Inventaire des archives du groupe SOFINA (Société financière de transports et d'entreprises Industrielles) (1881 - 1988)

Archive

Name: Société Financière de Transport et d'Entreprises Industrielles (Sofina), 1er versement. - Sofina, 1e neerlegging

Period: 1881 - 1988

Inventoried scope: 70 linear meters

Archive repository: National Archives 2 - Joseph Cuvelier repository

Heading : Businesses

Inventory

Authors: Jean-Louis MOREAU — René BRION

Year of publication: 2001

Code of the inventory: I 291

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Producteur d'archives

Histoire institutionelle

La Sofina (Société Financière de Transports et d'Entreprises Industrielles), société anonyme de droit belge, a été constituée le 21 février 1898 sur l'initiative du groupe allemand UEG (Union Ellektrizitäts Gezellschaft). Celui-ci relevait lui-même du groupe américain Thomson-Houston, lié à la General Electric Cy. Une partie du capital de la Sofina - 36% - fut souscrite par des financiers belges : la Banque Allard, la Banque Cassel et la Banque Jules Matthieu et fils... auxquelles s'ajouteront plus tard la Banque Liégeoise et la Banque d'Outremer. Cet " ancrage belge " ne peut toutefois nous leurrer : les intérêts allemands restèrent longtemps prépondérants dans la société belge.

Durant les premières années de son existence, la Sofina ne fut qu'une petite société à portefeuille s'intéressant à différentes affaires de tramways. Elle était sans influence dans les entreprises dont elle possédait des actions. L'arrivée de l'ingénieur américain Dannie Heineman à la tête de l'entreprise va modifier radicalement la situation. L'histoire de la société se confondit dès lors intimement avec celle de son chef incontesté - il dirigera l'entreprise pendant plus d'un demi-siècle. Mais qui était Heineman ? Né aux États-Unis en 1872 d'une famille d'origine allemande, Dannie Heineman avait fait ses études d'ingénieur aux États-Unis puis en Allemagne : il fut diplômé ingénieur électricien en 1894. Il travailla d'abord pour des sociétés allemandes : la firme Schuckert, puis l'Union Elektrizitäts Gesellschaft, à Berlin. Pour cette dernière société, il construisit les tramways de Coblence, puis les Tramways Provinciaux de Naples. C'est de Naples qu'il fut appelé par le financier belge Ernest Urban, président de la Société Générale Belge d'Entreprises Électriques (SGBEE), pour prendre la direction de la société Matériel et Installations Électriques G. Boty, filiale de la SGBEE. Remise sur pied par Heineman, cette société devint l'Union Électrique et, en 1903, l'A.E.G. Union Électrique. Heineman donna sa démission de directeur de cette société en 1905, pour entrer à la Sofina. Il se mit aussitôt en tête de doter cette entreprise de l'élément technique qui lui faisait défaut. Pour étudier les plans d'installations nouvelles, il créa un bureau d'études attaché à l'entreprise. La société ne s'intéressera plus désormais qu'à des affaires dont elle pouvait assurer la gestion financière et technique.

C'est vers l'Espagne que l'attention d'Heineman se porta d'abord. Dès 1905, la Sofina créait les Tramways de Barcelone en reprenant de la société anglaise The Barcelona Tramways Cy Ltd le réseau de tramways électriques que celle-ci exploitait à Barcelone. Les Tramways de Barcelone devaient réaliser en quelques années la fusion de tous les réseaux de tramways de la capitale de la Catalogne. En 1906, la Sofina créait la société des Tramways de Szegedin et participait avec la Société Générale Belge d'Entreprises Électriques (actuellement Tractebel) à la constitution de la société Tramways et Électricité de Bilbao. En 1907, elle prenait pied en Argentine, où elle fondait la Compagnie Générale des Tramways de Buenos Aires, au capital de 65 millions de francs. C'était la plus importante entreprise de transports en commun de l'époque. Ici aussi, la filiale de la Sofina réussit en quelques années à réunir sous une même direction les diverses exploitations de tramways dont elle s'était assuré le contrôle, et dont le réseau atteignait 500 km. En 1909, la Sofina débarquait quasi simultanément sur le marché italien, où elle reprenait la gestion de la Società Bolognese d'Elettricità, et sur le marché français, via une société nouvelle, la Société Centrale pour l'Industrie Électrique, fondée avec l'appui des plus importants établissements financiers parisiens (Comptoir National d'Escompte, Société Générale, Banque de Paris et des Pays-Bas). La Société Centrale pour l'Industrie Électrique prendra des participations dans des affaires d'électricité en France (elle créa en 1910 la Compagnie Centrale d'Énergie Électrique, active à Rouen, où elle construisit l'usine centrale de Grand-Quevilly) et hors de France, en prenant aux côtés de la Sofina des participations dans des affaires russes (Odessa), italiennes (Bologne), turques (Constantinople), portugaises (Lisbonne)... En 1910, la Sofina continua son expansion en Amérique latine, en fondant la Société d'Électricité de Rosario. L'année 1911 fut marquée par la formation, en collaboration avec d'autres trusts, du " Consortium de Constantinople ", organisme dont trois ans plus tard naîtrait la Société Tramways et Électricité de Constantinople. En 1912 et 1913, la Sofina prit des intérêts dans la société Tramways et Électricité de Bangkok (aux côtés de la Compagnie Mutuelle des Tramways) et dans les Compagnies Réunies Gaz et Électricité de Lisbonne.

Cet essor spectaculaire de la Sofina, devenue en quelques années une multinationale prospère, était dû pour l'essentiel à l'action déterminée de son directeur. Pour marquer sa reconnaissance, le Conseil appela Dannie Heineman à la présidence de l'entreprise en 1913.

Bien que vivant en Belgique, celui-ci avait gardé sa nationalité américaine. Cette caractéristique le servit durant les premières années de la première guerre mondiale. Titulaire d'un passeport américain, Heineman en usa à la fois pour sauvegarder les intérêts de l'entreprise qu'il dirigeait et pour rendre d'incontestables services à la population belge : il joua un rôle de toute première importance dans le ravitaillement de la Belgique par les États-Unis, comme fondateur du Comité National de Secours et d'Alimentation. Il joua aussi un rôle politique : en pleine guerre, il rencontra Karl Helfferich, ministre allemand de l'Intérieur et ancien Président de la Deutsche Bank, et transmit au Gouvernement belge des ouvertures de paix faites par les Allemands.
A la fin de la guerre, les intérêts de la Sofina en France furent temporairement mis sous séquestre : ils étaient considérés comme des biens ennemis, du fait des intérêts importants que la finance allemande y avait eus avant le conflit. En Belgique, Dannie Heineman fut pris à partie par la presse et certains hommes d'affaires belges (Émile Francqui, Henry Urban, Charles Cicogna) qui lui reprochèrent ses accointances avec l'occupant pendant la guerre. Un procès lui fut même intenté en 1919, mais il se termina par un non-lieu.

Avant la guerre déjà, la Sofina avait commencé à s'appuyer plus nettement sur des établissements financiers belges, dont la Banque de Bruxelles. Après 1918, l'influence allemande s'y réduisit encore. Le rôle de la Banque de Bruxelles s'y renforça, tandis que des groupes américain (General Electric), français (Thomson-Houston française) et anglais (Metropolitan Vickers) rachetèrent les participations naguère détenues par des trusts allemands. La Sofina conserva toutefois des relations d'affaire avec l'électro-holding allemand Gesfürel. Elle y prit une participation en 1922. La Sofina décida aussi d'offrir à la Gesfürel des participations dans chacune de ses filiales de l'Est européen. Cet accord contribua à donner de la Sofina l'image d'un " fourrier de l'industrie électrique allemande ", cheval de Troie de l'AEG (Allgemeine Elektrizitäts Gesellschaft) en Europe occidentale. En Belgique, la presse nationaliste des années 1920 (manipulée par les holdings belges, dont le groupe Empain) dénonça à plusieurs reprises les origines allemandes de la Sofina, le rôle suspect d'intermédiaire joué par Heineman pendant la guerre et sa participation au conseil d'administration de l'A.E.G.

Les succès de la Sofina à l'étranger et sa prospérité furent certainement un élément déterminant dans ces campagnes de dénigrement. La prospérité de la Sofina ne cessait de croître. En Amérique du Sud, le champ d'action du holding s'élargit considérablement lors du rachat des actifs de la société allemande DUEG (Deutsche-Uberseeische Elektricitätsgesellschaft), dont la principale filiale exploitait une concession d'électricité s'étendant à la ville de Buenos-Aires. La Sofina fit apport de ces entreprises à une nouvelle filiale, la Chade (Cia Hispana Americana de Electricidad), société espagnole créée au capital de 120.000.000 de pesetas. La Chade, pour reprendre une expression du vicomte Van de Vyvere, président du Conseil d'Administration de la Sofina, allait devenir " le plus beau fleuron de la couronne de la Sofina ".

Mais l'expansion du groupe ne semblait pas devoir connaître de bornes. On la vit s'intéresser à deux entreprises industrielles belges : la société de construction mécanique Carels Frères, qu'elle revitalisa sous le nom de Société d'Électricité et de Mécanique (S.E.M.), et la Compagnie Internationale pour la Fabrication Mécanique du Verre, procédés Libbey-Owens. En 1923, Heineman et le financier Alfred Loewenstein lancèrent ensemble la Sidro (Société Internationale d'Énergie Hydroélectrique), société de droit canadien au capital de 90 millions de francs, qui rassemblait des intérêts considérables dans la Barcelona Traction Light and Power Cy, dans la Mexico Tramways Cy et dans la Mexican Light and Power Cy. En France, Heineman renforça les liens entre la Sofina et le groupe français Giros-Loucheur. Le holding prit d'importants intérêts dans les sociétés Énergie Électrique du Nord de la France (EENF) et Cie Électrique de la Loire et du Centre (CELC). En 1927, la Sofina s'intéressa aussi à la Société des Forces Motrices de la Truyère, qui construisit sur cet affluent du Lot deux centrales hydroélectriques d'une puissance totale de 240.000 kW. L'intervention de la Sofina fut déterminante dans la réalisation technique et le financement de ce projet, qui améliora considérablement l'alimentation de la région parisienne en électricité. Les centrales de La Truyère furent longtemps la plaque tournante des centrales hydroélectriques françaises, assurant les échanges d'énergie d'un bassin hydrographique à l'autre.

En Belgique, les intérêts de la Sofina dans le secteur électrique se limitèrent d'abord à la Société d'Électricité de la Région de Malmédy (SERMA), qui construira différentes usines hydroélectriques sur la Warche et l'Amblève : celles de Bévercé, Robertville, Butgenbach et Heid de Goreux. En 1926, la SERMA prit un intérêt important dans la Centrale Électrique de l'Entre-Sambre-et-Meuse, avec laquelle elle devait d'ailleurs fusionner plus tard sous le nom de Centrales Électriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse et de la Région de Malmédy (ESMA).

En 1929, les entreprises gérées par la Sofina et celles dans lesquelles elle avait un intérêt important produisaient plus de 3,75 milliards de kWh et transportaient près de 800 millions de voyageurs par an. Pour disposer de l'instrument financier nécessaire pour mettre en œuvre ses nombreux projets, Heineman créa en 1928 une Nouvelle Sofina (Trust Financier de Transports et d'Entreprises Industrielles), au capital de 100 millions de francs représenté par 200.000 actions de 500 francs. En 1929, l'ancienne Sofina fit apport de l'ensemble de ses actifs à la société nouvelle, qui ouvrit parallèlement son capital à des investisseurs de nombreux pays : américains, mais aussi britanniques, français et allemands.

Implantée dans plusieurs pays d'Europe, la Sofina était à même de jouer un rôle dans différents projets de rationalisation de l'industrie électrique proposés dans les années 1920-1930. Dès 1929, Heineman imagina de mettre en place un réseau d'interconnexions internationales couvrant l'ensemble du continent européen et permettant une rationalisation de la production et l'exportation de l'énergie électrique. Dans la préface du livre de l'économiste français Francis Delaisi " Les Deux Europe ", il préconisa l'installation d'un tel réseau, capable selon lui de tirer l'Europe de l'Est de son sous-développement économique. Il exposa également son plan dans un opuscule publié sous le titre de " Esquisse d'une Europe Nouvelle ".

En 1930, le holding Electrobel fut profondément ébranlé par une crise financière grave. Aux côtés de Paribas, de la Banque de Bruxelles, de la Mutuelle Solvay et de la Société Générale de Belgique, la Sofina participa à sa réorganisation. Heineman proposa à cette occasion un plan de rationalisation du secteur électrique belge. Il se fit même l'apôtre de la fusion des holdings Electrobel et Sofina, mais ce projet visionnaire fut rejeté par la Société Générale. Mais deux directeurs de la Générale entrèrent au Conseil de la Sofina, tandis que deux directeurs de la Sofina étaient introduits dans celui du holding Traction et Électricité.

Vint la crise des années 1930. Les conceptions " internationalistes " d'Heineman étaient malheureusement trop novatrices et allaient même à contre-courant de la montée des nationalismes qui caractérisa cette période. Dans nombre de pays où la Sofina était active (Espagne, Turquie, Argentine...), elle se heurta aux autorités, qui voulaient assurer elles-mêmes le développement de leurs services publics (qu'il s'agisse de transport ou d'électricité). La Sofina céda ses intérêts à Constantinople au Gouvernement turc et vendit les tramways de Buenos Aires à un nouvel organisme créé par la capitale argentine. A la même époque, le holding belge prit une participation aux États-Unis dans la Middle West Corp., société holding groupant une trentaine d'entreprises électriques.

Les inquiétudes qui pesaient dès 1938 sur la paix dans le monde amenèrent ensuite la Sofina à prendre des mesures pour sauvegarder ses intérêts en cas d'occupation du territoire. C'est ainsi, que par mesure de sécurité, la Chade apporta l'ensemble de ses droits à une société luxembourgeoise, la Sodec. Dès la déclaration de guerre, celle-ci fit passer tout son patrimoine à une société de droit panaméen, la Sovalles Inc.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le portefeuille de la Sofina subit d'importantes modifications. Aux États-Unis, la société investit d'importants montants dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l'électricité. Dans nombre de pays, ses intérêts étaient menacés. En France, ses filiales furent nationalisées contre indemnité. En Espagne, un litige pénible, long et coûteux s'engagea en 1947 autour de la Barcelona Traction, dont les actifs avaient été confisqués sur de mauvais prétextes pour être revendus à vil prix à un aventurier auquel Franco n'avait rien à refuser. Après d'incroyables rebondissements, l'affaire aboutit en 1970 à un avis d' " incompétence " de la Cour Internationale de La Haye, qui confirma de facto la perte des intérêts de la Sidro en Espagne. Après avoir cédé le contrôle de la Mexican Light and Power, la Sidro réorienta ses activités vers l'industrie pétrolière. En Argentine, la participation de la Chade dans l'exploitation d'électricité de Buenos Aires fut cédée en 1961.

En 1954, Dannie Heineman envisagea une nouvelle fois une fusion entre la Sofina et le groupe Electrobel, mais une nouvelle fois le projet échoua. Heineman quitta alors la société, dont la politique générale fut redéfinie. Le désir des principaux actionnaires était de voir l'activité de la société se développer dans l'industrie en cherchant néanmoins à éviter l'éparpillement de ses actifs. La nouvelle direction chercha à acquérir des participations dans des entreprises susceptibles de développements ultérieurs et dans la gestion desquels la Sofina puisse jouer un rôle effectif. On vit alors le groupe se redéployer dans le forage, le génie civil, le nucléaire, le plastique... En 1956, il absorba le holding Engetra (Société Anonyme d'Entreprise Générale de Travaux), qui venait elle-même de perdre ses principaux actifs en Irak et au Liban. Parallèlement, le bureau d'études de l'entreprise connut un grand essor, offrant de plus en plus souvent ses services à des entreprises tierces. De 1957 à 1969, son chiffre d'affaires passa de 3,7 à 5 milliards de francs.

Au milieu des années 1950, l'actionnariat de la société se modifia. Les principaux actionnaires étaient à l'époque le groupe familial Boël, le groupe Lazard et le groupe Lambert. Dans le but de re-dynamiser l'entreprise, qui disposait notamment d'importantes ressources facilement mobilisables, le groupe Lambert lança le 17 novembre 1964 une offre publique d'achat (OPA) sur la Sofina. Cette opération fut contrée par la Société Générale de Belgique et par l'administrateur délégué de la Sofina, le baron Yves Boël. Un partenariat s'instaura dès lors entre la Société Générale de Belgique (détentrice de 24% des parts) et le groupe Boël (8% des parts) qui orientèrent désormais la Sofina dans une politique d'investissements intégrée à la stratégie d'ensemble de la Société Générale de Belgique. Sous la direction des deux administrateurs délégués, René Lamy (directeur à la SGB) et Yves Boël, la Sofina devint un investment trust à caractère international. La société renonça à toute activité directe et son bureau d'études fut apporté à la société Traction et Électricité en 1970. Sur le plan géographique, le portefeuille connut un glissement important de l'Amérique du Nord et de l'Argentine vers l'Europe et en particulier la Belgique. Sur le plan sectoriel, si la Sofina perdit progressivement ses actifs dans les sociétés d'électricité, elle resta fortement engagée dans le secteur de l'énergie grâce à l'importance de ses positions dans Electrobel, dans Sidro et, à partir de 1970, dans Pétrofina. Le portefeuille se diversifia dans les années 1970 et 1980, en s'ouvrant aux secteurs de la grande distribution (Colruyt, GIB...) et de la finance (Caisse d'Épargne Ippa, Générale de Banque, Royale Belge...). La Sofina s'intéressa aussi au " venture capital " ou " capital development ".

Le portefeuille de la Sofina et sa politique d'investissements connurent encore de nouvelles évolutions après 1988, lorsque l'OPA de l'industriel italien Carlo de Benedetti sur la Société Générale de Belgique fut contrée par la Compagnie Financière de Suez et ses alliés. Le passage de la Société Générale de Belgique au sein du groupe français Suez donna l'occasion au groupe familial Boël d'exercer l'option, négociée quelques années auparavant, qui lui permettait d'acheter la participation Sofina détenue par la Société Générale en cas de changement d'actionnariat de cette dernière. Gérée par le groupe familial Boël, la Sofina est aujourd'hui une " société financière à vocation internationale ".

Archives

Historique

C'est en 1992 et 1994 que, grâce à l'action concertée de l'Association pour la Valorisation des Archives d'Entreprises (AVAE), de la Sofina, de Tractebel, de René Brion et de Jean-Louis Moreau, une partie des archives de l'ancienne société Sofina, soit quelque cent mètres linéaires, ont été transférées au siège de Tractebel, place du Trône à Bruxelles.

En 1999, à la demande de Tractebel, l'AVAE se chargea du classement et de l'inventoriage des archives sauvées en 1994. Après ce traitement, le fonds mesure encore 60 mètres linéaires et comprend 903 articles. Il couvre la période 1881-1988. Plus de 90% des dossiers sont antérieurs à 1960. Des réserves ont été émises pour la consultation de certains d'entre eux, notamment certains dossiers postérieurs à 1970.

Contenu

Le fonds est incomplet (il reste une masse importante d'archives au siège même de la Sofina). On y trouve néanmoins plusieurs belles séries, comme celle des conventions, qui figure en tête du fonds, et qui est assez complète. Les archives traitées sont intéressantes pour étudier l'essor des secteurs de l'électricité, des tramways et du gaz à partir de la fin du XIXe siècle. Elles permettent de démonter les relations financières internationales durant la période 1900-1930 et d'observer la stratégie de deux grands hommes d'affaires de l'époque : Dannie Heineman et Alfred Loewenstein. Le fonds permet aussi de suivre le désengagement de la Sofina de ses activités industrielles après la Seconde Guerre mondiale, suite à la nationalisation ou à la confiscation de certains actifs. Il intéressera de nombreux chercheurs étrangers, car les holdings Engetra et Sofina ont été actifs partout dans le monde, depuis les États-Unis jusqu'au Liban en passant par l'Espagne, la France, l'Italie, la Turquie, l'Argentine...

Conditions d'accès

Les articles dont la liste suit ne seront communicables qu'aux dates suivantes :

à partir du 1er janvier 2011 : 7, 57, 59, 72 à 77, 109, 119, 132-133, 135, 146 à 148, 150, 165-166, 216 à 251, 301, 303, 594 à 596, 621, 754, 766, 777 et 891.
à partir du 1er janvier 2031 : 92-93, 105-106, 116, 298 et 845.

Recommandations pour l'utilisation

Pour les commandes de documents du présent fonds et pour les renvois au présent inventaire, il est conseillé d'utiliser la dénomination abrégée " Sofina ".

Contrôle de la description

Au terme de ce travail, nous voudrions remercier chaleureusement tous les intervenants qui ont rendu possible son aboutissement : pour l'Association pour la Valorisation des Archives d'Entreprises, Mme Ch. Luyckx et MM. Paul Haine et Daniel Van Overstraeten (lequel a bien voulu relire notre manuscrit) ; pour la Sofina elle-même, M. Van Uytvanck ; et pour Tractebel, MM. François Desclée de Maredsous et Marc Rombaux.

1Statuts de la Sofina et extraits des Annexes au Moniteur Belge. 1898-1962.1 liasse
2Correspondance avec la Banque de l'Union Parisienne s.a. concernant la création du Trust Financier de Transport et d'Entreprises Industrielles s.a., destiné à reprendre l'actif et le passif de la Sofina, et le syndicat de blocage des titres Sofina. 1928-1936.1 liasse
3Notes et projets de convention concernant une éventuelle fusion entre la Sofina et la société Electrobel (Compagnie Générale d'Entreprises Électriques et Industrielles) s.a. 1954.1 liasse
 4Correspondance, notes, extraits des AMB, calcul de la valeur à casser des actions de chaque société et évaluation de leurs actifs respectifs. Élaboration des statuts de la nouvelle Sofina, correspondance avec le ministère pour le calcul des taxes payées lors de cette opération. 1955-1957.1 liasse
 5Correspondance de Jean Vannieuwenhoven. 1955-1957.1 liasse
 6Nomenclature d'actionnaires de la Sofina. s.d.1 liasse
7Prospectus de l'offre publique d'achat contre espèces menée par la Sofina sur toutes les actions du Crédit Foncier de Belgique s.a. et rapport annuel de cette société pour l'exercice 1979. 1980.1 liasse
8Consultations juridiques demandées à maître Jean Van Ryn, avocat à la Cour de Cassation, sur un projet de fusion entre la Sofina et la Sidro (Société Internationale d'Énergie Hydro-Électrique) s.a. (1956), puis à propos de la fusion entre Engetra (Société d'Entreprise Générale de Travaux) s.a. et la Sofina et de diverses affaires concernant des sociétés du groupe Sofina. 1955-1959.1 liasse