Inventaire des archives des carmes chaussés de Wégimont (Ayeneux), XVIIe siècle-1821

Archive

Name: Couvent des carmes chaussés de Wégimont (Ayeneux)

Period: XVIIe siècle-1821

Inventoried scope: 0,5 linear meters

Archive repository: State archives in Liège

Heading : Abbeys, monasteries and commanderies

Inventory

Authors: Vanden Bossche, Gerrit

Year of publication: /

Code of the inventory: T30/10/6

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Producteur d'archives

Nom

Couvent des carmes chaussés de Wégimont à Ayeneux.

Historique

Le monastère des carmes chaussés à Wégimont

(1)En 1643, Catherine de Druyn dite de Rosey, veuve de Charles-Ernest baron de Lynden († 1643), fait construire une chapelle sur son domaine du château de Wégimont près d'Ayeneux. Cet oratoire dédié à la Vierge, doit servir de dernière demeure pour elle-même et son défunt mari.
En 1644, la baronne fonde une messe perpétuelle dans cette chapelle. Son service est confié, dans des conditions strictes, à des carmes chaussés du carmel de Liège. Le prince-évêque Ferdinand de Bavière approuve cette fondation et accepte qu'un hospice soit construit près de la chapelle pour accueillir la petite communauté carmélite. La protestation des pères récollets de Bolland est neutralisée par la baronne elle-même par une intervention écrite auprès du prince-évêque (2).
En novembre 1646, quelques carmes liégeois s'installent effectivement sur le domaine du château de Wégimont. Selon l'acte de fondation, la chapelle doit être desservie par au moins un prêtre, qui soit homme docte, capable et de vie exemplaire (3). Il doit être accompagné d'un frère laïc. En plus de la célébration quotidienne de la messe, les carmes sont également chargés de l'instruction religieuse des jeunes de la région. La baronne et ses successeurs se réservent le droit de renvoyer au monastère de Liège les membres de l'ordre qui ne répondent pas aux exigences fixées. Les religieux doivent vivre des revenus associés à la fondation et ne sont pas en principe pas autorisés à mendier. Cependant, les livres de comptes montrent que le couvent, déjà au XVIIe siècle, tire une partie de ses revenus de voyages de mendicité.
Entre 1646 et 1648, les bâtiments du couvent sont érigés près de la chapelle. Dès le début, le nouveau carmel est affilié aux monastères réformés de la Province de Francia et s'appelle Carmes de Notre-Dame de la Parcque de Wégimont. En 1649, les carmes achètent une maison et le terrain qui l'accompagne pour servir de ferme. Néanmoins, en 1660 les carmes de Liège se préparent à faire quitter Wégimont à leurs frères d'ordres pour qu'ils rejoignent la communauté des carmes de Verviers, fondée en 1659. Mais cela se heurte à la résistance de Ferdinand de Lynden, fils de la baronne fondatrice (4). Tout départ des carmes de Wégimont est contraire à l'acte de fondation. Il est finalement convenu que quatre pères continuent à servir la chapelle et que deux autres partent pour le nouveau monastère de Verviers. Les deux carmels restent sous la supervision du monastère mère de Liège au moins jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
En 1651, une confrérie de Notre-Dame du Mont carmel ou du Saint Scapulaire est fondée dans la chapelle de Wégimont (5). C'est en partie pour cette raison que cet oratoire a été encombré par la population d'Ayeneux et des villages environnants et a dû être agrandi en 1671 (6). En 1698, Innocent XII a accordé à l'oratoire une indulgence (7). À cette époque, la communauté comptait huit à neuf membres (8).
Lorsqu'en 1708 le domaine du château reçoit un nouveau propriétaire en la personne du commissaire de la ville de Liège Jean-François Bayar († 1730) (9), des tensions apparaissent entre les carmes et le nouveau seigneur. M. Bayar reproche aux carmes de ne pas remplir suffisamment leurs obligations mentionnées dans l'acte fondateur. Les religieux, se plaignent du non-paiement des annuités qui leur sont dues. En 1719, les deux parties sont jugées devant le conseil des échevins de la ville de Fléron et l'officialité du diocèse de Liège. En 1721, Bayar fait appel du verdict auprès de la cour impériale d'Aix-la-Chapelle [Aachen, DE]. Un jugement définitif n'intervient qu'en 1723 : les carmes doivent reconnaître les droits de Bayar en tant que successeur de la baronne de Lynden. Bayar doit payer les arriérés d'intérêts. Les deux parties sont obligées de garantir conjointement la restauration de la chapelle, qui est dans un état de délabrement (10).
En 1797, l'administration révolutionnaire française procède à la dissolution du carmel de Wégimont. Cependant, au moins deux ex-carmes restent sur place. Après la conclusion du concordat entre Napoléon et Pie VII en 1801, la chapelle de Wégimont se détache de la paroisse de Soumagne et est desservie par un vicaire. En 1842, elle est élevée au rang d'église paroissiale d'Ayeneux et sert comme telle jusqu'à la construction d'une nouvelle église de village achevée en 1876. La majeure partie de l'oratoire est ensuite démolie. Seule la section du chœur est conservée comme crypte de la famille d'Oultremont. Les bâtiments du monastère sont démolis en 1880 (11).

Liste des vicaires et prieurs

(12)Chrysostomos a Sancto Huberto (vicaire en 1647-1649)
Francisco a Sancto Bernardo (prieur en 1650)
Casimirus a Sancto Sepulchro (vicaire en 1660-1661)
Anastasius a Sancto Francisco (prieur en 1662-1664)
Casimirus a Sancto Sepulchro (prieur en 1665)
Bernardus a Sancto Arnoldo (prieur en 1668-1671)
Anastasius a Sancto Francisco (vicaire en 1671-167 4)
Deodatus ab Incarnatione (prieur en 1674-1675)
Carolus a Praesentatione (vicaire en 1677-1680)
Carolus a Praesentatione (vicaire en 1684-1687)
Martialis a Sancto Ludovico (prieur en 1694)
Bernardus a Sancto Francisco (prieur en 1696-1697)
Alexius a Sancto Petro (prieur en 1697-1700)
Martialis a Sancto Ludovico (prieur en 1700)
Gerardus a Sancto Francisco (prieur en 1711)
Laurentius a Sancto A(da)lberto (prieur en 1712-1714)
Robertus a Sancto Philippo (prieur en 1717)
Hubertus a Sancto Philippo (prieur en 1719-1720)
Alexius a Sancto Petro (prieur en 1720)
Joannes Baptista a Sancto Martino (prieur en 1721)
Laurentius a Sancto Alberto (prieur en 1723-1725)
Remaclus a Sancto Huberto (prieur en 1730-1731)
Theodosius a Matre Dei (prieur en 1734-1735)
Franciscus a Sancto Stanislao (prieur en 1737)
Elias a Sancto Nicolao (prieur en 1742-1743)
Josephus a Sancto Huberto (prieur en 1750 et 1760)
Bartholomeus a Sancto Philippo (prieur en 1765)
Henri Bonjan (a Sancta Maria) (prieur jusque 1769)
Toussaint Dessart (a Sancto Melchiore) (prieur en 1769)
Hubert Delimon (prieur 1772-1776)
Augustin Lambert (prieur 1776-1779)
Archange Lejeune (prieur 1779-1786)
Hubert Delimon (prieur 1786-1788)
Antoine Dantine (prieur 1788-1792)
Victor Chabotteau (prieur 1792-1797).

Archives

Les deux registres les plus anciens (n°192-193 du présent inventaire) ont été versés aux Archives de l'État de Liège en 1920 par les propriétaires du château de Wégimont.

Contenu

Ce fonds d'archives de faible ampleur concerne principalement la fondation du monastère, la gestion des biens du couvent et un litige avec le propriétaire du château dans le premier quart du XVIIIe siècle. Le fonds est composé de cinq registres relatifs aux recettes et dépenses (n° 190-194), d'un registre des membres de la confrérie (n° 195), d'une liasse de litiges (n° 198) et d'une liasse de pièces isolées (Histoire et administration) (n° 197).

Sélections et éliminations

Aucun article n'a été éliminé.

Conditions d'accès

Tous les documents sont communicables.

Conditions de reproduction

Les documents peuvent être reproduits selon les tarifs (13) et règlements appliqués par les Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces.

Recommandations pour l'utilisation

Des données systématiques sur les revenus et les dépenses du couvent sont disponibles pour la seconde moitié du XVIIe siècle et le dernier quart du XVIIIe siècle. Les dépenses sont les mieux documentées, et ce à travers trois journaux allant respectivement de 1659 à 1687, de 1693 à 1699 (1700) et de 1772 à 1798 (1799) (14).
Les données des revenus ne sont disponibles que pour le dernier quart du XVIIIe siècle. Les recettes quotidiennes étaient consignées dans un journal (1775-1798) (n° 191). Les revenus des rentes étaient enregistrés dans un registre séparé (1776-1798) (n° 190).
Un registre de la confrérie de Notre-Dame du Mont carmel ou confrérie du Saint-Scapulaire, fondée dans la chapelle en 1651, est important pour la diffusion de la spiritualité carmélitaine (n° 195). Ce registre contient les noms de nombreux membres de la fraternité, en indiquant dans chaque cas la paroisse dont ils étaient originaires. L'influence régionale de la confrérie peut être étudiée à partir de ces documents.

Documents apparentés

En complément des archives monastiques, il peut également être utile de consulter les archives du domaine du château de Wégimont conservées aux Archives de l'Etat à Liège (15).

Bibliographie

R. BRAGARD, " Les provinces religieuses des Ordres mendiants dans la principauté de Liège ", dans Bulletin de la Commission royale d'histoire, 117 (1952), p. 340-342.
J. DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XVIIe siècle, t. 2, Liège, 1877, p. 195.
J. DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège (1724-1852), t. 3, Liège, 1873, p. 104.
J.H. DE LA CROIX, " La Maison de Lynden et ses continuateurs, les Aspremont Lynden ", dans Bulletin des archives verviétoises, t. 3, 1953-1966, p. 332.
B. FRANCK, Le Domaine provincial de Wégimont, [Namur], 1995, p. 5-6 et p. 26 (Carnets du patrimoine, n° 9).
H. HANS, Le château, les seigneurs et le couvent des Carmes de Wégimont, Verviers, 1933.
H. HANS, Histoire de la paroisse de Soumagne, Verviers, 1958, p. 49-50, 51-59.
J. HALKIN, " Relevé des corporations religieuses du Département de l'Ourthe supprimées par la loi du 15 fructidor an IV (1er septembre 1796) ", dans Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire du diocèse de Liège, t. 12, 1900, p. 234-235.
J .P .R. STÉPHANI, Mémoires pour servir à l'histoire monastique du Pays de Liège (éd. ALEXANDRE P.), t. 2, Liège, 1877, p. 9.
G. VANDEN BOSCH, Monasticon van de geschoeide karmelieten en de geschoeide karmelietessen in de Zuidelijke Nederlanden en het Prinsbisdom Luik, t. I, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2001 (Introduction bibliographique à l'histoire des couvents belges antérieure à 1796, 45), p. 136-148.
G. WESSELS (éd.), Acta capitulorum generalium ordinis Fratrum B. V. Mariae de Monte carmelo, 2 t., Rome, 1934, p. 122, 203, 234, 264.

Contrôle de la description

Un inventaire paru en 1999 dans Inventaire des archives des abbayes, prieurés et couvents (16) reprend les informations d'un inventaire manuscrit conservé aux Archives de l'État à Liège. Il était malaisé d'attribuer la paternité de cet inventaire manuscrit aux archivistes qui se sont succédé. Athina Henin, employée de l'asbl Celida, pour la dactylographie, Jocelyne Puraye, technicien de la recherche, pour le récolement et Jean Pieyns, chef de travaux aux Archives de l'État à Liège, pour l'indexation ont réalisé de l'inventaire de 1999.
En 2022, la description générale du fonds et l'inventaire ont été complétés par Anne Jacquemin, chef de travaux aux Archives de l'État à Liège, avec les informations contenues dans le guide de Gerrit Vanden Bosch, Monasticon van de geschoeide karmelieten en de geschoeide karmelietessen in de Zuidelijke Nederlanden en het Prinsbisdom Luik. Deel I, Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2001 (Introduction bibliographique à l'histoire des couvents belges antérieure à 1796, 45), p. 136-148.

190Registre aux payements des cens et rentes. 1776-1821.1 volume
 191Recettes quotidiennes. 1775-1798.1 volume
 1921659-1687.1 volume
 1931693-1699.1 volume
 1941772- décembre 1798.1 volume
195Liste des membres et comptes de la confrérie du mont carmel ou confrérie du Saint-Scapulaire. 1651-1809.1 volume
197Histoire et administration. [XVIIe- [entre 1797 et 1814].1 liasse
198Procès contre Jean-François Bayar, seigneur de Wégimont devant la cour échevinale de Fléron et l'officialité du diocèse de Liège. 1719-1723.1 liasse