Name: Société anonyme des Laminoirs de l'Ourthe (Sauheid)
Period: 1873- 1957
Inventoried scope: 4,94 linear meters
Archive repository: State archives in Liège
Heading : Businesses
Authors: Hansotte, Georges
Year of publication: 2000
Code of the inventory: V3/2
Société anonyme des Laminoirs de l'Ourthe à Sauheid.
Le site occupé par la S.A. des Laminoirs de l'Ourthe est l'un des plus anciens sites métallurgiques de la banlieue de Liège. L'entreprise a en effet succédé à quatre anciennes usines dont les premières remontent au XVIe siècle :
1) un fourneau aménagé en 1562 en face du moulin de Sauheid construit en 1546, et utilisant le même bief de dérivation que ce moulin. Converti en poudrerie au début du XVIIe siècle, il fut acheté en 1750 par la famille Walthéry qui transforma l'usine en maka ;
2) un second fourneau érigé en 1563 à côté du moulin de Sauheid ; ce fourneau demeura en activité jusqu'au début du XVIIIe siècle; abandonné, il disparut en 1737 ;
3) sur le même bief encore, le moulin de Sauheid lui-même fut aménagé en maka par André Grisard entre 1659 et 1683. La famille Walthéry l'acquit en 1735 ;
4) sur un second bief de dérivation parallèle au premier et creusé en 1659, Paul Grandchamps établit une fenderie ; son fils Nicolas construisit en 1688 un maka à côté de la fenderie. Cette double usine échut en 1782 à Charles-Joseph Collard, propriétaire des forges de Dommeldange au Grand-Duché de Luxembourg.
Au début du XIXe siècle, le site industriel de Sauheid abritait donc deux entreprises métallurgiques établies sur deux biefs de dérivation distincts et appartenant l'une à la famille Walthéry, l'autre à Charles-Joseph Collard ; ces deux entreprises étaient les héritières des quatre établissements plus anciens que nous venons d'énumérer.
L'usine Collard était constituée en 1811 par deux fenderies (dont l'usine avait succédé au maka de 1688). Vers cette époque, comme plusieurs autres aux alentours de Liège, cette usine pouvait fonctionner tantôt comme fenderie tantôt comme laminoir. Elle passa avant 1816 (1) aux mains des deux fils de Charles-Joseph Hubert-Joseph et Jean-Charles-Joseph Collard, qui demandèrent en 1820 et obtinrent en 1828 la maintenue de leur établissement (2). Après la mort de Hubert-Joseph, son fils Charles-Joseph céda à son oncle Jean-Charles-Joseph, le 24 décembre 1831, la moitié du laminoir-fenderie de Sauheid que son père lui avait léguée (3).
En 1832, Jean-Charles-Joseph Collard était donc seul propriétaire de l'usine. Elle consistait alors en un bâtiment en pierres et briques couvert de chaume sans étage, contenant " treize fours à chauffer les fers ", un couple de cylindres, une fenderie et un petit laminoir à feuillard activés par deux tournants à aubes de 28 à 30 pieds de diamètre mus par l'Ourthe qui suffisait dans les temps ordinaires, mais qui diminuait dans les sécheresses au point de faire souffrir l'usine d'autant plus qu'elle était gênée par celles situées en amont (4).
L'usine était encore telle quelle lorsqu'elle fut vendue en 1857 par la veuve de Jean-Charles-Joseph, Anne-Marie Laval, et sa fille Justine-Caroline, épouse de Maximilien-Auguste baron Jacquinot (5).
L'acheteur se nommait Jean-Pierre-Joseph Collin, fondeur de cuivre et de laiton. En 1861, fut constituée à Liège une société en commandite par actions, formée de Clément, Victor et Gustave Francotte, Alexandre Denis et son épouse Clémence Francotte, Charles Lechat et son épouse Adèle Francotte, Ferdinand, Jules, Léon et Édouard Pirlot, et enfin des héritiers de J.P.J. Collin : sa veuve Jeanne-Joséphine Rodberg, son fils Joseph Collin, sa fille Louise-Julienne Collin et son gendre Joseph Fraipont. Cette société proposait le travail du cuivre et du laiton et la fabrication des épingles et des agrafes. À cette société, la famille Collin fit apport de l'ancienne usine Collard, alors utilisée comme laminoir à cuivre et à zinc (6).
La société Francotte, Pirlot et Compagnie n'apporta que peu de modification à l'usine de Sauheid, continuant à utiliser le cours de l'Ourthe comme source d'énergie motrice et se bornant à remplacer les deux roues existantes par une roue à aubes courbes de 2,25 mètres de large et de 9 mètres de diamètre (7).
En 1811, les usines Walthéry, fonctionnant en laminoir, étaient gérées par Jeanne Sterpin, veuve de Noël Walthéry. Après sa mort, l'établissement passa à ses fils Noël, Toussaint et Mathieu et à son gendre Jean-Pierre Renard, veuf de Catherine Walthéry, qui demandèrent en 1820 et obtinrent en 1830 la maintenue de leur usine (8).
L'entreprise demeura en indivision entre les héritiers des quatre personnages cités ci-dessus jusqu'en 1873. Voici un schéma de la dévolution des parts de propriété pendant cette période :
VOIR ANNEXES 1 et 2.
En 1832, l'établissement Walthéry à Sauheid comprenait deux bâtiments en pierre couverts de chaume, sans étages ; l'un d'eux abritait deux fours, un martinet, enfin une fenderie et un laminoir à feuillard fonctionnant alternativement; le second contenait un four et un martinet. Trois roues à aubes fournissaient l'énergie motrice, dont une servait à mouvoir une soufflerie commune aux deux ateliers (9).
En 1854, l'autorisation fut sollicitée de remplacer les martinets par un laminoir ; un arrêté royal du 11 novembre 1855 fit droit à cette demande (10) .
Les propriétaires de l'usine Walthéry sortirent d'indivision en 1873 : par acte du notaire F. Servais, l'établissement fut acheté collectivement par cinq d'entre eux : Édile Walthéry épouse Gomrée, Marie Renard veuve d'Antoine Arnoul, Catherine Renard, Clotilde et Fernand Reuleaux (11). Quelques jours plus tard, le 6 novembre 1873, ces cinq personnes constituèrent une société en nom collectif sous la dénomination de " Laminoirs de Sauheid " ayant pour objet l'exploitation des laminoirs. L'avoir social était constitué par les deux usines contiguës, alors entièrement reconstruites à neuf, alimentées par une prise d'eau dont la puissance était estimée à une centaine de chevaux, avec trains de laminoirs, fours à réchauffer, ateliers de décapage et de réparation, forge; ce capital était estimé à 400.000 francs, dont les associés se reconnaissaient propriétaires à concurrence de 6/12e pour Édile -Gomrée-Walthéry, 2/12e pour Marie Arnoul-Renard, 2/12e pour Catherine Renard, 1/12e pour Fernand Reuleaux, 1/12e pour Clotilde Reuleaux (12). En 1873, les deux établissements de Sauheid appartiennent donc à deux sociétés : la société en commandite par actions Francotte, Pirlot et Compagnie et la société en nom collectif Gomrée-Walthéry, F. Reuleaux et Compagnie.
Ce sont ces deux sociétés qui devaient donner naissance à la S.A. des Laminoirs de l'Ourthe à Sauheid. Par actes passés par-devant le notaire Léonard Jamar, à Liège, elles décidèrent les 6 décembre 1876 et 30 janvier 1877 de céder les deux établissements voisins à une société anonyme chargée de fabriquer et de vendre du fer et de la tôle ; l'avoir social était représenté par 600 actions sans indication de valeur, dont 395 étaient partagées entre les associés Gomrée-Walthéry, F. Reuleaux et Compagnie et 205 attribuées à la société Francotte, Pirlot et Compagnie (13). Cette société anonyme fut prorogée une première fois le 2 janvier 1905 (14) et une seconde fois en 1934 ; cette seconde prorogation devait prendre fin au 31 décembre 1964 (15).
Les archives de la S.A. des Laminoirs de l'Ourthe à Sauheid ont été déposées aux Archives de l'État à Liège le 20 janvier 1964.
Langues et écriture des documents
Toutes les pièces sont en français.
Dans le respect de la règlementation en vigueur et sous réserve d'éventuelles modifications, les archives de plus de 30 ans ne contenant pas de données à caractère personnel sont librement consultables.
La reproduction des documents s'opère selon les règlements et tarifs en vigueur aux Archives de l'État.
Cet inventaire a été réalisé par Georges Hansotte, conservateur des Archives de l'État à Liège. Il a été rétroconverti par Florence Voss, employée administrative, en 2018 et révisé par Bernard Wilkin, chef de travaux aux Archives de l'État à Liège, en mars 2020.
L'inventaire est conforme à la norme ISAD(G) et à COPPENS H., Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives des Archives de l'État, Bruxelles, 2014.
1 | Dossier relatif à la constitution de la société en nom collectif " Les Laminoirs de Sauheid ". 1873. | 1 chemise | |||||||
2 | Contrat de société et statuts de la S.A. des Laminoirs de l'Ourthe à Sauheid. 1877. | 1 chemise | |||||||
3 | Révision des statuts de 1904 et statuts du 2 janvier 1905. 1904-1905. | 1 chemise | |||||||
4 | Dossier relatif à la prorogation de la société et nouveaux statuts. 1934. | 1 chemise | |||||||
5 | Dossier relatif à la nominations d'administrateurs, commissaires, directeurs-gérants. 1905, 1929, 1931. | 1 chemise | |||||||
6 | Procès-verbaux des séances du conseil d'administration. 15 décembre 1919-1 juillet 1921. | 1 cahier | |||||||
7‑8 | Dossiers relatifs aux exposés au conseil d'administration. 1924-1937. | ||||||||
7 | 1924-1929. | 1 volume | |||||||
8 | 1929-1937. | 1 volume | |||||||
9 | Procès-verbaux des assemblées générales des actionnaires. 1887-1935. | 1 chemise | |||||||
10 | Rapports et bilans soumis à l'assemblée générale des actionnaires. 1902-1949. | 1 chemise | |||||||
11‑12 | Correspondance avec les administrateurs et les commissaires, les actionnaires, convocations aux assemblées générales et copies des bilans. 1896-1918. | ||||||||
11 | 1896-1909. | 1 volume | |||||||
12 | 1909-1918. | 1 volume | |||||||
13 | Registre des actionnaires. 1877-1887. | 1 volume | |||||||
14 | Dossier relatif au syndicat d'actionnaires, dit syndicat de blocage. 1934-1948. | 1 chemise | |||||||
15‑20 | Dossiers relatifs au procès de la S.A. des Laminoirs de l'Ourthe contre la commune d'Embourg. 1886-1894. | ||||||||
15 | Origine du conflit et à l'estimation des dommages subis. 1875-1886. | 1 chemise | |||||||
16 | Pièces de procédure. 1886-1890. | 1 chemise | |||||||
17 | Rétroactes (usines Walthéry). 1568-1870. | 1 chemise | |||||||
18 | Rétroactes (usine Pirlot). 1659-1870. | 1 chemise | |||||||
19 | Rétroactes (Laminoirs de Sauheid et de l'Ourthe). 1873-1888. | 1 chemise | |||||||
20 | Jugements et arrêts. 1888-1889. | 1 chemise | |||||||
21 | Dossier relatif à l'exposé de l'activité des Laminoirs de l'Ourthe. [Est. 1955]. | 1 cahier | |||||||
22 | Correspondance et pièces diverses soumises au Conseil d'administration. 1905-1937. | 1 chemise |