Inventaire des archives de la commune de Ragnies. Dépôt 2019, (1792) 1799-1977

Archive

Name: Commune Ragnies. Dépôt 2019

Period: (1792) 1799 - 1976

Inventoried scope: 4,25 linear meters

Archive repository: State archives in Mons

Heading : Municipalities

Inventory

Authors: Brichard, Benjamin — Natale, Mathieu — Pirlot, Vincent

Year of publication: 2022

Code of the inventory: AEM.01.257

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Producteur d'archives

Nom

Commune de Ragnies
Autres producteurs :

Bureau de bienfaisance de Ragnies
Commission d'assistance publique de Ragnies

Historique

La Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795), en vigueur lors de l'annexion par la France (1er octobre 1795), avait instauré des " municipalités de canton ". Entre 1795 et 1800, Ragnies dispose d'un agent municipal et d'un adjoint, chargés de l'administration des affaires purement locales. La réunion des agents municipaux à Thuin, chef-lieu du canton, constitue la municipalité de canton. En application de la loi concernant la division du territoire de la République et l'administration du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), Ragnies devient une commune à part entière. En 1801, elle est intégrée dans le canton de justice de paix de Thuin (1).
La commune fait partie du département de Jemappes (1795-1814) puis de la province de Hainaut ; de l'arrondissement administratif de Charleroi (1800-1818) puis de Thuin (1818-1977) et de l'arrondissement judiciaire de Thuin (1795-1800) puis de Charleroi (1800-1977). Ragnies relève par ailleurs du canton de milice de Thuin à partir de 1817 (2).
Le village de Ragnies, l'un des plus étendus de la Thudinie (1.356 hectares), a une origine très ancienne : le minerai de fer y est extrait depuis l'ère protohistorique, notamment au lieu-dit le Pommerœul. Des substructions romaines attestent également une occupation du sol dans l'Antiquité. Dès le IXe siècle, l'abbaye de Lobbes exerce les droits seigneuriaux sur Ragnies et y conserve des biens fonciers importants jusqu'à la Révolution ; l'église Saint-Martin, de la fin du XVe siècle, dépendait également de Lobbes. Dès le début du XIVe siècle, la localité possède un échevinage, dont la juridiction s'étendait aussi au village voisin de Biesme-sous-Thuin et parfois à ceux de Biercée et de Leers-et-Fosteau. Au XVIIe siècle, lors de la guerre de Hollande, Ragnies échappe au sac et aux déprédations grâce à l'intervention d'un homme de loi de la localité, André Mascart, qui parvient à payer le prix des réquisitions. En 1793 et 1794, le village est à deux reprises le théâtre de combats entre l'armée française chargée d'attaquer la ville de Thuin et les troupes autrichiennes chargées de rétablir l'ordre dans la principauté de Liège. En novembre 1793, la division française de Duquesnoy, venant de Strée, doit battre en retraite. Mais le 10 mai 1794, le général Marceau déloge les Autrichiens campés à Ragnies et s'empare de la ville de Thuin par une attaque de cavalerie.
La population de Ragnies évolue comme suit : 476 habitants en 1806, 557 en 1830, 763 en 1856, 822 en 1876, 725 en 1890, 670 en 1900, 537 en 1920, 528 en 1947 et 442 en 1976.
Le 1er janvier 1977, la commune de Ragnies est fusionnée avec les communes de Thuin, Biercée, Biesme-sous-Thuin, Donstiennes, Gozée, Leers-et-Fosteau et Thuillies pour former l'actuelle commune de Thuin. La fusion forme une entité de 11.725 habitants pour 7.638 hectares et est justifiée en ces termes dans le rapport au Roi précédant l'arrêté royal du 17 septembre 1975 portant fusion de communes et modification de leurs limites : " La fusion de ces communes ne peut être que profitable à l'aménagement et la mise en valeur de la région, étroitement liée à l'agglomération de Charleroi. Ensemble homogène capable de répondre aux besoins des populations " (3).

Compétences et activités

Le décret du 14 décembre 1789 relatif à la constitution des municipalités jette les bases de l'organisation municipale. Il fixe également le rôle qu'elles doivent remplir :
" Article 49. Les corps municipaux auront deux espèces de fonctions à remplir ; les unes propres au pouvoir municipal ; les autres, propres à l'administration générale de l'État, et déléguées par elle aux municipalités.
Article 50. Les fonctions propres au pouvoir municipal, sous la surveillance et l'inspection des assemblées administratives, sont : de régir les biens et revenus communs des villes, bourgs, paroisses et communautés ; de régler et d'acquitter celles des dépenses locales qui doivent être payées des deniers communs ; de diriger et de faire exécuter les travaux publics qui sont à la charge de la communauté ; d'administrer les établissements qui appartiennent à la commune, qui sont entretenus de ses deniers, ou qui sont particulièrement destinés à l'usage des citoyens dont elle est composée ; de faire jouir les habitants des avantages d'une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics.
Article 51. Les fonctions propres à l'administration générale, qui peuvent être déléguées aux corps municipaux pour les exercer sous l'autorité des assemblées administratives, sont : la répartition des contributions directes entre les citoyens dont la communauté est composée ; la perception de ces contributions ; le versement de ces contributions dans les caisses du district ou du département ; la direction immédiate des travaux publics dans le ressort de la municipalité ; la régie immédiate des établissements publics destinés à l'utilité générale ; la surveillance et l'agence nécessaires à la conservation des propriétés publiques ; l'inspection directe des travaux de réparation ou de reconstructions des églises, presbytères, et autres objets relatifs au service du culte religieux (4) ".
Après l'indépendance de la Belgique, la Constitution belge du 7 février 1831 confie les intérêts exclusivement communaux à des conseils communaux élus directement, mais réserve le contrôle de leurs actes au Roi ou au pouvoir législatif, notamment pour empêcher qu'ils ne sortent de leurs attributions ou ne portent atteinte à l'intérêt général. La Constitution confie également aux autorités communales la rédaction des actes de l'état civil et la tenue des registres. Enfin, le Congrès national déclare qu'il est nécessaire de pourvoir par des lois séparées à l'organisation provinciale et communale.
La loi communale du 30 mars 1836 constitue le fondement du droit communal belge contemporain. Constamment adaptée, certains de ses articles demeurent en vigueur dans la nouvelle loi communale (NLC) de 1988 et dans le Code de la démocratie locale et de la décentralisation (CDLD) de 2004.

Organisation

La manière dont les communes sont organisées est déterminée par la loi communale du 30 mars 1836.
Celle-ci prévoit l'existence d'un corps communal regroupant des conseillers, un bourgmestre et des échevins. Ils forment le Conseil communal. Le bourgmestre et les échevins, dont le mode de désignation a évolué au cours du temps, composent le Collège des bourgmestre et échevins ou Collège échevinal. À côté de ces fonctions politiques, chaque commune dispose d'un secrétaire et d'un receveur. Les commissaires de police et, dans certaines localités, les gardes champêtres se partagent les attributions en matière de police.
Les rapports annuels sur l'administration et la situation des affaires de la commune dressés en exécution de l'article 70 de la loi communale donnent un aperçu de l'organisation de chaque administration communale. Une copie de ces rapports était envoyée au Gouvernement provincial. Enfin, les registres aux délibérations du Conseil communal et du Collège constituent la source par excellence pour décrire l'organisation de la commune et son histoire.

Archives

Historique

L'article L1123-28 du CDLD dispose : " Le collège communal veille à la garde des archives et des titres ; il en dresse les inventaires en double expédition, ainsi que des chartes et autres documents anciens de la commune, et empêche qu'aucune pièce ne soit vendue ou distraite du dépôt ". Cette disposition reprend mutatis mutandis les dispositions de l'article 100 de la loi communale de 1836 (devenu l'article 132 de la NLC). Une circulaire ministérielle du 9 janvier 1839 précise que la maison communale est le lieu le plus propre au dépôt des archives communales. La loi du 24 juin 1955 relative aux archives place les archives des communes sous la surveillance de l'archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Elles ne peuvent être détruites sans que la commune ait obtenu l'autorisation de l'archiviste général du Royaume ou de ses délégués.
La mise en œuvre de ces dispositions et les mesures de sauvegarde ou de gestion des archives sont rarement documentées. Cet aperçu se base donc exclusivement sur le dossier central de la commune de Thuin constitué par les Archives de l'État à Mons (5).
La première situation connue est celle brossée par le rapport d'inspection et de mesurage des archives de la ville de Thuin dressé par les Archives de l'État à Mons ; l'inspection a été menée par Laurent Honnoré le 28 avril 2003. Au moment de l'inspection, l'hôtel de ville faisait l'objet d'importants travaux pendant lesquels les différents services communaux ont été installés sur plusieurs sites, dont notamment celui dit de la " Demi-Lune ". Y étaient conservés les registres aux délibérations des Conseils communaux et des Collèges échevinaux, ainsi que les registres d'état civil des communes fusionnées, de même que les atlas des chemins vicinaux, dont certains en très mauvais état, ainsi que les atlas des cours d'eau non navigables. Des archives récentes, touchant essentiellement à la comptabilité communale, étaient également conservées à Biercée, dans le grenier de l'ancienne maison communale, en partie sur des étagères, en partie à même le sol. Divers services communaux ont été provisoirement installés dans un bâtiment sis au n° 32 de la rue des Nobles ; y étaient conservés, dans les caves, les registres de la population des communes fusionnées, dont un relevé dactylographié a été réalisé en date du 13 janvier 1983, ainsi que des cartons d'archives concernant l'état civil, la population et la police communale. Des archives antérieures à la fusion de plusieurs communes étaient conservées dans un grenier de l'hôtel de ville en travaux, ainsi que dans un ancien dépôt militaire situé au n° 120 de la Drève des Alliés.
À l'exception des registres de la population, conservés dans des caveaux peu adaptés, l'état des archives s'est avéré satisfaisant. Des archives demeuraient néanmoins déposées en vrac en divers endroits, non conditionnées dans des cartons. Aussi, aucun employé communal n'était spécialement et spécifiquement chargé de la gestion des archives. Il n'existait d'ailleurs aucune coordination ni centralisation en cette matière, chaque service gérant ses propres archives de façon indépendante. En 1991, la SPRL Mahut a classé les archives des communes fusionnées et les archives postérieures à la fusion. Mais une partie des archives postérieures à 1991 n'a pas été intégrée dans le cadre de classement ; seul le classement des archives du secrétariat communal avait été mis à jour jusqu'en 2001. Par ailleurs, des archives ante et post fusion ne faisant pas partie du classement réalisé en 1991 ont été relevées en divers endroits.
En vue de remédier à ces inconvénients, la commune a signé, en date du 12 novembre 2018, une convention de partenariat avec les Archives de l'État. Celle-ci charge l'équipe du projet " Archives locales de Wallonie " de préparer le dépôt des fonds communaux antérieurs à la fusion en procédant à un tri et en rédigeant les inventaires. C'est également dans le cadre de cette collaboration que des archives postérieures à 1976 sans plus d'utilité administrative ou juridique et sans intérêt historique ont été détruites en parfaite concertation avec les différents services communaux et avec l'autorisation de l'Archiviste général du Royaume.

Acquisition

Quatre dépôts relatifs aux archives de la commune de Ragnies ont été inscrits au registre des acquisitions des Archives de l'État à Mons les 13 mai 1968 (n° 958 et 959), 29 octobre 2018 (n° 2520) et 3 octobre 2019 (n° 2564). Les deux premiers dépôts, ceux de 1968, concernent les registres paroissiaux ainsi que des documents de la communauté et de la commune de Ragnies datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Les registres de la population et les archives des communes fusionnées ont ensuite été déposées par la ville de Thuin suivant contrat de dépôt du 12 septembre 2017.

Contenu

Les archives décrites dans cet inventaire ont trait au fonctionnement et aux activités de la commune de Ragnies de 1799 à 1976. Le fonds contient notamment les registres de la population ouverts en 1847 et continués jusqu'en 1980 (voir les numéros 107 et 115 du présent inventaire). Il compte parmi les pièces les plus anciennes des dossiers relatifs aux assemblées de cantons et de sections (1806, 1808 et 1813, voir les n° 1 à 3), des pièces justificatives aux comptes communaux (1792-1801, voir le n° 67), des avertissements-extraits de rôles (1799-1801, voir le n° 78), un procès-verbal de délimitation du territoire de la commune (1824-1825, voir le n° 7) ainsi que des actes notariaux relatifs aux ventes publiques de biens communaux (1825-1826, voir le n° 23). Le fonds contient également une importante collection de laissez-passer et de passeports datant de 1800 à 1844 (voir les n° 117 à 132).
Procédons par grandes séries d'archives :

Finances et fiscalité

Les finances communales occupent une part importante de l'activité de l'administration et constituent un élément particulièrement important des archives. Chaque année un budget est établi par le Collège, mis à l'approbation du Conseil et soumis à l'autorité de tutelle. Par la suite, une comptabilité précise des dépenses et des recettes est tenue par le receveur communal. Toutes les initiatives et les activités menées par les autorités communales se retrouvent dans ces dossiers. Le moindre engagement financier donne lieu à des contrats, factures et mandats de paiement de toute nature. Les pièces justificatives aux comptes ne sont toutefois pas toutes conservées et pour les périodes récentes, un tri est opéré par l'archiviste, qui ne conserve finalement que les dossiers les plus significatifs et une année type par législature, permettant au chercheur d'évaluer correctement l'évolution à long terme des finances communales.
Si la gestion financière nous renseigne sur tous les aspects des activités communales, elle génère aussi de nombreux documents très utiles pour connaitre les personnes qui habitent la localité. L'administration perçoit en effet sur les habitants des taxes et des impôts divers. Elle tient à cet effet des rôles de contribuables, qui complètent les informations individuelles reprises dans les registres de la population. Les propriétés foncières sont également taxées et chaque commune dispose de registres et de plans cadastraux, déposés par les services du Cadastre, qui donnent une idée fort précise de l'organisation de l'espace et de la structure de la propriété immobilière. On peut suivre par ce biais l'histoire d'une habitation ou d'un terrain au cours des ans et en connaitre les propriétaires successifs.

Patrimoine

Le patrimoine communal se compose de nombreux biens immobiliers divers. Il existe donc dans les archives d'importants dossiers relatifs à l'acquisition, à l'échange, à l'expropriation ou à la vente de biens communaux ou encore de dossiers constitués dans le cadre des ventes de coupes de bois. En règle générale, les principaux édifices du village sont aussi propriété communale : l'église, le presbytère, l'école et le cimetière nécessitent ainsi un couteux entretien et des travaux réguliers que l'on peut suivre d'année en année à l'aide des dossiers constitués et conservés par l'administration.

État civil

L'état civil a été institué en France par décret du 20 septembre 1792. À partir de cette date, dans chaque commune, l'officier de l'état civil consigne dans des registres distincts tenus en double les naissances, les mariages et les décès intervenus sur le territoire communal au cours de l'année. Il tient aussi un registre pour les publications de mariages. L'officier de l'état civil clôture ses registres en fin d'année et transmet un exemplaire au greffe du tribunal de première instance de l'arrondissement, avec le registre aux publications de mariages, tenus en un unique exemplaire. L'exemplaire communal est encore aujourd'hui conservé par la commune afin d'éviter la présence dans le même bâtiment des deux exemplaires.

Population

Depuis 1847, les communes doivent tenir un répertoire de l'ensemble des habitants ayant leur résidence habituelle dans la commune. Ces registres de la population, actes authentiques et publics renouvelés après chaque recensement décennal, rendent compte de la composition de chaque famille, de l'identité des individus et des mouvements qui interviennent, tels qu'arrivées dans la commune, départs, naissances, mariages ou décès.
Dans le fonctionnement journalier de l'administration communale, ces registres servent à l'établissement des travaux de statistique (pour les opérations de recensement et l'établissement des mouvements annuels d'émigration et d'immigration), à la révision des listes électorales (pour les chambres, le conseil provincial, le conseil communal, les conseils de prud'hommes, les conseils de l'industrie et du travail), à l'organisation de la police (pour les recherches sur l'identité des délinquants), de la milice et de la garde civique (le service de la garde civique est dû par celui qui a une résidence réelle), à la détermination du domicile de secours des indigents et des enfants qui ont droit à l'instruction gratuite, à la participation à l'affouage, etc.
Pour l'historien, ces registres sont d'un grand intérêt pour toutes les données socioéconomiques et démographiques qu'ils renferment (avec les nom et prénoms, le lieu et la date de naissance, l'état civil, le domicile légal, la profession, la fonction ou la position, la nationalité et des renseignements relatifs à la milice, à la garde civique ou encore au casier judiciaire).
La tenue des registres de population rentre dans les tâches de l'administration générale de la commune, donc dans les attributions du Collège communal. Aux termes de l'article 1er de l'arrêté royal du 30 décembre 1900, c'est désormais l'officier de l'état civil qui est chargé de faire observer exactement tout ce qui concerne leur tenue. Les registres obligatoires sont le registre principal, les registres d'entrée et de sortie des habitants. Enfin, les règlements imposent la confection d'un index ou répertoire des noms des habitants. Depuis le début des années 1980, les registres de population tendent à disparaitre au profit de bases de données informatiques établies en connexion avec le registre national des personnes physiques.

Élections

C'est au niveau communal que sont constituées les listes des électeurs pouvant participer aux scrutins nationaux, provinciaux ou communaux. L'administration conserve ainsi des dossiers concernant les personnes éligibles et les candidats, les électeurs, le déroulement des différentes élections et généralement les résultats des élections communales, ainsi que l'installation des nouveaux conseils et collèges communaux. La teneur des listes électorales varie dans le temps en fonction de la législation en vigueur. Les listes d'électeurs sont vérifiées et modifiées périodiquement en fonction des revenus déclarés des habitants et, plus tard, sur base de leur domicile légal, de leur citoyenneté belge ou européenne, et d'éventuelles restrictions temporaires de leurs droits politiques, dues à une condamnation judiciaire ou à une incapacité mentale. La révision des listes électorales donne souvent lieu à des contestations, qui sont soumises aux cours et tribunaux.

Affaires militaires

C'est sur base des registres de l'état civil et de population que sont établis les registres de milice et les dossiers qui les accompagnent. Jusqu'à la suspension du service militaire obligatoire en 1994, on dressait chaque année la liste des jeunes hommes en âge d'être appelés. Selon les époques, ces candidats miliciens pouvaient échapper au service militaire en fonction d'un tirage au sort favorable, d'une exemption pour cause physique ou d'une objection de conscience. Des motifs divers permettaient aussi d'obtenir un sursis et de retarder l'enrôlement. Les dossiers constitués à cet effet sont généralement conservés, mais il faut souligner qu'ils peuvent faire largement double emploi avec ceux qui existent au niveau provincial ou national.

Travaux publics

La commune s'occupe de tout ce qui concerne l'infrastructure, les voiries ou les bâtiments publics communaux soit en tant que principal maitre d'œuvre de certains projets, soit en tant qu'associée aux travaux menés par les autorités provinciales, nationales et plus tard régionales. L'établissement de la distribution d'eau potable, l'électrification des campagnes et l'installation progressive du téléphone ou de la télédistribution constituent une vaste entreprise qui modifie considérablement l'existence des populations rurales.

Enseignement

L'organisation de l'enseignement primaire constitue un secteur important de la politique communale au cours des XIXe et XXe siècles. Les archives communales conservent divers dossiers relatifs à l'organisation générale, au personnel enseignant, aux bâtiments scolaires et au matériel didactique. Des listes d'écoliers sont dressées annuellement ce qui permet de suivre la scolarisation de la jeunesse locale.

Bienfaisance ou assistance publique

Dès le début du XIXe siècle, un Bureau de bienfaisance est institué dans chaque commune. Il s'occupe de soulager les habitants les plus pauvres et prend en charge certains frais récurrents comme ceux liés à la scolarisation des enfants, aux soins médicaux, aux domiciles de secours, à l'internement de déficients mentaux ou encore à l'éducation d'orphelins dans des établissements spécialisés, situés en général en dehors de la commune. Certains de ces organismes bénéficient des largesses de bienfaiteurs et sont en mesure de créer sur le territoire communal une œuvre de bienfaisance spécifique, principalement un home pour personnes âgées. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des institutions de bienfaisance et en contrôlent l'essentiel des activités. Aux bureaux créés en 1800 succèdent les commissions d'assistance publiques (CAP) en 1925, puis les centres publics d'aide sociale (CPAS) en 1977, devenus centres publics d'action sociale en 2004.

Culte

Sous Napoléon Bonaparte, la vie religieuse est réorganisée sur des bases nouvelles. L'Église catholique occupe alors une place prépondérante. Elle bénéficie en priorité des mesures prises par l'empereur visant à restituer aux paroisses tout ou une partie des biens qu'elles possédaient avant la Révolution et d'en assurer la gestion rationnelle. Des institutions publiques, connues sous le nom de fabriques d'églises, sont instituées par un décret du 30 décembre 1809, afin de prendre en charge l'organisation matérielle du culte. Si la majorité des églises appartient à la commune, qui en assure la restauration et l'entretien, les fabriciens se chargent d'administrer les biens propres de la paroisse. Ils se chargent également de subvenir aux frais du culte tels que le luminaire ou une partie du mobilier et de l'aménagement intérieur. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des fabriques d'églises et en contrôlent l'essentiel des dépenses. Quant aux ministres du culte, ils sont payés directement par l'État, mais reçoivent parfois un supplément de traitement de la commune et entretiennent avec les autorités municipales des relations étroites, qui reflètent généralement fort bien l'évolution des rapports complexes entre l'Église et l'État aux XIXe et XXe siècles.

Langues et écriture des documents

Toutes les pièces sont en français.

Sélections et éliminations

Le tri a été effectué conformément aux directives suivantes :
MARÉCHAL Griet. Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 1 : État civil, population, milice, finances. Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces, 1988. Miscellanea Archivistica Studia, 1.
MARÉCHAL Griet. Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 2 et 3. Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces, 2005. Miscellanea Archivistica Manuale, 52 et 53.
PLISNIER Flore. Archives produites par les communes wallonnes (excepté les communes de la Communauté germanophone). Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces, 2019. Tableaux de gestion et tableaux de tri, 252.

Accroissements / compléments

Le fonds est clos et la plupart des documents sont désormais conservés aux Archives de l'État. Les principales exceptions sont les registres aux délibérations, les permis d'urbanisme, les registres de l'état civil et les atlas des cours d'eau non navigables ni flottables et des chemins vicinaux. Ces deux derniers documents sont du reste désormais consultables sur le Géoportail de la Wallonie (6). L'absence de dépôt s'explique, d'une part, par l'utilité administrative pour les services communaux et, d'autre part, par l'existence d'un double de l'état civil (exemplaire venant du greffe du tribunal de première instance) et des permis de bâtir (exemplaire venant de l'Administration de l'Urbanisme) aux Archives de l'État. Notons toutefois que les séries relatives aux permis de bâtir se révèlent très lacunaires aux Archives de l'État à Mons.

Mode de classement

Les archives de la commune étaient partiellement classées selon le système de classement décimal national (CDN). Ce type de catalogage ne convient cependant pas pour les archives définitives pour les raisons suivantes :
Ce classement par sujet a un caractère artificiel. Outre le fait qu'il soit subjectif (choisir un seul élément du contenu est une opération souvent hasardeuse), ce catalogage effectué à posteriori est distinct de l'organisation initiale des archives, organisation reflétant le fonctionnement des services. Ce classement est contraire au principe de respect de la structure du fonds d'archives, de l'ordre organique résultant du traitement administratif (7). Ainsi par exemple, pour les archives relatives aux bâtiments communaux servant à l'enseignement, ces dossiers ont-ils initialement été produits et traités par le service communal des travaux ou le service communal en charge de l'enseignement ? Il n'est plus possible de le dire et nous avons dû faire des choix de manière arbitraire. L'authenticité et l'intégrité des dossiers tels qu'initialement constitués ne pourront plus être établies avec certitude.
Les descriptions contenues dans ce type de classement ont un caractère peu détaillé qui ne répond en aucun cas aux normes archivistiques internationales en vigueur pour la réalisation d'instruments de recherche (principalement la norme ISAD(G)). Ainsi, les dates extrêmes des dossiers étaient-elles rarement indiquées.
Les archives n'ont fait l'objet d'aucun tri préalable à leur classement.
Ainsi a-t-il été indispensable de reclasser l'ensemble des documents en utilisant le cadre de classement repris dans la publication de Guy Gadeyne (8). Les principales subdivisions de ce cadre sont les suivantes :
I. Généralités
II. Organisation et personnel
III. Patrimoine
IV. Finances et fiscalité
V. État civil
VI. Population
VII. Élections
VIII. Affaires militaires et guerres
IX. Ordre et sécurité publics
X. Santé publique
XI. Travaux publics, services d'utilité publique, aménagement du territoire et urbanisme
XII. Enseignement
XIII. Culture, sports et divertissements
XIV. Vie économique
XV. Affaires sociales et règlementation du travail
XVI. Bureau de bienfaisance et Commission d'assistance publique
XVII. Relations avec les cultes reconnus
Les rubriques ont été adaptées au fonds d'archives selon les besoins spécifiques. Sous une sous-rubrique, les différentes descriptions archivistiques ont été classées dans l'ordre chronologique.

Conditions d'accès

Dans le respect de la règlementation en vigueur et sous réserve d'éventuelles modifications, les archives (hormis les registres de population, des étrangers et de l'état civil) de plus de 30 ans et ne contenant pas de données à caractère personnel sont librement consultables. Dans le cas d'archives de plus de 30 ans et contenant des données à caractère personnel, une autorisation du Collège communal est nécessaire. Cette autorisation n'est plus nécessaire lorsque les archives contenant des données à caractère personnel ont plus de 100 ans.
Les règles spécifiques de consultation des registres de la population et des registres des étrangers sont fixées de la manière suivante : les registres clôturés depuis plus de 120 ans sont librement consultables à des fins généalogiques ou historiques ou à d'autres fins scientifiques tandis que les registres clôturés depuis moins de 120 ans ne sont pas consultables. Seuls des extraits peuvent éventuellement être délivrés moyennant une autorisation écrite du Collège communal et dans le respect de la législation en vigueur.

Conditions de reproduction

La reproduction des documents s'opère selon les règlements et tarifs en vigueur aux Archives de l'État. Pour le cas plus particulier des registres de la population et des registres des étrangers, des reproductions peuvent être délivrées pour les seuls registres clôturés depuis plus de 120 ans.

Documents apparentés

Outre le présent fonds, les Archives de l'État à Mons conservent un premier dépôt d'archives du producteur : Archives de la commune de Ragnies (références : 524 - 110) ; ce fonds contient des pièces datant de la période 1793-1929 ainsi que des documents de la communauté et échevinage de Ragnies datant de 1686-1795 (9).
Afin de compléter l'information contenue dans le présent inventaire, le chercheur pourra aussi consulter les archives de la paroisse Saint-Martin à Ragnies (1571-1930) ainsi que le dossier d'enquête du Comité Hannonia relatif à la commune de Ragnies (1928) (10). Il pourra rechercher des compléments d'informations dans un dossier conservé dans la collection d'actes de curés ayant instrumenté comme notaires (11) et consulter une pièce conservée dans le fonds d'archives de la commune de Thuin, datée du 24 thermidor an IX (12 août 1801), relative aux instructions adressées au greffier de la municipalité de Thuin pour enquêter sur les registres paroissiaux de Marbaix, Ham-sur-Heure, Donstiennes, Ragnies, Thuillies, Leers-et-Fosteau et Nalinnes (12).
Les archives provinciales postérieures à 1830 ont malheureusement été détruites en 1940 lors de l'incendie du dépôt des Archives de l'État à Mons tandis que les archives subsistantes et les documents produits au niveau provincial depuis 1940 ont disparu en 1990 dans l'incendie du bâtiment qui les conservait à Mons (le Delta-Hainaut). Seules les archives des périodes française et hollandaise (Administration centrale et Préfecture du département de Jemappes de 1795 à 1814, Gouvernement provincial du Hainaut de 1814 à 1830) sont toujours conservées aux Archives de l'État à Mons.
Enfin, les fonds et collections des Archives de l'État accessibles via le moteur de recherche search.arch.be ou via le portail cartographique www.cartesius.be peuvent permettre d'approfondir la recherche sur un grand nombre de sujets dépassant les frontières communales.

Bibliographie

BERNIER Th., Dictionnaire géographique, historique, archéologique, biographique et bibliographique du Hainaut, Mons, 1891, p. 576.
DELTENRE L., " Ragnies. Biens-fonds ecclésiastiques à la fin du XVIIIe siècle ", in Bulletin de la Société royale paléontologique et archéologique de Charleroi, t. III, 1931, p. 25-27.
DE SEYN E., Dictionnaire historique et géographique des communes belges, 2e éd., t. 2, Bruxelles, 1933, p. 1018-1019.
HASQUIN H., Communes de Belgique. Dictionnaire d'histoire et de géographie administrative, t. 2 : Wallonie, Bruxelles, 1980, p. 1237-1238.
Histoire et patrimoine des communes de Belgique, Province de Hainaut
, Bruxelles, 2009, p. 559.
Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie
, vol. 10, Province de Hainaut : Arrondissement de Thuin, t. 2, Liège, 1983, p. 729-745.
PRUD'HOMME E., Les échevins et leurs actes dans la province de Hainaut, Mons, 1891, p. 308-311.
VAN BASTELAER D., " Pavement mosaïque en petits carreaux céramiques du XIIe siècle, trouvé dans une prairie à Ragnies, lieu-dit ferme du Pommerœul ", in Bulletin de l'Académie d'Archéologie de Belgique, t. XVIII (4e série, 2e partie), Anvers, De Backer, 1894, p. 525-558.
VAN BASTELAER D., " Rapport sur l'excursion faite à Ragnies ", in Documents et Rapports de la Société Royale Paléontologique et Archéologique de Charleroi, t. X, 1880, p. 228-238.
VRIELINCK S., De territoriale indeling van België (1795-1963). Bestuursgeografisch en statistisch repertorium van de gemeenten en de supracommunale eenheden (administratief en gerechtelijk). Met de officiële uitslagen van de volkstellingen, Louvain, 2000, 3 vol.

Contrôle de la description

L'entrée de ce fonds aux Archives de l'État et les opérations d'inventaire ont été réalisées dans le cadre du projet " Archives locales de Wallonie ". Ce projet se donne pour but d'aider les villes, communes et centres publics d'action sociale à mieux gérer leurs archives et de leur permettre de les déposer dans le respect des prescriptions légales.
Vincent Pirlot, responsable du projet, a supervisé le tri, la rédaction d'un bordereau d'élimination et le transfert aux Archives de l'État. L'élaboration de cet instrument de recherche est ensuite intervenue en plusieurs étapes. La rédaction de l'inventaire a été réalisée par Mathieu Natale, collaborateur au projet ; ce travail a été relu et révisé par Julie Chardome, attachée en charge du projet. Benjamin Brichard, attaché en charge du projet, a revu l'ensemble, incorporé les pièces restantes et rédigé la description générale du fonds. Laurent Honnoré, chef de service, Vincent Pirlot, chef de projet, et Sébastien Dubois, directeur opérationnel, ont relu l'inventaire et apporté diverses corrections avant publication. Enfin, le conditionnement du fonds a été effectué par Laurent Mothy, assistant administratif aux Archives de l'État à Mons.
L'inventaire est conforme à la norme ISAD(G) et aux Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives des Archives de l'État (version d'août 2014).

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 11806.1 pièce
 21808.2 pièces
 31813.1 chemise
4Registre aux publications. 1921-1966.1 cahier
 5Affaire Grenoble relative à la remise en état primitif d'une parcelle de terrain appartenant à la commune sur laquelle le premier cité a empiété en creusant une carrière à ciel ouverte. 1926.1 chemise
 6Affaire Desmet relative à la démolition d'un ponceau non prévue au cahier des charges de travaux de rectification du cours du ruisseau du Marais. 1960-1967.1 chemise