouvelles orgues (1842) et le décès d'Henri-Joseph Binon (1843) (155). Elle se caractérise par l'abandon progressif du répertoire d'Ancien Régime et la mise en place d'une politique d'achat de musiques nouvelles dues à des compositeurs belges et allemands. La construction d'une identité musicale nationale sous le règne de Léopold Ier (1831-1865) (156) explique la prépondérance des organistes et maîtres de chapelle belges que promeuvent des éditeurs comme Jean-Baptiste Katto (1819-1898) (157) et, dans une moindre mesure, Pierre-Joseph-Désiré Plouvier (1780-1856), Louis-François-Joseph Lahou (1798-1848), Henri Messemaeckers (1778-1864), Pascal Nacher (1781-1871) ou encore les frères Joseph-Corneille (1813-1880) et Guillaume Meyne (1820-1882) (158). L'ouverture à Anvers en 1823, puis à Bruxelles en 1833, d'une succursale de la maison Schott de Mayence explique de son côté la diffusion massive d'œuvres de compositeurs germaniques (159).
En 1891, le décès d'Émile Binon marque symboliquement la fin de cette seconde période et l'amorce de la troisième. La fin de l'hégémonie familiale des Binon, et donc de la transmission en droite ligne des traditions héritées du XVIIIe siècle, coïncide avec les travaux de restauration de la collégiale dans sa romanité d'origine (1898-1904) (160) et la réforme de la musique sacrée imposée par le motu proprio de Pie X (1903). Cette conjonction a pour effet de mettre un frein brutal à la longue culture chorale et orchestrale héritée du XVIIIe siècle en faveur du répertoire néogrégorien accompagné à l'orgue (161). De fait, les acquisitions postérieures à 1900 se limitent aux livres de chants issus des presses de Friedrich Pustet à Ratisbonne et d'Henri Casterman à Tournai.
En marge de ce répertoire paroissial, signalons en outre la présence de plusieurs compositions polyphoniques pour 2 ou 3 dessus féminins trahissant probablement les besoins du pensionnat des sœurs franciscaines de Soignies où enseignait Émile Binon (162).

Les sociétés de musique

La présence d'un corpus profane exogène à l'activité liturgique de l'église Saint-Vincent est fortuite et provient, selon toute vraisemblance, de la fusion opérée entre les archives privées de la famille Binon et les archives paroissiales à la fin du XIXe siècle (cf. DGF II.B.1.b).
Société de concert. - Les archives musicales liées à une ou plusieurs sociétés de concerts sont majoritairement constituées d'œuvres instrumentales (duos, trios, quatuors, symphonies, concertos, ouvertures) publiées à Paris dans les décennies 1770-1820 ; on y trouve aussi des extraits manuscrits d'opéras, d'opéra-comiques et de romances. L'influence française du répertoire y est frappante (Soignies et Mons sont rattachées à la France de 1795 à 1814) mais on y croise aussi le répertoire international. D'intéressants rapprochements pourraient ici être faits avec les archives musicales de la Société des Concerts de Mons (Mons, Bibliothèque du Conservatoire) et le répertoire des programmes de concerts montois collectés par Léon Losseau (1869-1949) (Mons, Bibliothèque provinciale de la Maison Losseau) (163).
Société philharmonique de Soignies. - Le répertoire de cette société est classiquement représenté par des marches, des pas redoublés, des pots-pourris ou des transcriptions d'ouvertures d'opéras comiques à la mode (164). Après 1830, le répertoire semble se calquer sur celui du Premier régiment des Guides fondé par Léopold Ier (165).
Société Gautier / Orphéon sonégien. - Le répertoire orphéonique est représentatif de celui diffusé par les éditeurs français et belges dans la seconde moitié du XIXe siècle (166) : chœurs d'hommes accompagnés ou non d'une fanfare exaltant le sentiment national, monarchique et guerrier (167).
La Société Bourgeoise de la Ville de Soignies. - Les archives musico-chorégraphiques provenant de la Société Bourgeoise de la Ville de Soignies via Henri-Joseph Binon sont d'autant plus précieuses que les pratiques sociales de la danse, citadine et villageoise, sont peu documentées pour le Hainaut (168). Le répertoire constitué de contredanses françaises est caractéristique des décennies 1820-1850 : quadrilles, valses, polka et scottisch en quatuor ou en petite formation orchestrale (169) ; certains documents comportent des indications chorégraphiques destinées au maître de danse.
Pédagogie musicale. - Le corpus pédagogique est formé de méthodes instrumentales et solfégiques ainsi que d'exercices gradués destinés à l'apprentissage, souvent sous forme de duos. Signalons ici une rare édition de la Gamme et Méthode pour les Trombonnes (Paris, Sieber, ca. 1813-1820) attribuée à Jean-Frédéric Braun (170).

Sélections et éliminations

Les archives du chapitre, de la paroisse et des sociétés musicales présentent de nombreuses lacunes. Plusieurs documents sont conservés dans d'autres fonds, dépôts d'archives et bibliothèques (cf. DGF II.B.1.a et V.B). D'autres ont tout simplement disparu, notamment plusieurs séries de matériels d'exécution d'œuvres de Pierre-Louis Pollio et une collection de messes attestée par un recueil de Basse continue (n°806).
Le matériel du répertoire orchestral et choral des sociétés musicales est souvent fragmentaire.

Mode de classement

Ancien ordre de classement

Il n'existe aucun inventaire ou catalogue des XVIIIe ou XIXe siècles de l'ancienne bibliothèque musicale capitulaire puis paroissiale susceptible de nous informer quant au classement originel des documents. De tels documents ont pourtant existé puisqu'en 1787, le chanoine Théodore Delmoitiez (1733-1802), ancien maître de musique de 1758 à 1766, fut mandaté par le chapitre pour classer et organiser les partitions (171). De cet inventaire perdu subsistent des ex libris " Au chapitre de Soignies ", des numéros d'ordre et des rubriques inscrits sur la plupart des documents. En rassemblant ces données et d'après ce que l'on sait d'autres inventaires contemporains, le classement originel se faisait par corpus d'auteurs, puis par genres (messes, hymnes, etc), temps liturgiques et degrés de solennité (172). Les volumes autographes des œuvres de Pierre-Louis Pollio dont l'ordonnancement a été voulu par le compositeur lui-même apportent ici un rare degré de précision et permettent d'envisager le plan plus général de la bibliothèque, tant au niveau des partitions (B-Smc, B-Br) que du matériel d'exécution (B-Smc, B-Br et B-Ssv). Tel que prévu par Pierre-Louis Pollio, le classement s'organise en opus divisés eux-mêmes en livres, puis en rubriques liturgiques, puis en numéros (173). La structure schématique est la suivante :
Opus II
Liber primus Hymnes. Répons et Antiennes de l'Avent et de Noël.
Opus III
Première version (1773)
Liber primus Magnificat de première classe.
Liber secundus Magnificat de seconde classe.
Liber tertius Magnificat pour les fêtes d'Apôtres.
Liber quartus Magnificat pour les jours de fondation.
Seconde version (1780)
Liber primus Magnificat de première classe.
Liber secundus Magnificat de seconde classe.
Liber tertius Magnificat d'odre mineur.
Liber quartus Magnificat en faux-bourdon.
Opus IV
Liber primus Saluts de l'Avent à la Purification.
Liber secundus Saluts de la Purification à Pâques.
Liber tertius Saluts de Pâques à la Trinité. Saluts solennels.
Liber quartus Saluts pour la Trinité et les dimanches. Saluts solennels.
Liber quintus Saluts des morts.
Opus V
Liber unicus Leçons de Jérémie. Passions.
Opus VI
Première version
Liber primus Messes solennelles. Antiennes et Proses.
Liber secundus Messes quotidiennes (tome 1).
Liber tertius Messes quotidiennes (tome 2).
Seconde version
Liber primus Messes solennelles. Antiennes et Proses.
Liber unicus editio novissima (174)Messes quotidiennes. Antiennes et Proses.
Liber unicus Messes des morts. Élévations.
Opus VII
Liber primus Quotidien.
Liber secundus Quotidien.
Opus VIII
Liber primus Grands Te Deum.
Liber secundus Moyens Te Deum sans orgue.
Liber tertius Petits Te Deum avec orgue.
Opus IX
Liber primus Motets. Psaumes 1-24.
Opus X
Liber secundus Motets.
Deux volumes sont situés hors opus : un volume de motets de Joseph Michel " refondus " par Pierre-Louis Pollio et un volume comportant le Traité du chant sur le livre suivi d'une série d'antiennes, introïts, graduels et offertoires en contrepoint sur le plain-chant (Est-ce l'opus I perdu ?). Trois autres volumes fragmentaires ont été redécouverts : plusieurs traités théoriques (n°272-279), un recueil de messes (n°469) et un recueil de motets marials (n°531).

Classement actuel

Les actuelles archives musicales ont été classées en trois grandes parties comprenant chacune deux niveaux de sous-parties. La tripartition du premier niveau correspondant aux trois principaux producteurs ou ensemble de producteurs :
I. Le chapitre Saint-Vincent
II. La paroisse Saint-Vincent
III. Les sociétés de musique
Cette tripartition, pratique sur le plan archivistique, est néanmoins arbitraire sur le plan historique puisque le fonds capitulaire du XVIIIe siècle a continué d'être utilisé, copié, restauré et enrichi par la paroisse jusque tard dans le XIXe siècle. De plus, la paroisse accueillait épisodiquement les musiciens des sociétés chorales et orchestrales sonégiennes. Sur ce point, il est d'ailleurs assez significatif que l'ensemble des documents du fonds soient estampillés d'un cachet ovale aux armes de la paroisse avec la mention : " EGLISE PAROISSIALE DE ST. VINCENT A SOIGNIES " ou d'un cachet rond plus récent : " EGLISE COLLEGIALE de SAINT VINCENT * SOIGNIES ".
La répartition entre ces trois ensembles s'est faite sur le compte de ces ex libris, de la datation des documents, de la typologie stylistique du répertoire et des caractéristiques graphiques des copies manuscrites.
L'organisation interne des deux premières parties est similaire en distiguant respectivement :
A. Plain-chant
B. Répertoire polyphonique
C. Cantiques (non renseigné pour le fonds capitulaire)
D. Documents non musicaux
Pour les Sociétés musicales, des sous-parties ont été organisées selon les différents producteurs :
A. Société de concert
B. Société philharmonique de Soignies
C. Société Gautier de Soignies / Orphéon sonégien
D. Société Bourgeoise de la Ville de Soignies
E. Pédagogie musicale
F. Divers
À l'intérieur de chacune de ces sous-parties, les documents sont classés par ordre alphabétique d'auteurs suivis des anonymes (recueils et anonymes).
Au niveau inférieur, en nous basant sur l'ancien mode de classement de Pierre-Louis Pollio, les œuvres ont été classées par genres liturgiques et formes musicales.

Conditions d'accès

Les archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies sont publiques. La consultation est libre. Pour la reproduction des documents, les règles et les tarifs en vigueur aux Archives de l'État sont d'application.
La spécificité du matériel musical d'exécution en parties séparées fait qu'une même œuvre peut être conservée sous plusieurs numéros. Avec l'accord préalable du chef de service, plusieurs articles pourront être communiqués simultanément.
Le présent inventaire remplace l'ancien instrument de recherche réalisé par VERDEBOUT L., Archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies, Mons, 1986 (AÉM.02.068). La concordance entre les anciennes et les nouvelles cotes est donnée à la fin de cet inventaire.

Existence et lieu de conservations des originaux

La partie du fonds relative au chapitre Saint-Vincent est en grande partie constituée d'unica, la plupart autographes, signés des compositeurs eux-mêmes. Le reste se compose de copies idiographes et apographes réalisées par les choraux à partir d'originaux perdus ou, comme c'est le cas pour les messes de Jean-Louis Bordier (n°66-73), d'Henri Hardouin (n°255-260) et de Jean-Marie Rousseau (n°744-753), à partir d'exemplaires gravés conservés en B-Ssv et en B-Smc. Le matériel en parties séparées des œuvres de Pierre-Louis Pollio (n°272-741), autographe ou non, a été tiré d'après les 23 volumes de ses opera omnia aujourd'hui partagés entre B-Smc et B-Br - les concordances au catalogue thématique dressé par Myriam Lorette sont données dans le corps de l'inventaire (175).
Les deux autres parties du fonds, celui lié à la paroisse Saint-Vincent et aux sociétés de musique, ne comportent que très peu d'originaux à l'exception des manuscrits de Charles-Henri et Émile Binon (n°1057-1086). L'ensemble des autres documents manuscrits a été copié à partir d'exemplaires imprimés.

Documents apparentés

Des documents musicaux provenant du chapitre Saint-Vincent de Soignies sont conservés dans plusieurs autres fonds, dépôts d'archives et bibliothèques :
Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique (B-Br) ;
Mons, Archives de l'État à Mons (B-Ma), Archives du chapitre et de la paroisse Saint-Vincent de Soignies, n° 7-8 ;
Mons, Archives de l'État à Mons (B-Mse), Fonds musical de l'église Sainte-Élisabeth à Mons (cf. Annexe II) ;
Soignies, Musée du Chapitre à Soignies (B-Smc), Archives musicales (cf. Annexe I) ;
Tournai, Archives de l'État, Archives de la Maîtrise de la Cathédrale de Tournai, n° 04.05.
En outre, plusieurs manuscrits de maîtres de musiques sonégiens ont été repérés à la bibliothèque du Conservatoire royale de Bruxelles (B-Bc) et dans les archives musicales des églises Notre-Dame et Saint-Martin à Courtrai (B-Kc).
Concernant l'histoire des différents producteurs, on consultera avec profit les Archives du chapitre et de la paroisse Saint-Vincent de Soignies, les Archives de la ville de Soignies et les Archives des hospices civils de la ville de Soignies déposées aux Archives de l'État à Mons (176) ; des documents complémentaires peuvent être consultés aux Archives du Musée du Chapitre, à la bibliothèque du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie du Canton de Soignies ainsi qu'aux Archives du Cercle royal d'histoire et d'archéologie du Canton de Soignies déposées aux Archives de l'État à Mons, notamment les fonds Anne-Marie Spinette et Octave Stekke.
Notons aussi que le Musée du Vieux Cimetière, à Soignies, conserve plusieurs instruments de musique provenant des anciennes sociétés musicales de la ville (177).

Bibliographie

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Contrôle de la description

Le présent inventaire a été réalisé par Fabien Guilloux, sous la direction de Laurent Honnoré, entre décembre 2014 et juin 2015. Il reprend à nouveau frais, de manière détaillée et systématique, le classemement réalisé par Francine Deneubourg en 1979-1980 et l'inventaire sommaire (AÉM.02.068) dressé par Luc Verdebout en 1986 (178).
Les normes de description suivent les Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives adoptées par les Archives Générales du Royaume (version d'août 2014) (179). Compte-tenu de la spécifité musicale du fonds, elles ont été librement adaptées à celles proposées par le Répertoire International des Sources Musicales (RISM) (180) ; le Catalogue du motet imprimé en France (1647-1789) nous a servi de modèle pour le système de désignation des tessitures vocales et instrumentales (181).
Une unité d'archive équivaut à une œuvre musicale (par exemple une messe, ou un motet) ou un recueil d'œuvres. Une unité peut dès lors rassembler plusieurs documents, le plus fréquemment, une partition et un jeu de parties séparées.
L'unité d'archive est désignée par le titre propre le plus significatif et le plus complet indiqué sur le document. Lorsque celui-ci manque, un titre uniforme lui a été attribué entre crochets carrés. Pour plus de précision, chaque fois que cela s'est avéré nécessaire, l'incipit littéraire de la pièce a été ajouté entre guillemets.
La description du matériel d'exécution en parties séparées suit le principe suivant :

Parties vocales solistes (parties vocales du chœur) | parties instrumentales.

Par exemple :

D, HC, T (D, HC, T, BT, B) | bn, bc

décrit un matériel composé de 3 parties de solistes vocaux (Dessus, Haute-contre et Taille), 5 parties vocales du chœur (Dessus, Haute-contre, Taille, Basse-taille et Basse) et 2 parties instrumentales (Basson, Basse continue), soit 10 parties conservées. Précisons que la description renvoie aux parties réelles conservées et non à l'effectif de l'œuvre musicale.

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Liste des abréviations

Abréviations usuelles

autogr.; Autographe
édit.; Édition / Éditeur
f°; Folio / folios
grav.; Gravure / Gravé
impr.; Imprimé
libr.; Libraire / Librairie
lith.; Lithographie / Lithographié
ms.; Manuscrit
p.; Page / Pages
typ.; Typographie / Typographié

Sigles des bibliothèques et des fonds d'archives musicaux

Dans le Répertoire international des sources musicales (RISM), les Archives de l'État à Mons sont désignées par le sigle :
B-Ma; Belgique, Mons, Archives de l'État à Mons
Les présentes Archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies sont désignées par le sigle :
B-Ssv; Belgique, Soignies, Collégiale Saint-Vincent, Archives musicales (en B-Ma)
Les autres fonds musicaux cités sont les suivants :
B-Bc; Belgique, Bruxelles, Conservatoire royal de musique, bibliothèque
B-Br; Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier
B-Kc; Belgique, Kortrijk, Onze-Lieve-Vrouwekerk, Bibliotheek
B-M; Belgique, Mons, Conservatoire royal de musique, Bibliothèque
B-Mse; Belgique, Mons, Église Sainte-Élisabeth. Archives musicales (en B-Ma)
B-Smc; Belgique, Soignies, Archives du Musée du chapitre. Fonds musical
B-Tc; Belgique, Tournai, Chapitre de la Cathédrale, Archives.
F-Pn; France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Département de la musique

Voix et instruments

Dans l'inventaire, la désignation des parties vocales est présentée de manière abrégée :
D; Dessus
C; Canto, cantus
S; Soprano, superius
A; Alto, altus
BD; Bas-dessus
HC; Haute-contre
HT; Haute-taille
T; Taille, Ténor, tenor, tenore
BT; Basse-taille, baryton
B; Basse, bassus, basso
À défaut de mentions explicites sur le document, les parties vocales sont désignées par les clés utilisées :
sol2; Dessus, superius, soprano, canto
ut1; Bas-dessus
ut3; Haute-contre, altus, alto
ut4; Haute-taille, taille, ténor, tenor, tenore
fa3; Basse-taille
fa4; Basse, bassus, basso
Les parties instrumentales sont désignées par les abréviations suivantes :
bbn; Bombardon
bgl; Bugle
bn; Basson, fagotto
bvl; Basse de violon
bvle; Basse de viole
cb; Contrebasse
cc; Caisse claire
cl; Clarinette
cnt; Cornet à piston
cor; Cor
cr; Caisse roulante
cymb; Cymbales
dvle; Dessus de viole
fl; Flûte, flauto
gc; Grosse caisse
gt; Guitare
htb; Hautbois
oph; Ophicléide
org; Orgue
pf; Piano forte
pt bgl; Petit bugle
pt cl; Petite clarinette
pt fl; Petite flûte
tamb; Tambour
trb; Trombone
trp; Trompette
sax; Saxophone
saxh; Saxhorn / Baryton
spt; Serpent
tb; Tuba
timb; Timbales
trg; Triangle
vl; Violon, violino
vla; Alto
vlc; Violoncelle
vle; Viole
À défaut du nom des instruments, les registres sont indiqués :
b; Basse instrumentale
bc; Basse continue
d; Dessus instrumental
Pour les instruments, le numéro du pupitre est indiqué en chiffre arabe tout de suite après le système d'abréviation :
cl1; Première clarinette
trp1-2; Première et deuxième trompettes
Les tessitures sont indiquées par une lettre minuscule précédant l'abréviation :
a-trb; Trombone alto
b-oph; Ophicléide basse
q-oph; Ophicléide quinte
t-trb; Trombone ténor
La tonalité des instruments transpositeurs est indiquée de la manière suivante :
cl en A; Clarinette en la
cl en B|b; Clarinette en si bémol
cl en C; Clarinette en ut
trp en D; Trompette en
cor en E; Cor en mi
cor en F; Cor en fa
cnt en G; Cornet à piston en sol

Annexes: Archives musicales complémentaires

Archives musicales complémentaires

Concordance

Concordance

1Graduale romanum juxta missale de sanctis. 1772.1 volume
2Graduale romanum juxta missale de sanctis. 1772.1 volume
3Graduale romanum juxta missale de tempore. 1776.1 volume
 4Graduale juxta missale romanum.1 liasse
 5Graduale juxta missale romanum.1 liasse
 6Graduale juxta missale romanum.1 liasse
 7[Graduale juxta missale romanum].1 liasse
 8[Graduale juxta missale romanum].1 liasse
 9Antiphonarium romanum juxta breviarium.1 liasse
 10Antiphonarium romanum juxta breviarium.1 liasse
 11Antiphonarium romanum juxta breviarium.1 liasse
 12Antiphonarium romanum juxta breviarium.1 liasse
 13[Antiphonarium romanum juxta breviarium].1 liasse
 14[Antiphonarium romanum juxta breviarium].1 liasse
 15[Antiphonarium romanum juxta breviarium].1 liasse
 16[Antiphonarium romanum juxta breviarium].1 liasse