Inventaire des archives de la famille de Bonhome

Archive

Name: Famille de Bonhome

Period: 1450 - 1916

Inventoried scope: 1,8 linear meters

Archive repository: State archives in Namur

Heading : Families and Persons

Inventory

Authors: Douxchamps-Lefèvre, Cécile

Year of publication: 1963

Code of the inventory: F03

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Archives

Acquisition

Le fonds de Bonhome a été déposé aux Archives de l'État à Namur par le baron Guy de Bonhome le 2 mai 1963, il était jusqu'alors en possession de la baronne Albert de Bonhome, à Mozet (1)
.

Contenu

Ce fonds comprend des documents s'échelonnant du XVe au XXe siècle, répartis en 12 portefeuilles et 1 carton d'actes scellés, décrits en 144 rubriques. Il intéresse en ordre principal l'histoire d'une famille alliée au Bonhome, les Martial de Frandeux, et celle de la seigneurie de Frandeux, apanage de ceux-ci depuis le début du XVIIe siècle. Il fournit des données de première main sur le passé d'une région située sous l'ancien régime, au carrefour de la France, de la Lorraine, du comté de Namur, du duché de Luxembourg et de la principauté de Liège, sujette à des influences politiques et économiques très diverses (2)
.

La première section, celle des archives personnelles a trait à une branche de la famille de Bonhome dont un membre, Maximilien, s'est uni au début du XIXe siècle à la dernière descendante des Martial de Frandeux (3)
. Ce sont toutefois les archives provenant de cette dernière famille et de leurs alliées qui forment l'essentiel du fonds. Elles remontent à Wautier Martial, fils de Adrien et de Jeanne Pirard, écuyer, officier du comté de Rochefort, capitaine-mayeur de la terre de Briquemont, époux de Catherine Bechet, qui achète la seigneurie foncière de Frandeux le 2 décembre 1622 (4)
et est l'auteur d'une lignée qui est demeurée en possession de cette terre jusqu'à la révolution et dont les descendants restés propriétaires de biens fonciers y ont excercé des fonctions mayorales (5)
. Leur fils ainé, Lambert, époux de Madeleine de Scoville, fille d'un conseiller et procureur général du Conseil de Luxembourg, relève Frandeux le 28 novembre 1654 (6)
; Albert, le cadet, entre dans les ordres et exerce à Frandeux le ministère pastoral (7)
.

Lambert Martial et Madeleine de Scoville ont eu plusieurs enfants, on connait surtout Albert Ciriaq, époux de Barbe Olivier alias Petit Gérard, issue d'une ancienne famille de propriétaires de la région, qui reprend Frandeux le 18 février 1682 (8)
et Jean-Baptiste, mort célibataire en 1689 (9)
. Jean-Joseph, fils ainé d'Albert Ciriaq s'est uni à Marie-Joseph de Grofeys, fille de Remacle, seigneur de Champlon et mayeur de Marche, et relève Frandeux le 16 avril 1742 (10)
. Son fils François-Xavier, époux de Barbe Colle, issue d'une vieille famille de notables du pays de Rochefort, relève Frandeux le 8 février 1768 (11)
. Leur fille unique, Maximilienne, s'est alliée à Maximilien de Bonhome et apporte les biens de Frandeux dans le domaine de celui-ci (12)
.

Les archives du fonds de Bonhome ne donnent aucun élément sur l'origine de la famille Martial, elles mentionnent Wautier comme fils de Adrien et de Jeanne Pirard mais ne laissent nullement soupçonner où vivaient ces derniers. Wautier est le premier du nom à figurer dans les registres aux reliefs de la cour féodale de Rochefort et le greffe scabinal de Rochefort ne livre aucune donnée à son sujet. Le greffe scabinal de Frandeux offre des lacunes pour la période 1604-1609 coïncidant avec ses débuts dans la vie publique et les actes antérieurs ne font pas mention de ses ascendants. On dépouillerait peut-être avec plus de succès les archives scabinales des localités voisines, actuellement luxembourgeoises.

Les Martial se sont prétendus nobles, Wautier figure dans certains actes comme fils de "noble" Adrien Martial et de "honeste dame" Jeanne Pirard (13)
, Albert Ciriaq a exigé de ce fait le respect de certaines immunités fiscales et a obtenu gain de cause auprès du Conseil de Luxembourg (14)
.

Leurs alliés, les Bechet, les Olivier, les Colle, appartiennent à d'anciennes familles du comté de Rochefort, ce sont des notables de l'endroit, des propriétaires fonciers tenanciers de biens féodaux dont l'origine et la manière de vivre, sinon le statut juridique, s'apparentent à ceux de la classe namuroise des hommes de loi et de lignage (15)
.

Les documents relatifs aux biens ont trait, en ordre principal, à des propriétés foncières et féodales situées dans le territoire de l'ancien comté de Rochefort. On y trouve aussi des actes provenant de la gestion de biens des Bonhome à Liège et à Maastricht.

Ce sont toutefois les archives concernant l'ancienne seigneurie de Frandeux, arrière-fief de Rochefort, qui méritent de retenir l'attention. Elles sont incomplètes mais s'intègrent dans un ensemble de documentation fort riche, qui concerne cette attachante région. Les documents officiels répartis entre les dépôts des Archives de l'État de Namur, Liège, Saint-Hubert, Arlon et Luxembourg, ne sont pas seuls à témoigner du passé du pays de Rochefort. Il faut y ajouter les archives seigneuriales, en possession des descendants des maisons princières allemandes, les Stolberg et les Loewenstein, qui ont présidé aux destinées de l'ancien comté. Les archives des princes de Loewenstein-Wertheim-Rosemberg (16)
, à Wertheim (ancien duché de Bade) sont les plus riches à cet égard, classées par un archiviste en titre, elles sont accessibles aux chercheurs (17)
, le prince de Stolberg-Rossla en conserve certaines à Ortenberg, près de Stockheim (Hesse), mais la majeure partie des archives de cette famille, concentrée à Wernigerate, en Allemagne orientale, a subi de graves dommages durant la dernière guerre, ce qui subsiste a été transféré à Berlin et est d'un accès fort difficile (18)
.

Le fonds de Bonhome ouvre de la sorte des horizons nouveaux pour l'histoire de l'ancien comté de Rochefort, en rendant un écho des relations des seigneurs du lieu avec les tenants de leurs arrière-fiefs, il ménage un accès à la vie interne de cet important domaine. C'est là que réside son principal intérêt (19)
.

Mode de classement

Malgré son volume réduit, on a pu appliquer au fonds Bonhome la grande règle du classement des archives de familles, la séparation des documents personnels de ceux concernant les biens fonciers et féodaux.




1Lettre lui adressée, 22 juin 1683.1 pièce