Inventaire des archives de la commune de Libramont. Dépôt 2013, 1897-1977 (1978)

Archive

Name: Commune de Libramont. Dépôt 2013

Period: 1897-1977 (1978)

Inventoried scope: 12,9 linear meters

Archive repository: State archives in Arlon

Heading : Municipalities

Inventory

Authors: Moreau, François — Pirlot, Vincent — Yande, Olivier

Year of publication: 2020

Code of the inventory: AEA 247

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Producteur d'archives

Nom

Commune de Libramont

Historique

La commune de Libramont (aujourd'hui entité de Libramont-Chevigny, province de Luxembourg) a été créée par la loi du 30 juillet 1899. Auparavant, son territoire dépendait de la commune de Saint-Pierre depuis la réorganisation territoriale opérée sous le régime français.
À l'origine, la commune de Saint-Pierre compte six sections : Flohimont, Lamouline, Libramont, Presseux, Saint-Pierre et Sberchamps. En 1821, on y dénombre respectivement 54, 142, 205, 62, 21 et 103 habitants pour un total de 587 habitants (1). Dans le courant du XIXe siècle, la section de Libramont prend de plus en plus d'ampleur tant d'un point du vue démographique qu'économique au sein de la commune du fait de son positionnement comme nœud ferroviaire de la province de Luxembourg. La ligne Grupont-Arlon est inaugurée le 27 octobre 1858, celle de Libramont à Bastogne le 15 novembre 1869, puis enfin celle de Libramont-Bertrix le 11 août 1882. Le développement spectaculaire de cette section amène des frictions au sein de la commune de Saint-Pierre.
La séparation de la section de Libramont du reste de la commune de Saint-Pierre a été voulue par les autres sections de la commune. Celles-ci se plaignaient en effet de l'importance croissante de Libramont et, en contrecoup, des couts que représentent ce développement.
Par requête du 1er octobre 1896, plusieurs chefs de famille de la commune de Saint-Pierre demandent l'érection en commune distincte de la section de Libramont. L'enquête ouverte le 3 juin 1897 par la Députation permanente démontre que " le démembrement de la commune de Saint-Pierre entre dans les vœux de la grande majorité des habitants, qu'il peut être effectué sans troubler la situation financière des sections composant la commune actuelle et que le village de Libramont se trouve dans les conditions telles qu'il peut s'administrer lui-même ". Le 15 juillet 1897, le Conseil provincial émet un avis favorable quant à cette demande. Le 21 janvier 1898, un rapport du ministre de la Justice mentionne que l'érection de la section de Libramont en commune distincte n'entrainera aucun inconvénient que ce soit au point de vue des services du culte, de la bienfaisance et de la police. Le 17 février 1898, le Conseil communal émet, par quatre voix et trois abstentions, un avis favorable sur le démembrement de la commune (2). Après son adoption par la Chambre des représentants et le Sénat, la loi portant érection de la commune de Libramont est promulguée le 30 juillet 1899. Elle attribue les quatre premières feuilles de la section A du plan cadastral à la nouvelle commune tandis que la cinquième et les sections B et C restent à la commune mère. Le plan de séparation est dressé le 25 février 1897 par le contrôleur du cadastre d'Arlon (3).
La commune dépend de la province de Luxembourg, de l'arrondissement administratif, de l'arrondissement judiciaire et du canton de justice de paix de Neufchâteau (4).
Libramont est deux fois sinistrée au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 1940, les bâtiments communaux sont endommagés. Ils le sont à nouveau ainsi que de nombreux bâtiments privés durant l'offensive des Ardennes. S'en suit une longue période de reconstruction.
Dans l'après-guerre, la commune connait un développement économique important jusqu'à devenir un pôle économique majeur de la province de Luxembourg. Ce développement se manifeste notamment par l'établissement du zoning industriel de Libramont-Recogne sous l'impulsion du sénateur-bourgmestre Charles Bossicart et de l'Association intercommunale pour l'équipement économique de la province de Luxembourg (IDÉLUX). Ce zoning présente un intérêt national au moment de sa mise en œuvre. En 1975, l'usine " L'Oréal " s'y installe.
La Foire agricole de Libramont, à l'origine en 1926 simple concours du cheval de trait ardennais doublé d'une foire commerciale, rassemble au milieu de l'été tout ce que la province de Luxembourg puis, au fil du temps, tout le pays, compte d'actifs dans le domaine agricole.
Dans les années 1960-1970, les collèges communaux successifs se fixent comme objectif d'encourager la construction d'immeubles sur le territoire de la commune et, pour ce faire, mettent sur le marché des terrains à bâtir à un prix social (5). Les lieudits " Haynol ", " Au Buisson Martin ", " À la Voye de Regival ", etc. font l'objet de lotissements. Ils drainent une population en constante augmentation. La nouvelle église du Sacré-Cœur est consacrée en 1975. Elle remplace l'ancienne église endommagée durant la guerre.
Les propositions de fusion des communes arrivent à point nommé pour les Libramontois. La fusion doit permettre de disposer d'un territoire suffisant pour l'expansion économique régionale. Le plan Michel communiqué par circulaire du 9 septembre 1974 prévoit pour ce faire une fusion des communes de Libramont, Recogne, Sainte-Marie-Chevigny et Saint-Pierre. Cependant, pour les communes Recogne et de Saint-Pierre, cette fusion est étriquée et leur appétit se porte vers le projet de fusion dont Freux est la commune pilote (Bras, Freux, Remagne et Moircy) qui pourrait accroitre la nouvelle commune de Libramont. Cette solution est finalement retenue par le département de l'Intérieur. La nouvelle commune prend le nom de " Libramont-Chevigny ". La fusion de Bras, Freux, Libramont, Moircy, Recogne, Remagne, Sainte-Marie-Chevigny et Saint-Pierre est effective au 1er janvier 1977 (6).
La fusion, qui crée une commune de 7.082 habitants pour 17.786 hectares, est justifiée en ces termes dans le rapport au Roi précédant l'arrêté royal du 17 septembre 1975 : " Cette fusion regroupe autour de l'important centre de Libramont-Recogne (routes, chemin de fer, zoning industriel), des communes, nettement et directement polarisées par ce centre. Les voies de communication convergent d'ailleurs toutes sur Libramont, qui possède, en outre, une gare importante pour la région " (7).

Compétences et activités

Le décret du 14 décembre 1789 relatif à la constitution des municipalités jette les bases de l'organisation municipale. Il fixe également le rôle qu'elles doivent remplir :
" Article 49. Les corps municipaux auront deux espèces de fonctions à remplir ; les unes propres au pouvoir municipal ; les autres, propres à l'administration générale de l'État, et déléguées par elle aux municipalités.
Article 50. Les fonctions propres au pouvoir municipal, sous la surveillance et l'inspection des assemblées administratives, sont : de régir les biens et revenus communs des villes, bourgs, paroisses et communautés ; de régler et d'acquitter celles des dépenses locales qui doivent être payées des deniers communs ; de diriger et de faire exécuter les travaux publics qui sont à la charge de la communauté ; d'administrer les établissements qui appartiennent à la commune, qui sont entretenus de ses deniers, ou qui sont particulièrement destinés à l'usage des citoyens dont elle est composée ; de faire jouir les habitants des avantages d'une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics.
Article 51. Les fonctions propres à l'administration générale, qui peuvent être déléguées aux corps municipaux pour les exercer sous l'autorité des assemblées administratives, sont : la répartition des contributions directes entre les citoyens dont la communauté est composée ; la perception de ces contributions ; le versement de ces contributions dans les caisses du district ou du département ; la direction immédiate des travaux publics dans le ressort de la municipalité ; la régie immédiate des établissemens publics destinés à l'utilité générale ; la surveillance et l'agence nécessaires à la conservation des propriétés publiques ; l'inspection directe des travaux de réparation ou de reconstructions des églises, presbytères, et autres objets relatifs au service du culte religieux (8) ".
Après l'indépendance de la Belgique, la Constitution belge du 7 février 1831 confie les intérêts exclusivement communaux à des conseils communaux élus directement, mais réserve le contrôle de leurs actes au Roi ou au pouvoir législatif, notamment pour empêcher qu'ils ne sortent de leurs attributions ou ne portent atteinte à l'intérêt général. La Constitution confie également aux autorités communales la rédaction des actes de l'état civil et la tenue des registres. Enfin, le Congrès national déclare qu'il est nécessaire de pourvoir par des lois séparées à l'organisation provinciale et communale.
La loi communale du 30 mars 1836 constitue le fondement du droit communal belge contemporain. Constamment adaptée, certains de ses articles demeurent en vigueur dans la nouvelle loi communale (NLC) de 1988 et dans le Code de la démocratie locale et de la décentralisation (CDLD) de 2004.

Organisation

La manière dont les communes sont organisées est déterminée par la loi communale du 30 mars 1836.
Celle-ci prévoit l'existence d'un corps communal regroupant des conseillers, un bourgmestre et des échevins. Ils forment le Conseil communal. Le bourgmestre et les échevins, dont le mode de désignation a évolué au cours du temps, composent le Collège des bourgmestre et échevins ou Collège échevinal. À côté de ces fonctions politiques, chaque commune dispose d'un secrétaire et d'un receveur. Les commissaires de police et, dans certaines localités, les gardes champêtres se partagent les attributions en matière de police.
Les rapports annuels sur l'administration et la situation des affaires de la commune dressés en exécution de l'article 70 de la loi communale donnent un aperçu de l'organisation de chaque administration communale. Une copie de ces rapports était envoyée au Gouvernement provincial (9). Enfin, les registres aux délibérations du Conseil communal et du Collège constituent la source par excellence pour décrire l'organisation de la commune et son histoire.

Archives

Historique

L'article L1123-28 du CDLD dispose : " Le collège communal veille à la garde des archives et des titres ; il en dresse les inventaires en double expédition, ainsi que des chartes et autres documents anciens de la commune, et empêche qu'aucune pièce ne soit vendue ou distraite du dépôt ". Cette disposition reprend mutatis mutandis les dispositions de l'article 100 de la loi communale de 1836 (devenu l'article 132 de la NLC). La loi du 24 juin 1955 relative aux archives place les archives des communes sous la surveillance de l'Archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Elles ne peuvent être détruites sans que la commune n'ait obtenu l'autorisation de l'Archiviste général du Royaume ou de ses délégués.
La mise en œuvre de ces dispositions et les mesures de sauvegarde ou de gestion des archives sont rarement documentées. Cet aperçu se base donc sur les rapports sur l'administration et la situation des affaires de la commune et sur le dossier central de la commune de Libramont-Chevigny constitué par les Archives de l'État.
Dans le rapport annuel sur l'administration et la situation des affaires de la commune pour 1910, les archives sont dites " peu importantes [et] se composent des dossiers de travaux en cours depuis 1900 ". En 1930, leur " état est passable ". Le " classement est médiocre " par " manque de place et de mobilier ". La situation ne s'améliore pas en 1931. En 1932, la situation est qualifiée de " satisfaisante " (10).
Dans un courrier daté du 8 août 1988 relatif à la conservation des archives communales, le Collège des bourgmestre et échevins de Libramont-Chevigny informe le gouverneur de la province que la commune désire conserver ses archives dans les locaux de l'administration communale (11).
En 1990, les archives de la nouvelle entité de Libramont-Chevigny ainsi que celles des anciennes communes qui la composent sont conservées dans la nouvelle maison communale ainsi que dans les anciennes maisons communales de Freux et de Sainte-Marie-Chevigny. L'archiviste de l'État Roger Petit recommande dès lors aux autorités communales de regrouper l'ensemble des archives dans les bâtiments récemment construits. Il demande également au secrétaire communal " de prévoir l'engagement d'un employé [...] qui serait chargé de mettre en ordre les quelque 250 mètres d'archives statiques dans la nouvelle maison communale, ensuite de reclasser les archives qui seraient transférées [...] des anciennes maisons de Freux et de Sainte-Marie " (12).
En 1992, l'archiviste de l'État Jean-Marie Yante précise dans son rapport que la majorité des archives de la commune de Libramont est conservée dans un local situé au premier étage de la maison communale de Libramont-Chevigny. Les pièces comptables produites en 1975 et 1976 sont, quant à elles, conservées dans l'ancienne maison communale de Sainte-Marie-Chevigny (13).
En 2010, les archives de la commune de Libramont (environ 17 mètres linéaires) sont conservées dans le grenier de l'école communale de Sainte-Marie-Chevigny. Le grenier, bien qu'en partie isolé, n'est pas chauffé. Alors que la majorité des documents sont conservés dans des boites de type " La Charte ", d'autres sont stockés sans conditionnement. Toutes les archives " avant fusion ", avec ou sans conditionnement, sont déposées à même le sol, en contact direct avec les murs du grenier. De ce fait, certains documents sont humides et le risque de voir se développer des champignons n'est pas à négliger (14).
En vue de remédier à ces inconvénients, la commune a signé, en date du 6 octobre 2010, une convention de partenariat avec les Archives de l'État. Celle-ci charge l'équipe du projet " Archives locales de Wallonie " de préparer le dépôt des fonds communaux antérieurs à la fusion en procédant à un tri et en rédigeant les inventaires. C'est également dans le cadre de cette collaboration qu'un bordereau d'élimination d'archives postérieures à 1976 ne présentant plus d'utilité administrative ou juridique et sans intérêt historique a été mis au point en parfaite concertation avec les différents services communaux.

Acquisition

Les archives ont été déposées par la commune de Libramont-Chevigny en date du 21 août 2013 (accroissement n° 2013/034).

Contenu

Les archives classées dans cet inventaire ont trait au fonctionnement et aux activités de la commune de Libramont entre 1900 et 1977.
Procédons par grandes séries d'archives :


Langues et écriture des documents
La langue du fonds est le français. Certains documents sont rédigés en allemand ou en anglais pour les périodes de guerre.

Conseil communal et Collège des bourgmestre et échevins

On appelle Collège des bourgmestre et échevins ou Collège échevinal la réunion des bourgmestre et échevins chargés de l'administration de chaque commune. Le bourgmestre et les échevins, agissant ensemble et indivisément, procèdent par voie de délibération. Ils constituent un corps délibérant du pouvoir exécutif et non pas un pouvoir délibérant législatif, tel que l'est le Conseil communal. Les actes posés par le Collège ne font généralement qu'administrer, exécuter ou appliquer les lois et règlements à des cas particuliers ou à des individus déterminés, sauf le droit de règlementation résultant d'une délégation. Toutes les décisions importantes prises par le Collège et les délibérations du Conseil sont consignées dans deux séries de registres. Ces registres aux délibérations permettent normalement de suivre l'évolution de la politique locale et la gestion des affaires communales, depuis les premières années du XIXe siècle jusqu'à nos jours.

Finances et fiscalité

Les finances communales occupent une part importante de l'activité de l'administration et constituent un élément particulièrement important des archives. Chaque année un budget est établi par le Collège, mis à l'approbation du Conseil et soumis à l'autorité de tutelle. Par la suite, une comptabilité précise des dépenses et des recettes est tenue par le receveur communal. Toutes les initiatives et les activités menées par les autorités communales se retrouvent dans ces dossiers. Le moindre engagement financier donne lieu à des contrats, factures et mandats de paiement de toute nature. Les pièces justificatives aux comptes ne sont toutefois pas toutes conservées et pour les périodes récentes, un tri est opéré par l'archiviste, qui ne conserve finalement que les dossiers les plus significatifs et une année type par législature, permettant au chercheur d'évaluer correctement l'évolution à long terme des finances communales.
Si la gestion financière nous renseigne sur tous les aspects des activités communales, elle génère aussi de nombreux documents très utiles pour connaitre les personnes qui habitent la localité. L'administration perçoit en effet sur les habitants des taxes et des impôts divers. Elle tient à cet effet des rôles de contribuables, qui complètent les informations individuelles reprises dans les registres de la population. Les propriétés foncières sont également taxées et chaque commune dispose de registres et de plans cadastraux, déposés par les services du Cadastre, qui donnent une idée fort précise de l'organisation de l'espace et de la structure de la propriété immobilière. On peut suivre par ce biais l'histoire d'une habitation ou d'un terrain au cours des ans et en connaitre les propriétaires successifs.

Patrimoine

Le patrimoine communal se compose de nombreux biens immobiliers divers. Il existe donc dans les archives d'importants dossiers relatifs à l'acquisition, à l'échange, à l'expropriation ou à la vente de biens communaux ou encore de dossiers constitués dans le cadre des ventes de coupes de bois. En règle générale, les principaux édifices du village sont aussi propriété communale : l'église, le presbytère, l'école et le cimetière nécessitent ainsi un couteux entretien et des travaux réguliers que l'on peut suivre d'année en année à l'aide des dossiers constitués et conservés par l'administration.

Etat civil

L'état civil a été institué en France par décret du 20 septembre 1792. À partir de cette date, dans chaque commune, l'officier de l'état civil consigne dans des registres distincts tenus en double les naissances, les mariages et les décès intervenus sur le territoire communal au cours de l'année. Il tient aussi un registre pour les publications de mariages. L'officier de l'état civil clôture ses registres en fin d'année et transmet un exemplaire au greffe du tribunal de première instance de l'arrondissement, avec le registre aux publications de mariages, tenus en un unique exemplaire. L'exemplaire communal est encore aujourd'hui conservé par la commune afin d'éviter la présence dans le même bâtiment des deux exemplaires.

Population

Depuis 1847, les communes doivent tenir un répertoire de l'ensemble des habitants ayant leur résidence habituelle dans la commune. Ces registres de population, actes authentiques et publics renouvelés après chaque recensement décennal, rendent compte de la composition de chaque famille, de l'identité des individus et des mouvements qui interviennent, tels qu'arrivées dans la commune, départs, naissances, mariages ou décès.
Dans le fonctionnement journalier de l'administration communale, ces registres servent à l'établissement des travaux de statistique (pour les opérations de recensement et l'établissement des mouvements annuels d'émigration et d'immigration), à la révision des listes électorales (pour les chambres, le conseil provincial, le conseil communal, les conseils de prud'hommes, les conseils de l'industrie et du travail), à l'organisation de la police (pour les recherches sur l'identité des délinquants), de la milice et de la garde civique (le service de la garde civique est dû par celui qui a une résidence réelle), à la détermination du domicile de secours des indigents et des enfants qui ont droit à l'instruction gratuite, à la participation à l'affouage, etc.
Pour l'historien, ces registres sont d'un grand intérêt pour toutes les données socioéconomiques et démographiques qu'ils renferment (avec les nom et prénoms, le lieu et la date de naissance, l'état civil, le domicile légal, la profession, la fonction ou la position, la nationalité et des renseignements relatifs à la milice, à la garde civique ou encore au casier judiciaire).
La tenue des registres de population rentre dans les tâches de l'administration générale de la commune, donc dans les attributions du Collège communal. Aux termes de l'article 1er de l'arrêté royal du 30 décembre 1900, c'est désormais l'officier de l'état civil qui est chargé de faire observer exactement tout ce qui concerne leur tenue. Les registres obligatoires sont le registre principal, les registres d'entrée et de sortie des habitants. Enfin, les règlements imposent la confection d'un index ou répertoire des noms des habitants. Depuis le début des années 1980, les registres de population tendent à disparaitre au profit de bases de données informatiques établies en connexion avec le registre national des personnes physiques.

Elections

C'est au niveau communal que sont constituées les listes des électeurs pouvant participer aux scrutins nationaux, provinciaux ou communaux. L'administration conserve ainsi des dossiers concernant les personnes éligibles et les candidats, les électeurs, le déroulement des différentes élections et généralement les résultats des élections communales, ainsi que l'installation des nouveaux conseils et collèges communaux. La teneur des listes électorales varie dans le temps en fonction de la législation en vigueur. Les listes d'électeurs sont vérifiées et modifiées périodiquement en fonction des revenus déclarés des habitants et, plus tard, sur base de leur domicile légal, de leur citoyenneté belge ou européenne, et d'éventuelles restrictions temporaires de leurs droits politiques, dues à une condamnation judiciaire ou à une incapacité mentale. La révision des listes électorales donne souvent lieu à des contestations, qui sont soumises aux cours et tribunaux.

Affaires militaires

C'est sur base des registres de l'état civil et de population que sont établis les registres de milice et les dossiers qui les accompagnent. Jusqu'à la suspension du service militaire obligatoire en 1994, on dressait chaque année la liste des jeunes hommes en âge d'être appelés. Selon les époques, ces candidats miliciens pouvaient échapper au service militaire en fonction d'un tirage au sort favorable, d'une exemption pour cause physique ou d'une objection de conscience. Des motifs divers permettaient aussi d'obtenir un sursis et de retarder l'enrôlement. Les dossiers constitués à cet effet sont généralement conservés, mais il faut souligner qu'ils peuvent faire largement double emploi avec ceux qui existent au niveau provincial ou national.

Travaux publics

La commune s'occupe de tout ce qui concerne l'infrastructure, les voiries ou les bâtiments publics communaux soit en tant que principal maitre d'œuvre de certains projets, soit en tant qu'associée aux travaux menés par les autorités provinciales, nationales et plus tard régionales. L'établissement de la distribution d'eau potable, l'électrification des campagnes et l'installation progressive du téléphone ou de la télédistribution constituent une vaste entreprise qui modifie considérablement l'existence des populations rurales.

Enseignement

L'organisation de l'enseignement primaire constitue un secteur important de la politique communale au cours des XIXe et XXe siècles. Les archives communales conservent divers dossiers relatifs à l'organisation générale, au personnel enseignant, aux bâtiments scolaires et au matériel didactique. Des listes d'écoliers sont dressées annuellement ce qui permet de suivre la scolarisation de la jeunesse locale.

Bienfaisance ou assistance publique

Dès le début du XIXe siècle, un Bureau de bienfaisance est institué dans chaque commune. Il s'occupe de soulager les habitants les plus pauvres et prend en charge certains frais récurrents comme ceux liés à la scolarisation des enfants, aux soins médicaux, aux domiciles de secours, à l'internement de déficients mentaux ou encore à l'éducation d'orphelins dans des établissements spécialisés, situés en général en dehors de la commune. Certains de ces organismes bénéficient des largesses de bienfaiteurs et sont en mesure de créer sur le territoire communal une œuvre de bienfaisance spécifique, principalement un home pour personnes âgées. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des institutions de bienfaisance et en contrôlent l'essentiel des activités. Aux bureaux créés en 1800 succèdent les commissions d'assistance publiques (CAP) en 1925, puis les centres publics d'aide sociale (CPAS) en 1977, devenus centres publics d'action sociale en 2004.

Culte

Sous Napoléon Bonaparte, la vie religieuse est réorganisée sur des bases nouvelles. L'Église catholique occupe alors une place prépondérante. Elle bénéficie en priorité des mesures prises par l'empereur visant à restituer aux paroisses tout ou une partie des biens qu'elles possédaient avant la Révolution et d'en assurer la gestion rationnelle. Des institutions publiques, connues sous le nom de fabriques d'églises, sont instituées par un décret du 30 décembre 1809, afin de prendre en charge l'organisation matérielle du culte. Si la majorité des églises appartient à la commune, qui en assure la restauration et l'entretien, les fabriciens se chargent d'administrer les biens propres de la paroisse. Ils se chargent également de subvenir aux frais du culte tels que le luminaire ou une partie du mobilier et de l'aménagement intérieur. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des fabriques d'églises et en contrôlent l'essentiel des dépenses. Quant aux ministres du culte, ils sont payés directement par l'État, mais reçoivent parfois un supplément de traitement de la commune et entretiennent avec les autorités municipales des relations étroites, qui reflètent généralement fort bien l'évolution des rapports complexes entre l'Église et l'État aux XIXe et XXe siècles.

Sélections et éliminations

Le tri a été effectué conformément aux directives suivantes :
MARÉCHAL G., Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 1 : État civil, population, milice, finances, Bruxelles, 1988 (Archives générales du Royaume, Miscellanea Archivistica, Studia, n° 1).
MARÉCHAL G., Conservation et destruction des archives communales. Directives et recommandations, t. 2 et 3, Bruxelles, 2005 (Archives générales du Royaume, Miscellanea Archivistica, Manuale, n° 52 et 53).

Accroissements/compléments

Le fonds est clos et la plupart des documents sont désormais conservés aux Archives de l'État. Les principales exceptions sont les registres aux délibérations du Conseil communal et Collège des bourgmestre et échevins, les dossiers d'urbanisme, les registres de l'état civil et les atlas des cours d'eau non navigables ni flottables et des chemins vicinaux. Ces deux derniers documents sont du reste désormais consultables sur le Géoportail de la Wallonie (15). L'absence de dépôt s'explique d'une part, par le maintien d'une utilité administrative et d'autre part, par la présence d'un double (état civil ou permis de bâtir) aux Archives de l'État.

Mode de classement

Les archives de la commune étaient partiellement classées selon le système un système de classement décimal national (CDN). Ce type de catalogage ne convient cependant pas pour les archives définitives pour les raisons suivantes :
Ce classement par sujet a un caractère artificiel. Outre le fait qu'il soit subjectif (choisir un seul élément du contenu est une opération souvent hasardeuse), ce catalogage effectué à posteriori est distinct de l'organisation initiale des archives, organisation reflétant le fonctionnement des services. Ce classement est contraire au principe de respect de la structure du fonds d'archives, de l'ordre organique résultant du traitement administratif (16). Ainsi par exemple, pour les archives relatives aux bâtiments communaux servant à l'enseignement, ces dossiers ont-ils initialement été produits et traités par le service communal des travaux ou le service communal en charge de l'enseignement ? Il n'est plus possible de le dire et nous avons dû faire des choix de manière arbitraire. L'authenticité et l'intégrité des dossiers tels qu'initialement constitués ne pourront plus être établies avec certitude.
Les descriptions contenues dans ce type de classement ont un caractère peu détaillé qui ne répond en aucun cas aux normes archivistiques internationales en vigueur pour la réalisation d'instruments de recherche (principalement la norme ISAD(G)). Ainsi, les dates extrêmes des dossiers étaient-elles rarement indiquées.
Les archives n'ont fait l'objet d'aucun tri préalable à leur classement.
Ainsi a-t-il été indispensable de reclasser l'ensemble des documents en utilisant le cadre de classement repris dans la publication de Guy Gadeyne (17). Les principales subdivisions de ce cadre sont les suivantes :
I. Généralités
II. Organisation et personnel
III. Patrimoine
IV. Finances et fiscalité
V. État civil
VI. Population
VII. Élections
VIII. Affaires militaires et guerres
IX. Ordre et sécurité publics
X. Santé publique
XI. Travaux publics, services d'utilité publique, aménagement du territoire et urbanisme
XII. Enseignement
XIII. Culture, sports et divertissements
XIV. Vie économique
XV. Affaires sociales et règlementation du travail
XVI. Bureau de bienfaisance et Commission d'assistance publique
XVII. Relations avec les cultes reconnus
Les rubriques ont été adaptées au fonds d'archives selon les besoins spécifiques. Sous une sous-rubrique, les différentes descriptions archivistiques ont été classées dans l'ordre chronologique.

Conditions d'accès

Dans le respect de la règlementation en vigueur et sous réserve d'éventuelles modifications, les archives (hormis les registres de population, des étrangers et de l'état civil) de plus de 30 ans et ne contenant pas de données à caractère personnel sont librement consultables. Dans le cas d'archives de plus de 30 ans et contenant des données à caractère personnel, une autorisation du Collège communal est nécessaire. Cette autorisation n'est plus nécessaire lorsque les archives contenant des données à caractère personnel ont plus de 100 ans.
Les règles spécifiques de consultation des registres de la population et des registres des étrangers sont fixées de la manière suivante : les registres clôturés depuis plus de 120 ans sont librement consultables à des fins généalogiques ou historiques ou à d'autres fins scientifiques tandis que les registres clôturés depuis moins de 120 ans ne sont pas consultables. Seuls des extraits peuvent éventuellement être délivrés moyennant une autorisation écrite du Collège communal et dans le respect de la législation en vigueur.

Conditions de reproduction

La reproduction des documents s'opère selon les règlements et tarifs en vigueur aux Archives de l'État. Pour le cas plus particulier des registres de la population et des registres des étrangers, des reproductions peuvent être délivrées pour les seuls registres clôturés depuis plus de 120 ans.

Documents apparentés

Afin de compléter l'information contenue dans le présent inventaire, le chercheur pourra consulter en premier les archives produites par la commune de Saint-Pierre (prédécesseur en droit) puis par la commune de Libramont-Chevigny (successeur en droit), mais également celles des établissements publics liés à la commune (fabrique d'église, bureau de bienfaisance, commission d'assistance publique) ou encore celles de la tutelle (commissariat d'arrondissement et administration provinciale du Luxembourg).
Différentes sources imprimées sont également disponibles. Il s'agit notamment de l'Almanach administratif de la province de Luxembourg (1891-1922), qui devient à partir de 1923 l'Annuaire administratif de la province de Luxembourg et de l'Almanach royal (1849-1939). Le lecteur y trouvera, année par année, des informations telles que la liste des bourgmestres, échevins et conseillers, le nom du secrétaire et du receveur communal, ceux du commissaire de police, du garde champêtre et des cantonniers, le nombre d'habitants ou encore le montant du cens électoral.
Enfin, les fonds et collections des Archives de l'État accessibles via le moteur de recherche search.arch.be ou via le portail cartographique www.cartesius.be peuvent permettre d'approfondir la recherche sur un très grand nombre de sujets dépassant de loin les frontières communales.

Bibliographie

CERCLE ART ET HISTOIRE DE LIBRAMONT-CHEVIGNY, 14-18 : Libramont-Chevigny et le Centre-Ardennes dans le Grande Guerre, Libramont-Chevigny, 2014.
CERCLE ART ET HISTOIRE DE LIBRAMONT-CHEVIGNY, Libramont-Chevigny : retour sur images, La Roche-en-Ardenne, 2001.
CERCLE ART ET HISTOIRE DE LIBRAMONT-CHEVIGNY, Libramont-Chevigny au fil du siècle, Libramont-Chevigny, 2002.
CERCLE ART ET HISTOIRE DE LIBRAMONT-CHEVIGNY, Libramont-Chevigny : des racines aux étoiles, Libramont-Chevigny, s.d. [2008 ?].
DE SEYN E., Dictionnaire historique et géographique des communes belges, Turnhout, s.d.
HASQUIN H., Communes de Belgique, dictionnaire d'histoire et de géographie administrative, t. 1 et 2 : Wallonie, Bruxelles, 1980.
Histoire et patrimoine des communes de Belgique, Province de Luxembourg, Bruxelles, 2009.
MARCHAL A., Une paroisse née avec le 20e siècle à Libramont, 1902-1955, Libramont, s.d.
VRIELINCK S., De territoriale indeling van België (1795-1963). Bestuursgeografisch en statistisch repertorium van de gemeenten en de supracommunale eenheden (administratief en gerechtelijk). Met de officiële uitslagen van de volkstellingen, Louvain, 2000, 3 vol.

Contrôle de la description

L'entrée de ce fonds aux Archives de l'État et les opérations d'inventaire ont été réalisées dans le cadre du projet " Archives locales de Wallonie ". Ce projet se donne pour but d'aider les communes et les centres publics d'action sociale à mieux gérer leurs archives et de leur permettre de les déposer dans le respect des prescriptions légales. Vincent Pirlot, responsable du projet, s'est chargé des opérations d'entrée et a coordonné le travail d'inventaire. La description des éléments d'archives a été réalisée en 2016 par Olivier Yande. Après leur encodage par Astrid Saint-Viteux, François Moreau, assistant, s'est chargé de l'ajout des pièces restantes, de la relecture de l'ensemble et de la rédaction de la description générale du fonds.
Les auteurs ont tenu compte de la norme ISAD(G) et se sont conformés aux Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives des Archives de l'État (version d'août 2014).

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1Registres aux délibérations. 25 janvier 1965 - 24 février 1975.1 volume
2Rapports annuels sur l'administration et la situation des affaires de la commune. 1969-1970.1 chemise