Name: Archives privées de Jean Herinckx, ancien bourgmestre d'Uccle, et une partie des archives de ses enfants Paul et Jacqueline Herinckx, 1841-1989 - Persoonlijk archief van Jean Herinckx, oud-burgemeester van Ukkel, en een deel van het archief van zijn kinderen Paul en Jacqueline Herinckx, 1841-1989
Period: 1841-1989
Archive repository: State archives in Brussels (Forest)
Heading : Families and Persons
Authors: Eric Cleenewerck de Crayencour — Harald Deceulaer
Year of publication: 2022
Code of the inventory: I 95
Archives de Jean Herinckx, ancien-bourgmestre d'Uccle, et une partie des archives de ses enfants Paul et Jacqueline Herinckx, 1841-1989.
Jean Marie Guillaume Joseph Herinckx naît à Uccle le 3 mars 1888. Sa famille, catholique pratiquante, est originaire du Brabant-Septentrional (Pays-Bas), et notamment de Bois-le-Duc, où l'on trouve des Herinckx dès le XIVe siècle et dont la cathédrale renferme plus d'une tombe familiale. (1) Les descendants d'Henri Herinckx, fils de Guillaume, qui se sont installés dans nos régions, avaient refusé la domination orangiste et protestante pour s'établir aux Pays-Bas du Sud. Le père de Jean, Guillaume-Pierre Herinckx (1851-1935), dirigeait à Uccle la brasserie de la Couronne (2), dont son fils Gustave (1890-1970), frère de Jean, sera le dernier directeur. Son épouse Céline Velge (1856-1930) lui donna dix enfants, dont Jean était l'aîné. Elle était la fille de Jean-Baptiste Velge, notaire à Gaasbeek puis à Lennick-Saint-Quentin (Sint-Kwintens-Lennik), dont il acquit le château. Le frère de Céline, Gustave, puis son neveu Maurice, furent successivement bourgmestres de cette localité.
Après ses études primaires à Saint-Gilles (Saint-Jean-Baptiste de la Salle) puis comme interne à Turnhout, Jean fit ses études secondaires chez les Jésuites, au Collège Notre-Dame à Tournai. Docteur en droit de l'Université de Louvain, il devint avocat.
De 1914 à 1921, on le trouve substitut du Procureur du Roi à Lusambo (Kasaï, Congo belge). Il remplit ses fonctions dans une région grande comme dix fois la Belgique. Mais en janvier 1918, pensant que sa place est plutôt au front, comme ses frères et cousins, il se porte volontaire de guerre et commence une formation. Il est cependant rappelé en Afrique dès le mois de mai 1918 par le ministre Jules Renkin qui juge indispensable sa présence au Congo. En juin 1919, il échappe de peu à la mort lors d'une insurrection au Kasaï. Par la suite, Jean Herinckx continuera à se soucier de l'évolution de la colonie belge. Le 14 février 1933, il fait à la radio un exposé intitulé " Le Congo en péril " qu'il publiera dans 'Congo Revue générale de la Colonie belge'. (3) Herinckx soutenait le projet colonial et il était d'avis que la Belgique devait assurer un aide substantielle et un encadrement suffisant dans tous les domaines (politique, judiciaire, sanitaire).
C'est pour répondre au souhait de Xavier De Bue, député-bourgmestre d'Uccle et cousin germain de son père, que Jean Herinckx met fin à sa carrière africaine pour revenir en Belgique. Comme lui, il sera membre du parti catholique, qui deviendra après la seconde guerre mondiale le parti social chrétien (P.S.C.).
De 1921 à 1926, Herinckx est échevin à Uccle (état civil, puis instruction publique). Le 25 février 1924 , il épouse à Uccle (4) Claire Bastin, née à Landelies le 25 octobre 1899, fille du docteur Victor Bastin et de Louise Duperroy. Le couple s'établira au 476 avenue Brugmann (26 février 1924). (5) Affectée d'un cancer diagnostiqué trop tardivement, Claire Bastin est décédée à Etterbeek le 9 novembre 1937 ; elle a été inhumée au cimetière du Dieweg et son souvenir est rappelé par le vitrail consacré à sainte-Claire dans le collatéral sud de l'église Saint-Pierre. Elle lui avait donné quatre enfants : Jacqueline (1925-1998), qui épousera le docteur Baudouin Hublet et se lancera à son tour dans la politique à Uccle, Xavier (1926-2018), Paul (1927-2007), auteur du livre déjà cité sur son père, et Marie-Claire (née en 1933).
Quand Xavier De Bue meurt en 1925 sans avoir achevé son second mandat, Jean Herinckx est pressenti pour se présenter à côté de Georges Ugeux pour lui succéder, d'autant qu'il possède sur celui-ci l'avantage d'être bilingue. Il s'efface devant son ami, ne voulant pas déplaire à ses collègues de la droite classique. Ceci lui vaudra les félicitations du comte Albert Carton de Wiart, époux de Lucienne Brifaut.
De 1927 à 1933, Herinckx est conseiller communal sous le maïorat de Jean Vander Elst. Il remplacera celui-ci malade, puis décédé, de mars à novembre 1933. Par la suite, il est échevin des Travaux publics (1933-1938) sous le maïorat de Joseph Divoort. A ce titre, il aura, entre 1935 et 1937, des contacts suivis avec l'abbé Pierre Fierens, doyen d'Uccle, sur un projet de démolition de l'église Saint-Pierre, devenue trop petite compte tenu du nombre de paroissiens. La polémique suscitée par ce projet prendra de telles proportions que finalement, au grand dépit des deux hommes, il sera abandonné au profit d'un agrandissement de l'église, tandis que la paroisse sera quelque peu déchargée par la création, dès décembre 1937, d'une chapellenie au Wolvenberg (la future paroisse du Précieux-Sang, rue du Coq). (6)
De 1939 à 1946, Jean Herinckx exerce son premier mandat de bourgmestre d'Uccle, qui sera interrompu dès 1942. Durant la guerre, il multiplie les démarches pour protéger et soulager ses administrés, comme en témoigne l'abondant courrier qui a été conservé. Il protège les Juifs et refuse d'assurer la distribution des étoiles jaunes aux familles juives (7) ; il refuse de fournir à l'occupant des renseignements sur les fonctionnaires communaux. Il est aussi une des principales chevilles ouvrières de la Conférence des Bourgmestres, qui ne se prive pas d'émettre de vives protestations face aux exigences croissantes des autorités allemandes. Hérinckx a été décrit comme une figure clé dans la résistance des bourgmestres bruxellois contre l'occupant allemand, entre autres en ce qui concerne le refus de collaborer aux rafles. (8)
De plus, il s'oppose à des visites d'inspection sur l'application des lois linguistiques imposées par l'occupant avec le soutien des collaborateurs flamingants. Ce sera la goutte d'eau qui fait déborder le vase : le 30 juillet 1942, il est révoqué par Gérard Romsée, secrétaire général au Ministère de l'Intérieur. Remplacé dans ses fonctions de bourgmestre par le major Maurice Denis, échevin des finances, il se lancera dans la résistance, assumant la vice-présidence du Front de l'Indépendance alors présidé par un communiste, Fernand Demany. A deux reprises, Jean Herinckx sera, avec d'autres notables, arrêté comme otage et interné : d'abord du 8 septembre au 12 novembre 1942, à la prison de Louvain, suite à l'attentat survenu au cinéma Marivaux contre des rexistes, ensuite à la citadelle de Huy, du 5 décembre de la même année jusqu'au 15 février suivant, dans le cadre du mouvement de résistance mené par la Magistrature (en particulier contre la création du Grand-Anvers par l'occupant). Le 2 septembre 1944, le Gouvernement de Londres le nomme gouverneur ad interim du Brabant, fonction dont il sera révoqué par le ministre de l'Intérieur Adolphe Van Glabbeke dès le 2 août 1945. (9)
Cette sanction trouve sa place dans les débuts de la question royale. Le 17 juin 1945, Herinckx, qui restera jusqu'au bout fidèle à Léopold III, avait lancé une proclamation, diffusée par voie d'affiches contre l'avis dudit ministre, concernant l'accueil du roi à son retour. Ce retour était prévu alors pour le lendemain 18 juin, conformément à ce qui avait été convenu en Suisse entre le roi et le premier ministre Van Acker, et la décision que venait de prendre le Gouvernement de le différer n'était pas encore connue.
Les élections législatives de 1946 l'envoient siéger à la Chambre (17 février 1946). Cependant, il n'y siègera que jusqu'au 7 février 1947, car, élu aux élections communales de la même année (1946), il renoncera à ses fonctions de député pour se consacrer complètement à sa commune (1946-1952). C'est à cette époque que l'athénée d'Uccle est repris par l'Etat. Le 1er novembre 1949, Herinckx inaugure la pelouse d'honneur au nouveau cimetière d'Uccle-Verrewinkel.
Evincé par le libéral Robert De Keyser aux élections de 1952, il restera cependant conseiller communal jusqu'à son décès. Il figure alors comme chef de l'opposition social-chrétienne à la nouvelle majorité socialiste-libérale. De plus en plus ‒ et dès son second mandat ‒ , les électeurs se montrent plus sensibles aux enjeux nationaux qu'à la gestion de leur commune : durée du service militaire, attitude vis-à-vis des anciens collaborateurs, guerre scolaire. Durant cette période, l'urbanisation de la commune va s'accélérer, notamment par le lotissement de plusieurs domaines (comme le domaine Allard en 1958). Le projet de ring sud de Bruxelles (quartier du Bourdon) commençait à se profiler.
Jean Herinckx est décédé à Uccle (clinique des Deux Alice) le 18 janvier 1961. Il a été inhumé au cimetière d'Uccle-Verrewinkel.
Jean Herinckx a été conseiller communal, échevin et bourgmestre d'Uccle ainsi que gouverneur faisant fonction de la province du Brabant et député. Il a également été actif dans le Conseil d'Administration de quelques organisations (voir sous 'contenu').
Les archives privées de Jean Herinckx ont d'abord été gérées par lui-même et probablement aussi par son secrétaire Antoine Bero, puis par ses enfants Paul et Jacqueline. Après leur mort, les archives ont été données au Cercle d'Histoire d'Archéologie et de Folklore d'Uccle et environs, au nom de la famille, par Daniel Hublet, petit-fils de Jean Herinckx et fils de Jacqueline Herincx.
Dans un déclaration de don à l'état belge signée par son vice-président Eric Cleenewerck de Crayencour le 21 septembre 2021, le Cercle d'Histoire d'Uccle d'Archéologie et de Folklore d'Uccle et environs a déclaré son intention de donner les archives à l'État belge, quitte et libre de tout droit, pour être conservées et mises à la disposition du public aux Archives de l'État à Bruxelles. L'État belge, représenté par l'Archiviste général du Royaume, a déclaré accepter ces archives. Les archives Herinckx sont donc entrées dans le domaine de l'État.
Les deux premiers chapitres de l'inventaire contiennent des documents de famille et de généalogie. Le troisième chapitre est dédié à sa carrière au Congo (1914-1921) et ses avis sur la colonie. La plupart des archives sont liées à ses activités politiques locales, entre autres la période de la deuxième guerre mondiale. Pour la période d'après la guerre, il y a entre autres des pièces sur sa nomination et révocation en tant que gouverneur faisant fonction de la province de Brabant en 1945, et des dossiers personnels d'Herinckx en relation avec le Conseil Communal. Les lettres de félicitations qu'Herinckx a reçues (voir numéros 41, 53, 69, 71 et 76 de l'inventaire) permettent d'esquisser son réseau politique et personnel. Ce fonds contient également quelques pièces relatives aux mandats qu'il a exercés dans les années cinquante, notamment dans des organisations comme l'Œuvre Nationale des Anciens Combattants, Résistants, Prisonniers Politiques, Déportés et Réfractaires, des sociétés pour la distribution d'eau, une société mutuelle et une banque.
Langues et écriture des documents
Les documents sont en Français pour la plupart, quelques pièces sont en Néerlandais.
Lors du don des archives au Cercle, la famille a décidé de conserver certains documents personnels, entre autres des albums de photos. Le Cercle a offert toutes les archives de Jean, Paul et Jacqueline Herinckx qu'il possédait à l'État belge, mais une partie des archives de Paul et Jacqueline Herinckx (entre autres des revues et de la documentation diverse) n'a pas été acceptée.
Le fonds est en principe clôturé. Cependant, il n'est pas exclu que la famille Herinckx décide de donner des documents supplémentaires dans le futur.
Les archives ont été gérées par Jean Herinckx et son secrétaire Antoine Bero, après 1961 par Paul en Jacqueline Herinckx. Après le don au Cercle d'Histoire d'Archéologie et de Folklore d'Uccle et environs, elles ont été classées et inventoriées en détail par Eric Cleenewerck de Crayencour. Cette classification a été adaptée aux normes des Archives de l'État en 2021 par Harald Deceulaer, dans le présent inventaire.
Le fonds est librement consultable.
Pour la reproduction des documents d'archives, les règles et les tarifs en vigueur aux Archives de l'État sont d'application.
Aux archives de la commune d'Uccle, les registres du Collège et du Conseil Communal sont conservés. Aux Archives de la Ville de Bruxelles, il y a entre autres les archives du Conférence des Bourgmestres Bruxellois.
Dans les archives de la province de Brabant, conservées aux Archives de l'État à Bruxelles (Forest), il y a deux séries sur la nomination des bourgmestres : la série " K " et la série sur la nomination des bourgmestres. Dans le n° 32 de cette dernière série, et dans le n° 58 de la série K, il y a des pièces sur la nomination, le prestation de serment et la révocation de Jean Herinckx, ainsi que quelques lettres d'Herinckx au gouverneur et de l'information sur la politique locale à Uccle.
Aux Archives de l'État à Bruxelles, il y a un dossier avec des plans et dessins pour le projet de construction d'une nouvelle église Saint-Pierre à Uccle, de 1937 (Archives ecclésiastiques du Brabant, Supplément, n° 31.477).
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Le présent inventaire a été dressé par Harald Deceulaer en mai et juin 2021. Il a pu bénéficier du travail d'inventoriage effectué auparavant par Eric Cleenewerck de Crayencour, qui est également l'auteur de la notice biographique sous 'Historique' et de l'index onomastique de personnalités représentées dans les archives de Jean Herinckx, en annexe de l'inventaire.
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| 1 | Curriculum vitae de Jean Herinckx. [après 1953 et après 1961]. | 1 chemise | |||||||
| 2 | Textes de discours prononcés par Jean Herinckx. 1925-1960. | 1 liasse | |||||||
| 3 | Notice biographique rédigée par Antoine Bero, secrétaire particulier de Jean Herinckx, et adressée à Jacqueline Herinckx, fille de Jean Herinckx, et à son époux Baudouin Hublet. 1962. | 1 chemise | |||||||