Name: Archives de la Guerre. Archives de Victor Vanden Abbeelen concernant la Première Guerre mondiale - WO 1. Archief van Victor Vanden Abbeelen betreffende de Eerste Wereldoorlog
Period: 1914 - 1934
Inventoried scope: 1 linear meters
Archive repository: National Archives of Belgium
Heading : Families and Persons
Authors: H. Bailly
Year of publication: 2015
Code of the inventory: I 592
Victor Vanden Abbeelen
Peu d'informations sur la vie de Victor Vanden Abbeelen nous sont connues en dehors de celles qu'il a fournies lui-même dans ses écrits. C'est grâce à sa déposition auprès de la Commission des Archives des Services patriotiques que nous connaissons l'essentiel de son parcours. Né à Bruxelles le 31 juillet 1883, sous-officier au 4e régiment de ligne, Vanden Abbeelen aurait été libéré de toutes ses obligations militaires en 1907. Employé dans une fabrique de parquets avant l'invasion de la Belgique, il se serait retrouvé sans emploi, durant les premiers mois de la guerre, suite au départ de son employeur. Ce serait son désir de se faire engager comme volontaire de guerre qui aurait permis à Vanden Abbeelen de rencontrer l'abbé Aubert de Longueville. Ce dernier, professeur à l'Institut Saint-Louis, avait mis en place un réseau de renseignement et de passage de volontaires vers les Pays-Bas. Désireux de participer à ces actions clandestines, Victor Vanden Abbeelen effectua huit voyages vers la frontière avec la Zélande, via Wemmel et Waasmunster, où il avait l'habitude de faire halte. Le 29 janvier 1915, il y fut arrêté lors de son huitième voyage en compagnie des volontaires qu'il était chargé de faire passer. Selon lui, son arrestation aurait fait suite à une dénonciation par un certain Jules Ernotte, qu'il considéra toujours comme un traître à la solde des Allemands. (1) Un Conseil de guerre d'étapes aurait condamné Vanden Abbeelen à mort, avant que sa peine ne soit commuée en un emprisonnement en Allemagne.
Victor Vanden Abbeelen fut donc transféré en Allemagne au début du mois de février 1915. Il fut emprisonné dans différents camps, à savoir Giessen (de février à mai 1915), Holzminden (de mai à août 1915), Soltau (août 1915), Teischmühle (août à octobre 1915), à nouveau Soltau (décembre 1915 à mars 1916) et Holzminden (mars à mai 1916). Tout au long de cette période, Vanden Abbeelen aurait beaucoup souffert de ses conditions d'emprisonnement et sa santé se serait fortement dégradée. C'est donc sur décision médicale qu'il fut envoyé à Constance, à la frontière suisse, pour y subir un examen médical permettant aux autorités allemandes de juger de la nécessité de l'envoyer dans un sanatorium suisse. Ici encore, le Belge eut à subir différents transferts le faisant passer au sanatorium du Gottard à Ambri-Piotta (arrivée le 21 mai 1916), à l'hôtel du Parc à Lungern (arrivée le 4 novembre 1916), au sanatorium de Weissenburg (arrivée le 17 mai 1917), à l'hôtel de la Poste à Aeschi (arrivée le 19 juillet 1917), à l'hôtel Baumgarten dans cette même localité, à l'hôtel du Mont-Soleil à Saint-Imier (arrivée le 10 septembre 1918), à l'hôtel des bains à Yverdon (arrivée le 19 octobre 1918) et finalement à l'hôpital de cette ville, où il se trouvait lorsque l'armistice fut signé le 11 novembre 1918. Vanden Abbeelen dut toutefois attendre la fin du mois de novembre 1918 pour que son voyage de retour vers la Belgique soit enfin rendu possible.
À son retour, Victor Vanden Abbeelen nourrit le sentiment que les civils ayant rendu des services patriotiques ne disposaient pas, de la part de l'État, d'un soutien et d'une aide suffisante. Il fut toutefois fait chevalier de l'Ordre de Léopold II et décoré de la British War Medal. Lui qui se disait sans famille - alors que dans une lettre de recommandation, Aubert de Longueville insistait sur le fait qu'il était marié - se retrouva face à de graves difficultés financières et dut loger chez diverses personnes. C'est à cette époque, sans savoir quand avec précision, qu'il se lia avec une certaine Madame Hannart, résidant à Bruxelles et qui était probablement originaire de Lens. La relation qui existait entre cette dernière et Victor Vanden Abbeelen n'apparaît pas claire. Cependant, il est certain qu'ils agirent ensemble sur le marché de la vente de souvenirs, d'objets et de documents relatifs à la guerre.
En juin 1923, Vanden Abbeelen contacta l'Archiviste général du Royaume afin de lui proposer un important lot de plaques photographiques à la vente. Il justifia sa proposition par son urgent besoin d'argent. C'est là le début d'une relation d'affaires qu'il entretiendra de façon irrégulière avec la Commission des Archives de la Guerre jusqu'en 1934. Il semble que durant cette décade, le résistant ait vendu des documents et objets qui lui appartenaient, mais surtout des pièces qu'il avait lui-même acquises au cours de différents voyages effectués en Grande-Bretagne, en Irlande, en France, en Suisse et en Allemagne, dès 1923. Durant cette période, il est probable que la dénommée Hannart ait fourni à Vanden Abbeelen différentes pièces concernant la ville de Lens ou ses alentours.
Hormis ces différentes ventes, aucun aspect de la vie de Victor Vanden Abbeelen après la guerre n'est connu. On perd définitivement sa trace au début des années 1930. Sa date et son lieu de décès restent inconnus.
Il n'existe que peu d'informations sur l'histoire des archives qui font l'objet de cet inventaire. Produites ou acquises par Victor Vanden Abbeelen au gré de ses pérégrinations, elles lui ont été achetées en plusieurs lots dont il est impossible de déterminer le contenu exact. L'identification des personnes auprès desquelles il en fit l'acquisition et les circonstances dans lesquelles elles rentrèrent en sa possession nous sont inconnues.
Il est acquis que les archives décrites ici ont été vendues ou données par Victor Vanden Abbeelen à la Commission des Archives de la Guerre, durant les années 1920 et 1930. Toutefois, pour une raison inconnue, le registre des acquisitions des Archives de la Guerre ne mentionne aucune de ces ventes. Seules les lettres reçues par le secrétariat de la Commission permettent de quelque peu éclairer la manière dont les archives ont été rassemblées et vendues par Vanden Abbeelen (2).
Au début du mois de juin 1923, Vanden Abbeelen écrit une première lettre à Joseph Cuvelier, alors Archiviste général du Royaume, dans laquelle il se propose de lui vendre un lot de 800 plaques photographiques concernant divers aspects de la guerre, précisant que c'est sa situation financière qui l'oblige à se séparer de cette collection. Il est probable que l'Archiviste général du Royaume ait alors transféré cette proposition à la Commission des Archives de la Guerre, dont Hubert Nélis assurait le secrétariat. Le 9 juin 1923, celui-ci informa Vanden Abbeelen que ce lot intéressait la Commission. L'ancien prisonnier en profita pour proposer de nouveaux documents " retrouvés chez lui et chez deux autres personnes ". Il apparaît dans toutes les lettres envoyées par la suite qu'il s'était mis en quête de pièces et de documents relatifs à la guerre, et ce en Belgique, mais également en France, en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Irlande. Les contacts noués pendant sa captivité lui permirent de constituer petit à petit une collection de documents relatifs notamment aux camps de prisonniers en Allemagne ou aux lieux d'internement en Suisse. Cependant, au fil du temps, sa collection toucha aux sujets les plus variés. Il faisait régulièrement parvenir ses trouvailles, par courrier, à la Commission et se faisait rétribuer tantôt en fonction de la valeur des pièces, tantôt en fonction de leur nombre (3). Les documents les plus récents datant de 1934, on peut présumer qu'à partir de cette date Vanden Abbeelen cessa de fournir les Archives de la Guerre.
Les archives acquises auprès de Victor Vanden Abbeelen concernent différents aspects de la Première Guerre mondiale.
De toute évidence, les documents qui présentent le plus d'intérêt sont ceux qui concernent l'emprisonnement et l'internement de soldats et de civils alliés en Allemagne et en Suisse. Dès 1915, Victor Vanden Abbeelen collecta et conserva des souvenirs et archives concernant les camps et sanatoriums où il fut détenu. Après-guerre, il continua à rassembler des documents sur ce sujet et commença à rédiger plusieurs dizaines de petits carnets thématiques sur base des notes qu'il avait consignées durant la guerre (4). Ces carnets traitent de sujets aussi divers que les mœurs, les loisirs, les repas ou le sport dans les camps de prisonniers et constituent un témoignage de premier ordre sur des aspects peu connus de la vie des prisonniers ou des internés belges en Allemagne et en Suisse. Les carnets qui concernent ses activités au sein du réseau de passage et de renseignement de l'abbé de Longueville sont une source très utile.
Les archives qu'il rassembla après-guerre présentent un caractère très disparate et touchent de très nombreux aspects de l'histoire de la Première Guerre mondiale. Quelques pièces sont relatives aux Services de santé de l'armée belge en campagne. On y retrouve un grand nombre de coupures de presse, plusieurs documents concernant la ville de Lens et de nombreux tracts, illustrations et photos en tous genres.
Langues et écriture des documents
La majeure partie des documents sont écrits en français. Certaines pièces sont toutefois rédigées en néerlandais ou en allemand, et, plus rarement, en italien et en anglais.
Les billets et instructions provenant du Kommando de Teischmühle (nos 171 à 183) étaient présents en très nombreux exemplaires. Seule la moitié des exemplaires de chaque type de document a été conservée. Hormis cet élagage, l'entièreté des documents ont été conservés.
Au cours des nombreux déménagements qu'ont subis les Archives de la Guerre, ces archives connurent des mélanges. En 2014, les documents n'étaient plus classés selon leur date d'acquisition et il fut impossible de déterminer le classement qui leur avait été appliqué, dans la mesure où elles ne furent jamais classées. Aucun inventaire, ni bordereau de versement ne fut retrouvé.
La spécificité de ce fonds réside dans le fait qu'il est composé à la fois d'archives produites par Victor Vanden Abbeelen et de documents rassemblés par lui en tant que collectionneur. Dans la mesure du possible, il fut donc décidé de rassembler les archives en trois catégories :
1. Généralités
2. Archives personnelles, relatives à la vie de Victor Van den Abbeelen
3. Archives rassemblées après la guerre en tant que collectionneur
Sous " Généralités ", ont été classées les archives clairement produites par Victor Vanden Abbeelen : sa correspondance, ainsi que ses différents écrits. Viennent ensuite les documents concernant les évènements vécus par Vanden Abbeelen, soit que ces archives aient été produites ou rassemblées durant la guerre ou acquises après-guerre. Cette catégorie est divisée en trois sous-catégories, respectivement consacrées à son action au sein du réseau de passage et de renseignement de l'abbé de Longueville, à sa captivité et à sa vie après la guerre. Pour ce qui est de la sous-catégorie consacrée à sa captivité, chacun des camps et sanatoriums où Vanden Abbeelen a été détenu fait l'objet d'une section distincte. Les dates de son passage dans chaque camp ou sanatorium ont été précisées dans l'intitulé de la section. La troisième et dernière catégorie est constituée des documents divers qu'il a rassemblés au gré de ses pérégrinations entre 1923 et 1934. Au sein même de cette dernière catégorie, certaines sous-catégories ont pu être définies : services de santé de l'armée belge, associations constituées pendant ou après la guerre, images et publications satyriques ou de propagande, coupures de presse, documents concernant la ville de Lens et une catégorie "divers" rassemblant toutes les pièces de nature diverse.
Ces archives sont publiques. Leur consultation est libre. Toutefois, le n° 210 n'est pas communicable.
Pour la reproduction des documents d'archives, les règles et tarifs en vigueur aux Archives générales du Royaume sont d'application.
Certains documents étant fortement abîmés, ils nécessitent d'être manipulés avec une attention particulière. La description de ceux-ci s'accompagne systématiquement d'une mise en garde. Par ailleurs, il est à noter que plusieurs objets acquis auprès de Vanden Abbeelen sont aujourd'hui manquants. Lorsque des billets explicatifs à leur sujet ont été retrouvés, ces objets ont fait l'objet d'une description dans cet inventaire.
AURIOL Jean-Claude, Les barbelés des bannis. La tragédie des prisonniers de guerre français en Allemagne durant la Grande Guerre, Paris, 2003.
BECKER A., Oubliés de la Grande guerre. Humanitaire et culture de guerre (1914-1918) : populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, 1998.
CLAISSE S., DEBRUYNE E., DE SCHAEPDRIJVER S. et VAN YPERSELE L., De la guerre de l'ombre aux ombres de la guerre. L'espionnage en Belgique durant la guerre 1914-1918 : histoire et mémoire, Bruxelles, 2004.
HINZE Uta, Gefangen im Großen Krieg. Kriegsgefangenschaft in Deutschland. 1914-1921, Essen, 2006.
Le présent inventaire a été réalisé aux Archives générales du Royaume par Hippolyte Bailly, entre septembre et novembre 2014. Michaël Amara, Chef de service aux AGR, a assuré l'encadrement de ce travail et a effectué la relecture de l'inventaire. Le fonds a été conditionné en septembre 2015 par Mme. Chantal Windels.
L'inventoriage a été réalisé en conformité avec les " Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives " dans leur version d'août 2012. Celles-ci sont basées sur la norme ISAD-(G).
1 - 5 | Cartes postales reçues par Victor Vanden Abbeelen pendant son emprisonnement en Allemagne et son internement en Suisse. 1915-1918 et s.d. | ||||||||
Les cartes ont été classées, dans la mesure du possible, selon la date du cachet de la poste. | 1 | 1915. | 3 pièces | ||||||
Les cartes ont été classées, dans la mesure du possible, selon la date du cachet de la poste. | 2 | 1916. | 11 pièces | ||||||
Les cartes ont été classées, dans la mesure du possible, selon la date du cachet de la poste. | 3 | 1917. | 18 pièces | ||||||
Les cartes ont été classées, dans la mesure du possible, selon la date du cachet de la poste. | 4 | 1918. | 10 pièces | ||||||
Les cartes ont été classées, dans la mesure du possible, selon la date du cachet de la poste. | 5 | s.d. | 1 pièce | ||||||
6 - 19 | Lettres, cartes postales et circulaires reçues par Victor Vanden Abbeelen. 1916-1934. | ||||||||
6 | 1916. | 10 pièces | |||||||
7 | 1917. | 1 pièces | |||||||
8 | 1918. | 2 pièces | |||||||
9 | 1919. | 12 pièces | |||||||
10 | 1920. | 2 pièces | |||||||
11 | 1921. | 1 pièce | |||||||
12 | 1922. | 4 pièces | |||||||
13 | 1923. | 1 pièce | |||||||
14 | 1926. | 1 pièce | |||||||
15 | 1930. | 1 pièce | |||||||
16 | 1932. | 2 pièces | |||||||
17 | 1933. | 1 pièce | |||||||
18 | 1934. | 2 pièces | |||||||
Il s'agit d'une copie d'une lettre adressée par Georges Verreycken, dit Bélisaire, dans laquelle il revient sur plusieurs procès d'après-guerre. | 19 | s.d. | 1 pièce | ||||||
Ces lettres sont introuvables. Seules les enveloppes ont été conservées | 20 | Lettres adressées à Victor Vanden Abbeelen. [1916-1920 ?]. | 5 pièces |