Name: Famille de Montpellier d'Annevoie
Period: 1587 - 1983
Inventoried scope: 17,7 linear meters
Archive repository: State archives in Namur
Heading : Families and Persons
Authors: Bodart, Emmanuel
Year of publication: 2018
Code of the inventory: I132
Famille de Montpellier d'Annevoie
L'histoire de la famille de Montpellier est maintenant bien connue grâce à l'étude généalogique de grande ampleur entreprise par Marc Belvaux entre 2004 et 2007. Le résultat en fut publié par l'Office généalogique et héraldique de Belgique en 2 volumes parus à Bruxelles. L'auteur y parcourt toute la descendance des premiers Servais, originaires de Nivelles au XVe siècle, dont un descendant, Jehan Servais, est dit de Montpellier. Celui-ci est bourgeois de Namur, où il exerce la profession de chirurgien ou de médecin, art qu'il a appris dans la ville de Montpellier. Ce dernier nom supplante progressivement celui de Servais. Telle est l'origine du patronyme qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
Notre ambition n'est pas ici de refaire l'histoire familiale. Le chercheur intéressé pourra recourir à l'étude Marc Belvaux pour plus d'informations. Nous nous contenterons de résumer à grands traits la vie des principaux protagonistes documentés dans cet inventaire et d'attirer l'attention sur certains points importants pour comprendre la nature des archives ici rassemblées.
Le fonds d'archives transféré aux Archives de l'État à Namur provient pour l'essentiel du château d'Annevoie. Ceci explique le peu de documents antérieurs à l'installation de la lignée en ce lieu. Il y est brièvement question de Pierre Montpellier (vers 1579-1643) et Jeanne de Rouillon. Le premier descend en ligne directe de Jehan Servais dit de Montpellier, son arrière-grand-père. Bourgeois de Châtelet et propriétaire d'une tannerie, Pierre s'investit également dans la vente de fer, filière qui fera la richesse de la famille. Son fils, Jean (1634-1705), qui épouse en secondes noces Marie de Halloy (1654-1705), inaugure la ligne de Namur. C'est lui qui développe les activités industrielles familiales dans le domaine des forges, à partir de Namur. Il le fait notamment à Yvoir, dont il devient aussi seigneur foncier en 1688, et à Annevoie, dès 1691, en acquérant les possessions héritées de sa tante par alliance, Catherine de Halloy.
De cette lignée de Montpellier à Namur, naissent deux branches collatérales : celle d'Yvoir et celle d'Annevoie. La seconde est fondée par Jean (de) Montpellier (1679-1740) qui épouse le 23 août 1714 Jeanne-Françoise Bilquin (1685-1771), fille de Guillaume, maître de forges et seigneur de Bioul, Marchienne-au-Pont et Mont-sur-Marchienne. L'ascension sociale des Montpellier se poursuit donc. La richesse croissante de Jean l'amène à développer son patrimoine et à accéder à des charges publiques, telles que celle de maire du métier des " ferons " dans le comté de Namur. Sa résidence principale demeure à Namur, dans l'actuelle rue de Fer, à proximité du couvent des Dames Blanches.
C'est sur le socle laissé par ses parents que Charles-Alexis de Montpellier (1717-1807) fonde sa réussite personnelle. Marié à Thérèse-Lambertine de Vivier (1725-1789) le 23 octobre 1754, il est alors déjà depuis plus de 20 ans chambellan héréditaire de la Province de Namur, charge honorifique, certes, mais témoin de la réussite sociale de son détenteur. Quatre ans après son mariage, Charles-Alexis devient bailli de Montaigle, ce qui explique la présence d'un dépôt d'archives de cet office dans les documents décrits dans cet inventaire. Il le restera jusqu'à la fin de l'Ancien Régime et sera contraint d'assurer la transition avant la mise en place des nouvelles institutions françaises dans les départements réunis en 1795. Ce sera aussi le cas de la charge de maire des " ferons " de la province de Namur dont il hérite en 1759. Grâce à sa fortune, Charles-Alexis investit aussi dans l'acquisition de seigneuries, hautaine à Ambresin et Ambresinaux en 1753, foncière à Annevoie en 1758.
Au départ de ses possessions d'Annevoie, Charles-Alexis agrandit dans les années 1770 le château dont il hérite de ses parents pour lui donner l'allure qu'il conserve encore aujourd'hui. Mais plus que la demeure, ce sont les jardins d'Annevoie qui marquent les esprits. Il les conçoit entre 1758 et 1776 en s'inspirant d'exemples français et en intégrant de manière ingénieuse l'eau par un jeu de canaux et de fontaines.
La famille de Montpellier partage l'essentiel de son temps entre son hôtel namurois et son château d'Annevoie. Les voyages sont nombreux. Ils permettent de rendre visite au réseau familial et d'affaires que Charles-Alexis entretient. Celui-ci peut être identifié grâce à l'importante correspondance reçue dont une partie significative est conservée dans les archives ici décrites. L'homme est qualifié de maître de forges, mais le travail de terrain est confié à des facteurs qu'il visite régulièrement et qui lui envoient constamment des rapports d'activité. Charles-Alexis est surtout un homme d'affaires et un rentier. Il place son argent, investit dans des rentes foncières et dans des immeubles, s'associe à d'autres pour créer de l'activité, par exemple dans la Société namuroise de la pêche d'Ostende. Le réseau d'affaires s'étend bien au-delà du Namurois, en France, à Bruxelles, à Liège, en Allemagne et aux Pays-Bas. Les lettres de change permettent la circulation de capitaux dont la gestion quotidienne est assurée avec la collaboration d'agents. A Namur, Jean-Baptiste Damanet est son homme de confiance.
Toute cette richesse repose à la base sur le commerce du fer produit dans les forges qu'il détient ou qu'il loue à Montigny-le-Tilleul, à Yves-Gomezée, à Thy-le-Château, à Zône (Marchienne-au-Pont), à Sclaigneau (Sclayn), à Féronval (Silenrieux) et, bien sûr, à Annevoie. Lui-même et ses facteurs font transporter leur production vers les nouveaux centres industriels en Hainaut, autour de Charleroi, et à Liège, vers Bruxelles, la France et l'Allemagne. En amont de cette production, il faut veiller à alimenter les fourneaux en matière première. L'acquisition de minerais de fer et de charbon de bois, et la logistique de leur transport font l'objet d'une attention minutieuse.
Après sa licence en droit à l'Université de Louvain, le fils aîné de Charles-Alexis de Montpellier et de Thérèse-Lambertine de Vivier, Nicolas-Charles (1755-1813) participe à la gestion des affaires familiales. Marié le 12 mai 1789 à Anne-Thérèse-Adrienne de Neyboom (Neyboum) (1769-1820), il s'exile en Allemagne avec sa famille en 1794 devant l'avancée des troupes révolutionnaires françaises. Leur périple s'achève à Francfort. Les biens de la famille ne font cependant pas l'objet d'une confiscation par les nouvelles autorités, car son père, Charles-Alexis, reste à Annevoie. Après le décès leur fils Frédéric le 13 avril 1795, Nicolas-Charles et son épouse reviennent sur leurs terres namuroises et reprennent leurs activités. Le premier assume de plus en plus toutes les responsabilités de l'activité industrielle, en raison de l'âge avancé et de la progressive cécité de son père. En dépit du démantèlement des anciennes structures d'Ancien Régime et de la mise en place de nouvelles institutions, l'histoire familiale dont les archives témoignent montre une continuité remarquable en cette période de mutations. Les anciens seigneurs d'Annevoie deviennent les maires puis les bourgmestres de la nouvelle commune et pousuivent leur politique de gestion des biens au gré de leurs intérêts.
Lorsque son père décède en 1813, Frédéric de Montpellier (1796-1877) n'a pas encore 17 ans. C'est donc sa mère qui assume la responsabilité des affaires familiales tout en l'associant progressivement jusqu'à son décès en 1820. Frédéric assume dès lors pleinement la gestion du patrimoine familial, pour son propre compte et pour celui de ses frères et sœurs. Lors du partage de la succession en 1829, les héritiers s'accordent pour laisser à celui-ci l'ensemble des biens d'Annevoie, tout en poursuivant ensemble les activités industrielles. Ils reçoivent en compensation des lots situés dans d'autres communes.
Frédéric de Montpellier observe la montée en puissance continue des centres industriels fondés sur l'extraction du charbon, autour de Liège et de Charleroi. Il organise en conséquence le désengagement progressif de la famille du métier de la métallurgie en vendant petit à petit tant les forges que les hauts fourneaux. La dernière forge familiale en activité est celle d'En haut à Annevoie. Elle ferme ses portes dans la décennie de 1860 à 1870.
Par son mariage avec Pauline Mohimont (1805-1883), Frédéric de Montpellier hérite d'un patrimoine immobilier considérable, principalement à Denée. Plusieurs pactes familiaux préparent cette opération entre 1835 et 1854. Celle-ci est définitivement confirmée lors du partage de la succession de son beau-père avec Élisa Mohimont le 8 juillet 1858. La même année, Frédéric acquiert aux héritiers d'André de Moreau et de Ferdinande de Wilmet le château de Rouillon à Annevoie.
Conformément à l'ancienne tradition familiale, Frédéric de Montpellier souhaite associer ses fils, Charles et Gustave, aux activités industrielles familiales. Il conclut pour cela avec eux en 1856 une convention par laquelle ils deviennent gestionnaires des activités de forges restantes et du commerce de carreaux. L'accord prévoit la location des outils industriels et la cession de l'activité commerciale. En 1877, sa santé déclinant, Frédéric prépare le partage de sa succession. Après son décès, ses héritiers se la partagent en déclarant se conformer aux accords passés de son vivant. L'acte définitif daté du 6 mai 1884 intervient après le décès de son épouse, Pauline Mohimont. Par celui-ci, le château d'Annevoie et les principales propriétés voisines passent aux mains de Charles de Montpellier (1828-1907). Celui-ci revient alors à Annevoie qu'il avait quitté après son mariage avec Alix Vergauwen (1835-1895) pour s'installer au château d'Arbre. Conformément à la tradition familiale, il devient aussi bourgmestre de la commune d'Annevoie.
En 1907, au moment du partage de la succession de Charles de Montpellier et d'Alix Vergauwen, le château d'Annevoie est attribué à leur fille Jeanne. Afin de maintenir ce patrimoine aux mains de la branche aînée de la famille, Joseph de Montpellier (1861-1928) l'échange contre le lot qui lui est originellement attribué. Par son mariage avec Jeanne de Lhoneux en 1891, Joseph hérite d'une part de la fortune mobilière d'Armand de Lhoneux, banquier et administrateur de sociétés. Toutefois, la Première Guerre mondiale a des conséquences désastreuses pour Joseph. Le château d'Annevoie doit accueillir des troupes de tous bords aux moments de l'avancée allemande en août 1914 et de leur retraite après le 11 novembre 1918. Les dégâts sont importants. Sur le plan mobilier, ses participations dans des sociétés industrielles russes sont mises à mal suite à la révolution d'octobre et à la nationalisation qui en est une des conséquences.
Pierre de Montpellier (1897-1985) se fait tout d'abord remarquer par son voyage clandestin qui, en 1917, lui permet de quitter la Belgique occupée par les Allemands et de rejoindre l'armée belge sur l'Yser, via la Hollande et l'Angleterre. En 1924, il épouse Kathleen Moncheur (1904-1983), fille de l'ambassadeur de Belgique aux États-Unis, Ludovic Moncheur. Au décès de son père, Pierre s'installe au château d'Annevoie et très vite commence à promouvoir les jardins en les ouvrant au public. Après la Seconde Guerre mondiale, il fait restaurer ceux-ci et aménage un accueil digne de ce nom pour pouvoir répondre aux demandes croissantes de visites parallèlement au développement du tourisme. Il propose aussi une série d'animations qui ponctuent la saison touristique et installe l'illumination des lieux. Dans les années 1960, les jardins d'Annevoie deviennent une des attractions les plus importantes de la province de Namur.
Parmi les branches collatérales de la famille de Montpellier, nous ne nous arrêterons ici que sur celle dont une partie des archives reviennent à Annevoie à son extinction. André-Joseph de Montpellier (1718-1775), frère cadet de Charles-Alexis de Montpellier, est à l'origine de la branche de Senenne et Onthaine. Après ses études de droit, il exerce pendant quelque temps le métier " familial " de maître de forges, mais laisse finalement toute cette activité à son frère aîné. Il se concentre sur la gestion de ses seigneuries et bien fonciers dont une part lui revient suite à son mariage avec Eulalie de Jacquier de Virelles (1732-1763). Seigneur de Senenne, de Fontenelle et d'Onthaine, par achat ou par héritage, André-Joseph demeure actif sur le marché immobilier tout au long de sa vie. La liste des ouvrages de sa bibliothèque vendue par ses héritiers après son décès révèle un penseur aux intérêts très diversifiés pour des auteurs de l'Antiquité classique à son époque. Seul héritier mâle en âge d'hériter de ses parents, Charles-Joseph de Montpellier (1763-1807) relève les seigneuries qu'il reçoit au décès de son père. Il les conserve jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Sa sœur aînée, Henriette de Montpellier (1752-1824) hérite de ses biens en 1807. Elle est alors veuve de Pierre-Herman de Moniot, et partage ensuite sa vie entre ces différentes possessions et le château de Weillen qu'elle reçoit de son mari. Elle entretient des relations proches avec plusieurs membres de la branche d'Annevoie. Dans son testament, Henriette, qui ne laisse aucune descendance directe, désigne son cousin, Frédéric de Montpellier d'Annevoie, comme héritier universel. Sa succession est cependant problématique et donne lieu à plusieurs procès que Frédéric doit régler avant de pouvoir pleinement en profiter.
Les archives de la famille de Montpellier d'Annevoie proviennent pour la plupart du château d'Annevoie où elles sont conservées dès le moment de l'installation de Jean Montpellier en ce lieu en 1691. Les archives antérieures ou issues de familles alliées ou de branches collatérales y sont aussi rassemblées. Celles-ci sont amenées par leurs membres qui s'installent à Annevoie ou suite à des successions au terme desquelles la famille de Montpellier reçoit des dossiers des légateurs.
L'état des archives et les lacunes observées montrent que le fonds a particulièrement souffert par le passé. Des témoignages familiaux, confirmés par Marc Belvaux dans son étude généalogique, signalent que le fonds est jeté dans la cour du château d'Annevoie par les Allemands qui occupent temporairement les lieux durant la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, il paraît improbable que toutes restent dans ces conditions durant un hiver entier. Elles n'auraient pas survécu. D'autres déprédations sont observables, notamment les dégâts provoqués par des rongeurs. De nombreux documents portent les marques laissées par ces animaux, ce qui les rend parfois peu lisibles.
Après la Seconde Guerre mondiale, les archivistes de l'État, particulièrement attentifs à la destination des archives conservées dans les châteaux de la province de Namur, s'intéressent très vite au fonds d'archives du château d'Annevoie. Leurs contacts au sein de la famille leur confirment la qualité et l'ancienneté des archives conservées. Successivement, Jean Bovesse, Cécile Douxchamps-Lefèvre (1969-1970) et Daniel Van Overstraeten (1996-1998) prennent contact avec la famille et lui suggèrent de transférer les archives historiques aux Archives de l'État à Namur.
En l'année 2000, le départ de la famille de Montpellier du château d'Annevoie repose la question de l'avenir des archives. Sur base des discussions des années précédentes, un accord est conclu entre Nicolas de Montpellier et Daniel Van Overstraeten sur un texte de déclaration de don signé par le premier le 21 avril 2001. Le 26 juin suivant, l'Archiviste général du Royaume déclare l'accepter (Archives de l'État à Namur, Registre d'entrée, 2001/7). Le transfert effectif est intervenu le 11 juin 2001.
Le 10 décembre 2010, l'Association familiale de Montpellier (ASBL) cède aux Archives de l'État un lot de documents complémentaires acquis trois jours plus tôt à la Librairie ancienne Henri Godts à Bruxelles. Ces documents, soustraits au fonds conservé à Annevoie, avaient été mis en vente et ont ainsi pu réintégrer leur place (Archives de l'État à Namur, Registre d'entrées, 2010/11).
En février 2018, alors que l'inventaire était prêt pour publication, un lot d'archives complémentaire fut confié aux Archives de l'État à Namur par Monsieur Christophe de Changy, héritier par la famille de Meeûs de documents produits par des membres de la famille de Montpellier. Ceci explique la discontinuité partielle de la cotation des articles d'archives, car ces documents ont dû être répartis dans plusieurs sections de l'inventaire finalisé.
Les archives décrites dans cet inventaire sont principalement constituées de correspondances, de factures, de contrats d'achat et de vente de biens, de testaments, de contrats de mariage, de comptabilité et de papiers personnels des membres de la famille de Montpellier et de familles alliées entre le XVIIe et le XXe siècle. Il faut cependant noter aussi la présence d'archives de relations d'affaire. Ces archives sont entrées à Annevoie, car elles concernaient pour la plupart des affaires impliquant des membres de la famille. Le tout est complété par des archives publiques, signalées ici en dépôt. En effet, Charles-Alexis de Montpellier étant le dernier bailli de Montaigle et le dernier maire des Ferons, institutions qui disparaissent à la fin de l'Ancien Régime, une partie de leurs archives restent en dépôt au château d'Annevoie. C'est également le cas de quelques pièces issues des archives communales d'Annevoie. Celles-ci ont par contre été réintégrées dans le fonds d'archives communales déposé en 1967 aux Archives de l'État à Namur.
Le plus ancien document date de 1587, le plus récent de 1983.
Langues et écriture des documents:
La très grande majorité des documents sont en français. Quelques-uns sont en néerlandais, en latin, voire exceptionnellement en espagnol.
Parmi les archives données aux Archives de l'État par la famille de Montpellier d'Annevoie, aucune ne fit l'objet d'une élimination.
Vu les lacunes constatées et l'existence de fonds d'archives de branches collatérales, il n'est pas impossible que de futurs accroissements viennent compléter le fonds d'archives.
Lorsqu'il est entré aux Archives de l'État à Namur, le fonds d'archives de la famille de Montpellier d'Annevoie était, comme l'indique Marc Belvaux, classé " par registre et par année dans des boîtes ". Trois caisses de documents en vrac complétaient l'ensemble.
Conserver le classement d'origine n'aurait apporté aucune plus-value au fonds. En effet, le classement pur et simple par année n'aurait pas permis au chercheur de percevoir facilement le contenu du fonds. En outre, les perturbations intervenues au XXe siècle avaient provoqué des désordres qu'une main postérieure n'avait pas réussi à réorganiser. En conséquence, nous avons décidé en 2011 d'appliquer un cadre de classement nouveau, conforme à ce qui se pratique couramment pour les fonds de famille aux Archives de l'État. L'opération s'est avérée coûteuse en temps, car elle nécessita la consultation pièce à pièce des archives et un reclassement intégral. Cependant, le résultat obtenu offre des perspectives de recherche nettement mieux définies, grâce à des descriptions plus précises.
Concrètement, nous avons rassemblé tout d'abord les archives par membre identifié de la famille de Montpellier, puis des familles alliées. Ensuite, nous avons classé les documents produits par des relations d'affaires de la famille et, à défaut, par localité de situation des biens concernés. Suivent ensuite les archives des institutions publiques déposées dans le fonds. Le classement est clôturé par une série de manuscrits et d'imprimés qu'il était difficile de rattacher clairement à une personne citée dans l'inventaire.
Dans la généalogie familiale, les occupants successifs du château d'Annevoie tiennent une place privilégiée par le nombre de documents conservés. Dans ces cas, nous avons subdivisé les sections qui les concernent en plusieurs points de manière systématique : papiers personnels, correspondance, comptabilité, gestion des biens, activités industrielles (lorsque des pièces étaient présentes en suffisance) et succession. L'ordre chronologique a été respecté dans toutes les séries d'archives, hormis pour la correspondance détaillée. Pour celle-ci, nous avons privilégié le classement par ordre alphabétique des noms de famille des correspondants.
Au moment de la transition dans la gestion des affaires entre Charles-Alexis et Nicolas Charles de Montpellier, son fils, il était souvent difficile de distinguer le producteur des archives. Nous avons fixé 1800 comme date pivot, car, à ce moment, le retrait de Charles-Alexis de la vie active est définitif. Il est cependant évident que les archives des dernières décennies du XVIIIe siècle concernent aussi en partie le fils, en tant qu'associé du père.
Les archives publiques du bailliage de Montaigle et du métier et cour des ferons de la Province de Namur ont été subdivisées en plusieurs sections, du général au particulier, conformément aux règles de classement de la norme ISAD(G) du Conseil international des archives.
Les documents en présence sont librement consultables aux conditions du règlement de la salle de lecture des Archives de l'État. Ils peuvent être reproduits aux conditions du règlement de la salle de lecture.
Comme indiqué dans l'historique des archives, beaucoup de documents du fonds ont souffert au cours de leur histoire. Leur état de conservation est parfois problématique. Il faudra donc être extrêmement prudent au moment de consulter certaines pièces dont le mauvais état est mentionné par l'auteur de cet inventaire en remarque après description.
La famille de Montpellier se déclinant en plusieurs ramifications, il est important de s'intéresser aux fonds produits par celles-ci. En premier, nous citerons les archives de la famille de Montpellier de Vedrin données aux Archives de l'État à Namur le 6 décembre 2011 par Lambert de Montpellier de Vedrin et accessibles dans cet établissement via l'inventaire existant. Celui-ci fera l'objet prochainement d'une autre publication. Des ponts peuvent surtout être établis pour les archives produites avant la fin du XVIIIe siècle et la fondation de la branche de Vedrin.
Il faut encore parler des archives de Montpellier de Denée, principalement axées sur la gestion des biens aux XIXe et XXe siècles, depuis la prise de possession et la construction du nouveau château entre 1881 et 1883 par Jules de Montpellier d'Annevoie, troisième fils de Frédéric.
D'autres familles qui se sont alliées aux de Montpellier conservent aussi des archives produites par des membres des différentes branches. Il est ici impossible d'en faire la liste exhaustive.
Concernant les activités de maîtres de forges en province de Namur, le chercheur pourra consulter aussi d'autres fonds conservés aux Archives de l'État. A titre d'exemple, citons les archives de la famille de Jacquier de Rosée ou celles de la famille Licot.
Les procédures et les contentieux qui ont impliqué au cours de l'histoire des membres de la famille de Montpellier dans les ressorts respectifs de leurs biens les ont amenés à se présenter devant les cours de justice compétentes. Le chercheur se tournera donc vers les archives des échevinages et des conseils provinciaux concernés pour l'Ancien Régime et vers celles des Justices de paix pour la période contemporaine. A partir de la fin du XVIIIe siècle, les archives du Ministère des finances, concernant principalement la documentation patrimoniale, témoignent de l'assise foncière de la famille. Les archives communales, d'Annevoie, d'Arbre ou de Denée, par exemple, gardent les traces de l'activité politique locale de membres de la famille.
Pour l'histoire de la famille de Montpellier, on consultera d'abord et avant tout : BELVAUX, Marc, La famille de Montpellier, 2 t., Bruxelles, 2007 (Recueil de l'Office généalogique et héraldique de Belgique, LX). L'ouvrage est truffé de références utiles à des sources complémentaires ponctuelles.
Le classement et l'inventoriage des archives de la famille de Montpellier d'Annevoie ont été entrepris par Emmanuel Bodart, aux Archives de l'État à Namur, entre 2011 et 2018. Le désordre initial de ce fonds a nécessité de patientes opérations d'identification, de classement et de description des différentes unités archivistiques présentes. Pour mener à bien ce projet, l'auteur a tenu compte de la norme ISAD(G) et s'est conformé aux Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives des Archives de l'État (août 2012).
Notes, tableaux généalogiques, correspondance, ... | 1 | Dossier concernant la généalogie de la famille. [XVIIIe-XXe siècle]. | 1 liasse | ||||||
Trois actes du XVIIIe siècle. Délivrés par l'Administration communale de Namur. | 2 | Extraits d'actes d'état civil de membres de la famille extraits des registres de la paroisse Saint-Michel à Namur. [XIXe siècle]. | 3 pièces | ||||||
Imprimés. | 3 | Hommages rendus à des membres de la famille. [XIXe siècle ?]. | 2 pièces | ||||||
4 | Armoiries diverses rassemblées par la famille. [XIXe siècle]. | 6 pièces |