Name: Société Générale de Belgique, 4e versement - Generale Maatschappij van België, 4de neerlegging
Period: XVIII-XXIe S.
Inventoried scope: 196 linear meters
Archive repository: National Archives 2 - Joseph Cuvelier repository
Heading : Businesses
Authors: Brion, René — Moreau, Jean-louis
Year of publication: 2024
Code of the inventory: I 78
Société Générale de Belgique s.a.
Traduction :
Generale Maatschappij van België n.v.
Anciens noms :
Algemeene Nederlandsche Maatschappij ter Begunstiging van de Volksvlijt n.v.
Société des Pays-Bas pour Favoriser le Développement de l'Industrie Nationale s.a.
Société Générale pour Favoriser l'Industrie Nationale s.a.
Nom abrégé :
S.G.B.
Producteurs associés :
B.B.E. (Banque Belge pour l'Étranger) s.a.
Banque d'Outremer s.a.
Compagnie Européenne des Tabacs s.a., alias Tabeurop
F.N.M. (Fonderies Nestor Martin) s.a.
Franki (Compagnie Internationale des Pieux Armés Frankignoul) s.a.
Interplace s.a.
M.M.E. (Mercantile Marine Engineering and Graving Docks Cy) s.a.
Société Anonyme Belge de Chemins de Fer s.a.
Société de Charbonnages Laura & Vereeniging s.a., puis Laura en Vereeniging n.v., puis Generale Trading n.v.
Société des Charbonnages de Winterslag s.a., puis S.P.I. (Société de Participations Industrielles de Winterslag) s.a.
Société des Chemins de Fer du Nord de la Belgique s.a.
T.A.B. (Tanks Assets Belgium) s.a.
T.I.B. (Tanks Investments Belgium) s.a.
U.F.I. (Union Financière et Industrielle Liégeoise) s.a., puis U.F.I. (Union Financière et Industrielle) s.a.
La Société Générale de Belgique a été fondée en 1822 sur l'initiative du roi Guillaume Ier des Pays-Bas sous le nom d'Algemeene Nederlandsche Maatschappij ter Begunstiging van de Volksvlijt, en français Société des Pays-Bas pour Favoriser le Développement de l'Industrie Nationale. Elle est donc plus ancienne que la Belgique elle-même et une des premières banques d'Europe fondées sous le statut de société anonyme. Dans l'esprit de ses fondateurs, elle est à l'origine une banque d'escompte et de crédit immobilier. Sous le couvert d'une association privée de capitaux, le roi Guillaume cherche principalement à valoriser les domaines patrimoniaux dont il jouit en vertu de la constitution (comme la forêt de Soignes), et à trouver grâce à la vente de ces domaines de nouvelles ressources pour financer la dette publique. Pour donner plus d'ampleur à l'activité de la banque - pour que son activité ne reste pas confinée aux milieux bruxellois - le roi accorde un privilège d'émission à la Société nouvelle et lui confie les fonctions de caissier de l'État. Ce n'est pas là une activité très lucrative, sans doute, mais elle permet à la Générale de disposer sans trop de frais d'un réseau de succursales à travers tout le pays.
Comme prévu, la nouvelle Banque joue dès sa création un rôle actif dans le placement de la dette publique. Elle participe au programme de grands travaux publics du roi Guillaume et s'intéresse à l'escompte de certaines opérations commerciales. Parfois, le papier escompté est renouvelé à terme - il s'agit alors d'une forme indirecte de financement de certaines entreprises industrielles. Dans le Hainaut, en particulier, la Générale multiplie ce type de prêts déguisés aux charbonnages en voie de mécanisation. Elle participe donc dès les années 1820 à la révolution industrielle en Belgique.
Lors de la Révolution belge de 1830, le gouverneur de la Société Générale, le Hollandais Repelaer Van Driel, regagne précipitamment La Haye. Un directeur, le secrétaire et plusieurs commissaires se démettent de leurs fonctions. Mais l'institution subsiste. La plupart des directeurs se rallient sans hésiter à l'ordre nouveau (bien que la banque soit souvent suspectée d'orangisme). Sous la houlette du nouveau gouverneur, Ferdinand de Meeus, la Générale rend plusieurs services à la jeune Belgique. Dès septembre 1830, elle accepte les fonctions de caissier du jeune État. Elle participe à la négociation d'emprunts destinés à consolider sa situation. Et en 1831, la Banque ouvre une caisse d'épargne au taux d'intérêt de 4 %, "service éminent aux classes industrielles et à toutes les personnes peu moyennées". La Banque adopte le nom de Société Générale pour Favoriser l'Industrie Nationale (le nom de Société Générale de Belgique sera seulement adopté au début du XXe siècle).
Depuis l'indépendance, l'économie manque cruellement de débouchés. Pour assurer le désenclavement des charbonnages de la région de Charleroi, la banque finance la canalisation de la Sambre, puis pénètre en territoire français, et réalise avec les Rothschild le canal de la Sambre à l'Oise. Sa première entreprise filiale a donc été une entreprise française !
Dans les années suivant la Révolution belge, la forte croissance économique mondiale des années 1830 permet de doubler la production de charbon belge. En 1835, à la requête du roi Léopold Ier de Belgique, la Générale crée aussi la Société de Commerce, spécialisée dans les avances sur marchandises. Objectif : faire d'Anvers une plaque tournante du commerce international, faciliter le placement des produits belges à l'étranger. Visionnaire, le gouverneur de Meeus veut que la Générale réalise la ligne ferroviaire Paris-Bruxelles... qui permettait aux troupes françaises d'intervenir, au cas où le roi Guillaume des Pays-Bas tenterait un coup de force contre le jeune royaume de Belgique. Pour profiter du formidable coup de fouet à l'industrie nationale, elle reprend ou crée trois complexes sidérurgiques et une douzaine de charbonnages.
La Banque attaque d'autres branches de l'industrie : construction mécanique, agro-alimentaire, textile, immobilier et même deux entreprises de navigation. En tout, la Banque patronne directement ou indirectement la création d'une quarantaine de sociétés entre 1835 et 1838, dont 15 aciéries et 7 grandes mines de charbon, introduites en Bourse de Bruxelles. Celle-ci connaît un boom qui fait dire au banquier parisien James de Rothschild que la Belgique se transforme en "une vaste fabrique d'actions". La transformation des entreprises en sociétés anonymes permet une meilleure organisation comptable et administrative et un recours direct de l'industrie au marché des capitaux. Les entreprises s'émancipent ainsi des marchands qui jusque là étaient leurs principaux bâilleurs de fonds.
Entre 1831 et 1836, la Générale vend la plupart de ses domaines fonciers pour financer l'industrialisation du pays. Environ 28.000 hectares, dont près de la moitié constitués de forêts, sont mis en vente publique.
En 1838, une crise sérieuse ébranle l'économie nationale et met à genoux la Banque de Belgique, établissement concurrent de la Générale, créé en février 1835 par l'ancien ministre Charles de Brouckère pour faire contrepoids à l'hégémonie de la Générale. Les analyses de la crise diffèrent suivant les points de vue. Pour certains, il s'agit d'une crise de confiance liée à la signature du traité des XXIV articles par le roi Guillaume, et du retour forcé du Limbourg à la Hollande qui s'en est suivi. Pour le gouverneur, de Meeus, la crise est due à l'existence de deux maisons de crédit distinctes sur la place de Bruxelles : la disparition de la Banque de Belgique, qui restaurerait l'unité du crédit, permettrait d'éviter dans l'avenir ce genre de déboires. Mais de nombreux analystes estiment que la crise résulte d'une surchauffe de l'économie, liée à la transformation de trop d'entreprises en sociétés anonymes : il faut ralentir le processus d'industrialisation, interdire la spéculation à laquelle donnent lieu les opérations de bourse, protéger la petite entreprise en n'autorisant la création de sociétés anonymes que si ces dernières ne peuvent porter préjudice aux industries existantes. Le statut de société anonyme doit selon ces analystes être réservé aux entreprises "qui, par l'importance des capitaux qu'elles exigent, ou par leur caractère [hasardeux], comme aussi en même temps par leur longue durée, dépassent la portée de l'industrie particulière" ... Le gouvernement demande à la Générale de circonscrire son activité à l'industrie lourde.
En 1848, une nouvelle crise s'abat sur le pays. Comme en 1838, elle est d'abord politique : la population belge s'est émue des troubles occasionnés en France par la chute de la Monarchie de Juillet. Les épargnants se précipitent aux guichets de la Générale et vident la caisse d'épargne, les porteurs des billets en réclament le remboursement immédiat en argent sonnant et trébuchant... Simultanément, à la requête du gouvernement belge, qui craint que l'agitation sociale et politique n'embrase le Hainaut, la Banque est tenue de continuer ses crédits à l'industrie. Assiégée de toutes parts, elle demande le cours forcé de ses billets. Le gouvernement n'y consent qu'à la condition d'une suspension du dividende, qui durera aussi longtemps que le cours forcé. D'ailleurs, pour le ministre libéral Walthère Frère-Orban, l'heure est venue de doter le pays d'un institut d'émission unique ou quasi-unique. C'est qu'il redoute la puissance de la Société Générale, véritable État dans l'État, et considère aussi que ses engagements imprudents dans l'industrie ne doivent pas porter ombrage à l'économie tout entière. En 1849, il n'accepte de proroger l'existence de la Générale que moyennant d'importantes modifications à ses statuts. Le gouverneur Meeus n'est pas en position de négocier et consent à cette réorientation des activités de la Générale. Tous les autres membres du Conseil ont été amenés à démissionner.
La Banque nationale de Belgique est effectivement créée comme institut d'émission en 1850. Désormais, la vocation de la Générale est quasi-exclusivement industrielle. Elle s'est engagée vis-à-vis du gouvernement à participer activement au développement des infrastructures du pays.
Dans les années 1850 et 1860, la Société Générale devient un groupe industriel spécialisé dans trois domaines d'activité : le charbon, la métallurgie et la construction et l'exploitation de chemins de fer. Dans ces trois domaines, elle agit comme une force centripète, procédant à la concentration progressive des exploitations existantes.
Dans le secteur ferroviaire, elle construit pour le compte de tiers plusieurs lignes en Belgique dans les années 1850. Elle en exploite aussi plusieurs pour son compte propre. En s'associant avec des entreprises concessionnaires de lignes complémentaires aux siennes, une de ses filiales, la Société de Chemins de Fer de l'Est Belge, participe à la constitution d'un réseau transnational, connu sous le nom de Grand Central, et qui exploite des lignes reliant Anvers et le bassin de Charleroi à la France et à l'Allemagne. Toutefois, la concurrence entre le réseau de l'État et celui du Grand Central empêche ce dernier de prospérer. Cette concurrence aboutira à la fin du XIXe siècle à la reprise du Grand Central par l'État.
Tous les charbonnages patronnés par la Générale sont soumis à un régime commun de contrôle financier et de gestion technique. Comme certaines de ses filiales exploitent des concessions mitoyennes, la Générale peut mener à bien d'importantes opérations de remembrement, diffuser rapidement les innovations technologiques, rationaliser et fusionner des exploitations et réduire ainsi les frais généraux. Elle a joué aussi un rôle moteur dans la création d'ententes entre charbonniers.
En sidérurgie enfin, la Générale joue dès les années 1860 un rôle important dans la création de grands ensembles capables d'aligner leurs prix de revient sur ceux du marché international. Elle contribue aussi à explorer de nouveaux débouchés pour ces usines.
La Société Générale intervient aussi à l'étranger. En Europe, une de ses filiales construit et exploite plusieurs lignes de chemin de fer à la fin des années 1870. La Générale développe progressivement son pôle bancaire en France, où elle prend également des intérêts dans le secteur des chemins de fer à voie étroite. Cette tendance expansionniste s'accentue ensuite dans les années 1890, et la Générale investit dans des pays sans cesse plus lointains, dans des secteurs plus diversifiés. Dans le secteur sidérurgique, elle est désormais présente au Grand-Duché de Luxembourg et en Russie. Dans celui des charbonnages, elle est active en Serbie, en Allemagne, aux Pays-Bas. Une de ses sociétés patronnées, la Banque Belge pour l'Étranger (créée en 1902) fonde un réseau de succursales bancaires en Chine, en Grande-Bretagne, en Égypte... Mais son secteur de prédilection à l'étranger reste le chemin de fer : ses filiales construisent de nouvelles lignes en Espagne, au Mexique, en Argentine, en Chine, en Russie... Peu avant la Première Guerre mondiale, la Générale prend des intérêts dans deux groupes présents quasi-exclusivement à l'étranger, dans les secteurs du chemin de fer, du tramway et de l'électricité : la Compagnie Mutuelle de Tramways (devenue ensuite Tractebel et reprise aujourd'hui par GDF Suez) et la Société des Chemins de Fer Secondaires (aujourd'hui CFE).
En 1914, les intérêts de la Générale à l'étranger représentent la moitié de la valeur de son portefeuille... En 1906, elle s'est engagée au Congo à la requête du roi Léopold II. À cette époque, la future colonie belge est encore 'l'État indépendant du Congo'. En partenariat avec des capitalistes anglais et américains, la Société Générale a créé trois sociétés placées sous sa gestion, trois sociétés "sœurs" qui seront les plus importantes entreprises industrielles du Congo : l'Union Minière du Haut Katanga (qui exploite des mines de cuivre, d'or, d'étain, cobalt...). Cette société est devenue aujourd'hui Umicore ; la Société Internationale Forestière et Minière du Congo, alias Forminière (qui se spécialisera dans l'exploitation de diamants) ; et la Compagnie du chemin de fer du Bas-Congo au Katanga. Cette dernière est chargée de construire une voie ferrée "nationale", c'est-à-dire entièrement implantée sur sol congolais, entre les centres industriels du Katanga et Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa).
Le plan de développement du Congo mis au point par le roi, en collaboration avec un nouveau directeur de la Générale, Jean Jadot, repose donc sur son industrialisation accélérée. Et même s'il avait fait appel à des capitalistes étrangers, le roi tenait à ce que la direction effective des trois entreprises repose en des mains belges.
En acceptant d'investir au Congo, la Générale renouait avec sa vocation de holding de développement. Tout cela sous le contrôle de l'État belge, qui reprit le Congo comme colonie en 1908. Mise à l'encan du Congo ? Il ne faut pas perdre de vue que dans les trois entreprises créées en 1906, la Colonie elle-même était le principal actionnaire et, partant, le principal bénéficiaire.
La Grande Guerre éclata alors que la situation de la Générale était des plus prospères. Pendant les cinq années de conflit, ses efforts vont se concentrer dans trois directions : organiser la résistance morale et le ravitaillement du pays ; préserver l'appareil industriel et économique belge, en Belgique même et à l'étranger ; préparer un relèvement aussi rapide que possible de la Belgique à l'issue du conflit.
Très vite, la direction comprit que la population ouvrière, privée de travail, était menacée de famine. Si l'on ne faisait rien pour venir en aide aux innombrables démunis, la guerre risquait de provoquer un clivage définitif entre classes sociales. À l'initiative de quelques personnalités bruxelloises - dont le gouverneur de la Générale, Jean Jadot, son directeur Émile Francqui, mais aussi Ernest Solvay, Dannie Heineman (patron de la Sofina, etc. - un "Comité national de secours et d'alimentation" fut mis sur pied, qui réussit à obtenir des belligérants l'autorisation d'importer des vivres en Belgique occupée sous la surveillance bienveillante de quelques États neutres. En l'absence des autorités légitimes du pays, le Comité national et la Générale jouèrent un rôle essentiel dans la vie sociale de la Belgique occupée, au point que l'on attribuait couramment à Francqui des intentions politiques pour l'après-guerre.
Du point de vue industriel, la Générale s'efforça de maintenir opérationnelles les entreprises indispensables à la survie du pays - les charbonnages, par exemple. Elle aurait également désiré pouvoir organiser l'exportation de produits manufacturés vers les pays neutres, mais les belligérants s'y opposèrent. Petit à petit, faute de matières premières, les usines s'arrêtèrent. Pas mal d'entre elles furent ensuite démantelées par l'Occupant, parfois dans le seul but d'affaiblir à jamais l'industrie belge.
Au lendemain de la guerre, la relance de l'industrie belge mobilisa toute l'énergie de la Société Générale. Sa direction imagina de créer dans plusieurs secteurs (textile, chimie, sidérurgie...) un "trust" national qui concentrerait l'essentiel des activités du pays. Plus que jamais, la banque revendiquait une vocation véritablement nationale, que l'on peut résumer en trois mots : émanciper le pays (en ressources énergétiques, en matières premières, en moyens financiers, en technologies de pointe...). Le gouvernement intervint de différentes façons pour faciliter le déploiement de la Société Générale dans de nouveaux secteurs industriels (non-ferreux, engrais, carburants, produits pharmaceutiques...), parce qu'il voyait dans le holding un auxiliaire puissant de sa politique nationaliste. Cette connivence entre le holding et les pouvoirs publics fut alors particulièrement palpable. Elle s'exprima par exemple lors du rachat des entreprises allemandes séquestrées. À la même époque, ce fut avec le soutien inconditionnel et la bénédiction du gouvernement que la Générale joua un rôle capital dans la conquête économique du Grand-Duché de Luxembourg, dans la privatisation de l'économie congolaise ou dans l'expansion bancaire belge à l'étranger. La mise en valeur de la colonie joua évidemment un rôle fondamental dans le projet d'émancipation nationale imaginé à Bruxelles, dans la mesure où le Congo était une source inépuisable de matières premières pour l'industrie belge.
En 1928, la Société Générale absorba la Banque d'Outremer, fondée en 1899 à l'initiative du général Albert Thys, et qui était devenue sous la direction d'Émile Francqui et du juriste Félicien Cattier la deuxième puissance financière du pays... Cette opération allait renforcer encore le rôle prépondérant de la Générale dans l'économie belgo-congolaise. Par un réseau de participations en cascade, la Générale était désormais le deuxième plus important actionnaire de l'Union minière du Haut Katanga, après la Colonie elle-même. Elle contrôlait aussi les trois chemins de fer les plus importants de la colonie, la totalité de la production congolaise de cuivre, du diamant, du radium, du ciment et une partie de la production de l'or. Au prix de mille difficultés, elle avait réussi à asseoir solidement les trois sociétés "sœurs" fondées en 1906. En 1928, elle inaugurait avec faste et en présence du roi Albert Ier de Belgique le chemin de fer entre Bukama et Port-Francqui (aujourd'hui Ilebo) : le Chemin de fer du Bas-Congo au Katanga ou B.C.K.
À la même époque, et dans un climat boursier euphorique, la Générale s'efforça de prendre des participations dans les différentes entreprises sidérurgiques belges. Le rêve de cartelliser l'ensemble de la production belge d'acier semblait devoir se matérialiser, moins de dix ans après que Jean Jadot ait tenté de négocier la fusion de toutes les entreprises sidérurgiques belges au sein d'un vaste trust. Même tendance à la concentration dans d'autres secteurs. Dans celui de la chimie, par exemple, la Générale prit une part importante à la création de la société Union Chimique Belge (UCB).
Mais le monde n'était pas remis des effets économiques et politiques de la Grande Guerre. Le krach de 1929 qui eut lieu en octobre à la bourse de Wall Street se répercuta petit à petit sur l'Europe occidentale, après avoir mis à genoux l'économie de l'est européen et de l'Allemagne. Lorsque la Grande-Bretagne abandonna l'étalon-or (été 1931), les bourses de la vieille Europe s'effondrèrent. En Belgique, la Générale participa aux mesures de salut public prises pour enrayer la panique. Elle souscrivit au "syndicat du milliard", un organisme créé par les principaux organismes de crédit pour tenter de réguler les cours par des achats temporaires de titres. Mais en dehors même du syndicat, la Générale racheta de nombreux titres dépréciés, pour éviter la ruine des entreprises qu'elle patronnait. À la requête des pouvoirs publics, elle se porta aussi au secours d'entreprises et d'établissements bancaires défaillants étrangers au groupe. Mais le montant des crédits ouverts à l'industrie augmentait. Faute d'un mouvement d'affaires suffisant, les entreprises n'arrivaient pas à rembourser leurs dettes. Comme en 1848, la Générale se trouva alors paralysée par des créances gelées, jusqu'à ce que l'État en prenne une partie à sa charge, en 1934.
Parallèlement, et dans le souci de protéger l'épargne, le gouvernement imposa en 1934 la scission des banques mixtes : désormais, les banques de dépôt ne pourraient plus détenir des participations dans des entreprises industrielles. Pour se conformer à cette législation, la Société Générale fit apport en décembre 1934 de ses activités bancaires à une filiale nouvelle, la Banque de la Société Générale de Belgique (devenue ensuite Générale de Banque, puis Fortis Banque et aujourd'hui BNP Paribas Fortis). L'année suivante, et sous la pression des partenaires socialistes d'une coalition tripartite, le gouvernement mettait sur pied la Commission bancaire (plus tard Commission bancaire, financière et des assurances), chargée du contrôle des banques de dépôt.
À partir de 1934, la Société Générale de Belgique n'est donc plus une banque mixte mais est un holding industriel et financier avec des participations extrêmement diversifiées dans nombre de secteurs : charbon et sidérurgie comme au XIXe siècle, mais aussi transports, chimie, textile, ciment, construction métallique...
En s'inspirant de l'attitude du gouverneur Jean Jadot pendant la Première Guerre mondiale, son successeur Alexandre Galopin influença considérablement le comportement de l'industrie en Belgique occupée, entre l'invasion en 1940 et son assassinat par la milice pronazie "De Vlag", quatre ans plus tard. Les préoccupations du gouverneur étaient les mêmes qu'en 1914 : assurer la subsistance de la population belge ; éviter autant que possible les déportations de travailleurs ; éviter un clivage entre classes sociales ; et maintenir en état l'appareil industriel national. Mais pour survivre, la population belge devait se remette au travail et même exporter une partie appréciable de sa production. Comme l'ensemble de la production et des transactions commerciales était sous contrôle allemand, il était fatal que l'Occupant se serve de l'industrie belge pour alimenter son effort de guerre. Galopin estimait que cette contribution pourrait plus efficacement être limitée si le patronat assumait ses responsabilités et acceptait de rester à son poste - ce fut la "politique de présence".
Cette politique fut largement critiquée par la suite. La politique de présence passa pour une politique de collaboration aux yeux de beaucoup. Pour Galopin, cependant, l'industrie belge devait produire autant que possible pour le marché intérieur, et devait s'interdire de produire du matériel de guerre au sens propre. Après la guerre, ses collaborateurs et les industriels qui avaient suivi la même politique justifièrent leur comportement en disant qu'une résistance à outrance eût transformé la Belgique en cimetière. L'engagement du patronat avait été utile : "Si nous avions déserté, vous [le gouvernement de Londres] retrouveriez un pays germanisé, profondément divisé : divorce avec la masse, comme en France. Ici, rien de pareil". La population aurait été livrée "au bon plaisir de l'Allemand", que ce soit en Belgique dans des usines dirigées par l'Occupant ou en Allemagne, dans des usines allemandes.
Dans les faits, la politique de travail de Galopin ne réussit à éviter ni les déportations, ni le travail des entreprises belges pour l'ennemi. Mais on est en droit de se demander avec Gaston Blaise, qui lui succéda comme gouverneur, ce que la Belgique aurait dû endurer, moralement et matériellement, en résistant à outrance à l'Occupant.
Dans le contexte sociopolitique de l'après-guerre, la notion même de profit fut remise en question. La Générale se trouva désormais en première ligne dans une lutte idéologique entre le libéralisme, le communisme pur et simple et la social-démocratie. Elle dut assurer la défense de l'entreprise libre, à une époque où l'on parlait surtout de nationalisations, d'intervention accrue de l'État et de planification économique. Elle encouragea aussi les efforts réalisés en vue d'améliorer les échanges internationaux, tout en déplorant la lenteur avec laquelle on levait les barrières douanières, notamment entre États européens.
La Générale continua à jouer un rôle fondamental dans nombre de secteurs industriels : sidérurgie, non-ferreux, ateliers métallurgiques, verre, papier, industrie cimentière, production et la distribution d'électricité. Dans tous ces domaines, un phénomène de rattrapage se produisit dans l'après-guerre pour rétablir la compétitivité économique des entreprises belges. Des accords furent passés avec des sociétés américaines pour obtenir des licences de procédés mis au point outre-Atlantique, tandis que les méthodes d'organisation du travail étaient revues pour améliorer la productivité et préserver la compétitivité des entreprises. La Société Générale commençait toutefois à souffrir de la séparation radicale entre les banques et l'industrie, réalisée en 1934. Pour assurer l'essor de ses filiales, le holding avait besoin de pouvoir recourir à l'épargne. Or, pour des raisons fiscales notamment, l'investisseur se détournait de l'industrie, tandis que l'État-Providence accaparait une masse sans cesse croissante de ressources. Cette situation obligeait les filiales du groupe à recourir massivement à l'autofinancement. C'est ce qui explique sans doute en partie leur autonomie croissante vis-à-vis de leur maison-mère...
Dans les milieux politiques de gauche, la Société Générale se faisait critiquer à la fois comme le parangon du capitalisme sans visage, obsédé par la quête de puissance ; et comme un corps sans dynamisme, allergique à l'innovation.
Au Congo, cependant, les entreprises du groupe connurent un âge d'or dans les années 1950. Elles contribuaient aux revenus de la Société Générale pour une moitié environ.
Les années 1959-1961 sont une période de transition pour l'économie belge. La crise du charbon entraîna la fermeture accélérée des puits wallons, quelque dix ans avant celle des mines de Campine. Dans ce dossier, la Générale dut à la fois tenir compte des exigences de la CECA, qui demandait un assainissement accéléré du secteur sur le plan européen, et de celles des autorités belges, qui avaient par priorité à tenir compte des conséquences sociales des fermetures.
À la même époque, la Générale dut aussi faire face à une résurgence des tensions communautaires et à une intervention accrue de l'État dans l'économie (mise en place d'une programmation économique, création d'un holding public en 1962). Dans ce contexte peu favorable au lancement d'initiatives nouvelles, la Générale en prit une de taille : dans le cadre des lois de relance économique, elle créa de toutes pièces un nouveau complexe de "sidérurgie maritime" à Zelzate, près de Gand (projet Sidmar). Il s'agissait d'adapter la sidérurgie belge à de nouvelles contingences techniques et commerciales, pour assurer sa survie. Par ailleurs, pour combler le gap technologique qui existait désormais entre entreprises belges et américaines, de nombreuses entreprises furent créées en commun. Les Américains croyaient à la possibilité de faire de la Belgique une tête de pont pour s'implanter sur le marché européen... Quasi toutes les filiales de la Générale créèrent une ou plusieurs joint ventures avec des partenaires nord-américains. Même si ces associations furent souvent éphémères, elles contribuèrent à la reconversion économique des régions touchées par la crise charbonnière.
Dans les années 1960, plusieurs sociétés du groupe s'efforcèrent d'acquérir une taille suffisante, pour anticiper sur l'ouverture d'un grand marché européen. C'était le cas dans le secteur de la banque (concentration réalisée en 1964 entre la Banque de la Société Générale de Belgique, la Société Belge de Banque et la Banque d'Anvers), du verre (fondation de Glaverbel en 1961), de la construction électrique (1960), de l'électricité, des bureaux d'études (concentration des bureaux d'études de T.E. (Société de Traction et d'Électricité) s.a. et de la Sofina en 1964), de la sidérurgie autour de Cockerill (1955, 1966) ... Durant les années 1960, les activités financières prirent aussi une importance accrue, tandis que les valeurs africaines perdaient de leur importance relative après l'indépendance du Congo en 1960 et la nationalisation des mines de cuivre en 1967.
La crise économique des années 1970 fut d'abord énergétique. Elle débuta lors de la flambée des prix pétroliers, en 1973. Cet événement survint alors que les économies occidentales étaient sujettes à une inflation galopante des prix et des salaires. Puis, vers la fin de l'année 1974, la récession industrielle commença. Cette crise était d'amplitude mondiale. À des facteurs conjoncturels, se mêlaient des changements structurels des moyens de production, et l'adaptation se fit dans la douleur.
La Générale, dont une bonne partie du portefeuille relevait de l'industrie lourde, souffrit des grands changements structurels induits par la crise. Le holding s'efforça de soutenir ses filiales, dont plusieurs étaient fort ébranlées. Pouvait-elle d'ailleurs les abandonner à leur sort, alors même que les pouvoirs publics la sollicitaient pour pratiquer une politique dynamique de l'emploi ? La Générale fut ainsi amenée à porter à bout de bras des entreprises en pertes récurrentes, parce qu'il n'était politiquement et socialement pas possible d'"élaguer" le portefeuille. Indubitablement, la société payait là le prix de sa vocation "quasi-institutionnelle". Et lorsqu'elle réussit à se dégager du secteur sidérurgique, ce ne fut pas sans essuyer les reproches les plus vifs de la part du politique et des syndicats, et moyennant la promesse d'intervenir dans la reconversion des régions touchées par la crise de l'acier.
La Générale s'efforça de redynamiser les nombreux secteurs dans lesquels elle restait présente. Alors même que tout recours à l'épargne était devenu impossible, elle essaya aussi de renouer avec la vocation créatrice d'un holding en lançant des projets axés sur des techniques de pointe, mettant en œuvre les compétences de plusieurs filiales. Mais en même temps, les pertes essuyées dans plusieurs secteurs furent terribles.
Les années 1980 furent marquées par un effort de la direction de la Générale pour s'arracher aux effets néfastes de la crise et pour redéfinir une série d'objectifs a sa portée. Sous la conduite du treizième gouverneur, René Lamy, les finances du holding furent assainies. Par des appels répétés à l'épargne, dans un contexte de confiance retrouvée, les fonds propres de la Générale furent multipliés par sept en moins de sept ans. Revers de la médaille, l'actionnariat devient de plus en plus dispersé et instable (un groupe d'investisseurs flamands tenta d'ailleurs de spéculer sur le titre en 1987 en s'efforçant d'obliger la direction de la Générale à racheter un paquet de ses propre titres).
La stratégie industrielle du groupe fut l'objet d'une intense réflexion. Son avenir fut axé sur son internationalisation, l'élagage de son portefeuille et son redéploiement dans des secteurs porteurs. Les activités traditionnelles du groupe furent regroupées au sein de quelques sociétés pivots, et de nouvelles branches d'activité furent résolument attaquées : le trading, l'électronique, les médias (en association notamment avec le groupe GBL) ... Le holding renforça ses participations dans les sociétés pivots, spécialement Tractebel et la Banque, tandis qu'il se dégageait de certaines participations industrielles "historiques" comme celles dans la FN, BN, CFE (Compagnie d'Entreprises CFE), Pabeltec...
En janvier 1988, le patron italien Carlo De Benedetti annonça son intention de lancer une OPA (offre publique d'achat) sur une partie du capital de la Société Générale de Belgique, dont il entendait devenir le premier actionnaire pour, dit-il, lui donner un nouveau souffle. De Benedetti agissait via une société française, Cerus, dirigée par Alain Minc. De Benedetti jouissait d'une réputation de redresseur d'entreprise avec Olivetti et, en France, l'équipementier Valeo. La direction de la Société Générale de Belgique, à savoir René Lamy, Jacques van der Schueren et Étienne Davignon, tenta de procéder dans l'urgence à une augmentation de capital de façon à diluer les positions déjà acquises par De Benedetti. Parallèlement, Davignon chercha à créer un noyau d'actionnaires stables, d'abord en recourant aux services d'André Leysen (mais celui-ci ne trouva pas d'ancrage dans le Nord du pays). Le groupe français Suez se montra alors l'arbitre des destinées de la société. Au terme d'une bataille boursière, il prit le contrôle de la Société Générale de Belgique avec l'appui d'une nouvelle coalition d'actionnaires belges, emmenée par la compagnie d'assurances AG (dirigée par Maurice Lippens).
La tentative d'OPA lancée par Carlo De Benedetti et ses alliés sur la Société Générale, début 1988, apparut comme un tournant fatal dans l'histoire de la Société Générale. Du combat que se livrèrent les groupes français Cerus et Suez pour prendre le contrôle du principal holding belge, on peut faire plusieurs lectures : juridique (avec comme principaux acteurs Jean-Louis Duplat, à l'époque président du tribunal de Commerce, et la Commission bancaire) ; politique (avec l'absence de soutien du gouvernement belge, l'indifférence de la plupart des hommes politiques devant l'aliénation du premier holding du pays, le soutien au contraire de l'Élysée à Suez) ; financière (la perte d'indépendance de la Société Générale entraîna un boom boursier, la phobie des OPA et la recherche effrénée d'actionnaires stables par les principales entreprises du pays) ; industrielle (avec le recentrage de la Société Générale sur quelques secteurs d'activité, recentrage qui entraîne la vente de nombreuses filiales).
À Bruxelles, le groupe Suez délégua successivement à la tête de la Générale Hervé de Carmoy (1988-1991), Gérard Mestrallet (1991-1995), Philippe Liotier (1995-1998) et Christine Morin-Postel.
Hervé de Carmoy était un ancien de la Chase Manhattan Bank et la Midland Bank à Londres. Ses quelques mois passés à la tête de la Générale amenèrent de sérieux tiraillements au sein de la direction. De Carmoy est resté célèbre pour la façon très directe dont il s'est défait des participations de la Société Générale dans CIG-Intersys, Pabeltec, PRB ou la FN. Il est aussi celui qui procéda à la concentration du secteur des non-ferreux du groupe par la fusion entre ACEC-Union minière, Vieille Montagne et MHO.
Contrairement à de Carmoy, Gérard Mestrallet était un pur produit du groupe Suez, il avait fait toute sa carrière dans le groupe. Mis à la tête de la Société Générale en 1991, il négocia d'autres désengagements, comme la vente de CMB (ancienne Compagnie Maritime Belge) ou de CBR (anciennement Cimenteries Belges Réunies).
Les échecs de Suez dans la banque ou l'immobilier firent de sa participation dans la Société Générale de Belgique une part de plus en plus importante de son patrimoine. Gérard Mestrallet, rappelé de Bruxelles à Paris en 1995 pour succéder à Gérard Worms, choisit de donner une orientation résolument industrielle à Suez et liquida ses pôles bancaire et immobilier. À Bruxelles, il fut remplacé par Philippe Liotier, un ami de Gérard Worms, déjà venu en Belgique en 1989 pour être directeur d'ACEC-Union minière, avant de rejoindre la Société Générale de Belgique comme directeur délégué aux participations industrielles et à la stratégie. On lui doit le désengagement de la Générale de Banque par vente à Fortis. En 1997, le groupe Suez fusionna avec la Lyonnaise sous le nom provisoire de Suez-Lyonnaise des Eaux et annonça sa volonté de devenir un groupe industriel spécialisé dans l'eau, l'énergie, la propreté.
En 1998, Christine Morin-Postel, issue du sérail de la Lyonnaise des Eaux, prit à son tour la direction de la Société Générale Belgique. En avril 1998, le groupe Suez lança une OPE sur les actions de la Société Générale encore en circulation. Le groupe français cherchait à simplifier l'organigramme de son groupe, en supprimant un étage intermédiaire considéré comme inutile - et ce, en dépit des résistances d'Étienne Davignon. Il ambitionnait de limiter aussi le groupe de la Générale à sa participation dans Tractebel, filiale spécialisée dans l'énergie. La fusion entre la Société Générale de Belgique et Tractebel fut chose faite en 2003. La nouvelle société prit le nom de Suez-Tractebel.
Le rôle de la Société Générale de Belgique dans l'économie a évolué au fil du temps. Durant ses premières années d'existence, elle fut essentiellement une banque d'escompte et de crédit immobilier, tout en remplissant les fonctions de caissier de l'État et de banque d'émission. À partir de 1830, elle est aussi une caisse d'épargne. Et dès 1834, elle investit directement dans des affaires industrielles, devenant le prototype de la banque d'affaires ou de développement.
Avec la création de la Banque nationale de Belgique, en 1850, la Société Générale de Belgique perdit certaines prérogatives, comme celles de caissier de l'État et de banque d'émission. La Banque nationale lui faisait aussi concurrence pour ce qui regarde l'escompte de papier commercial. Durant la période 1850-1865, la Société se cantonna grosso modo dans le développement des sociétés qu'elle patronnait. Par ailleurs, la création de la Caisse Générale d'Épargne et de Retraite en 1865 amena une réduction du rôle joué par la caisse d'épargne tenue par la Société Générale.
À partir de 1866, toutefois, la Société Générale s'attacha de nouveau à développer ses opérations bancaires proprement dites, en donnant une extension progressive à ses comptes courants et de dépôts. En 1866 en effet, il fut décidé d'ouvrir aux personnes et sociétés admises par la direction des comptes de dépôt productifs d'un intérêt de 2,5 %. Ainsi que le stipulait le règlement de l'époque, il était délivré au déposant des reçus au porteur ou chèques pour ses retraits et au besoin des bons de virement pour les transferts de sommes d'un compte à l'autre. Ce service de comptes de dépôts connut un développement rapide. En 1873, la Société Générale institua un service pour le dépôt volontaire de titres et valeurs. Aux titulaires de dépôts de titres à découvert, étaient ouverts des comptes courants à vue ou à terme où étaient portés en compte les arrérages de ces dépôts. L'évolution de la masse des dépôts permit à la Société Générale de donner un nouvel élan à son activité de banque d'escompte.
Mais la Générale restait largement intéressée à l'industrie. La concentration de l'industrie belge fut en bonne partie son œuvre : dès la première moitié du XIXe siècle, elle plaida pour les économies d'échelle et la rationalisation des entreprises, se heurtant à l'esprit de clocher des industriels liégeois ou hennuyers. Patronnant de nombreuses entreprises, elle leur fournit les fonds nécessaires pour surmonter les crises les plus sévères : en 1848, en 1886, en 1930.
Jusqu'en 1934, la Société Générale fut donc une banque mixte : à la fois banque de dépôts et banque d'affaires. Mais dans un contexte de crise, le législateur prit alors des dispositions pour scinder les banques mixtes.
À partir de cette date, la Société Générale de Belgique devint exclusivement une société holding. Elle entendait conserver un rôle d'animateur dans l'économie, en coordonnant le développement des secteurs industriels où elle était présente. Mais elle se heurta à de grosses difficultés : son portefeuille était très diversifié et ce phénomène alla en s'amplifiant ; ses ressources propres étaient pour une large part asséchées, car les temps étaient durs pour les capitaux à risque ; et sur le plan politique, le rôle des holdings et leur fonctionnement furent critiqués tant par la gauche (qui voulait établir un contrôle sur le holdings au même titre qu'il existait un contrôle des banques) que par la droite (qui critiquait un manque de vision et de dynamisme au sein de la Société Générale).
Malgré ces difficultés, la Société Générale patronna l'émergence d'entreprises belges d'envergure européenne ou mondiale dans les secteurs des non-ferreux, de l'électricité, du ciment... sans compter le rôle qu'elle avait joué dans la genèse de Cockerill. La Générale chercha aussi à intégrer certaines de ses filiales à des groupes plus vastes (ce fut notamment le cas de Glaverbel et des A.C.E.C.), au risque de se faire accuser de faire bon marché de l'indépendance économique nationale.
Après être passée sous le contrôle du groupe Suez, en 1988, la Société Générale de Belgique entama un recentrage accéléré sur un nombre sans cesse plus restreint de participations. Au point que son rôle de holding intermédiaire entre la maison-mère (Suez) et la seule participation restée stratégique (Tractebel) fut remis en question en 1998 : Suez monta alors à 100 % dans son capital.
L'organisation de la Société Générale, fondée en 1822 sous le statut de société anonyme, a montré une grande stabilité au fil du temps. L'assemblée générale approuvait les comptes annuels et désignait les membres du conseil de direction - en théorie, du moins, car dans la pratique les directeurs étaient désignés par cooptation. Le conseil de direction était le principal organe de gestion de la société. Le nombre de membres du conseil de direction a toujours été limité : ils étaient sept en 1822, sept en 1914, treize en 1984 (sans compter le secrétaire). Le conseil était présidé par un gouverneur, assisté d'un vice-gouverneur (titre créé en 1871).
Dès la fin du XIXe siècle, les directeurs se répartissent certaines tâches. Cette tendance va s'accentuer avec la diversification des intérêts de la Société Générale. À partir de l'Entre-deux-guerres, la plupart des directeurs sont recrutés parmi les dirigeants des principales filiales du groupe, où ils ont fait leurs preuves. On cherche un équilibre entre les principaux secteurs où la Société Générale est active : un directeur pour le secteur du charbon, un pour la sidérurgie, un ou deux pour les affaires coloniales, un autre pour les métaux non ferreux, un pour le secteur de le construction mécanique et électrique, un pour le secteur de l'électricité, etc. Ce mode de fonctionnement amène une "pilarisation" sectorielle du groupe et la formation de véritables baronnies. Les directeurs de la Société Générale conservent en effet leurs mandats dans les sociétés exploitantes contrôlées par la maison-mère et les intérêts de celle-ci ne sont pas nécessairement toujours pris en compte dans l'élaboration des stratégies sectorielles. C'est ce qui a amené l'émergence d'un conseil de direction restreint, qui peut être vu comme une tentative de lutter contre des forces centrifuges au sein du groupe.
Après la scission bancaire de 1934, le personnel de la Société Générale n'a jamais été très important. Parmi les services que le holding a développés, mentionnons surtout celui des études économiques.
Dès sa création, la Société Générale de Belgique s'est activement préoccupée de la gestion de ses archives. Il existe d'ailleurs des dossiers se rapportant à leur conservation, à leur tri, à la destruction contrôlée de dossiers considérés comme obsolètes. On possède une photo du service archives de la société prise vers 1922 (Archives de la Société Générale de Belgique, troisième versement, numéro 917). On y voit deux archivistes en blouse blanche s'activant au milieu des travées marquées "pièces comptables - carnets de chèques" ou "contrats-récépissés". Bien sûr, il ne s'agissait à l'époque que de gestion active, non de préoccupations patrimoniales. Mais à tous les niveaux de l'entreprise, les membres du personnel étaient convaincus qu'elle occupait une place éminente dans l'histoire du pays. Aussi les traces de son activité furent-elles jalousement et intelligemment préservées.
Le premier versement d'archives historiques de la Société Générale de Belgique aux Archives de l'État fut réalisé durant l'Entre-deux-guerres, à l'intervention d'Étienne Sabbe, qui deviendra plus tard archiviste général. Il s'agissait d'archives remontant au XIXe siècle, et même, pour la plupart d'entre elles, à la première moitié du XIXe siècle.
En 1992, l'A.V.A.E. (Association pour la Valorisation des Archives d'Entreprises) fut approchée par la Société Générale pour réaliser l'inventaire d'archives gérées par le secrétariat du groupe. L'A.V.A.E. confia cette mission à René Brion et Jean-Louis Moreau. Ce premier contrat portait sur 250 mètres linéaires d'archives, une masse ramenée au terme du traitement à 160 mètres linéaires. Ce fonds comprenait notamment de nombreux dossiers concernant la période de guerre et un volumineux secrétariat financier où un dossier était ouvert au nom de chaque participation de la société. Une fois l'inventaire terminé (il comportait 2.343 articles), la Société Générale conserva ces archives par devers elle.
Au cours de cette mission de 1992, cependant, les archivistes René Brion et Jean-Louis Moreau avaient découvert dans une des caves de la Société Générale de Belgique un autre lot d'archives historiques de la Société Générale de Belgique. Leur intérêt historique était tel que l'A.V.A.E. demanda à la direction de la Société Générale s'il était possible d'envisager leur sauvegarde définitive et le financement de leur classement. La cave où les archives étaient conservées était fort humide et en outre, la destruction des archives était programmée à terme. À l'intervention de M. Baudouin Waucquez, administrateur de l'A.V.A.E. et ancien cadre de la Société Générale de Belgique, celle-ci donna son feu vert et le classement et l'inventaire des archives eut lieu en 1993. L'inventaire était presque achevé lorsque leur transfert vers les Archives Générales du Royaume eut lieu. En décembre 2000, la direction de la Société Générale décida de faire don de ces archives aux A.G.R. Deux ans plus tard, l'A.V.A.E. et les auteurs menèrent l'inventaire à terme. Il fut publié en 2006 sous le titre "Archives du groupe de la Société Générale de Belgique. Deuxième versement" (A.G.R., Inventaires, n° 382). Ce lot mesure quelque 72 mètres linéaires et comprend 1.082 articles.
Notons au passage que des archives de la Banque d'Outremer furent retrouvées en même temps que ce lot d'archives de la Société Générale. Elles furent également transférées aux A.G.R. et firent l'objet d'un inventaire distinct.
En 1993, au cours du traitement des archives qui firent l'objet du deuxième versement, de nouvelles archives historiques de la Société Générale de Belgique furent "découvertes" par les archivistes travaillant pour l'A.V.A.E. En juin 1993, la direction de la Société Générale confia le traitement de ce nouveau lot d'archives à l'A.V.A.E. Il s'agissait pour l'essentiel d'archives d'anciens charbonnages gérés par la Société Générale de Belgique et d'anciens directeurs de la société. Pour diverses raisons, leur traitement ne fut achevé qu'en 2000. Entre-temps, les archives (81 mètres linéaires après traitement) avaient été transférées aux A.G.R. C'est en 2000 également que la direction de la Société Générale décida d'en faire don aux A.G.R., en même temps que les archives du "deuxième versement". Quant à l'inventaire, il fut publié en 2001 sous le titre "Archives du groupe de la Société générale de Belgique s.a. Troisième versement" (A.G.R., Inventaires, n° 302). Ce troisième lot comprend 1.174 articles.
Ces différentes missions ponctuelles n'étaient toutefois que le prélude d'une opération de plus grande envergure. À la suite de contacts que René Brion et Jean-Louis Moreau prirent début 2001 avec Jean-Jacques Massart, directeur à la Société Générale, il fut décidé de verser l'ensemble des archives historiques de cette société aux Archives de l'État. De manière générale, les archives antérieures à l'O.P.A. manquée de Carlo De Benedetti en 1988 furent considérées comme historiques. L'A.V.A.E. fut chargée de procéder à la visite systématique des archives en place dans les caves de la société et de préparer le déménagement des archives historiques vers les A.G.R. Une double liste fut donc dressée en mars 2001, qui faisait la distinction entre archives qui resteraient la propriété de la Société Générale et celles qui seraient cédées en don aux A.G.R. (la date de 1988 étant habituellement retenue comme date pivot).
Parmi les archives cédées en don aux A.G.R., il y avait le lot d'archives déjà inventorié par leurs soins en 1990. Celles-ci avaient été malheureusement un peu malmenées depuis : certains dossiers avaient été détruits, d'autres avaient été ajoutés sans être répertoriés au préalable. Aux 146 mètres du fonds initial qui existaient encore, venaient ainsi s'ajouter 14 mètres environ de dossiers nouveaux. Une mise à jour de l'inventaire réalisé en 1990 s'imposait donc.
D'autre part, la prospection systématique des différentes caves permit de repérer grosso modo 250 mètres d'archives supplémentaires présentant un caractère historique avéré. Il s'agissait pour l'essentiel des archives des organes statutaires de la Société Générale, des documents produits par une série de dirigeants du holding, des archives de quelques filiales et des archives comptables. Certaines séries essentielles - les procès-verbaux du conseil de direction, les bilans, le grand-livre, le livre journal - remontaient à la fondation de la Société Générale en 1822.
Ce furent donc plus de 400 mètres d'archives au total qui furent versées aux A.G.R. en 2001 (au dépôt Cuvelier). Mais dans les années qui suivirent, l'A.V.A.E. mena à bien de nombreux chantiers qui l'empêchèrent de commencer leur traitement. Ce ne fut qu'entre 2008 et 2010 que René Brion réalisa l'inventaire. En 2014, Jean-Louis Moreau procéda à la renumérotation du fonds et à la mise en conformité de l'inventaire aux normes des A.G.R.
Dix ans plus tard, juste avant publication, un lot de 35 pièces fut ajouté à l'inventaire par Annette Hendrick et Jean-Louis Moreau.
Les archives de la Société Générale de Belgique présentent un puissant intérêt, et ce pour plusieurs raisons. Elle est la plus importante société qui ait jamais existé en Belgique, en ce sens qu'il n'y a pas d'autre d'exemple d'un pays dont le développement économique ait été aussi intimement lié à celui d'une entreprise privée, pendant un aussi long laps de temps. En outre, elle s'est intéressée à des entreprises actives dans de nombreux pays et notamment : l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Angola, l'Argentine, l'Autriche, le Brésil, le Canada, la Chine, le Congo, l'Égypte, l'Espagne, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Hongrie, l'Italie, le Japon, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Russie, le Rwanda, la Suède, la Suisse, la Tchécoslovaquie (aujourd'hui République tchèque et Slovaquie), la Turquie, l'Ukraine, le Vietnam, la Yougoslavie... sans compter des micro-États accueillant des sociétés financières, comme le Liechtenstein, Jersey, Guernesey.
Le rôle de la Société Générale à l'étranger est particulièrement important pour ce qui regarde le Congo. Après la Première Guerre mondiale, celui-ci représente d'ailleurs l'essentiel de l'expansion du groupe à l'étranger. La Générale s'est vu confier par Léopold II la mission de mettre en valeur les ressources minières du Katanga et de créer les voies de communication nécessaires pour désenclaver cette région. La Générale a inventé le Congo industriel dans les années 1920. En 1929, elle absorbe un autre groupe très présent au Congo : la Banque d'Outremer. Elle contrôle dès lors la totalité de la production de la Colonie en cuivre, diamant, radium, ciment... Elle anime les trois principales liaisons ferroviaires, contrôle l'essentiel de la production d'électricité, mais aussi des sociétés agricoles, commerciales, financières... La Générale a joué dans l'histoire du Congo un rôle capital, y compris après l'indépendance.
Au fil de son histoire, la société s'est intéressée à quasi tous les secteurs de l'industrie et des services. Le poids de la Générale au sein de l'industrie belge a augmenté sans cesse en valeur absolue, mais diminué sur le long terme en valeur relative par rapport à l'ensemble de l'économie nationale. Au milieu du XIXe siècle, la Générale contrôle quelque 40 % de l'industrie lourde (20 hauts-fourneaux sur 50 ; 44 % de la production de charbon). Elle reste par la suite intéressée pour l'essentiel à des secteurs gourmands en capitaux : les chemins de fer, les non-ferreux, l'électricité, la sidérurgie... Durant les "golden sixties", le groupe intervient encore à hauteur de 18 % dans les investissements de l'industrie manufacturière belge : elle contrôle alors un groupe de plus de 400 sociétés (dont 123 participations directes) ! Par ailleurs, il ne faut pas retenir que les aspects quantitatifs pour apprécier la puissance de la Générale. Les entreprises qu'elle patronne jouent souvent un rôle moteur dans les associations professionnelles et les cartels regroupant toutes les entreprises d'un même secteur. Par ce biais, l'influence que la Générale exerce sur l'ensemble de l'industrie dépasse le poids de ses filiales.
Les présentes archives reflètent bien cette diversité d'intérêt : même si certains secteurs (chimie, construction électrique et mécanique, finances, informatique, ciment) ont ici la part belle, le fonds couvre tous les domaines d'activité de la Société Générale jusqu'à la fin du XXe siècle.
L'essentiel des archives est postérieur à la Seconde Guerre mondiale, mais certaines séries couvrent l'ensemble de l'histoire de la Société Générale depuis 1822. Certaines pièces relatives aux bâtiments achetés par la Société Générale, rues Royale et Montagne du Parc, remontent même au XVIIIe siècle. Les pièces les plus anciennes remontent à 1777 !
Il y a de nombreuses raisons d'étudier les archives de la Société Générale. Son rôle politique n'est pas à négliger. Les relations avec le pouvoir sont si denses qu'elles font de l'histoire de la Générale, celle d'une institution proprement nationale. Voyez par exemple le rôle joué par les gouverneurs de la Générale lors des deux guerres mondiales... Les présentes archives sont particulièrement riches pour étudier le rôle de la Générale pendant la Seconde Guerre mondiale.
La plupart des documents qui constituent le présent fonds d'archives ont été rédigés en français. Mais d'autres sont en néerlandais, comme les procès-verbaux et la comptabilité de la société durant les années 1820. On trouvera incidemment dans les séries et dossiers qui concernent les filiales de la Société Générale actives à l'étranger, des documents rédigés dans la langue du pays.
Un nombre important de dossiers ont été éliminés en cours de classement ou d'inventaire, dans la mesure où les nombreux fonds classés depuis 1988 par l'A.V.A.E. permettent l'élimination plus fréquente de doubles strictement identiques. Certains dossiers présentant un intérêt marginal ont également été supprimés, comme la correspondance stéréotypée échangée en certaines circonstances (convocations à des assemblées générales, demandes de rapports annuels...) et l'essentiel du copie-lettres, qui faisait double emploi avec les dossiers thématiques.
Comme expliqué déjà, il s'agit ici du quatrième versement d'archives de la Société Générale de Belgique aux A.G.R. Les trois premières sont accessibles déjà aux chercheurs. C'est la contraction des activités de la Société Générale de Belgique qui a été à l'origine du versement de ses archives historiques en 2001. Seules les archives antérieures à 1988 furent versées aux A.G.R. Ceci a amené la scission de certains sous-fonds, dont le complément a été versé plus tard aux A.G.R.
En outre, la scission des banques mixtes en 1934 a provoqué une certaine dispersion des archives antérieures à cette opération. BNP Paribas Fortis, héritière de la Banque de la Société Générale de Belgique créée en 1934, détient de ce fait un fonds d'archives de la Société Générale de Belgique antérieures à cette date. Il s'agit pour l'essentiel d'une partie de sa comptabilité : livre journal, grand-livre, livre des comptes courants. Il est difficile de préciser dans quelles circonstances la Société Générale de Banque reçut en partage ces archives : s'agissait-il de lui attribuer volontairement des documents se rapportant spécifiquement aux activités bancaires (dépôt de titres et valeurs par des tiers, gestion des comptes courants...) ? Ou bien la répartition ne fut-elle que le fruit d'hasards et d'initiatives prises par la première archiviste de la banque, Mlle Isabelle Wybo ?
Au moment de la publication de l'inventaire, un supplément de 35 pièces a été inséré, portant les cotes 5897 à 5931. Il n'a pas été possible de renuméroter l'ensemble du fonds après cette insertion. Conformément aux directives en usage aux AGR, chaque pièce a été décrite à l'endroit logique dans l'inventaire. Les numéros ne se trouvent pas numériquement à leur emplacement normal. Ils sont repris dans l'annexe "Concordance des cotes d'archives avec les numéros de page".
Les archives de la Société Générale de Belgique (4e versement) ont été classées sur un plan similaire à celui des versements antérieurs. Elles ont été réparties en 72 sous-ensembles qu'on peut regrouper ainsi : statuts et historiques (1 sous-fonds), conventions (1 sous-fonds), archives des organes statutaires et de direction de la société (4 sous-fonds), archives de dirigeants (28 sous-fonds, soit 5 sous-fonds d'archives de gouverneurs, 19 sous-fonds d'archives de directeurs et 4 sous-fonds d'archives de secrétaires), archives de cadres (12 sous-fonds), archives de différents services (10 sous-fonds), archives d'organismes divers gérés par la Société Générale de Belgique (3 sous-fonds), archives de sociétés filiales ou de sociétés reprises par la Société Générale de Belgique (14 sous-fonds).
Les dossiers clôturés depuis plus de trente ans sont accessibles sans restriction. Pour la consultation éventuelle des autres articles, on peut adresser une demande écrite au secrétariat de direction de la société ENGIE Electrabel.
Par dérogation à cette règle générale, les numéros 16, 165 et 169 sont immédiatement accessibles (ce sont des publications comme des rapports annuels).
Sont par contre fermés pour un délai plus long (100 ans ou 50 ans) les dossiers suivants : numéros 762 (ouvert en 2060), 852 (ouvert en 2067), 874 (ouvert en 2050), 876 (ouvert en 2052), 2124 (ouvert en 2085), 2601-2602 (ouvert en 2035), 3098 (ouvert en 2048), 3348 (ouvert en 2068), 5023 à 5039 (ouverts 100 ans après leur clôture) et 5075-5076 (ouverts en 2082).
Les conditions de reproduction en vigueur aux AGR sont directement applicables au présent inventaire.
Notez la présence dans ce fonds de nombreux volumes extrêmement pesants.
BRION, R. et MOREAU, J.-L., La Société Générale de Belgique. 1822-1997, Anvers, 1998.
MABILLE, X., TULKENS, C. H. et VINCENT, A., La Société Générale de Belgique 1822-1997. Le pouvoir d'un groupe à travers l'histoire, Bruxelles, Crisp, 1997.
VAN DER WEE, H., VERBREYT, M., La Générale de Banque 1822-1997. Un défi permanent, Bruxelles, 1997.
BUYST, E., CASSIERS, I., HOUTMAN-DE SMEDT, H., KURGAN-VAN HENTENRYK, G., VAN MEERTEN, M. et VANTHEMSCHE, G., La Générale de Banque 1822-1997, Bruxelles, 1998.
MALOU, J., Notice historique sur la Société Générale pour Favoriser l'Industrie Nationale établie à Bruxelles (1823-1862), Bruxelles, 1863.
Le centenaire de la Société Générale de Belgique. 1822-1922, Bruxelles, 1922.
La Société Générale de Belgique. 1822-1972, Bruxelles, 1972.
La Société Générale de Belgique, numéro spécial de la Revue Nouvelle, Bruxelles, novembre 1972, p. 317-449.
D'YDEWALLE, C. et BOSSCHAERT DE BOUWEL, G., Une grande dame, la Société Générale de Belgique, Ed. Labor, Bruxelles, 1972.
LAUREYSSENS, J., The Société Générale and the origin of the industrial investment banking, dans Revue Belge d'Histoire Contemporaine, 1977, p. 93-115.
LAUREYSSENS, J., Le crédit industriel et la Société Générale des Pays-Bas pendant le régime hollandais (1815-1830), dans Revue Belge d'Histoire Contemporaine, III, 1972, 1-2, p. 119-140.
FRANÇOIS, L., De reacties van de aandeelhouders van de 'Société générale' op de revolutiegolf van 1830, dans Revue Belge d'Histoire contemporaine, XI, 1981, 3, p. 423-478.
LAMY, R., Narration authentique d'une OPA. Bataille pour la Société Générale de Belgique, Paris et Louvain-la-Neuve, 1990.
CROMBOIS, J.-F., Les activités bancaires de la Société Générale de Belgique, 1870-1914. Facteurs de développement d'une grande banque mixte belge, dans Revue Belge d'Histoire Contemporaine, XXV, 1994-1995, 1-2, p. 1-29.
KURGAN-VAN HENTENRYK, G., La Société Générale de Belgique et le financement de l'industrie, 1870-1950, dans MARGUERAT, P., TISSOT, L. et FROIDEVAUX, Y. (éd.), Banques et entreprises industrielles en Europe de l'Ouest, XIXe-XXe siècles : aspects nationaux et régionaux, Université de Neuchâtel, 2000, pp. 199-221.
KURGAN-VAN HENTENRYK, G., Gouverner la Société Générale de Belgique. Essai de biographie collective, De Boeck Université, 1996, 266 p.
Le présent inventaire a été réalisé en 2008-2010, d'abord par René Brion et Jean-Louis Moreau, archivistes indépendants, puis par René Brion seul, dans le cadre d'un contrat passé entre la Société Générale de Belgique (aujourd'hui ENGIE Electrabel) et l'Association pour la Valorisation des Archives d'Entreprises. Il a été relu et mis aux normes par Jean-Louis Moreau, qui a aussi écrit les introductions et commentaires historiques (2013-2014). Il a finalement été corrigé par Daniel Van Overstraeten.
L'inventaire a été élaboré conformément aux Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives (Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les provinces), Bruxelles, août 2012) et aux ouvrages suivants :
- PETIT R., VAN OVERSTRAETEN D., COPPENS H. et NAZET J., Terminologie archivistique en usage aux Archives de l'État en Belgique. I. Gestion des archives (Archives Générales du Royaume et Archives de l'État dans les provinces. Miscellanea Archivistica Manuale, 16), Bruxelles, 1994.
- COPPENS H., De ontsluiting van archieven. Richtlijnen en aanbevelingen voor de ordening en beschrijving van archieven in het Rijksarchief (Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de provinciën. Miscellanea Archivistica Manuale, 21), Bruxelles, 1994.
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A.C.E.C. : Ateliers de Constructions Électriques de Charleroi
A.G. : Aktiengesellschaft
A.M.B. : Annexes au Moniteur belge
a.s.b.l. : association sans but lucratif
B.E.B. : Banque d'Émission de Bruxelles
B.S.G.B. : Banque de la Société Générale de Belgique
Brufina : Société de Bruxelles pour la Finance et l'Industrie
b.v. : besloten vennootschap
c.a. : compañia anonima
Cie : compagnie
Corp. : Corporation
Cy : Company
e.u.p. : établissement d'utilité publique
Fabrimétal : Fédération des Entreprises de l'Industrie des Fabrications Métalliques, Mécaniques, Électriques et Électroniques
G.m.b.H. : Gesellschaft mit beschranken Haftung
Inc. : Incorporated
Ltd. : Limited
Ltd.a : Limitada
m. : mètre
n° : numéro
n.v. : naamloze vennootschap
NN. : [sigle conventionnel pour un prénom inconnu]
O.P.A. : offre publique d'achat
P.M.E. : petites et moyennes entreprises
p.v.b.a. : personenvennootschap met beperkte aansprakelijkheid
s.a. : société anonyme, società anonima
s.a.e. : société anonyme égyptienne
s.a.r.l. : société anonyme à responsabilité limitée
s.c. : société coopérative
s.c.c. : société coopérative congolaise
s.c.a.r.l. : société congolaise par actions à responsabilité limitée
s.c.r.l. : société congolaise par actions à responsabilité limitée
s.c.s. : société en commandite simple
S.G.B. : Société Générale de Belgique
s.n.c. : société en nom collectif
S.p.A. : Società per Azioni
s.p.r.l. : société de personnes à responsabilité limitée
s.v. : samenwerkende vennootschap
s.z.a.r.l. : société zaïroise par actions à responsabilité limitée
Sybetra : Syndicat Belge d'Entreprises à l'Étranger
T.N.T. : trinitrotoluène
U.C.L. : Université Catholique de Louvain
U.R.S.S. : Union des Républiques Socialistes Soviétiques
v.z.w. : vereniging zonder winstoogmerk
| 1 | Statuts coordonnés de la S.G.B. (brochures). 1852-1988. | 1 liasse | |||||||
| 2 - 4 | Statuts imprimés de la S.G.B. (brochures). 1842-1987. | ||||||||
| 2 | 1842-1949. | 1 liasse | |||||||
| 3 | 1951-1975. | 1 liasse | |||||||
| 4 | 1980-1987. | 1 liasse | |||||||
| 5 | Modifications aux statuts de la S.G.B. 1903-1988. | 1 liasse | |||||||
| 6 | Dossier relatif à la fonction de commissaire du gouvernement près la S.G.B. : instructions données au directeur Laurent Veydt par le ministre des Finances en 1853-1854 et nomination du commissaire Charles Snoy en 1891. 1853-1891. | 1 liasse | |||||||
| 7 | Déclarations et modifications au registre de commerce relatives à la S.G.B. 1929-1975. | 1 liasse | |||||||
| Chaque pièce est conservée en trois exemplaires. | 8 | Notice historique sur la Société Générale pour Favoriser l'Industrie Nationale publiée en 1863 par Jules Malou, historique de la S.G.B. publié en 1922 à l'occasion du centième anniversaire de la société et brochure reprenant les discours prononcés lors des festivités du centenaire. 1863, 1922. | 3 pièces | ||||||
| 5921 | Études préparatoires réalisées en vue de la rédaction de l'ouvrage historique publié par la S.G.B. en 1922, à l'occasion de son centième anniversaire : notes sur l'évolution du portefeuille titres, des fonds disponibles, liste des actionnaires de la S.G.B. en 1822, statistiques sur l'économie belge au 19e siècle, l'évolution du coût de la vie, dépouillements de brochures et revues, etc. 1920-1922. | 1 liasse | |||||||