Name: Château de Belle-Maison à Marchin
Period: 1451-1961
Inventoried scope: 12 linear meters
Archive repository: State archives in Liège
Heading : Families and Persons
Authors: Druez, Laurence
Year of publication: 2015
Code of the inventory: Y37
Château de Belle-Maison à Marchin
Situé dans le Condroz, Marchin constituait sous l'Ancien Régime une seigneurie allodiale de la principauté de Liège (1). Il s'agissait ainsi d'un patrimoine indépendant de tout prince ou seigneur et libre de toute charge et redevance, qui ne relevait par conséquent ni des princes-évêques de Liège ni des comtes de Namur ou de Moha. Son détenteur pouvait donc aliéner ce bien ou le transmettre à tous ses descendants sans prérogative de primogéniture. Les transferts de propriété donnaient lieu à un relief qui ne consistait pas, comme pour les biens féodaux, en un acte de servitude, mais plutôt en une demande de reconnaissance et d'inscription.
Les cerclemenages de la seigneurie de Marchin, réalisés successivement en 1461, en 1624 (2) et en 1663 (3), permettent d'en connaître les délimitations, qui n'ont quasiment pas évolué en deux siècles d'intervalle, bien qu'elles aient été contestées par des cours de justice voisines, en particulier celle de Huy (4). L'étendue territoriale de la seigneurie de Marchin semble correspondre à celle de la localité actuelle. Arrosée par le Hoyoux, un affluent de la Meuse, et les ruisseaux de Perwez, de Wappe et de Vaux, la seigneurie de Marchin était entourée par celles de Goesnes, de Vierset et de Barse, de Vyle et de Tharoul, la bonne ville de Huy et le comté de Beaufort. Elle comportait une église paroissiale à Grand-Marchin et une chapelle auxiliaire à Jamagne, des hameaux - parmi lesquels ceux de Ronheuville, Nalonsart, Les Forges, Jamagne, Lize, Regissa, Éreffe, Statte, Grand-Marchin, Pierpont, La Basse, Vaux -, des prairies, des terres cultivables, des vignobles et des bois - dont ceux de Sandron, Dame Agnès, Lhonneux, de Goesnes (5). Sur le Triffoy se trouvaient les deux moulins banaux, où les manants devaient obligatoirement faire moudre leur grain. Les grosses censes (riches terres agricoles) se situaient dans la partie méridionale de la seigneurie, à Lize, à Éreffe, à Jamagne ou encore à Grand-Marchin. L'abbaye de Solières, située dans la seigneurie de Beaufort, possédait les bois de Bertrand Fontaine et de Beaupré situés à Marchin (6).
Dès le Xe siècle, l'alleu de Marchin semble avoir été divisé en deux parties (7). En 963, l'évêque de Liège Éracle fit don de la moitié occidentale de Marchin à la collégiale Saint-Martin dont il était le fondateur (8). Cette donation fut confirmée par l'empereur Otton Ier au concile provincial de Cologne en 965. Jusqu'au début du XIIe siècle, la partie orientale de Marchin relevait d'un " comte Baudouin " - identifié éventuellement comme étant le comte Baudouin II de Hainaut -, qui l'a vendue à la famille de Marchin. En 1106, Willibert de Marchin et son épouse firent à leur tour don de leurs alleux de Marchin avec toutes ses dépendances et de Marsinne, près de Couthuin, à la collégiale Notre-Dame de Huy. Cette seconde donation fut confirmée la même année par une charte de l'évêque de Liège Otbert. La seigneurie de Marchin, une et indivise, releva donc simultanément de deux seigneurs : le chapitre de la collégiale Saint-Martin de Liège et le chapitre de la collégiale Notre-Dame de Huy.
Le 3 février 1657, le chapitre de Saint-Martin vendit au prix de 18.000 florins de Brabant son domaine de Marchin à Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin. Les 27 mai et 11 juin 1659, le chapitre de Notre-Dame de Huy vendit à son tour au même acquéreur sa part dans la seigneurie de Marchin pour la somme de 26.000 florins de Brabant. Cette double vente, au prix de 44.000 florins de Brabant, que devaient se partager les deux églises, comprenait tous les droits seigneuriaux. Le chapitre de Saint-Martin conservait néanmoins 80 bonniers de terre et le chapitre de Notre-Dame de Huy 45 bonniers et une rente de 18 muids d'épeautre hypothéquée sur le moulin de Statte. La dîme, le droit de patronage ainsi que d'autres biens et rentes étaient également exclus de la vente, qui fut approuvée le 8 février 1661, au nom du pape Alexandre VII, par le grand prévôt de la cathédrale Saint-Lambert et par Jean Ernest de Surlet, chanoine de Saint-Lambert et vicaire général (9).
Issue de la petite noblesse condruzienne, Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin, seigneur de Modave, de La Neufville-au-Pont et de Vieux-Waleffe, fut un brillant militaire et diplomate au service de la France, puis de l'Espagne, de l'Empire et même de l'Angleterre (10). Il épousa en 1651 à Paris Marie de Balsac d'Entragues, fille d'un conseiller du roi de France (11). Il eut deux enfants, Jean-Ferdinand et Louise Henriette Agnès, qui mourut en bas âge. Le 3 août 1658, il reçut de l'empereur Léopold Ier le titre de comte du Saint-Empire pour les services rendus à la maison d'Autriche et de Bourgogne et les faits d'armes par lesquels il s'était illustré (12). La même année, le roi d'Angleterre le nomma chevalier de l'ordre de la Jarretière. Ainsi, c'est de la terre et du comté de Marchin et du Saint-Empire qu'il prit possession en présence de tous les habitants le 15 février 1661, représenté par Charles d'Ans, conseiller au Conseil ordinaire de la principauté de Liège (13). Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin fit aussi construire entre 1655 et 1667 le château de Modave sur l'emplacement de l'ancien donjon féodal.
À sa mort à Spa le 21 août 1673, son fils Jean-Ferdinand hérita du comté de Marchin ainsi que de la seigneurie de Modave. Né à Malines en 1656, naturalisé en France depuis 1661, il abandonna rapidement Modave pour s'illustrer sur les champs de bataille, être nommé maréchal de France en 1703 et trouver la mort, trois ans plus tard, lors du siège du Turin (14).
Le 8 mai 1688, Jean-Ferdinand de Marchin vendit pour 8000 écus la seigneurie de Marchin, à l'exclusion du patronyme et du titre de comte, à Mathias de Fléron, seigneur de Roiseux, une terre voisine de celle de Marchin (15). Né en 1628 dans une famille de notables de la cité de Liège, Mathias de Fléron avait été reçu comme avocat près la Souveraine Justice des échevins de Liège le 5 janvier 1656. Il obtint vingt ans plus tard la charge d'échevin à Liège - qu'il résigna en 1691 en faveur de son fils -, puis, en 1685, celle de conseiller du prince-évêque au Conseil privé et de la Chambre des comptes (16). On le voit intervenir comme représentant de son acquéreur Maximilien-Henri de Bavière dans la vente, en 1682, de la seigneurie de Modave par Jean-Ferdinand de Marchin.
Mathias de Fléron avait épousé en 1659 Barbe Savary, issue d'une famille liégeoise, qui lui donna six ou sept enfants. Il décéda le 10 janvier 1693 à l'âge de 64 ans. Tout en conservant au moins jusqu'en 1728 celle de Roiseux, ses héritiers vendirent le 12 juillet 1696 la seigneurie de Marchin pour le prix de 20.600 florins de Brabant à Gérard-François Van Buel, issu d'une famille de la bourgeoisie maestrichtoise implantée à Liège dans la première moitié du XVIIe siècle (17).
Né à Liège en mars 1662, Gérard-François Van Buel est qualifié tantôt d'écuyer, tantôt de chevalier du Saint-Empire. Peu avant l'acquisition de la seigneurie de Marchin, il épousa Catherine Paul - fille de Laurent Paul, bourgmestre de Liège en 1678, et de Marguerite Hasen -, qui décéda en novembre 1729. Il occupa un hôtel de style Renaissance situé rue Saint-Pierre - hérité apparemment de l'oncle de son épouse Mathieu-Jacques Hasen, doyen de la collégiale Saint-Pierre de 1696 à 1709 -, dont Liévin Torrentius avait confié les plans à Lambert Lombard (18), et mourut dans la paroisse Saint-Clément le 15 septembre 1735.
Gérard-François Van Buel attacha les droits seigneuriaux relevés de Mathias de Fléron au château sis sur les terres de Marchin dont il avait hérité de sa grand-mère Jeanne d'Ans de Freloux, qui le détenait elle-même de son cousin le conseiller Charles d'Ans. Si l'on ne dispose pas d'informations sur l'histoire du château avant la seconde moitié du XVIIe siècle, on peut raisonnablement penser qu'il resta la propriété de la famille d'Ans jusqu'à sa vente en 1696 (19). Cette transaction eut pour effet de conférer au château le titre féodal de " château de Marchin " et de devenir la résidence effective des seigneurs de cette terre. En 1708, Guillaume-Mathias Van Buel, le père de Gérard-François, y finit d'ailleurs ses jours (20). Le 28 septembre 1715, Gérard-François Van Buel céda le château et la seigneurie à son fils Guillaume. Écuyer, licencié en droit, chevalier des ordres du Mont-Carmel et de Saint-Lazare et de Saint-Jean de Jérusalem, conseiller perpétuel des États du pays de Liège et bourgmestre de la cité en 1749 aux côtés de son beau-frère Michel-Joseph de Grady (21), Guillaume Van Buel, né à Liège en 1694, avait épousé Marie-Cornélie de Grady, dont on sait qu'elle était la fille de Pierre-Henri de Grady, échevin de Liège, député aux États, membre du Conseil privé et créé chevalier du Saint-Empire en 1705 et qu'elle décéda en 1758. Guillaume Van Buel vendit dès l'année suivante, pour se retirer à Marchin, l'hôtel de la rue Saint-Pierre à l'échevin Nicolas de Coune (pour un montant de 25.000 florins de Brabant).
Dès l'acquisition de la seigneurie de Marchin, les Van Buel entreprirent des travaux d'aménagement et de transformation, comme en témoignent les comptes et quittances de divers corps de métiers qui y ont fourni des matériaux et effectué des ouvrages. C'est surtout Guillaume qui fit procéder aux travaux les plus imposants en faisant construire à partir de 1726 un nouveau château, qui fut achevé en 1734 (22).
Privé de descendance, il avait ordonné par un testament signé le 6 octobre 1764 devant le notaire P. F. Quiriny (23) la vente par ses neveux du château, du mobilier, du domaine ainsi que de la seigneurie devant les échevins de Liège (24). Parmi les clauses, figurait la construction d'une chapelle dédiée à Saint-Guillaume, qui fut achevée avant octobre 1772, date à laquelle le notaire J. N. Detiège fut appelé à dresser l'inventaire de son mobilier (25). Un mois après le décès de Guillaume Van Buel survenu le 6 mai 1770, les meubles, argenterie, batterie de cuisine, livres, linge et effets - dont un inventaire avait été dressé dès le 9 mai (26) - reposant au château de Marchin furent vendus aux enchères par le notaire D. Lhoneux pour un montant global de 7904 florins de Brabant (27). Nombre de pièces semblent avoir été rachetées par les héritiers eux-mêmes, par des membres de leur famille ou par des hommes de paille (28). Le 8 avril 1772 eut lieu la vente par rendage proclamatoire, pour le prix de 6025 florins de Brabant (29), des châteaux, terres, rentes et seigneurie de Marchin à François-Pontian, baron d'Harscamp, comte du Saint-Empire, époux depuis le 3 septembre 1748 d'Isabelle Brunelle (30). Le mobilier fit l'objet d'un nouvel inventaire détaillé avec estimations par le notaire J. N. Depas en date du 13 mai 1772 (31). Certaines pièces furent vraisemblablement rachetées par le nouvel acquéreur du château de Marchin, où elles ont été maintenues, tandis que d'autres rejoignirent le château de Waleffe-Saint-Pierre.
Propriétaire du château de Bierwart, détenteur du domaine et de la seigneurie de Fernelmont, de la seigneurie de Tongrenelle, du patronat d'Otreppe, de la baronie de Bossimé, de la seigneurie de Profondeville, Lustin et Maillen, du bois de la Marlière, de la seigneurie de Rivière, de la seigneurie de Barse à Hannêche, de la seigneurie de Rendeux acquise en 1762 du baron de Cassal, de la seigneurie de Montigny-sur-Meuse achetée en 1769 à la princesse de Croÿ, de multiples fiefs et de propriétés en Hongrie (32), François Pontian d'Harscamp devint seigneur de Marchin en 1772 et conserva son château jusqu'à l'invasion française en 1794. Isabelle Brunelle, qui possédait également un château à Dhuy, en compléta la décoration (33). Dès 1783, le comte François-Pontian d'Harscamp fit aménager également, au profit de son épouse, l'ancienne aile du château qui constituait la " belle-maison " primitive. Les travaux furent réalisés sous la direction de l'architecte de Bruxelles Jean Wincqz et du maître d'œuvre J. B. Renoz. En 1792, le château de Marchin fut pillé par les troupes autrichiennes qui y logèrent et s'y adonnèrent à des actes de vandalisme (34). Les époux vécurent principalement au château de Fernelmont, où décéda François-Pontian le 1er mai 1794. Isabelle de Brunelle quitta alors cette terre et le pays de Liège pour rejoindre la Bavière, puis la Prusse, où elle résida jusqu'à l'été 1797, qu'elle passa au château de Marchin et chez le baron d'Obin, à Wasseiges. En vertu de la loi du 19 fructidor an V (5 septembre 1797) sur l'émigration, elle se réfugia dans le pays de Juliers, puis à Mulheim, à Cologne, à Francfort, en Galicie pour y vendre ses propriétés. De retour à Liège le 24 novembre 1800 grâce à sa radiation définitive de la liste des émigrés, elle s'installa dans son hôtel à Namur, d'où elle administra personnellement ses propriétés, comme elle le faisait scrupuleusement du vivant de son époux, tout en effectuant régulièrement des séjours à Dhuy, à Thon et à Wasseiges.
Alors que la seigneurie disparut sous le régime français et que le territoire de Marchin fut rattaché au département de Sambre-et-Meuse, un parent de François-Pontian d'Harscamp, le vicomte Henri-Claude de Namur d'Elzée de Dhuy hérita par testament de la terre de Marchin avec les fermes du château et de Lize (35), dont Isabelle Brunelle resta l'usufruitière jusqu'à sa mort le 8 mai 1805. Il avait épousé en 1777 Marie-Isabelle-Jeanne de Haultepenne, chanoinesse de Maubeuge. En 1819, son fils Constant-Claude hérita à son tour du château de Belle-Maison, qu'il transmit sous forme de dot à sa fille Louise-Ermeline-Marie-Antoinette, issue d'un premier mariage en octobre 1811 avec Sophie-Jeanne-Pauline de Coppin de Conjoux, qui décéda un peu plus d'un an plus tard. Le château de Belle-Maison resta la propriété des Namur d'Elzée jusqu'à l'union à Dhuy, le 25 août 1831, de sa jeune héritière avec le comte Victor-Emmanuel-Marie de Robiano (36). Le jeune ménage s'installa en cette même année à Marchin, rattaché depuis 1824 à la province Liège.
Originaire d'un village du même nom situé dans le nord de la Lombardie, la famille de Robiano est mentionnée dès le Xe siècle dans des plaids du comté de Lodi (37). Il n'est toutefois possible de suivre sa généalogie qu'à partir du XIVe siècle, lorsque la famille, détentrice de terres seigneuriales à Robiano, se fixa à Milan. Au siècle suivant, elle s'en éloigna lors d'une conspiration contre les Sforza et s'installa à Lugano, où elle siègea dans le Conseil de la cité. Si la branche lombarde de la famille finit par s'éteindre, Lancelot, né à Lugano en 1500, s'expatria à Anvers et s'y adonna à des activités commerciales et bancaires. Un de ses fils, Balthazar, ami de Rubens, de Juste Lipse et des Plantin-Moretus et bourgmestre d'Anvers en 1603, fut parmi les principaux exportateurs de tapisseries des Pays-Bas. Remarqué par les archiducs Albert et Isabelle, il fut appelé à la cour de Bruxelles et nommé, le 17 mars 1606, membre conseiller et trésorier général du Conseil des Finances. Au XVIIe siècle, on voit les membres de la famille de Robiano siéger au Conseil privé, au grand Conseil de Malines et au Conseil de Brabant. Au XVIIIe siècle, Jean-Antoine de Robiano est consacré évêque de Ruremonde, tandis que son frère Louis-François, conseiller au Conseil suprême des Pays-Bas à Vienne, puis chancelier de Brabant, se vit octroyer le 31 janvier 1753, par l'impératrice Marie-Thérèse, le titre de vicomte transmissible par ordre de primogéniture ; le 4 octobre 1754, il reçut de la même souveraine le titre de comte (38). Un de ses petits-fils, Eugène de Robiano, né à Bruxelles le 8 mars 1783 et décédé le 21 février 1837, épousa le 23 juin 1806 Marie Le Brum de Miraumont d'Ostregnies, qui obtint, le 21 octobre 1848, pour elle-même et pour ses enfants, la reconnaissance de noblesse et la concession des titres de comte et de comtesse transmissibles à tous leurs descendants.
Son fils Victor eut dix enfants de son mariage avec Louise-Ermeline de Namur d'Elzée de Dhuy. Le couple vivait l'hiver à Bruxelles, dans un hôtel particulier du Grand Sablon. Trois ans après le décès de son épouse survenu en 1848, Victor de Robiano se remaria avec la comtesse Élise de Stolberg-Stolberg, dont il eut cinq autres enfants. Il fut bourgmestre de Marchin du 31 décembre 1842 au 9 décembre 1847 et, occasionnellement, premier échevin de la commune. À sa mort accidentelle en 1864, le comte Alphonse, premier fils - et neuvième enfant - issu du premier lit, né à Marchin le 12 mai 1846, lui succéda à la tête de la branche aînée de la famille et hérita du château de Belle-Maison. Docteur en droit de l'Université de Louvain en 1870, il épousa le 8 janvier 1878 la baronne Clémentine Pycke de Peteghem, dont il eut deux filles, les comtesses Cécile et Madeleine, nées respectivement en 1878 et en 1882. Son décès prématuré en cette même année amena sa veuve à épouser en 1887 son demi-frère le comte Gaëtan de Robiano. Sa fille cadette devint propriétaire du château, qu'elle n'administra toutefois qu'à sa majorité. Restée célibataire, elle décéda accidentellement en juin 1945, écrasée par un véhicule de l'armée américaine. Elle avait légué le château par testament à son demi-frère le comte Raphaël né en 1888, qui y vécut avec son frère Étienne et sa sœur la comtesse Germaine, veuve depuis 1941 du comte Joseph Le Grelle. Au décès du comte Raphaël en 1983, le château de Belle-Maison revint à son neveu le comte Serge de Robiano, docteur en droit et licencié en sciences politiques, ambassadeur honoraire de Belgique, volontaire de guerre 1940-1945, né à Ixelles le 26 mars 1922. Ce dernier propriétaire épousa à Bruxelles le 1er avril 1948 Isabelle de Maleingreau d'Hembise, née en 1926 en Éthiopie, où son père Adrien-Gustave possédait des plantations de café. Ne pouvant être son parrain, le négus Haïlé Sélassié, de confession orthodoxe, en fit sa fille adoptive. Le couple eut trois enfants : le comte Geoffroy, né à Ixelles en 1949, la comtesse Christine née à Marchin en 1953 et le comte Louis-François né à Uccle en 1956. Le comte Serge de Robiano est décédé à Sart-Saint-Laurent le 28 février 2012.
À notre connaissance, la seule étude consacrée à la société marchinoise sous l'Ancien Régime est la monographie dactylographiée de Joseph Chapelle (39). Comme beaucoup d'autres, la seigneurie de Marchin était composée d'un seigneur, entouré d'une élite locale, et des manants qui formaient la communauté rurale et dont les principaux métiers étaient ceux de l'agriculture, de l'élevage, de l'artisanat (cordonnier, charpentier, potier, tailleur de pierres, tisserand) et de l'industrie (meunier, fondeur, forgeron, ouvrier de papeteries, brasseur).
L'organisation administrative des communautés rurales variait beaucoup (40) de telle sorte qu'il n'existe pas de statut uniforme des communautés d'habitants, dont le nombre s'élève à environ 700 dans la principauté de Liège. Chacune d'entre elles présente en effet des spécificités locales (41), que l'étude de J. Chapelle ne met que peu en évidence pour Marchin. On peut toutefois établir de manière générale que l'assemblée des manants était représentée par les bourgmestres, au nombre minimal de deux, nommés pour un mandat d'une ou plusieurs années selon des modes de désignation, eux aussi variables, assistés d'adjoints, les " régleurs " ou " policiens ", dont le nombre pouvait également fluctuer (42). Le rôle des bourgmestres consistait à gérer les affaires courantes, assurer des responsabilités administratives, faire percevoir l'impôt, organiser les patrouilles de la milice rurale, fournir le ravitaillement aux armées (43). Des assemblées de manants, qui réunissent les chefs de ménage et les veuves de la juridiction, étaient convoquées pour délibérer des intérêts collectifs et prendre des décisions importantes relatives aux droits d'usage, aux biens communaux, à l'impôt local, pour approuver les règlements, les comptes annuels, les emprunts, souvent à l'occasion des plaids généraux de la cour échevinale, obligatoires au mois une fois par an - voire davantage selon la coutume locale. À Marchin, ces assemblées se réunissaient le 2 octobre de chaque année (44). Leurs résolutions étaient consignées dans des procès-verbaux rédigés par un notaire.
Si l'on ne peut suivre l'évolution démographique de Marchin sur le long terme, un dénombrement des foyers dans les différents hameaux établi en 1606-1607 et en 1612-1613 d'après des listes figurant dans un registre paroissial du curé Charles Ruelle permet de situer entre 800 et 850 le nombre d'habitants dans le premier quart du XVIIe siècle (45). Outre les famines et les épidémies successives (46), les guerres - en particulier celles de Louis XIV - ont freiné le développement de cette société rurale. Malgré la neutralité officielle de la principauté de Liège, son territoire fut traversé par les troupes étrangères - principalement françaises - qui, non contentes d'y exercer la discipline militaire, d'y acheter ou d'enlever les denrées et les produits dont elles avaient besoin et d'y occuper les places-fortes, y provoquèrent également d'immenses ravages, tant dans les cultures, les jardins et les foyers que par les dégâts occasionnés aux constructions civiles et militaires (47). C'est le cas en particulier durant la Guerre de Hollande, au cours de laquelle la cité de Huy devint un magasin à vivres pour l'armée française, et des guerres successives jusqu'en 1717.
Les droits seigneuriaux, établis eux aussi par les coutumes locales, variaient beaucoup en nombre, en nature et en étendue d'une seigneurie et d'une époque à l'autre (48). Le principal d'entre eux était le droit de justice et le pouvoir d'instaurer une cour habilitée à rendre des sentences. Le seigneur nommait à vie les juges ou échevins et désignait et révoquait le mayeur, mais ne participait ni à l'instruction des procès ni à l'énoncé de la sentence. Les pièces de procédure conservées dans le fonds du château de Marchin ainsi que les archives de la cour de justice de Marchin attestent de l'étendue de ses compétences, tant en matière de juridiction contentieuse que gracieuse (actes de mutation), tant civile que pénale. Il s'agissait donc d'une " justice hautaine ", le seigneur pouvant poursuivre personnellement les criminels et les délinquants, les traduire devant sa propre justice et percevoir à son profit le produit des amendes et des confiscations. Les échevins de Liège exerçaient la rencharge sur la cour de justice de Marchin en matière criminelle. Sous la double seigneurie des chapitres Saint-Martin de Liège et Notre-Dame de Huy, l'autorité et la juridiction seigneuriales - de même que la paroisse - étaient uniques. Chacun des deux chapitres disposait néanmoins d'une cour de justice spécifique, composée d'un mayeur et de sept échevins. Certaines terres étaient mouvantes d'une des deux cours seulement, selon leur emplacement géographique, et celles sur lesquelles les chapitres percevaient la dîme étaient elles aussi le plus souvent distinctes. On peut donc conclure que la juridiction foncière était divisée. Le pouvoir législatif et judiciaire était toutefois exercé conjointement par les deux chapitres (49). Au XIIe siècle, les deux cours de justice furent réunies, ce qui porta leur composition à deux mayeurs et quatorze échevins. Durant vraisemblablement tout l'Ancien Régime, la cour de Marchin se réunit dans l'ancien logis du premier château (50).
Les archives du château de Marchin évoquent également le pouvoir réglementaire du seigneur sur certaines activités ainsi que des droits seigneuriaux sur les " aisances ", c'est-à-dire les parties du territoire de la seigneurie distinctes des propriétés individuelles et privées. On en retient le droit de pêche dans le Hoyoux, le droit d'utiliser l'eau des rivières pour irriguer les prairies ou faire tourner les roues des moulins, les droits de chasse ou d'exploitation des bois. Le seigneur de Marchin disposait encore des droits d'abrocage et d'afforage - perçus sur la vente du vin et des boissons alcoolisées dans les brasseries et les tavernes -, du droit de patronat de l'église - qui impliquait la présentation du curé - ainsi que la tutelle sur la communauté. La seigneurie de Marchin disposait également d'un moulin banal à Statte, qui faisait l'objet de redevances. Il semblerait toutefois que son usage soit dès le XVIe siècle tombé en désuétude. Le seigneur de Marchin semble avoir également détenu un droit sur les mines. Il accordait les autorisations de construire des forges ainsi que des papeteries sur les cours d'eaux.
La communauté d'habitants, unie par des intérêts communs, était donc soumise à des obligations qui pouvaient revêtir la forme d'un service militaire pour défendre le pays ou protéger la population et de corvées dues au seigneur ou à l'État liégeois. Les habitants étaient également tenus de participer à l'entretien de l'église paroissiale et du presbytère. En matière de fiscalité, ils étaient soumis à la taille, un impôt foncier fixé et perçu par la collectivité locale ou par le prince-évêque et les États et réparti entre les trois États, les diverses circonscriptions fiscales - ou quartiers - du pays, les localités qui les composent et le patrimoine foncier des contribuables, sur base des dénombrements de biens tenus à jour. Les biens assujettis à la taille étaient les terres arables, les maisons, les bois, les viviers, les aisances, le bétail qui y était en pâture, les terres destinées aux cultures sur brûlis (51). Les réquisitions militaires, exigées sans base légale par un occupant étranger ou par l'État, via des ordonnances de police ou des mandements exécutoires, constituaient une autre forme de fiscalité et de loin, l'obligation la plus lourde qui pesait sur la population rurale. Elles pouvaient consister en transports militaires au moyen des attelages, en fourniture de fourrage aux chevaux, en l'hébergement et le ravitaillement des soldats. Les compensations étant rares, les communautés en subissaient souvent un endettement important, contracté sous forme de rentes. D'autres impôts comme la capitation et le " toccage " - impôt sur le foyer à payer par chaque chef de ménage (52) - étaient également prélevés dans la seigneurie de Marchin.
La dîme constituait une autre charge fiscale en nature sur les produits agricoles en vue de l'entretien des ministres du culte. Elle était détenue par des institutions ecclésiastiques - abbayes ou collégiales - ou par le clergé local, qui pouvaient occasionnellement se la partager. On distinguait la grosse dîme, qui s'appliquait aux céréales et au gros bétail, de la menue dîme, prélevée sur les cultures secondaires - pommes de terre, légumes, houblon - et le petit élevage. Leur perception donnait lieu à des récriminations d'autant plus grandes que l'organisation du culte était fréquemment négligée - en raison de l'insuffisance de la part versée au curé - et que l'entretien et la restauration du presbytère et de la tour de l'église étaient de surcroît à la charge de la communauté (53).
Les manants bénéficiaient quant à eux, sur les aisances ainsi que sur les biens communaux, de droits d'usage, eux aussi fixés par la coutume : il s'agissait du droit d'y faire paître leur bétail, de prélever le " bois mort " - réservé au chauffage - et le " bois vert " - utilisé pour la construction et l'outillage, du droit de glaner (54). Ces droits faisaient toutefois l'objet d'une réglementation et d'un contrôle des autorités locales, voire, face à certains abus, de restrictions qui suscitèrent de violentes manifestations d'opposition de la part des paysans les moins aisés. En dehors des périodes de production agricole, de récoltes et d'ensemencements, les habitants de la communauté disposaient de la vaine pâture : le droit de faire paître leur bétail sur des chemins et des terres cultivables ainsi que sur les prairies après la fenaison (55).
Il est difficile de préciser complètement la manière dont a été constitué le fonds d'archives du château de Belle-Maison, tel qu'il nous est parvenu. Jusqu'au début du XVIIe siècle, les archives de la communauté et de la seigneurie de Marchin ont vraisemblablement été détenues au gré des intérêts personnels par leurs divers ayant-droits, avec les probables pertes de documents qui en découlent. Le règlement imposé en 1616 par les chanoines de la collégiale Saint-Martin de Liège en réaction au désordre constaté à Marchin par les délégués de ce chapitre et de la collégiale Notre-Dame de Huy au sujet, tant des droits seigneuriaux que des droits des manants et surcéants, tentait, parmi d'autres mesures, de remédier à cette précarité. Il prévoyait en effet que les mambours et députés élus par la communauté feraient faire un coffre-fort à trois serrures pour y ranger tous les " lettrages et documents concernant les seigneurs, communauté et haulteur " de Marchin dispersés entre diverses mains. Ce coffre devait être conservé dans l'église, où les manants et surcéants disposaient de quinze jours pour y rapporter " l'estat, rolle et repertoire de touts documents sustouches " ainsi que les " lettrages, documents, proces, quitances " en présence des députés, sous peine d'une amende de dix florins d'or. Le mambour et les deux députés disposaient chacun d'une clef, de telle sorte que l'un ne puisse accéder au coffre sans l'autre (56). Après la vente de la seigneurie à Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin, il est probable que ses archives aient été de nouveau dispersées : une partie a ainsi rejoint le château de Modave, où l'on retrouve des pièces variées concernant la seigneurie et la communauté de Marchin depuis le XVe siècle. Il est en revanche plus difficile de préciser comment les documents postérieurs à Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin et son fils - dont certains datent même de la fin du XVIIIe siècle - ont rejoint le fonds du château de Modave.
Les archives du château de Marchin proprement dites présentes dans le fonds conservé aux Archives de l'État à Liège ne sont pas antérieures à 1690, alors que Mathias de Fléron détenait la seigneurie et que le château était peut-être déjà la propriété de Gérard-François Van Buel, depuis le décès, à une date inconnue, de sa grand-mère Jeanne d'Ans de Freloux. Si une grande partie d'entre elles furent conservées sur place par les détenteurs successifs du château, elles ont également été mélangées occasionnellement à leurs archives personnelles. Ainsi, on retrouve quelques documents de la fin du XVIIIe siècle relatifs à l'entretien du château de Marchin dans les archives de la famille d'Harscamp, conservées aux Archives de l'État à Namur. Par ailleurs, la présence dans le fonds de la cour de justice de Marchin d'une liasse concernant la communauté de Marchin (57) confirme la dispersion des archives du château de Belle-Maison : alors que ce fonds judiciaire d'Ancien Régime, de statut public, fut vraisemblablement collecté au début du XIXe siècle - comme celles des autres cours de justice - par les archivistes du dépôt des Archives départementales de l'Ourthe, établi à Liège en application du décret du 5 brumaire an V (26 octobre 1796), on devine qu'une partie tomba entre les mains des comtes de Namur d'Elzée, puis de Robiano. L'état matériel globalement satisfaisant des pièces qui composent le fonds conservé aux Archives de l'État à Liège laisse deviner des conditions de conservation acceptables, en dépit des déprédations commises au château de Marchin à la fin du XVIIIe siècle.
En 1966, les archives du château de Belle-Maison ont été confiées par le comte Serge de Robiano aux Archives de l'État à Huy. La fermeture de ce service a entraîné leur déménagement, au cours de l'été 2007, aux Archives de l'État à Liège.
Les documents décrits dans cet inventaire portent principalement sur la gestion des innombrables terres, prairies, maisons en possession du seigneur de Marchin, qui donnaient lieu à la perception de cens, de rentes ou de redevances en nature ou en espèces. Les archives du château de Belle-Maison à Marchin revêtent ainsi un caractère essentiellement économique. Si ces biens ne dépassaient pas le territoire de Marchin, leur localisation dans les différents hameaux et lieux-dits n'a pas toujours été aisée. Certains toponymes, aux nombreuses variantes, semblent en effet avoir disparu. L'étude de Marie-Thérèse Lizen consacrée à la toponymie de Marchin présente en annexe un relevé de ces lieux et constitue à cet égard un outil précieux (58). Pour les lieux dont nous n'avons pas trouvé de trace actuelle, nous avons suivi l'orthographe, souvent dialectale, proposée dans cette étude.
Les biens fonciers faisaient régulièrement l'objet de transactions et d'actes de mutation devant un notaire ou une cour de justice, le plus souvent celle de Marchin. Bien que faisant partie de la seigneurie, tous n'appartenaient pas au seigneur de Marchin. Seules les copies d'actes impliquant le seigneur ou la communauté de Marchin ont fait l'objet de descriptions analytiques. D'autres copies d'actes, le plus souvent notariés, portant sur des biens situés sur le territoire de la seigneurie sans pour autant appartenir à son détenteur, ont été rassemblés par noms de lieux et décrits plus sommairement.
Le châtelain était par ailleurs un maître de maison dont dépendait un personnel chargé des tâches d'intendance, de l'approvisionnement en denrées, en fournitures, en matériau et de l'entretien des bâtiments et de la propriété. On notera ainsi la présence de nombreuses pièces comptables et de relevés de prestations d'ouvriers et d'artisans en rapport avec la construction et l'aménagement du nouveau château dès la fin du XVIIe siècle par Gérard-François et Guillaume Van Buel.
Ce fonds permet également de se plonger dans l'histoire et la vie d'une communauté rurale du Condroz et d'en mieux comprendre l'organisation, le fonctionnement et l'évolution. Il présente ainsi un intérêt particulier pour quiconque s'intéresse à l'histoire des institutions locales sous l'Ancien Régime.
Enfin, des pièces relatives à la seigneurie de Yernée et au patronat d'Otreppe, propriétés de François-Pontian d'Harscamp et de son épouse, ainsi que quelques papiers personnels (testaments, pièces de correspondance, de comptabilité ou de procédure judiciaire) des détenteurs successifs de la seigneurie ou du château de Marchin et des familles apparentées Coppin de Conjoux, Uten et Piret du Châtelet font partie de ce fonds d'archives.
Langues et écriture des documents
Les documents sont principalement rédigés en français. Quelques pièces sont en latin. Leur déchiffrage, occasionnellement difficile, demande quelques compétences en paléographie.
Aucune élimination de documents n'a été effectuée par nos soins. Des pièces appartenant à d'autres fonds ont été découvertes parmi les archives du château de Belle-Maison. Elles en ont été extraites pour être reclassées dans les fonds correspondants. Ces pièces consistaient en quelques actes notariés originaux, qui ont rejoint leurs protocoles respectifs et surtout en pièces de procédure ou de transactions foncières produites par les cours de justice de Marchin, de Huy, d'Ahin, de Beaufort, de Modave, de Ramelot, de Saint-Séverin-en-Condroz, de Vierset-Barse et de Vyle des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, portant sur des litiges entre particuliers sans rapport avec la seigneurie ou le château de Belle-Maison. Certains de ces documents consistent en chartes des XVe, XVIe et XVIIe siècles, dont l'état matériel est parfois très précaire. L'installation de la cour de justice de Marchin dans une aile du château explique la présence dans le présent fonds de ces archives judiciaires.
Des pièces d'archives complémentaires au fonds décrit dans cet inventaire sont probablement conservées au château de Belle-Maison ou dans d'autres propriétés de la famille de Robiano. On ne peut donc exclure la possibilité d'un dépôt ultérieur aux Archives de l'État à Liège de documents en rapport avec ce fonds.
Une partie du fonds a fait l'objet de descriptions provisoires sur fiches sans classement spécifique et le plus souvent même dans un certain état de désordre. Ces descriptions, qui ont été systématiquement vérifiées, ont souvent dû être reformulées.
Le plan de classement suit le découpage classique entre les papiers personnels et les documents relatifs aux biens. En l'absence de papiers d'office, cette rubrique n'apparaît pas dans cet inventaire. Les papiers personnels sont classés chronologiquement selon la succession des seigneurs et châtelains de Marchin. Les documents relatifs aux biens sont répartis entre ceux qui concernent la seigneurie de Marchin et ceux qui portent sur la seigneurie de Yernée et le patronat d'Otreppe. À l'intérieur de cette première subdivision, les principales rubriques suivent le développement suivant :
A. Inventaires
B. Généralités
C. Dévolution de la seigneurie
D. Limites et statut
E. Droits seigneuriaux
F. Fiscalité
G. Documents relatifs aux receveurs et autre membres du personnel
H. Gestion générale
1. Cens et rentes
2. Comptabilité
3. Gestion des biens
Plusieurs niveaux de sous-rubriques introduisent un classement plus précis parmi les documents concernant les droits seigneuriaux. Les pièces relatives à la gestion des cens et des rentes sont réparties principalement entre les registres, les documents comptables, les transactions et les procédures devant diverses juridictions, les copies d'actes notariés et les pièces concernant des rentes particulières. Les documents relatifs aux biens proprement dits - chemins, moulins, bois, château, maisons, terres et prairies - sont classées géographiquement, puis par type de bien.
Une dernière rubrique rassemble les pièces dont le rapport avec le fonds n'a pas pu être établi.
Le fonds est librement consultable dans les conditions fixées par le règlement des visiteurs en vigueur aux Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces.
Les documents de ce fonds peuvent être reproduits dans les conditions prévues par le règlement et le tarif des Archives de l'État.
Une partie du fonds a fait l'objet de descriptions, souvent sommaires, sur fiches manuscrites. Ces fiches ont été conservées.
Le fonds du château de Belle-Maison à Marchin contient des copies d'actes notariés, dont les originaux peuvent être retrouvés dans les protocoles correspondants.
Le fonds du château de Modave, inventorié par Bruno Dumont et conservé aux Archives de l'État à Liège, contient d'assez nombreux documents relatifs à la dévolution de la seigneurie ainsi qu'aux droits et aux biens seigneuriaux et non seigneuriaux à Marchin (59). Il apporte en outre un précieux éclairage sur l'organisation et l'évolution d'une seigneurie limitrophe de celle de Marchin.
Outre les quelques pièces relatives à la gestion, à la comptabilité, à l'intendance du château de Marchin entre 1770 et 1805 - notamment des inventaires du mobilier dressés en 1798 et en 1804-1805 -, le fonds de la famille d'Harscamp (XVIIe-XIXe siècles), conservé aux Archives de l'État à Namur, permet d'approfondir la connaissance du dernier propriétaire du château et de la seigneurie de Marchin sous l'Ancien Régime, François-Pontian d'Harscamp (60). Les archives du château de Franc-Waret, conservées elles aussi aux Archives de l'État à Namur, contiennent quelques pièces complémentaires de la fin du XVIIIe siècle sur les comptes de gestion du château de Marchin, les travaux qui y ont été effectués, les moissons, le transport de charbon (61).
Les archives de la cour de justice de Marchin contiennent une liasse de pièces relatives à l'évolution de la communauté de Marchin, à la gestion des bois et à la perception des tailles du XVe au XVIIIe siècle. On y trouve un répertoire des papiers et registres concernant la terre de Marchin remis au comte d'Harscamp et des copies des cerclemenages de 1624 et 1663.
Le fonds de la collégiale Saint-Martin de Liège contient également des pièces diverses ainsi que des dossiers de procédure relatifs à des biens situés à Marchin du XVe au XVIIIe siècle (62) et celui de la collégiale Notre-Dame de Huy apporte des compléments concernant la comptabilité des cens et des dîmes (63).
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Le fonds du château de Belle-Maison à Marchin a été partiellement décrit par Edmond Tellier à l'issue de son dépôt aux Archives de l'État en 1966, puis intégralement classé et inventorié au cours de l'année 2013 par Laurence Druez.
Extrait d'un stock d'Eustache d'Ans touchant son bien de Marchin. | 1 | Testament d'Eustache d'Ans, chanoine de la collégiale Saint-Martin à Liège. 1625. | 1 pièce |