Inventaire des archives de Victor Delvaux

Archive

Name: Victor Delvaux

Period: 1712 - 1989

Inventoried scope: 3 linear meters

Archive repository: State archives in Namur

Heading : Families and Persons

Inventory

Authors: Petitjean, Bernadette

Year of publication: 2015

Code of the inventory: I101

...

Producteur d'archives

Nom

Delvaux, Victor

Historique

Stanislas Victor Joseph - dit Victor - Delvaux est né le 26 mai 1861 à Marcourt (commune actuelle de Rendeux, en province de Luxembourg), au sein d'une famille de souche ardennaise. Après ses humanités au séminaire de Bastogne, il enseigna quelques années au collège jésuite de Charleroi avant d'entamer une carrière de journaliste à L'Ami de l'Ordre, quotidien catholique namurois fondé en 1839 par le chanoine Théodore de Montpellier. Entré comme rédacteur à L'Ami de l'Ordre en 1886, Victor Delvaux devint dès 1889 rédacteur en chef et gérant du journal alors dirigé par Alphonse Charneux. Le 30 décembre 1893, il reprit l'affaire à son compte, même si les titres de directeur et propriétaire ne lui revinrent qu'à la mort de son prédécesseur en avril 1914.
Patron de presse, auteur et orateur de talent, Victor Delvaux prit une part active dans la vie politique, sociale et religieuse du Namurois de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Par ses écrits et ses discours, il animait les campagnes électorales comme les congrès eucharistiques, débattait des questions de son temps, défendait sur tous les fronts la religion et le parti catholiques. Il était en relations avec bon nombre d'hommes politiques et de dignitaires ecclésiastiques de sa génération dont l'évêque de Namur, Mgr Louis-Thomas Heylen, qui patronnait le journal. Actif dans la vie associative namuroise, il présida notamment le Cercle L'Émulation. Il assura en outre, de 1904 à 1907, la présidence nationale de l'Association des journalistes catholiques de Belgique. Il reçut vers cette époque plusieurs distinctions honorifiques.
Durant la première guerre mondiale, Victor Delvaux poursuivit la publication de L'Ami de l'Ordre sur l'ordre de l'autorité militaire allemande. Il dut se soumettre à la censure, sans toutefois renoncer à ses propres convictions : s'il fut forcé d'accepter de nombreuses suppressions dans les colonnes de son journal, il refusa pour sa part de faire paraître des articles qu'il jugeait tendancieux. Tout au long de la guerre, les relations furent tendues entre Victor Delvaux (secondé par Adrien Wodon, son bras droit) et la censure allemande (exercée notamment par le lieutenant Tafel), et plusieurs incidents surgirent. Malgré les critiques de certains opposants, L'Ami de l'Ordre bénéficiait d'une large audience parmi la population.
Après la libération, Victor Delvaux connut de graves ennuis judiciaires : arrêté en novembre 1918 et emprisonné durant trois semaines, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Namur le 26 septembre 1919 pour avoir, pendant la guerre " publié dans son journal des informations de nature à favoriser l'ennemi ou à exercer une influence fâcheuse sur l'esprit des armées et des populations " ; après le réexamen du dossier par la cour d'appel de Liège - qui se déclara incompétente - puis par la cour de cassation, il fut renvoyé devant la cour d'assises de Liège qui finalement l'acquitta le 10 février 1922. Ce furent plus de trois années au cours desquelles Victor Delvaux travailla assidûment à sa défense, aux côtés de son avocat Louis Huart. L'affaire souleva les passions et eut un grand retentissement dans la presse ; malgré le verdict d'acquittement, elle continua à faire couler l'encre durant plusieurs décennies.
Quant à L'Ami de l'Ordre, Victor Delvaux dut y renoncer dès novembre 1918, sur les instances de Mgr Heylen, au profit du nouvel organe de l'évêché : Vers l'Avenir. Celui-ci sortit des presses aux lendemains de la libération, à la faveur d'un contrat de location hâtivement conclu que Victor Delvaux ne tarda pas à dénoncer. S'ensuivirent de longs démêlés avec l'évêque concernant les conditions de cession de l'affaire et des polémiques répétées avec le nouveau quotidien catholique namurois dirigé par René Delforge, soucieux de se démarquer de son prédécesseur. La vente de l'entreprise, à laquelle Victor Delvaux se résigna, fut conclue à la fin de l'année 1922.
À partir de 1923, Victor Delvaux, rudement éprouvé par cette double affaire de L'Ami de l'Ordre - l'affaire judiciaire et " l'affaire du journal " -, se retira de la scène : on ne lui connaît plus que de rares interventions hors du cercle de ses proches et de ses amis fidèles. Il laissa son fils Victor prendre la plume pour lui à plusieurs reprises pour défendre la mémoire du journal et sa réputation. Il s'éteignit le 11 mai 1943 à Salzinnes, âgé de près de 82 ans.
À Namur, Victor Delvaux était domicilié jusqu'en 1919 au numéro 27 de la rue de la Croix - le bureau du journal occupant le numéro 29. Il déménagea ensuite rue de l'Ouvrage puis Place Wiertz. Il possédait une maison de campagne, la villa Saint-Thibaut, dans son village natal à Marcourt, où il faisait de fréquents séjours. Victor Delvaux avait épousé Anna Mouson ; ils eurent huit enfants, dont Louis, décédé en 1911 à l'âge de 16 ans, Madeleine, qui demeura sous le toit paternel, et Victor, qui devint avocat et conseiller à la cour d'appel de Liège.

Archives

Historique

Les archives de Victor Delvaux furent conservées, après son décès, par sa fille Madeleine et par son fils Victor. Ceux-ci y ajoutèrent quelques notes et documents perpétuant le souvenir de leur père. Ces archives privées ont déjà pu être consultées, avant leur entrée aux Archives de l'État, par l'un ou l'autre chercheur s'intéressant à l'histoire de Victor Delvaux et de L'Ami de l'Ordre, notamment Marie-Louise Warnotte dans les années 1960 et Michel Arnold à la fin des années 1980 (cf. bibliographie ci-dessous).

Acquisition

Le 23 avril 1979, Madeleine et Victor Delvaux firent don des papiers de leur père aux Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les provinces, en vue de constituer, au dépôt de Namur, " une collection intitulée Dossiers du Journal l'Ami de l'Ordre (Papiers Victor Delvaux) ". Le transfert effectif de ces archives n'intervint qu'au début de l'année 1993, par l'intermédiaire de Mme Laure Frison de Namur (cf. registre des acquisitions, n° 1993/1).

Contenu

Les archives décrites dans cet inventaire consistent, d'une part, en documents créés ou reçus par Victor Delvaux entre 1883 et 1939 (n° 1 à 395 de cet inventaire), d'autre part, en quelques compléments provenant de ses enfants jusqu'en 1989 (n° 396 à 422). Malgré son étendue chronologique, ce fonds concerne surtout le premier quart du 20e siècle, et en particulier la période de la première guerre mondiale et de l'immédiat après-guerre. Du point de vue géographique il porte avant tout sur la ville et la province de Namur mais, par bien des aspects, il touche l'ensemble du pays.
Les " papiers " de Victor Delvaux comprennent des documents de nature très variée : correspondance, papiers d'affaires, journaux et coupures de presse, notes personnelles, mémoires, textes de discours, brochures imprimées, cartes de visite, rares photographies... Ces archives concernent aussi bien sa vie professionnelle, en tant que journaliste et directeur de journal, que sa vie privée, personnelle et familiale. Il ne s'agit pas d'archives d'entreprise : on y trouve d'ailleurs très peu de documents de gestion.
Pour la période d'avant-guerre, le fonds contient quelques documents essentiels au sujet de la propriété et de la direction de L'Ami de l'Ordre et à propos du fonctionnement de l'Association des journalistes catholiques de Belgique. Il renferme surtout une abondante correspondance relative aux activités de Victor Delvaux, à ses prises de position et à ses interventions dans la vie politique, sociale et religieuse. Ces archives mettent en lumière non seulement un homme, mais un réseau de relations et tout un " milieu " : hommes politiques, membres du clergé, hommes et femmes de lettres, journalistes, représentants d'associations ou simples particuliers. À côté des lettres reçues, on trouve plusieurs paquets de cartes de visite qui témoignent de ces nombreuses relations.
La majeure partie des archives contenues dans ce fonds a trait à l'histoire de L'Ami de l'Ordre sous l'occupation. On y trouve notamment la correspondance échangée avec le censeur, des épreuves du journal censurées, l'abondant courrier des lecteurs... Aux documents datant des années 1914 à 1918 viennent s'ajouter les témoignages récoltés par Victor Delvaux après la guerre et les notes et mémoires qu'il a lui-même rédigés dans le cadre de sa défense en justice. Car c'est avant tout pour se défendre des accusations portées contre lui après la libération que Victor Delvaux a rassemblé et conservé toutes ces archives. Or celles-ci n'éclairent pas seulement son histoire personnelle et celle du journal : elles révèlent aussi bien des aspects de la société et de la vie quotidienne durant la grande guerre.
Pour la période de l'après-guerre, le fonds renferme en outre quantité de documents produits par Victor Delvaux dans le cadre de ses démêlés avec l'évêché et le journal Vers l'Avenir et dans le contexte des polémiques qui secouèrent alors le monde de la presse. Il s'agit surtout d'écrits personnels, qui traduisent ses états d'âme et révèlent son point de vue sur les agissements de ses contemporains ; d'autres types de documents viennent compléter l'information, notamment des coupures de presse et de la correspondance.
Les archives de la famille contiennent essentiellement des souvenirs, des témoignages et de la documentation perpétuant la mémoire de Victor Delvaux. On y trouve aussi des travaux d'historiens, notamment une étude inédite de Marie-Louise Warnotte sur l'affaire de L'Ami de l'Ordre (n° 419 de cet inventaire), qui utilise abondamment les archives contenues dans ce fonds.


Langues et écriture des documents
Les documents sont en français, excepté quelques pièces en allemand émanant des autorités d'occupation et pour la plupart accompagnées d'une traduction française.

Sélections et éliminations

Telle qu'elle a été rassemblée par Victor Delvaux lui-même, puis fidèlement conservée par sa famille, cette " collection " intitulée Dossiers du Journal L'Ami de l'Ordre n'a apparemment pas fait l'objet de sélections ou d'éliminations a posteriori. Il est intéressant de noter, cependant, que Victor Delvaux lui-même regrettait la perte de certains documents relatifs à la direction de L'Ami de l'Ordre durant les années 1914-1918 : par crainte des perquisitions de la police allemande, il avait dû, régulièrement, cacher ou détruire des documents compromettants. Ceci explique d'ailleurs peut-être la présence de quelques pièces extraites des papiers de Victor Delvaux parmi les archives du chanoine Jean Schmitz, secrétaire de l'évêque de Namur et familier de Victor Delvaux pendant la guerre (voir ci-dessous, le paragraphe V.A. consacré aux " documents apparentés "). D'autres documents originaux datant de cette époque ont vraisemblablement été transmis par Victor Delvaux à ses avocats pour être joints comme pièces justificatives à son dossier judiciaire - hypothèse qui reste toutefois à vérifier. Quoi qu'il en soit, certains documents conservés dans le présent fonds ne le sont que sous forme de copies.
À la lecture de travaux d'historiens consacrés à Victor Delvaux et à L'Ami de L'Ordre dans les années 1960 et 1980, il apparaît que l'un ou l'autre document utilisé alors comme source, a aujourd'hui malheureusement disparu. C'est le cas par exemple d'un cahier intitulé " Souvenirs de jeunesse ", mentionné par Marie-Louise Warnotte.
Quant au fonds déposé en 1993 aux Archives de l'État à Namur, il a été conservé dans son intégralité ; seuls en ont été retirés quelques photocopies de documents dont les originaux sont présents dans le fonds et des doubles de documents imprimés présents en plusieurs exemplaires.

Mode de classement

À son entrée aux Archives de l'État, ce fonds n'était pas classé. Dès l'origine, il s'agissait plus de papiers amassés que d'un ensemble organique d'archives. Seule l'analyse minutieuse de tous les documents a permis d'identifier les composantes et de structurer ce fonds complexe.
Les archives ici inventoriées ont été réparties selon leur provenance en deux ensembles distincts ou sous-fonds : les archives produites - c'est-à-dire créées ou reçues - par Victor Delvaux, d'une part, et les archives de famille le concernant, d'autre part.
Le principe de classement adopté pour la première partie du fonds est avant tout chronologique. Cet ensemble est scindé en trois périodes : " avant ", " pendant " et " après la guerre " de 1914-1918. Celle-ci a en effet constitué non seulement un tournant décisif dans la carrière et dans la vie de Victor Delvaux, mais également un facteur déterminant dans la formation même du fonds d'archives.
La répartition chronologique est fondée strictement sur la date de création des documents, quelle que soit la période concernée par ceux-ci. Ainsi en va-t-il des nombreuses copies, réalisées après la guerre, de documents dont les originaux datent des années 1914 à 1918 : elles sont classées tout comme les mémoires et souvenirs d'après-guerre, parmi les archives de la troisième période. À l'inverse, les documents datant de la période de guerre sont tous regroupés sous ce titre, même s'il a fallu pour cela en extraire quelques-uns des liasses de documents postérieurs auxquels ils se trouvaient mêlés - sans qu'il ait été question de défaire des dossiers logiquement constitués. Au final, l'application rigoureuse de ce plan de classement chronologique permet d'éclairer le contexte de production des documents, indépendamment de leur utilisation ultérieure ; grâce à un système de renvois au sein de l'inventaire, le lien est établi, le cas échéant, entre documents apparentés produits à des époques différentes.
Les archives propres à chaque période sont classées ensuite, autant que possible, par domaines ou sphères d'activités et par thèmes : propriétés et biens, direction/cession du journal, vie familiale, etc. Notons cependant que Victor Delvaux ne séparait guère les uns des autres : archives du journal et archives personnelles sont souvent intimement mêlées. Sa correspondance générale d'avant-guerre, par exemple, englobait aussi bien les lettres reçues au bureau du journal que celles à caractère privé ; tout comme ses interventions dans la vie politique et sociale et ses participations à diverses manifestations religieuses n'étaient pas étrangères à son activité principale de rédacteur-éditeur-directeur de L'Ami de l'Ordre. Il en va de même pour les " œuvres de guerre " de Victor Delvaux, qu'il a réalisées à titre professionnel comme à titre personnel. Quant à l'ensemble des documents datant de l'après-guerre, il a également été réparti en fonction de quelques grandes thématiques (affaire judiciaire, affaire du journal et de l'évêché, polémiques dans la presse...), même si celles-ci sont souvent étroitement liées. Il convient donc, lors de l'utilisation de l'inventaire, de ne pas considérer comme étanches les subdivisions proposées.
Une attention particulière a été portée au classement de la correspondance, qui au départ ne répondait à aucune logique rigoureuse : la majeure partie était éparpillée dans le fonds, excepté quelques paquets de lettres ou de cartes de visite reçues à certaines occasions et quelques ensembles de " pièces choisies " provenant de telle ou telle personnalité. Toutes les lettres ont été reclassées en tenant compte de la période concernée, d'éventuels regroupements thématiques, du caractère régulier ou non des échanges avec certains correspondants et de l'importance de certaines pièces isolées, mises en évidence par un commentaire de Victor Delvaux lui-même. Tout ceci explique le mode de répartition, au sein du fonds, de la masse des lettres reçues. La correspondance générale a été reclassée par ordre chronologique strict et les paquets de cartes de visite par ordre alphabétique.
Quant aux archives de famille, qui constituent la seconde partie de l'inventaire, elles sont scindées en deux catégories : les documents qui ont trait aux différentes interventions de Victor Delvaux fils dans " l'affaire du journal " et dans les polémiques qui ont suivi, d'une part, et l'ensemble des souvenirs, documents et ouvrages rassemblés après la mort de Victor Delvaux père par ses enfants, d'autre part.

Conditions d'accès

Comme stipulé dans la déclaration de don, les archives de Victor Delvaux sont librement consultables depuis 2004.

Conditions de reproduction

Pour la reproduction des documents, les règles en vigueur aux Archives de l'État sont d'application.

Recommandations pour l'utilisation

Même si les archives de Victor Delvaux ont déjà été en partie exploitées par plus d'un historien intéressé par " l'affaire de L'Ami de l'Ordre " (voir bibliographie ci-dessous), elles offrent encore de nombreuses possibilités d'utilisation et des perspectives de recherches variées.
Concernant l'histoire de la presse catholique namuroise, on consultera en priorité les documents relatifs à la direction de L'Ami de l'Ordre avant et pendant la guerre et ceux qui concernent la cession du journal et la naissance de Vers l'Avenir après la guerre. Mais l'inventaire permet de repérer d'autres sources intéressantes pour l'histoire de la presse belge : notamment les documents relatifs à l'Association des journalistes catholiques de Belgique, la correspondance échangée entre confrères journalistes après la libération, les articles polémiques parus dans la presse, sans oublier le dossier judiciaire de Victor Delvaux...
Pour étudier de près la problématique de la presse censurée, on dispose de l'intéressante correspondance échangée avec le censeur allemand (n° 159) et des nombreuses épreuves annotées par la censure (n° 162-164). Ces documents d'époque sont à compléter par les témoignages contenus dans les écrits postérieurs.
Le fonds peut être exploité plus largement et illustrer, voire alimenter de nombreuses recherches liées à l'histoire de la grande guerre et de la répression. Pour les années 1914-1918, il offre des ressources documentaires intéressantes, notamment en ce qui concerne la vie quotidienne sous l'occupation et l'organisation de l'entraide. La présence de documents originaux et inédits mérite d'être signalée, comme les lettres de particuliers adressées au bureau du journal au sujet de l'alimentation et du ravitaillement, à propos de la recherche de proches disparus, etc. Certaines pièces ont d'ailleurs déjà été exploitées dans cette perspective, lors de l'exposition Namur à l'heure allemande. 1914-1918 au quotidien qui s'est tenue à la Bibliothèque universitaire de Namur à l'automne 2010 (1)
ou encore dans le cadre de l'exposition virtuelle Archives 14-18 en Wallonie visible sur le site internet des Archives de l'Etat à partir d'août 2014.
Les archives de Victor Delvaux antérieures à 1914 sont elles aussi intéressantes à plus d'un titre, pour les informations qu'elles offrent sur l'histoire politique, sociale et religieuse du Namurois à la fin du 19e et au début du 20e siècle. L'inventaire permet de repérer plusieurs thèmes et de pointer de nombreuses personnes impliquées.
La figure de Victor Delvaux est bien sûr omniprésente dans ces archives, qui témoignent avant tout de sa forte personnalité et de son histoire personnelle mouvementée ; apparaissent aussi en filigrane des membres de sa famille, notamment son fils Victor, son frère Ernest, sa femme Anna - dont le nom n'apparaît qu'incidemment mais dont l'écriture fine et régulière est reconnaissable sur des centaines de pages de mise au net des manuscrits de son mari. Mais d'autres figures marquantes se dégagent, notamment celles de l'évêque de Namur et de ses collaborateurs, celle de l'avocat Louis Huart, celles d'hommes politiques (comme le gouverneur Charles de Montpellier, le bourgmestre Ernest Mélot, Fernand Golenvaux, ...), de confrères journalistes (Jules Moulinasse, Camille Joset, ...), de collaborateurs (Adrien Wodon, Pierre Grignard) et d'amis fidèles (comme l'abbé Kirsch d'Arlon, l'abbé Daras de Marloie, etc.). Toutes périodes confondues, le fonds renferme aussi plusieurs centaines de cartes de visite reçues (n° 3, 53-54, 94, 115, 118, 119, 201, 341, 394) qui se prêtent idéalement à des enquêtes de type prosopographique.

Documents apparentés

Comme complément - indispensable - aux archives de Victor Delvaux, il faut citer en premier lieu le journal L'Ami de l'Ordre. Seuls 75 exemplaires du quotidien, presque tous du temps de guerre, sont conservés dans ce fonds (cf. liste en annexe 1.I). D'autres numéros sont présents dans la collection de journaux des Archives de l'État à Namur, notamment pour les années 1894-1898, entre août 1914 et novembre 1915 et pour 1918. La collection reliée quasiment complète de L'Ami de l'Ordre (1839-1918) appartenant à la Société Archéologique de Namur, autrefois conservée aux Archives de l'État à Namur, est aujourd'hui déposée au Service des Archives régionales du Service public de Wallonie au Moulin de Beez. Pour la période de guerre, la Bibliothèque universitaire Moretus Plantin de Namur possède, en plus de la série complète des journaux parus, une série incomplète de tirages d'épreuve censurés par l'autorité allemande entre août 1914 et novembre 1918 (du même type que ceux présents dans ce fonds) ; ces deux séries ont été numérisées et peuvent être consultées en ligne sur le site web de la Bibliothèque universitaire (Neptun : patrimoine numérisé). Le site " The Belgian War Press " du CEGESOMA offre également la possibilité de consulter en ligne la plupart des exemplaires du journal parus pendant la guerre, conservés à la Bibliothèque royale.
Les Archives de l'État à Namur détiennent une partie des papiers du chanoine Jean Schmitz, secrétaire de l'évêque de Namur et familier de Victor Delvaux pendant la guerre (Collection de documents relatifs à la guerre de 1914-1918 rassemblés par le chanoine Jean Schmitz). Le dossier n° 32, consacré à la censure et à L'Ami de l'Ordre sous l'occupation, contient des documents originaux relatifs à cette affaire, dont plusieurs pièces de la main de Victor Delvaux. Le Fonds chanoine J. Schmitz conservé aux Archives de l'Évêché de Namur mérite également d'être cité comme fonds complémentaire.
Concernant l'affaire judiciaire, on trouvera la minute du jugement rendu le 26 septembre 1919 par le tribunal correctionnel de Namur dans l'un des fonds conservés aux Archives de l'État à Namur (Tribunal de première instance de Namur. Versement 2011. Tribunal correctionnel 1, n° 98) ; par contre, le volumineux dossier judiciaire constitué entre 1918 et 1922 - dont une copie partielle est présente dans le fonds - n'a malheureusement pas encore été retrouvé dans les archives de la cour d'assises de Liège, pas plus que le dossier d'écrou dans le fonds d'archives de la prison de Namur (en cours d'inventoriage).

Bibliographie

ARNOLD M., L'Ami de l'Ordre, une ténébreuse affaire, dans Confluent, n° 170, mars/avril 1989, p. 26-32 ; n° 171, avril/mai 1989, p. 24-29 ; n° 172, mai/juin 1989, p. 83-88 ; n° 173, juillet/août 1989, p. 24-28 et p. 29.
Delvaux Victor, dans Dictionnaire biographique namurois, dir. F. JACQUET-LADRIER (n° spécial Le Guetteur Wallon, 3-4, 1999), p. 76.
HENDRICKX J.-P., L'antirévisionnisme des années 1890-1893. Un cas d'application dans le journal namurois " L'Ami de l'Ordre ", dans Revue belge de philologie et d'histoire, t. 44, 1966, p. 1187-1198.
TIXHON A., "L'Ami de l'Ordre" et les archives de Victor Delvaux, dans Namur à l'heure allemande. 1914-1918. La vie quotidienne des Namurois sous l'occupation, éd. E. Bodart, M.-Ch. Claes et A. Tixhon, Namur, 2010, p. 53-60.
TIXHON A., Destins croisés au sein de la presse catholique du diocèse de Namur, dans 1914-1918. Le Dieu de la guerre. Religion et patriotisme en Luxembourg belge, Bastogne (Musée en Piconrue), 2013, p. 121-126.
WARNOTTE M.-L., "L'Ami de l'Ordre". Quotidien catholique namurois, de 1839 à 1914, Louvain-Paris, 1968 (Centre Interuniversitaire d'histoire contemporaine. Cahiers, 51).
WARNOTTE M.-L., L'Ami de l'Ordre sous l'occupation allemande et sa disparition le 18 novembre 1918 et Les suites judiciaires de la parution de L'Ami de l'Ordre sous la censure allemande. 1918-1922, inédit, s.l., s.d. (exemplaire dactylographié conservé dans le présent fonds sous le n° 419).
WARNOTTE M.-L., La presse à Namur, 1794-1914, Louvain, 1965 (Centre Interuniversitaire d'histoire contemporaine. Cahiers, 44).

Contrôle de la description

L'inventoriage de ce fonds d'archives, pour lequel il n'existait aucun instrument d'accès, a été réalisé aux Archives de l'État à Namur par Bernadette Petitjean. Il s'inscrit dans un programme général d'ouverture à la recherche et de communication au public des archives de 1914-1918. La structuration de ce fonds complexe a nécessité de patientes opérations d'identification, de classement et de description des différentes unités archivistiques présentes. Ce travail a tout naturellement débouché sur la réalisation d'un instrument de recherche de type analytique, qui permet de rendre compte de la variété et de l'intérêt des documents et de tirer le meilleur parti de ce fonds d'archives privées. L'inventaire définitif a été rédigé au cours de l'année 2014.



 1Lettres datées.1 liasse
 2Lettres non datées.1 liasse
3Cartes de visite reçues. [ca 1890-1914 ?].1 paquet
 4Mgr Jean-Baptiste Decrolière, évêque de Namur, et ses collaborateurs. 1892-1897, s.d.1 chemise
 5Mgr Thomas-Louis Heylen, évêque de Namur, et ses collaborateurs. 1899-1914.1 chemise
 6Cardinal Mercier, archevêque de Malines, et ses collaborateurs. 1905, s.d.3 pièces
 7Émile Borlée, avocat, Châtelet. 1908-1912.1 chemise
 8Valentin Brifaut, avocat, Bruxelles. 1913-1914 et s.d.1 chemise
 9Omer Coppin, curé de Saint-Servais. 1896-1899 et s.d.1 chemise
 10Antoine Daras, curé de Marloie. 1906 et s.d.2 pièces
 11Georges de Beauffort, Onoz/Bruxelles. 1897-1912.2 pièces
 12Auguste Debra, ingénieur agricole, Laroche. 1893-1897 (1908).1 chemise
 13Charles de Broqueville, ministre de la Guerre. 19 décembre 1913.1 pièce
 14José de Coppin, écrivain, Bruxelles. 1893-1912 et s.d.1 chemise
 15Henry de Dorlodot, chanoine, professeur, Louvain. 21 janvier 1903 et s.d.2 pièces
 16Joseph de Dorlodot, Floreffe. 1908-1912.1 chemise
 17Clotilde de Gourcy-Serainchamps, écrivain, Paris. 1897-1899.1 chemise
 18Adèle de Loneux, professeur, Bruxelles. 1913.1 chemise
 19Henry Delvaux de Fenffe, député, Cierreux. 1906.2 pièces
 20Eugène de Mévius, conseiller provincial, Bruxelles/Rhisnes. 1904.1 chemise
 21Adrien de Montpellier, conseiller provincial, Vedrin. 1904-1914 et s.d.1 chemise
 22Charles de Montpellier, gouverneur de la province de Namur. 1904-1914 et s.d.1 chemise
 23Alphonse de Moreau, député, Bruxelles/Andoy. 1894-1901.1 chemise
 24Léon de Pitteurs de Büdingen, sénateur, Liège. 1893-1894.1 chemise
 25Walter de Sélys-Longchamps, Halloy. 1890-1894.2 pièces
 26Fernand de Thomaz de Bossière. 16 juin 1896.1 pièce
 27Albert d'Huart, député, Bruxelles/Sovet. 1904-1912 et s.d.1 chemise
 28Ferdinand Dohet-Delrue, député, Namur. 1894-1906.1 chemise
 29Auguste Doucet de Tillier, député. 29 mai 1894.1 pièce
 30Joseph Fisse, chanoine, Namur. 1894-1895.1 chemise
 31Constant François, agent de poste, Marcourt. 1904-1910.1 chemise
 32Paul Frapier, avocat, Namur. 1897-1913.1 chemise
 33Alexandre Gérard, avocat, Namur. 1901-1913.1 chemise
 34Charles Godenne, avocat, Namur. 1894-1914.1 chemise
 35Fernand Golenvaux, échevin, Namur. 1911-1914.1 chemise
 36Mme Goswin de Severin. [1911 ?].1 chemise
 37Sylvain Gravez, professeur, Bruxelles. 1903-1912 et s.d.1 chemise
 38Louis Guillaume, chanoine, Virton. 1903-1907 et s.d.1 chemise
 39Camille Joset, journaliste, Arlon. 1904-1912 et s.d.1 chemise
 40Hippolyte Kirsch, curé, Arlon. 1905 et s.d.1 chemise
 41Ferdinand Loise, critique littéraire. 1902-1903.1 chemise
 42Léon Mallié, journaliste au Courrier de Bruxelles. 1894-1897 et s.d.1 chemise
 43Auguste Mélot, député, Lonzée/Namur. 1904-1912 et s.d.1 chemise
 44Ernest Mélot, député, puis bourgmestre de Namur. 1891-1904.1 chemise
 45Jules Moulinasse, journaliste, Bruxelles. 16 décembre 1908 et s.d.2 pièces
 46Alfred Orban de Xivry, Laroche. 15 août 1904 et s.d.2 pièces
 47Émile Palange, curé, Jemelle/Spy. 1908 et s.d.1 chemise
 48Dom Jérôme Picart, moine à Maredsous.1 chemise
 49Arthur Procès, avocat, Namur. 31 août 1904 et s.d.2 pièces
 50Jules Renkin, ministre. 18-19 mars 1913.2 pièces
 51Edgar Vincent, député permanent, Walcourt. 1893-1912.1 chemise
 52Charles Woeste, député/ministre. 1896-1911 et s.d.1 chemise
 53Nouvel an 1909. décembre 1908 - janvier 1909.1 paquet
 54Nouvel an 1912. décembre 1911 - janvier 1912.1 paquet
55Carte personnelle d'abonnement semestriel au service téléphonique local. décembre 1895.1 pièce