Name: Commune Donstiennes. Dépôt 2019
Period: 1806 - 1977 (1980)
Archive repository: State archives in Mons
Heading : Municipalities
Authors: Ons, Tanguy
Year of publication: 2024
Code of the inventory: AEM.01.254
Commune de Donstiennes
La Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795), en vigueur lors de l'annexion par la France (1er octobre 1795), avait instauré des "municipalités de canton". Entre 1795 et 1800, Donstiennes dispose d'un agent municipal et d'un adjoint, chargés de l'administration des affaires purement locales. La réunion des agents municipaux à Thuin, chef-lieu du canton, constitue la municipalité de canton. En application de la loi concernant la division du territoire de la République et l'administration du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), Donstiennes devient une commune à part entière. En 1801, elle est intégrée dans le canton de justice de paix de Thuin (1).
La commune fait partie du département de Jemappes (1795-1814) puis de la province de Hainaut ; de l'arrondissement administratif de Charleroi, puis de Thuin à partir du 8 avril 1818, et de l'arrondissement judiciaire de Thuin, puis de Charleroi à partir du 18 mars 1800. Donstiennes relève par ailleurs du canton de milice de Merbes-le-Château à partir du 10 février 1817 et jusqu'au 1er janvier 1826 où elle intègre celui de Thuin (2).
La démographie de Donstiennes a évolué comme suit : la commune compte 183 habitants en 1801, 118 en 1810, 167 en 1840, 388 en 1846, 312 en 1890, 282 en 1910, 289 en 1938, 189 en 1961 et 197 en 1976 (3).
L'économie de Donstiennes est principalement agricole. Depuis 1869, on y retrouve également la sucrerie de Donstiennes. Cette dernière est devenue une société anonyme en 1916 et a absorbé plusieurs autres sucreries entre 1905 et 1920, jusqu'à devenir la seule sucrerie de l'Entre-Sambre-et-Meuse (4).
Le territoire présente une église dédiée à Saint-étienne, datée de 1763 et restaurée entre 1933 et 1938. La ferme du Château a été bâtie entre les XVIIIe et XIXe siècles sur le site d'un château construit en 1626 et incendié au XVIIIe siècle et en inclurait les vestiges. La cense d'Aulne, a été reconstruite en 1777 par l'abbé Scrippe, de l'abbaye d'Aulne (5).
Le 1er janvier 1977, la commune de Donstiennes est fusionnée avec les communes de Biercée, Biesme-sous-Thuin, Gozée, Leers-et-Fosteau, Ragnies, Thuillies et Thuin pour former l'actuelle ville de Thuin.
La fusion forme une entité de 11.725 habitants pour 7.638 hectares et est justifiée en ces termes dans le rapport au Roi précédant l'arrêté royal du 17 septembre 1975 portant fusion de communes et modification de leurs limites : "La fusion de ces communes ne peut être que profitable à l'aménagement de la mise en valeur de la région, étroitement liée à l'agglomération de Charleroi. Ensemble homogène capable de répondre aux besoins des populations" (6).
Le décret du 14 décembre 1789 relatif à la constitution des municipalités jette les bases de l'organisation municipale. Il fixe également le rôle qu'elles doivent remplir :
"Article 49. Les corps municipaux auront deux espèces de fonctions à remplir ; les unes propres au pouvoir municipal ; les autres, propres à l'administration générale de l'État, et déléguées par elle aux municipalités.
Article 50. Les fonctions propres au pouvoir municipal, sous la surveillance et l'inspection des assemblées administratives, sont : de régir les biens et revenus communs des villes, bourgs, paroisses et communautés ; de régler et d'acquitter celles des dépenses locales qui doivent être payées des deniers communs ; de diriger et de faire exécuter les travaux publics qui sont à la charge de la communauté ; d'administrer les établissements qui appartiennent à la commune, qui sont entretenus de ses deniers, ou qui sont particulièrement destinés à l'usage des citoyens dont elle est composée ; de faire jouir les habitants des avantages d'une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics.
Article 51. Les fonctions propres à l'administration générale, qui peuvent être déléguées aux corps municipaux pour les exercer sous l'autorité des assemblées administratives, sont : la répartition des contributions directes entre les citoyens dont la communauté est composée ; la perception de ces contributions ; le versement de ces contributions dans les caisses du district ou du département ; la direction immédiate des travaux publics dans le ressort de la municipalité ; la régie immédiate des établissements publics destinés à l'utilité générale ; la surveillance et l'agence nécessaires à la conservation des propriétés publiques ; l'inspection directe des travaux de réparation ou de reconstructions des églises, presbytères, et autres objets relatifs au service du culte religieux (7)".
Après l'indépendance de la Belgique, la Constitution belge du 7 février 1831 confie les intérêts exclusivement communaux à des conseils communaux élus directement, mais réserve le contrôle de leurs actes au Roi ou au pouvoir législatif, notamment pour empêcher qu'ils ne sortent de leurs attributions ou ne portent atteinte à l'intérêt général. La Constitution confie également aux autorités communales la rédaction des actes de l'état civil et la tenue des registres. Enfin, le Congrès national déclare qu'il est nécessaire de pourvoir par des lois séparées à l'organisation provinciale et communale.
La loi communale du 30 mars 1836 constitue le fondement du droit communal belge contemporain. Constamment adaptée, certains de ses articles demeurent en vigueur dans la nouvelle loi communale (NLC) de 1988 et dans le Code de la démocratie locale et de la décentralisation (CDLD) de 2004.
La manière dont les communes sont organisées est déterminée par la loi communale du 30 mars 1836.
Celle-ci prévoit l'existence d'un corps communal regroupant des conseillers, un bourgmestre et des échevins. Ils forment le Conseil communal. Le bourgmestre et les échevins, dont le mode de désignation a évolué au cours du temps, composent le Collège des bourgmestre et échevins ou Collège échevinal. À côté de ces fonctions politiques, chaque commune dispose d'un secrétaire et d'un receveur. Les commissaires de police et, dans certaines localités, les gardes champêtres se partagent les attributions en matière de police.
Les rapports annuels sur l'administration et la situation des affaires de la commune dressés en exécution de l'article 70 de la loi communale donnent un aperçu de l'organisation de chaque administration communale. Une copie de ces rapports était envoyée au Gouvernement provincial. Enfin, les registres aux délibérations du Conseil communal et du Collège constituent la source par excellence pour décrire l'organisation de la commune et son histoire.
L'article L1123-28 du CDLD dispose : "Le collège communal veille à la garde des archives et des titres ; il en dresse les inventaires en double expédition, ainsi que des chartes et autres documents anciens de la commune, et empêche qu'aucune pièce ne soit vendue ou distraite du dépôt". Cette disposition reprend mutatis mutandis les dispositions de l'article 100 de la loi communale de 1836 (devenu l'article 132 de la NLC). Une circulaire ministérielle du 9 janvier 1839 précise que la maison communale est le lieu le plus propre au dépôt des archives communales. La loi du 24 juin 1955 relative aux archives place les archives des communes sous la surveillance de l'archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Elles ne peuvent être détruites sans que la commune n'ait obtenu l'autorisation de l'archiviste général du Royaume ou de ses délégués.
La mise en œuvre de ces dispositions et les mesures de sauvegarde ou de gestion des archives sont rarement documentées. Cet aperçu se base donc en ordre principal sur les rapports sur les dossiers centraux de la commune de Donstiennes et de la ville de Thuin constitués par les Archives de l'État et enfin sur des renseignements glanés dans le présent fonds (8).
Le 11 janvier 1958, Étienne Sabbe, Archiviste général du Royaume, propose au bourgmestre de transférer les archives de plus de cent ans et les registres paroissiaux aux Archives de l'état, comme prévu par la loi relative aux archives du 24 juin 1955. Le 4 août 1958, l'Archiviste général du Royaume demande au bourgmestre une liste des registres paroissiaux et tables conservés par la commune. Le relevé du 20 août 1958 indique que la commune conserve les registres aux baptêmes, mariages, décès, et les tables de 1657 à 1820, ainsi que des doubles des registres de 1737 à 1783 (9).
En 1959, Armand Louant, conservateur aux Archives de l'État à Mons, est renseigné par un tiers, selon ce dernier le bourgmestre affirme que les registres paroissiaux ont été déposés aux Archives de l'État à Mons. Le 27 avril 1959, le conservateur écrit au bourgmestre que les registres n'ont jamais été réceptionné aux Archives de l'État, et demande la date du transfert ou si les registres sont encore à l'administration communale. Un audit, un tri et la réalisation d'un inventaire sont également proposés. Un courrier du 30 novembre 1959 de l'Archiviste général du Royaume au bourgmestre informe que les registres paroissiaux seront réceptionnés le 3 décembre 1959 aux Archives de l'État à Mons, par la Fondation Paternostre de la Mairieu et un délégué des Archives de l'État, pour microfilmage. Le 3 décembre 1959, Léopold Kumps, délégué de l'Archiviste général du Royaume, confirme la réception de quatre registres paroissiaux et une table (10).
Le 30 août 1961, l'Archiviste général du Royaume informe le bourgmestre que les registres de la population et du cadastre antérieurs à 1866, ainsi que d'éventuels documents d'Ancien Régime, seront réceptionnés aux Archives de l'état à Mons par la Fondation Paternostre de la Mairieu et un délégué des Archives de l'état, pour microfilmage.
Gabriel Wymans, conservateur aux Archives de l'État à Mons, effectue une inspection aux archives de la ville de Thuin en 1979. Vingt-cinq mètres cubes d'archives sont conservés au rez-de-chaussée de l'ancien hôtel de ville. Le conservateur, avec l'accord du secrétaire communal, a emporté à titre conservatoire, des rouleaux et plans anciens (11).
Nous disposons par ailleurs du rapport d'inspection et de mesurage des archives de la ville de Thuin dressé par les Archives de l'État à Mons ; l'inspection a été menée par Laurent Honnoré le 28 avril 2003. Au moment de l'inspection, l'hôtel de ville faisait l'objet d'importants travaux pendant lesquels les différents services communaux ont été installés sur plusieurs sites, dont celui dit de la "Demi-Lune". Y étaient conservés les registres aux délibérations des Conseils communaux et des Collèges échevinaux, les registres d'état civil des communes fusionnées, les atlas des chemins vicinaux, dont certains en mauvais état, et les atlas des cours d'eau non navigables. Des archives récentes, touchant essentiellement à la comptabilité communale, étaient également conservées à Biercée, dans le grenier de l'ancienne maison communale, en partie sur des étagères, en partie à même le sol. Divers services communaux ont été provisoirement installés dans un bâtiment sis au n° 32, rue des Nobles ; y étaient conservés, dans les caves, les registres de la population des communes fusionnées, dont un relevé dactylographié a été réalisé en date du 13 janvier 1983, ainsi que des cartons d'archives concernant l'état civil, la population et la police communale. Des archives antérieures à la fusion étaient également conservées dans un grenier de l'hôtel de ville en travaux, ainsi que dans un ancien dépôt militaire situé au n° 120, Drève des Alliés (12).
À l'exception des registres de la population, conservés dans des caveaux peu adaptés, l'état des archives était jugé satisfaisant. Des archives demeuraient néanmoins déposées en vrac en divers endroits, non conditionnées. Aucun employé communal n'était spécifiquement chargé de la gestion des archives. Il n'existait d'ailleurs aucune coordination ni centralisation en cette matière, chaque service gérant ses propres archives de façon indépendante. En 1991, la SPRL "Mahut" a classé les archives des communes fusionnées et les archives postérieures à la fusion. Mais une partie des archives postérieures à 1991 n'a pas été intégrée dans le cadre de classement et seul le classement des archives du secrétariat communal a été mis à jour jusqu'en 2001. Par ailleurs, des archives ante et post fusion ne faisant pas partie du classement réalisé en 1991 ont été relevées en divers endroits.
En vue de valoriser son patrimoine communal et de garantir sa pérennité, la commune a signé, en date du 12 novembre 2018, une convention de partenariat avec les Archives de l'État. Celle-ci charge l'équipe du projet "Archives locales de Wallonie" de préparer le dépôt des fonds communaux antérieurs à la fusion en procédant à un tri et en rédigeant les inventaires. C'est également dans le cadre de cette collaboration que des archives postérieures à 1976 sans plus d'utilité administrative ou juridique et sans intérêt historique ont été détruites en parfaite concertation avec les différents services communaux et avec l'autorisation du délégué de l'archiviste général du Royaume.
Les archives ont été déposées par la ville de Thuin suivant contrat de dépôt du 12 septembre 2017. Le dépôt a été inscrit au registre des acquisitions des Archives de l'État à Mons le 3 octobre 2019 sous le n° 2564.
Le dépôt des registres de la population a quant à lui été inscrit au registre des acquisitions des Archives de l'État à Mons le 29 octobre 2018 sous le n° 2520.
Les archives décrites dans cet inventaire ont trait au fonctionnement et aux activités de la commune de Donstiennes entre 1816 et 1977. Les documents antérieurs au XIXe siècle sont cependant, au total, fort peu nombreux. Il s'agit notamment : de registres des patentables pour 1816 et 1818 (voir le n° 159), de dossiers relatifs aux travaux de voirie entre 1821 et 1899 (voir les n° 452, 453, 455, 456, 458 à 461, 468 et 473), de dossiers relatifs aux levées de milice entre 1826 et 1899 (voir les n° 250 à 284), de budgets annuels de la fabrique d'église Saint-étienne entre 1837 et 1861 (voir les n° 572 à 575), de budgets annuels entre 1837 et 1898 (voir les n° 86 à 92), de dossiers relatifs aux taxes entre 1844 et 1893 (voir les n° 160 à 162), d'une lettre de 1847 relative au remplacement des roues hydrauliques d'un moulin (voir le n° 451), de registres de la population ouverts entre 1847 et 1900 (voir les n° 185 à 187) et leurs index (voir les n° 196 à 198), d'un état de propositions pour la nomination des membres du Conseil communal qui seront chargés de signer les certificats et attestations à délivrer en matière de milice en 1854 (voir le n° 305), d'un sommier des biens ruraux et rentes ouvert entre 1861 et 1946 (voir le n° 69), de dossiers relatifs aux acquisitions, ventes, échanges et locations de biens patrimoniaux entre 1862 et 1896 (voir les n° 70, 73, 75, 77 à 79, 81 à 84), de comptes annuels entre 1865 et 1893 (voir les n° 116 à 118), d'un compte des revenus des pauvres de 1867 (voir le n° 516), de budgets annuels du bureau de bienfaisance entre 1867 et 1899 (voir les n° 535 à 538), de pièces justificatives aux comptes du bureau de bienfaisance entre 1871 et 1883 (voir les n° 546 à 548), de comptes annuels du bureau de bienfaisance entre 1871 et 1891 (voir les n° 542 à 544), d'un dossier relatif aux curages des cours d'eau non-navigables à partir de 1873 (voir le n° 476), d'un dossier relatif aux demandes d'exploitation de sucreries entre 1875 et 1920 (voir le n° 413), d'un dossier relatif aux prises d'eaux et déversements des eaux industrielles dans les cours d'eau à partir de 1876 (voir le n° 403), de registres des militaires en congé illimité entre 1879 et 1920 (voir les n° 306 à 310), d'un dossier relatif aux subventions industrielles à partir de 1881 (voir le n° 137), de registres aux actes de publication des appels interjetés tendant à obtenir une exemption ou à faire prononcer l'exclusion de la milice entre 1882 et 1891 (voir les n° 312 et 313), d'un dossier de 1884 relatif à l'établissement du tableau descriptif des cours d'eau (voir le n° 477), d'un registre aux délibérations du Collège échevinal ouvert entre 1884 et 1933 (voir le n° 5), d'un registre aux séances du bureau de bienfaisance entre 1886 et 1924 (voir le n° 528), d'un tableau des établissements dangereux de première catégorie entre 1891 et 1916 (voir le n° 415), de plans de 1892 et 1894 des parcelles du bureau de bienfaisance de Donstiennes à Strée (voir les n° 530 à 534), d'un registre des sorties entre 1892 et 1911 (voir le n° 207), de pièces justificatives aux comptes pour 1893 (voir le n° 125), d'un dossier de 1893 et 1894 relatif à l'instruction gratuite (voir le n° 499), d'un registre des déclarations d'abattage d'animaux entre 1894 et 1901 (voir le n° 410), d'un plan de bornage de 1895 d'une parcelle de la fabrique d'église Saint-étienne (voir le n° 568), d'un registre aux publications ouvert entre 1896 et 1901 (voir le n° 11) et d'un registre des entrées entre 1896 et 1911 (voir le n° 209).
Les quelques documents antérieurs à 1816 contenus dans le fonds n'ont du reste pas été produits par la commune mais par le bureau de bienfaisance (voir le n° 529).
Le fonds contient également les registres de population jusqu'en 1980 (voir les n° 188-195 et 199-206).
Procédons par grandes séries d'archives :
On appelle Collège des bourgmestre et échevins ou Collège échevinal la réunion des bourgmestre et échevins chargés de l'administration de chaque commune. Le bourgmestre et les échevins, agissant ensemble et indivisément, procèdent par voie de délibération. Ils constituent un corps délibérant du pouvoir exécutif et non pas un pouvoir délibérant législatif, tel que l'est le Conseil communal. Les actes posés par le Collège ne font généralement qu'administrer, exécuter ou appliquer les lois et règlements à des cas particuliers ou à des individus déterminés, sauf le droit de règlementation résultant d'une délégation. Toutes les décisions importantes prises par le Collège et les délibérations du Conseil sont consignées dans deux séries de registres. Ces registres aux délibérations permettent normalement de suivre l'évolution de la politique locale et la gestion des affaires communales, depuis les premières années du XIXe siècle jusqu'à nos jours.
Les finances communales occupent une part importante de l'activité de l'administration et constituent un élément particulièrement important des archives. Chaque année un budget est établi par le Collège, mis à l'approbation du Conseil et soumis à l'autorité de tutelle. Par la suite, une comptabilité précise des dépenses et des recettes est tenue par le receveur communal. Toutes les initiatives et les activités menées par les autorités communales se retrouvent dans ces dossiers. Le moindre engagement financier donne lieu à des contrats, factures et mandats de paiement de toute nature. Les pièces justificatives aux comptes ne sont toutefois pas toutes conservées et pour les périodes récentes, un tri est opéré par l'archiviste, qui ne conserve finalement que les dossiers les plus significatifs et une année type par législature, permettant au chercheur d'évaluer correctement l'évolution à long terme des finances communales.
Si la gestion financière nous renseigne sur tous les aspects des activités communales, elle génère aussi de nombreux documents très utiles pour connaitre les personnes qui habitent la localité. L'administration perçoit en effet sur les habitants des taxes et des impôts divers. Elle tient à cet effet des rôles de contribuables, qui complètent les informations individuelles reprises dans les registres de la population. Les propriétés foncières sont également taxées et chaque commune dispose de registres et de plans cadastraux, déposés par les services du Cadastre, qui donnent une idée fort précise de l'organisation de l'espace et de la structure de la propriété immobilière. On peut suivre par ce biais l'histoire d'une habitation ou d'un terrain au cours des ans et en connaitre les propriétaires successifs.
Le patrimoine communal se compose de nombreux biens immobiliers divers. Il existe donc dans les archives d'importants dossiers relatifs à l'acquisition, à l'échange, à l'expropriation ou à la vente de biens communaux ou encore de dossiers constitués dans le cadre des ventes de coupes de bois. En règle générale, les principaux édifices du village sont aussi propriété communale : l'église, le presbytère, l'école et le cimetière nécessitent ainsi un couteux entretien et des travaux réguliers que l'on peut suivre d'année en année à l'aide des dossiers constitués et conservés par l'administration.
L'état civil a été institué en France par décret du 20 septembre 1792. À partir de cette date, dans chaque commune, l'officier de l'état civil consigne dans des registres distincts tenus en double les naissances, les mariages et les décès intervenus sur le territoire communal au cours de l'année. Il tient aussi un registre pour les publications de mariages. L'officier de l'état civil clôture ses registres en fin d'année et transmet un exemplaire au greffe du tribunal de première instance de l'arrondissement, avec le registre aux publications de mariages, tenus en un unique exemplaire. L'exemplaire communal est encore aujourd'hui conservé par la commune afin d'éviter la présence dans le même bâtiment des deux exemplaires.
Depuis 1847, les communes doivent tenir un répertoire de l'ensemble des habitants ayant leur résidence habituelle dans la commune. Ces registres de population, actes authentiques et publics renouvelés après chaque recensement décennal, rendent compte de la composition de chaque famille, de l'identité des individus et des mouvements qui interviennent, tels qu'arrivées dans la commune, départs, naissances, mariages ou décès.
Dans le fonctionnement journalier de l'administration communale, ces registres servent à l'établissement des travaux de statistique (pour les opérations de recensement et l'établissement des mouvements annuels d'émigration et d'immigration), à la révision des listes électorales (pour les chambres, le conseil provincial, le conseil communal, les conseils de prud'hommes, les conseils de l'industrie et du travail), à l'organisation de la police (pour les recherches sur l'identité des délinquants), de la milice et de la garde civique (le service de la garde civique est dû par celui qui a une résidence réelle), à la détermination du domicile de secours des indigents et des enfants qui ont droit à l'instruction gratuite, à la participation à l'affouage, etc.
Pour l'historien, ces registres sont d'un grand intérêt pour toutes les données socioéconomiques et démographiques qu'ils renferment (avec les nom et prénoms, le lieu et la date de naissance, l'état civil, le domicile légal, la profession, la fonction ou la position, la nationalité et des renseignements relatifs à la milice, à la garde civique ou encore au casier judiciaire).
La tenue des registres de population rentre dans les tâches de l'administration générale de la commune, donc dans les attributions du Collège communal. Aux termes de l'article 1er de l'arrêté royal du 30 décembre 1900, c'est désormais l'officier de l'état civil qui est chargé de faire observer exactement tout ce qui concerne leur tenue. Les registres obligatoires sont le registre principal, les registres d'entrée et de sortie des habitants. Enfin, les règlements imposent la confection d'un index ou répertoire des noms des habitants. Depuis le début des années 1980, les registres de population tendent à disparaitre au profit de bases de données informatiques établies en connexion avec le registre national des personnes physiques.
C'est au niveau communal que sont constituées les listes des électeurs pouvant participer aux scrutins nationaux, provinciaux ou communaux. L'administration conserve ainsi des dossiers concernant les personnes éligibles et les candidats, les électeurs, le déroulement des différentes élections et généralement les résultats des élections communales, ainsi que l'installation des nouveaux conseils et collèges communaux. La teneur des listes électorales varie dans le temps en fonction de la législation en vigueur. Les listes d'électeurs sont vérifiées et modifiées périodiquement en fonction des revenus déclarés des habitants et, plus tard, sur base de leur domicile légal, de leur citoyenneté belge ou européenne, et d'éventuelles restrictions temporaires de leurs droits politiques, dues à une condamnation judiciaire ou à une incapacité mentale. La révision des listes électorales donne souvent lieu à des contestations, qui sont soumises aux cours et tribunaux.
C'est sur base des registres de l'état civil et de population que sont établis les registres de milice et les dossiers qui les accompagnent. Jusqu'à la suspension du service militaire obligatoire en 1994, on dressait chaque année la liste des jeunes hommes en âge d'être appelés. Selon les époques, ces candidats miliciens pouvaient échapper au service militaire en fonction d'un tirage au sort favorable, d'une exemption pour cause physique ou d'une objection de conscience. Des motifs divers permettaient aussi d'obtenir un sursis et de retarder l'enrôlement. Les dossiers constitués à cet effet sont généralement conservés, mais il faut souligner qu'ils peuvent faire largement double emploi avec ceux qui existent au niveau provincial ou national.
La commune s'occupe de tout ce qui concerne l'infrastructure, les voiries ou les bâtiments publics communaux soit en tant que principal maitre d'œuvre de certains projets, soit en tant qu'associée aux travaux menés par les autorités provinciales, nationales et plus tard régionales. L'établissement de la distribution d'eau potable, l'électrification des campagnes et l'installation progressive du téléphone ou de la télédistribution constituent une vaste entreprise qui modifie considérablement l'existence des populations rurales.
L'organisation de l'enseignement primaire constitue un secteur important de la politique communale au cours des XIXe et XXe siècles. Les archives communales conservent divers dossiers relatifs à l'organisation générale, au personnel enseignant, aux bâtiments scolaires et au matériel didactique. Des listes d'écoliers sont dressées annuellement ce qui permet de suivre la scolarisation de la jeunesse locale.
Dès le début du XIXe siècle, un Bureau de bienfaisance est institué dans chaque commune. Il s'occupe de soulager les habitants les plus pauvres et prend en charge certains frais récurrents comme ceux liés à la scolarisation des enfants, aux soins médicaux, aux domiciles de secours, à l'internement de déficients mentaux ou encore à l'éducation d'orphelins dans des établissements spécialisés, situés en général en dehors de la commune. Certains de ces organismes bénéficient des largesses de bienfaiteurs et sont en mesure de créer sur le territoire communal une œuvre de bienfaisance spécifique, principalement un home pour personnes âgées. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des institutions de bienfaisance et en contrôlent l'essentiel des activités. Aux bureaux créés en 1800 succèdent les commissions d'assistance publiques (CAP) en 1925, puis les centres publics d'aide sociale (CPAS) en 1977, devenus centres publics d'action sociale en 2004.
Sous Napoléon Bonaparte, la vie religieuse est réorganisée sur des bases nouvelles. L'Église catholique occupe alors une place prépondérante. Elle bénéficie en priorité des mesures prises par l'empereur visant à restituer aux paroisses tout ou une partie des biens qu'elles possédaient avant la Révolution et d'en assurer la gestion rationnelle. Des institutions publiques, connues sous le nom de fabriques d'églises, sont instituées par un décret du 30 décembre 1809, afin de prendre en charge l'organisation matérielle du culte. Si la majorité des églises appartient à la commune, qui en assure la restauration et l'entretien, les fabriciens se chargent d'administrer les biens propres de la paroisse. Ils se chargent également de subvenir aux frais du culte tels que le luminaire ou une partie du mobilier et de l'aménagement intérieur. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des fabriques d'églises et en contrôlent l'essentiel des dépenses. Quant aux ministres du culte, ils sont payés directement par l'État, mais reçoivent parfois un supplément de traitement de la commune et entretiennent avec les autorités municipales des relations étroites, qui reflètent généralement fort bien l'évolution des rapports complexes entre l'Église et l'État aux XIXe et XXe siècles.
Toutes les pièces sont en français.
Le tri a été effectué conformément aux directives suivantes :
MARÉCHAL Griet. Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 1 : État civil, population, milice, finances. Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces, 1988. Miscellanea Archivistica Studia, 1.
MARÉCHAL Griet. Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 2 et 3. Bruxelles : Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces, 2005. Miscellanea Archivistica Manuale, 52 et 53.
Le fonds est clos et la plupart des documents sont désormais conservés aux Archives de l'État. Les principales exceptions sont les permis d'urbanisme, les registres de l'état civil et les atlas des cours d'eau non navigables ni flottables et des chemins vicinaux. Ces deux derniers documents sont du reste désormais consultables sur le Géoportail de la Wallonie, http://geoportail.wallonie.be. L'absence de dépôt s'explique, d'une part, par l'utilité administrative pour les services communaux et, d'autre part, par l'existence d'un double de l'état civil (exemplaire venant du greffe du tribunal de première instance) et des permis de bâtir (exemplaire venant de l'Administration de l'Urbanisme) aux Archives de l'État.
Les archives de la commune étaient partiellement classées selon le système de classification décimale universelle (CDU). Ce type de catalogage ne convient cependant pas pour les archives définitives pour les raisons suivantes :
° Ce classement par sujet a un caractère artificiel. Outre le fait qu'il soit subjectif (choisir un seul élément du contenu est une opération souvent hasardeuse), ce catalogage effectué à posteriori est distinct de l'organisation initiale des archives, organisation reflétant le fonctionnement des services. Ce classement est contraire au principe de respect de la structure du fonds d'archives, de l'ordre organique résultant du traitement administratif (13). Ainsi par exemple, pour les archives relatives aux bâtiments communaux servant à l'enseignement, ces dossiers ont-ils initialement été produits et traités par le service communal des travaux ou le service communal en charge de l'enseignement ? Il n'est plus possible de le dire et nous avons dû faire des choix de manière arbitraire. L'authenticité et l'intégrité des dossiers tels qu'initialement constitués ne pourront plus être établies avec certitude.
° Les descriptions contenues dans ce type de classement ont un caractère peu détaillé qui ne répond en aucun cas aux normes archivistiques internationales en vigueur pour la réalisation d'instruments de recherche (principalement la norme ISAD(G)). Ainsi, les dates extrêmes des dossiers étaient-elles rarement indiquées.
° Les archives n'ont fait l'objet d'aucun tri préalable à leur classement.
Ainsi a-t-il été indispensable de reclasser l'ensemble des documents en utilisant le cadre de classement repris dans la publication de Guy Gadeyne (14).
Les principales subdivisions de ce cadre sont les suivantes :
I. Généralités
II. Organisation et personnel
III. Patrimoine
IV. Finances et fiscalité
V. État civil
VI. Population
VII. Élections
VIII. Affaires militaires et guerres
IX. Ordre et sécurité publics
X. Santé publique
XI. Travaux publics, services d'utilité publique, aménagement du territoire et urbanisme
XII. Enseignement
XIII. Culture, sports et divertissements
XIV. Vie économique
XV. Affaires sociales et règlementation du travail
XVI. Bureau de bienfaisance et Commission d'assistance publique
XVII. Relations avec les cultes reconnus
Les rubriques ont été adaptées au fonds d'archives selon les besoins spécifiques. Sous une sous-rubrique, les différentes descriptions archivistiques ont été classées dans l'ordre chronologique.
Les archives (hormis les registres de la population, des étrangers et de l'état civil) de moins de 30 ans ou de plus de 30 ans mais non librement communicables en raison de restrictions légales liées par exemple à la protection de la vie privée et des données à caractère personnel sont communicables moyennant une autorisation du Collège communal. Les archives de plus de 30 ans et sans restriction légale sont librement communicables. Les archives de plus de 100 ans sont réputées ne plus contenir de données à caractère personnel sur des personnes vivantes et sont donc librement communicables.
Pour les registres de la population et les registres des étrangers clos depuis moins de 120 ans, seuls des extraits, des certificats ou des listes de personnes peuvent éventuellement être délivrées moyennant une autorisation écrite du Collège communal. Les registres clos depuis plus de 120 ans sont communicables à des fins généalogiques ou historiques ou d'autres fins scientifiques.
Pour plus d'information, veuillez consulter le portail www.arch.be.
La reproduction des documents s'opère selon les règlements et tarifs en vigueur aux Archives de l'État. Pour le cas plus particulier des registres de la population et des registres des étrangers, des reproductions peuvent être délivrées pour les seuls registres clôturés depuis plus de 120 ans. Pour les registres de moins de 120 ans, une autorisation du Collège communal est nécessaire.
HASQUIN H., Communes de Belgique, dictionnaire d'histoire et de géographie administrative, t. 1 et 2 : Wallonie, Bruxelles, 1980.
Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie, vol. 10 : Hainaut. Arrondissement de Thuin., Liège, 1983.
VRIELINCK S., De territoriale indeling van België (1795-1963). Bestuursgeografisch en statistisch repertorium van de gemeenten en de supracommunale eenheden (administratief en gerechtelijk). Met de officiële uitslagen van de volkstellingen, Louvain, 2000, 3 vol.
L'entrée de ce fonds aux Archives de l'État et les opérations d'inventaire ont été réalisées dans le cadre du projet "Archives locales de Wallonie". Ce projet se donne pour but d'aider les villes, communes et centres publics d'action sociale à mieux gérer leurs archives et de leur permettre de les déposer dans le respect des prescriptions légales.
Vincent Pirlot s'est chargé du tri, de la rédaction d'un bordereau d'élimination et de la préparation du dépôt dans les locaux communaux. La rédaction de l'inventaire et de la description générale du fonds a été réalisée par Tanguy Ons, attaché en charge du projet. Laurent Honnoré, chef de service, Marc Focant, chef de projet, et Sébastien Dubois, directeur opérationnel, ont relu l'inventaire et apporté diverses corrections avant publication.
L'inventaire est conforme à la norme ISAD(G) et aux Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives des Archives de l'État (version d'août 2014).
| 1 - 2 | Extraits du registre aux délibérations. 1939-1960. | ||||||||
| 1 | 16 novembre 1939 - 27 novembre 1953. | 1 liasse | |||||||
| 2 | 14 avril 1954 - 22 avril 1960. | 1 liasse | |||||||
| 3 | Registre aux délibérations. 14 novembre 1960 - 17 décembre 1976. | 1 volume | |||||||
| 4 | Registre de présences. 31 juillet 1962 - 17 décembre 1976. | 1 cahier | |||||||