Inventaire des archives de la Justice de paix du canton de Boussu. Versement 2020, 1966-2008

Archive

Name: Justice de paix Boussu. Versement 2020

Period: 1966 - 2008

Inventoried scope: 20 linear meters

Archive repository: State archives in Mons

Heading : Justices of the Peace, Police Tribunals and Amtsgerichte

Inventory

Authors: Niebes, Pierre-Jean

Year of publication: 2020

Code of the inventory: AEM.05.162

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Producteur d'archives

Nom

Justice de paix du canton de Boussu

Historique

Le canton judiciaire de Boussu est créé par l'arrêté des Consuls du 28 novembre 1801 (1). Il est composé des communes de Boussu, Saint-Ghislain, Hainin, Hautrage, Hensies, Hornu, Montrœul-sur-Haine, Quaregnon, Thulin, Villerot, Warquignies, Wasmes et Wasmuel.
La loi du 10 octobre 1967 contenant le Code judiciaire stipule que " les communes de Boussu, Hainin, Hautrage, Hensies, Hornu, Montrœul-sur-Haine, Quaregnon, Saint-Ghislain, Tertre, Thulin, Villerot et Wasmuel forment un canton judiciaire dont le siège est établi à Boussu " (2).
La loi du 25 mars 1999 relative à la réforme des cantons judiciaires (3), mise en application à partir du 1er septembre 2001 (4), stipule que " les communes de Boussu, Hensies, Honnelles, Quaregnon, Quiévrain forment un canton judiciaire dont le siège est établi à Boussu ".
En application de la loi du 25 décembre 2017 (5) qui modifie le Code judiciaire en vue de réformer les cantons judiciaires, la ville de Saint-Ghislain et les communes de Boussu, de Hensies, de Honnelles, de Quaregnon et de Quiévrain forment, à partir du 1er janvier 2018, le premier canton judiciaire de Boussu-Colfontaine; le siège en est établi à Boussu. Les communes de Colfontaine, de Dour, de Frameries et de Quévy forment le second canton judiciaire de Boussu-Colfontaine; le siège en est également établi à Boussu.

Compétences et activités

La loi révolutionnaire des 16 et 24 août 1790 (6) a posé les fondements de la nouvelle organisation de la justice. Le juge de paix de chaque canton est élu par l'assemblée primaire de ce canton. Il est assisté de deux assesseurs, supprimés par une loi du 20 mars 1801 (29 ventôse an IX) qui stipule que le juge remplira désormais seul ses fonctions et sera remplacé par un de ses deux suppléants en cas d'empêchement (7). Les compétences du juge de paix (8) peuvent être classées en quatre catégories (9) :
1. les attributions judiciaires civiles.
2. les attributions extrajudiciaires conciliatoires.
3. les attributions extrajudiciaires de juridiction gracieuse.
4. les attributions de simple police.
1. Les attributions judiciaires civiles
La loi du 24 août 1790 porte : " Le juge de paix connaîtra de toutes les causes purement personnelles et mobiliaires, sans appel jusqu'à la valeur de 50 livres, et à charge de l'appel jusqu'à la valeur de 100 livres ; en ce dernier cas, ses jugements seront exécutoires par provision, nonobstant l'appel, en donnant caution.
Il connaîtra de même sans appel jusqu'à la concurrence de 50 livres, et, à charge d'appel, à quelque valeur que la demande puisse monter,
Des actions pour dommages faits, soit par les hommes, soit par les animaux, aux champs, fruits et récoltes ;
Des déplacements de bornes, des usurpations de terres, arbres, haies, fossés et autres clôtures, commis dans l'année ;
Des réparations locatives des maisons et fermes ;
Des indemnités prétendues par le fermier ou locataire, pour non jouissance, lorsque le droit de l'indemnité ne sera pas contesté, et des dégradations alléguées par le propriétaire ;
Du paiement des salaires des gens de travail, des gages des domestiques, et de l'exécution des engagements respectifs des maîtres et de leurs domestiques ou gens de travail.
Des actions pour injures verbales, rixes, et voies de fait, pour lesquelles les parties ne seront pas pourvues par la loi criminelle ".
2. Les attributions extra-judiciaires conciliatoires
Le juge préside un " bureau de conciliation " dont la tâche est de tenter un arrangement entre deux citoyens du canton opposés par un différend portant sur un problème qui n'est pas forcément de son ressort (transaction immobilière, litige financier...) sans aucune limitation de compétence quant au montant des affaires.
La Constitution de l'an VIII insiste sur ce rôle conciliatoire préliminaire : " Chaque arrondissement communal a un ou plusieurs juges de paix, élus immédiatement par les citoyens pour trois années. Leur principale fonction consiste à concilier les parties, qu'ils invitent, dans le cas de non-conciliation, à se faire juger par des arbitres " (10).
La tentative de conciliation peut se faire suite à une citation signifiée par huissier ou sur comparution volontaire à l'audience de conciliation.
3. Les attributions extrajudiciaires de juridiction gracieuse
Le juge de paix préside les tribunaux de famille. Il ne s'agit pas de contentieux : les familles réunies en conseil lui exposent leurs difficultés, il les écoute et enregistre les solutions apportées, homologue les décisions familiales. Il est responsable des actes de tutelle, de la reconnaissance des enfants naturels (protégés par la loi républicaine du 28 juin 1793), des héritages. Il peut poser et lever des scellés après décès en l'absence d'un héritier. On lui confirme également des serments liés aux fonctions publiques, simples actes de notoriété.
4. Les attributions de simple police
Le juge de paix préside le tribunal de simple police. Il y juge toutes les contraventions commises dans l'étendue de son canton. Les contraventions sont des infractions peu graves : atteintes légères à la propriété ou aux personnes, désobéissance ou négligence à suivre certaines prescriptions communales ou nationales en matière de salubrité publique, de police de la route. Les contraventions ne font pas l'objet d'une instruction et le procès-verbal constitue la preuve de l'infraction. La procédure est centrée sur l'audience du tribunal de police (11).
Selon le Code des délits et des peines du 25 octobre 1795 (3 brumaire an IV), les contraventions sont les infractions passibles d'une amende d'une valeur de trois journées de travail ou trois jours d'emprisonnement maximum, les délits étant les infractions passibles d'une amende ou d'une durée d'emprisonnement supérieure à ces trois jours, portées devant le tribunal de première instance jugeant correctionnellement. Les crimes sont, quant à eux, passibles de peines infamantes et afflictives (mort, déportation, réclusion ou détention) (12).
Le Code pénal du 12 février 1810 conserve ces trois degrés d'infractions mais modifie l'échelle des peines : tous les faits dont le troisième livre du Code pénal renferme l'énumération et qu'il punit d'une amende au-dessus de quinze francs, ou d'un emprisonnement supérieur à cinq jours, sont considérés comme délits et on nomme contraventions tous ceux dont la peine est bornée à une amende de un à quinze francs ou à un emprisonnement de un à cinq jours par le même Code pénal (13). Une étude approfondie de l'évolution des compétences de la justice de paix a été réalisée en 1995 par Karel Velle (14).

Archives

Acquisition

Versement du 2 décembre 2019 (entrée d'archives, n° 2569).

Contenu

L'inventaire débute par les registres de conciliation de 1977 à 1990. En ce qui concerne la juridiction contentieuse, il contient les séries du rôle général de 1977 à 1988, les minutes des jugements de 1978 à 1987, les tables alphabétiques du rôle général de 1966 à 1986, les dossiers de procédure de 1985, 1995 et 2005, en application des critères de tri. Le chapitre de la juridiction gracieuse contient les minutes des actes du greffier de 1978 à 1988, les répertoires des actes du juge de 1979 à 1989, les répertoires des actes du greffier, de 1970 à 1988, les tables alphabétiques des actes du juge de 1978 à 1990, le répertoire des actes civils de 1975 à 1979, les tables et répetoires de 1966 à 1977, la table du rôle civil du greffier, de 1970 à 1991, la table du rôle des requêtes de 1976 à 1993, les tables des tutelles de 1929 à 1974, les états des tutelles de 1988 à 1997, les registres des conseils de famille de 1957 à 1980, les registres des tutelles commerciales de 1980 à 1994 et les dossiers des tutelles de 1988 à 1997, les rôles des requêtes de 1969 à 1990, des dossiers de procédure relatifs à la protection des malades mentaux de 1992 à 2008, des dossiers relatifs à l'administration provisoire des biens de personnes à protéger, de 1991 à 1997 et des registres de prestation de serment de 1925 à 2003.

Sélections et éliminations

Les sélections et éliminations ont été réalisées en application du Tableau de tri des archives du pouvoir judiciaire approuvé par le ministre de la Justice, Koen Geens, en 2017.

Accroissements/compléments

Il s'agit d'un complément à l'inventaire des archives de la justice de paix du canton de Boussu publié en 2012 (15). Ce fonds d'archives n'est pas clos avec ce versement mais le sera puisque cette juridiction a été remplacée par la justice de paix du premier canton judiciaire de Boussu-Colfontaine à partir de 2019.

Mode de classement

Le plan de classement de ce fonds est fondé sur le Tableau de tri des archives du pouvoir judiciaire dans sa version publiée en 2017. Il est identique au plan adopté pour les inventaires de justices de paix précédemment réalisés.

Conditions d'accès

Les documents administratifs de plus de 30 ans sont librement consultables en application de la loi du 11 avril 1994 relative à la publicité de l'administration et de la loi des archives du 24 juin 1955 modifiée par la loi du 6 mai 2009. Les documents relatifs à l'organisation administrative qui ne contiennent pas d'informations à caractère privé, sont des documents de ce type. Cependant la législation sur la publicité des actes administratifs ne s'applique pas aux archives judiciaires.
Seuls les documents judiciaires de plus de cent ans sont librement consultables. La consultation et la reproduction de documents de moins de cent ans nécessitent une demande écrite et motivée adressée préalablement à l'Archiviste général du Royaume ou à son délégué. Lorsque la demande de consultation ou/et de reproduction porte sur des archives datant de moins de cent ans relatives à des affaires en matière criminelle, correctionnelle, de police ou en matière disciplinaire, elle doit être accompagnée de l'autorisation expresse et préalable du procureur général près la Cour d'Appel de Mons ou du procureur du Roi près le Tribunal de première Instance du Hainaut, division Mons (rue des droits de l'homme, 1 à 7000 Mons).
La consultation et la reproduction des archives judiciaires datant de moins de cent ans relatives aux matières non répressives ne sont autorisées, en vertu des dispositions de la législation sur le respect de la vie privée, qu'en quelques cas précis aux personnes suivantes : les parties en cause, dans le cadre d'un procès ou d'un litige, les parents en ligne directe, ascendants ou descendants, d'une partie, les avocats mandatés par une des parties, les notaires, les officiers ministériels et tout agent autorisé par la loi. Le demandeur devra fournir la preuve du lien de parenté ou du mandat dont il est investi ; dans le cadre de la recherche scientifique, les chercheurs munis d'une lettre de recommandation de leur promoteur ou tout chercheur pouvant justifier du caractère scientifique de sa démarche.
Dans tous les cas, les personnes qui demandent à consulter ou à reproduire les archives judiciaires datant de moins de cent ans s'engagent par écrit à respecter la législation sur la protection de la vie privée et les autres restrictions énumérées dans un formulaire émanant des Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les provinces, disponible dans la salle de lecture du dépôt.

Conditions de reproduction

Pour la reproduction des documents d'archives, les règles et tarifs en vigueur aux Archives de l'État sont d'application.

Bibliographie

NIEBES P.-J., Inventaires des archives de la Justice de Paix du canton de Boussu (1801-1999) et du canton de Dour (1802-1969), Bruxelles, 2012 (Archives de l'État à Mons, série inventaires, n° 112).
VELLE K., Het vredegerecht en de politie rechtbank (1795-1995). Organisatie, bevoegdheden en archiefvorming, Bruxelles, 1995 (Miscellanea archivistica. Studia 76).

Contrôle de la description

Suite à l'inspection menée sur place par l'archiviste Pierre-Jean Niebes, l'équipe du SPF Justice chargée du traitement des archives judiciaires dans le ressort de la Cour d'Appel de Mons a effectué un travail de tri et d'inventoriage à Dour en avril 2018. Cet inventaire a été revu et conditionné en 2020 suite au versement aux Archives de l'État à Mons en décembre 2019. La description générale du fonds a été réalisée en juin 2020. Télécharger l'inventaire publié- Download de gepubliceerde inventaris

Tableau des communes composant le canton de Boussu de 1801 à 2001

Tableau


 11977 - 1982.1 volume
 21982 - 1990.1 volume