Name: Hôpital de Cornillon (Liège)
Period: 1069 - 1843
Inventoried scope: 8 linear meters
Archive repository: State archives in Liège
Heading : Ecclesiastical welfare institutions
Authors: Françoise Lecomte
Year of publication: 1984
Code of the inventory: T37
Hôpital de Cornillon.
À l'extrémité du faubourg d'Amercœur, tapie au bas de la colline de la Chartreuse, s'élevait la léproserie de Cornillon. Là, vivaient ensemble des hommes et des femmes, sains et malades, tous astreints à la règle de Saint-Augustin et au port de l'habit. Paradoxalement cette communauté religieuse était placée sous une tutelle laïque, en l'occurrence la cité de Liège, à l'exception de certaines prérogatives exercées par l'autorité princière. La première mention (1) de cet établissement hospitalier remonte à 1176 et la qualifie de " domus leprosorum Cornelii montis ". Dans cet acte : les échevins de Liège approuvaient un premier règlement destiné au personnel mixte s'occupant de ces malheureux (2). Les princes-évêques de Liège se préoccupèrent également du sort de Cornillon : Raoul de Zâhringen en faisant appel à la charité publique et Albert de Cuyck en dotant l'hospice d'une église, d'un cimetière et d'un prêtre. Au XIIIe siècle, en raison d'éléments perturbateurs introduits dans la maison même, la directrice d'alors Sainte-Julienne eût à subir bien des avanies. À deux reprises la populace en furie pillait l'hôpital et molestait la supérieure. Robert de Thorote intervint, rétablit le calme et promulgua un nouveau règlement. Malheureusement, ce n'était là qu'un incident parmi d'autres.
En effet, au cours des siècles qui suivirent, une "joyeuse" anarchie présida trop souvent aux destinées de Cornillon. Les pensionnaires de l'établissement, malades ou non, se livrèrent à toutes sortes d'abus, vainement combattus par de nouvelles réglementations et des ordonnances des bourgmestres de Liège. Au XVIIIe siècle, la situation ne s'était guère améliorée : "Les prébendiers négligeaient comme d'habitude les offices divins pour les cabarets à bière, à vin, à brandevin . . . Pour se distraire, certains élevaient des pigeons ou tuaient des chats maraudeurs" (3). Comme on le voit, nous sommes bien loin des idéaux préconisés par la célèbre sainte de Cornillon. Supprimé théoriquement en 1797, l'hôpital subsista encore quelques temps grâce à une décision de la Commission des hospices Civils prise en 1810 : garantissant à chaque titulaire sain, sa vie durant, logement, pitance et pension. Plu tard, en 1860, après la vente des bâtiments par cette même Commission, Théodore de Montpellier, évêque de Liège, y établit un couvent de carmélites.
Les résidents de la léproserie se regroupaient en quatre couvents : deux couvents de frères et sœurs haitis ou sains et deux couvents de frères et sœurs meseaux ou malades, dirigés par des prieurs et des prieures, et présidés par un vicaire dont les fonctions mal définies engendrèrent de nombreuses polémiques. L'ensemble de la communauté était directement placé sous la juridiction des bourgmestres et du conseil de la cité de Liège. Lors de leurs admissions à Cornillon, les frères et sœurs étaient contraints, en principe, à l'observance des vœux traditionnels de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, avec obligation d'assister aux heures canoniales, de prier pour les fondateurs et bienfaiteurs de l'institution, et de résider dans leurs couvents respectifs. Leur nombre, fixé par des édits, varia au fil du temps, mais dépassa rarement la trentaine. Comment vivait-on dans cet hôpital ? Mal, si l'on en croit les récriminations de toutes espèces parvenues aux autorités. Mais vu de l'extérieur, une place à Cornillon était une sinécure convoitée, une véritable aubaine assurant à l'heureux élu : gîte, couvert et prébende, d'où l'afflux des postulants lors d'une vacance. Pour être reçu à Cornillon, le candidat ou la candidate, lépreux ou non, devait produire un acte de baptême émanant d'un des trois fonts liégeois traditionnels, à savoir : Notre-Dame-aux-Fonts, Saint-Adalbert et Saint-Jean-Baptiste. Pour les malades, le recrutement était plus sévère, il fallait en outre subir un examen médical par des médecins désignés, on faisait alors appel à des spécialistes de la léproserie de Cologne. Ce choix devait être ratifié par le vicaire sous réserve de confirmation magistrale. Lorsque la vraie lèpre disparut de nos régions, furent considérés comme patients, ceux atteints d'éléphantiasis ou de certaines formes d'impétigo appelées aussi "lèpre des Grecs". La guérison entraînait ipso facto l'exclusion immédiate de l'établissement.
Au Moyen Age, la léproserie de Cornillon se composait d'une église, d'un cimetière et de maisonnettes individuelles avec petit jardin attenant. De cette période, il reste quelques vestiges du sanctuaire roman incorporés dans la nouvelle église Sainte-Julienne sise rue de Robermont. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, par fait de guerre et d'incendie, l'hospice fut en partie détruit. La reconstruction se fit, mais à moindre frais. De cette époque subsistent encore : la maison du vicaire amalgamée à des constructions plus récentes, située non loin de la chapelle du carmel, et le couvent des frères sains, plus connu des Liégeois sous le vocable de Cour des Prébendiers, magnifique ensemble architecturale de style mosan, occupant actuellement le n° 58 de la rue d'Amercœur.
Les archives de l'hôpital de Cornillon, en dépôt aux Archives de l'État à Liège depuis 1895, appartiennent au Centre Public d'Aide Sociale.
Le fonds de l'hôpital de Cornillon se caractérise par la pauvreté de son chartrier et l'absence de papiers personnels.
Les archives de l'hôpital de Cornillon s'étendent chronologiquement sur neuf siècles (4) et matériellement sur huit mètres. En juillet 1983, le fonds se présentait de la façon suivante : une boîte de chartes en vrac, 18 liasses de papiers épars et des registres inventoriés sommairement. Après classement, nous obtenons un bilan de 376 articles se répartissant comme suit : 192 registres, 125 dossiers, 34 pièces et 25 chartes (5).
La première partie (n° 1 à 25), le chartrier se présente sous forme de liste, où chaque charte dûment numérotée et datée est suivie du nom de son auteur. Près de la moitié des actes émane de cours foncières.
La deuxième partie (n° 26 à 255) concerne les archives propres à l'hôpital. Elle rassemble les inventaires, les documents relatifs à l'organisation de la léproserie et à l'administration des biens.
Les deux dernières subdivisions nous ont causé pas mal de problèmes. Car le désordre qui régnait à l'hospice de Cornillon, se reflète, hélas dans la tenue de certains registres. La troisième partie (n° 256 à 376) regroupe les biens classés par communes telles qu'elles sont décrites par Houet (6). Entre parenthèses, le lecteur trouvera leurs dénominations actuelles (7). La ville de Liège occupe environ un quart des articles réservés au patrimoine foncier.
La quatrième partie reprend deux chartes sans rapport apparent avec le fonds. La cinquième partie est constituée par des annexes : liste des plans et répertoire des expertises faites par les voir-jurés des Charbonnages et des Eaux. Elle se termine par un tableau de concordance entre la numérotation ancienne et moderne des registres. L'inventaire s'achève par une table onomastique qui tient compte des fusions des communes.
DE BEYS (Frère Lambert), " La chapelle romane du monastère des Carmélites de Cornillon à Liège ", dans Le Vieux Liège, t. 8, pp. 25-45, 1971-1975.
GOBERT (Théodore), Liège à travers les âges, Les rues de Liège, t. 2, pp. 436-448, Liège, 1925, et t. 5, pp. 97-98, Liège, 1928, donne une bonne vue d'ensemble quoique un peu superficielle, de ce qu'était et de ce que devint la léproserie.
HANKART (Robert), " L'hospice de Cornillon à Liège, 1. La léproserie ", pp. 5-49, " 2. La communauté haitie ", pp. 93-134, dans la Vie Wallonne, t. 40, Liège, 1966, fournit une étude plus détaillée et fort bien faite de l'organisation de l'institution en se basant sur des textes d'archives.
Le patrimoine monumental de la Belgique, volume 3, Liège, Ville de Liège, pp. 44-46 et p. 296, Liège, 1974, consacre exclusivement leurs articles à l'archéologie et à l'architecture de l'établissement.
L'inventaire a été réalisé par Françoise Lecomte et publié en 1984.
Au terme de ce travail, nous remercions vivement Mesdames Jérôme et Mathieu qui ont étiqueté et mis sous portefeuilles l'ensemble des documents.
Nous exprimons aussi toute notre gratitude à Monsieur Georges Hansotte, conservateur des Archives de l'État à Liège, pour ses encouragements et ses bons conseils.
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 1 /1* | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 27 août 1312. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 2 | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 13 janvier 1334. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 3 | Les maîtres jurés et le conseil de la Cité de Liège. 1er septembre 1334. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 4 | Alexandre de Saint-Servais, chevalier, échevin de Liège, Ottes d'Ile, Jean de Flémalle, Julien de Hervé, boulanger, citain de Liège, maîtres, mambours et proviseurs de l'hôpital de Cornillon. 24 décembre 1341. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 1 /2* | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 18 juillet 1380. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 5 | Cour des tenants de Jean Fyefneit de Verviers, boulanger. 31 juillet 1386. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 1 /3* | Échevinage de Liège. 12 février 1403. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 1 /4* | Échevinage de Liège. 15 juillet 1412. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Haiti : sain, bien portant. - Cfr. GRANDGAGNAGE (Ch.), " Dictionnaire étymologique de la langue Wallonne ", Liège, 1845, p. 265. | 6 | Frères et sœurs malade " haitis " de l'hôpital de Cornillon, Bertrand de Namur, vigneron, et Jean Griffon de Peville. 20 avril 1423. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Chiffre effacé. | 1 /5* | Cour des tenants de Jean de Waremme, clerc, citain de Liège. 2 août 1(4)12. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 1 /6* | Cour des tenants de Gilles de Mes, mangon, citain de Liège. 13 août 1412. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Chiffres effacés. | 7 | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 15 mai 1462. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Lettres effacées. | 8 | Cour des tenants de Toussaint Le (...) demeurant à Hetroufosse, houilleur. 26 mai 1467. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Chiffre effacé. | 9 | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 20 mai 147(...). | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 10 | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 24 septembre 1510. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 11 | Échevinage de Cheratte. 2 décembre 1514. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 12 | Hôpital de Cornillon. 20 avril 1541. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe.Charte déchirée en deux. | 13 | Voir-jurés de Charbonnage. 18 octobre 1543. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 14 | Échevinage d'Hermalle-sous-Argenteau. 2 avril 1544. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 15 | Cour des tenants de Cornélis d'Ans, prélocuteur des échevins de Liège. 27 février 1550. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 16 | Cour jurée de l'hôpital de Cornillon. 19 août 1550. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 17 | Cour des tenants de Servais de Joze, clerc. 13 juin 1551. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 18 | Échevinage de Jupille jugeant au pont d'Amercoeur. 8 juillet 1551. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 19 | Échevinage de Flémalle-Grande. 10 juillet 1552. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 20 | Les bourgmestres de Liège. 3 mars 1593. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 21 | Échevinage du ban de Clermont. 16 octobre 1602. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 22 | Échevinage du ban de Clermont. 22 mai 1624. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 23 | Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège. 27 juillet 1632. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 24 | Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège. 6 décembre 1635. | |||||||
Les numéros suivis d'un astérisque désignent les chartes jointes en transfixe. | 25 | Les bourgmestres de Liège, protecteurs et surintendants de l'hôpital de Cornillon. 12 octobre 1760. |