Name: Commune de Chassepierre
Period: 1777-1977 (1980)
Inventoried scope: 9,46 linear meters
Archive repository: State archives in Arlon
Heading : Municipalities
Authors: Lannoy, Delphine — Pirlot, Vincent
Year of publication: 2014
Code of the inventory: AEA 194
Administration communale de Chassepierre
La Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795), en vigueur lors de l'annexion de la Belgique (1er octobre 1795) par la France, avait instauré des " municipalités de canton ". Entre 1795 et 1800, Chassepierre dispose d'un agent municipal et d'un adjoint, chargés de l'administration des affaires purement locales. La réunion des agents municipaux à Florenville, chef-lieu de canton, constitue la municipalité de canton (1). En application de la loi concernant la division du territoire français et l'administration du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), Chassepierre devient une commune à part entière (2).
La commune fait partie du département des Forêts. Toutefois, entre les arrêtés du 12 septembre 1814 et du 17 novembre 1814, elle est attachée au département de Sambre-et-Meuse. Suite à l'arrêté royal du 2 janvier 1823, sous le Régime hollandais, la commune est transférée de l'arrondissement administratif de Neufchâteau (1800-1823) à celui de Virton. Au niveau de la milice, la commune dépend du canton de Florenville. La commune relève successivement des arrondissements judiciaires d'Habay-la-Neuve (1796-1800), de Neufchâteau (du 18 mars 1800 au 12 septembre 1814), de Saint-Hubert (du 12 septembre 1814 au 17 novembre 1814), de Neufchâteau (1814-1839) et enfin d'Arlon (à partir du 6 juin 1839).
En 1823, la commune se compose des hameaux de Chassepierre, Azy, Laiche et Menil (3).
En 1887, le territoire du hameau de Davihat est séparé de la commune de Lacuisine et est réuni à la commune de Chassepierre (4).
En 1974, la commune, qui s'étend sur un peu plus de 1473 hectares, compte 431 habitants répartis comme suit : 176 à Chassepierre, 35 à La Barrière, 5 à Mon Idée, 36 à Azy, 19 à la Route de Bouillon, 11 à Le Breux, 8 à Le Ménil, 6 à Froids-Vents, 1 à Mersinhat et 134 à Laiche (5).
Le 10 mai 1973, le Conseil communal de Chassepierre se prononce sur une circulaire datée du 23 mars 1973 concernant la fusion des communes et la modification de leurs limites. Dans leur délibération, les membres du Conseil s'opposent à toute fusion de communes, mais marquent, toutefois, " en cas de fusion obligatoire, un intérêt pour une fusion avec la commune de Florenville comme centre " (6).
Le 9 septembre 1974, la fusion de Chassepierre, Florenville, Fontenoille, Lacuisine, Muno, Sainte-Cécile et Villers-devant-Orval est proposée dans une circulaire du Ministre de l'Intérieur (7). Le 11 octobre 1974, le Conseil communal s'oppose de nouveau à cette fusion, mais plus largement encore à la fusion des communes dans son principe. Les conseillers signalent qu'en cas de fusion obligatoire, ils souhaitent, à l'unanimité, et pour des raisons constructives, " le rattachement de Chassepierre à Florenville dans l'optique d'une fusion cantonale ". Ils motivent le principe de fusion cantonale par " la nécessité pour l'administration d'occuper une position centrale dans les limites de la nouvelle commune envisagée, la nécessité de neutraliser les chances de minorisation des sections par la commune centre, en leur donnant la possibilité par un plus grand nombre de population globale d'obtenir une meilleure représentativité dans le nouveau Conseil communal " et par " l'impératif économique de n'investir en nouveaux complexe et équipements d'incendie, sanitaires, scolaires, administratifs, sportifs, culturels, touristiques ou autres qu'à l'échelon cantonal plutôt qu'à l'échelle de communes plus nombreuses ". Les conseillers, en cas de fusion, souhaitent également que le nom donné à la nouvelle entité soit un nouveau nom, " lequel fera point de départ et date dans l'histoire de la nouvelle commune " (8).
Le 1er janvier 1977, la commune de Chassepierre est fusionnée avec les communes de Florenville, Fontenoille, Lacuisine, Muno, Sainte-Cécile et Villers-devant-Orval pour former une nouvelle entité portant le nom de Florenville.
Le pouvoir communal est, par nature, limité aux intérêts strictement locaux. L'article 49 du décret relatif à la constitution des municipalités du 14 décembre 1789 précise que les corps municipaux auront deux fonctions principales à remplir : les unes sont propres au pouvoir municipal ; les autres à l'administration générale de l'État qui les leur délègue.
Il ne peut être question, dans l'introduction du présent inventaire, de reprendre en détail les compétences spécifiquement confiées aux communes et leur évolution (voir ci-dessous les 17 principales rubriques du cadre de classement utilisé pour les archives communales). Mentionnons simplement l'article 50 du décret susmentionné : " Les fonctions propres au pouvoir municipal, sous la surveillance et l'inspection des assemblées administratives, sont : de régir les biens et revenus des villes, bourgs, paroisses et communautés; de régler et d'acquitter celles des dépenses locales qui doivent être payées des deniers communs; de diriger et de faire exécuter les travaux publics qui sont à la charge de la communauté; d'administrer les établissements qui appartiennent à la commune, qui sont entretenus de ses deniers, ou qui sont particulièrement destinés à l'usage des citoyens dont elle est composée; de faire jouir les habitants des avantages d'une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité dans les rues, lieux et édifices publics " (9). Ces attributions ont peu évolué au cours des XIXe et XXe siècles, du moins d'un point de vue strictement juridique. Ces fonctions et attributions seront explicitées et précisées par la loi communale du 30 mars 1836, qui règle aussi le mode de désignation des conseillers, bourgmestre et échevins. Pendant plus de 150 ans (10), la législation ne connaîtra pas de changements fondamentaux.
Nous ne développerons pas ici l'organisation d'une administration communale en général (11). Quant à celle de l'ancienne commune de Chassepierre en particulier, elle reste encore à écrire.
Pour ce faire, le chercheur dispose de différentes sources. Pointons plus particulièrement la série des Rapports annuels sur la situation des affaires de la commune conservée aux Archives de l'État Arlon dans le fonds du Gouvernement provincial (12). Ces rapports se subdivisent en 12 rubriques (population, administration communale, finances communales, institutions de bienfaisance, culte, instruction publique, sûreté et hygiène publiques, garde civique et milice, contributions publiques, voies de communication et régime des eaux, agriculture, objets divers). Outre ces rapports, les registres aux délibérations du Conseil communal et du Conseil échevinal sont une source importante pour l'histoire de la commune.
Différentes sources imprimées sont également disponibles. Il s'agit notamment de l'Almanach administratif de la province de Luxembourg (1891-1922), qui devient à partir de 1923 l'Annuaire administratif de la province de Luxembourg et de l'Almanach royal (1849-1939). Le lecteur y trouvera, année par année, des informations telles que la liste des bourgmestres, échevins et conseillers, le nom du secrétaire et du receveur communal, ceux du commissaire de police, du garde champêtre et des cantonniers, le nombre d'habitants ou encore le montant du cens électoral.
De 1882 à 1912, les archives sont " bien conservées " (13). En 1925, les archives sont conservées au bureau communal ; bien que la plupart aient été remises au Gouvernement provincial et que toutes aient souffert durant la guerre. En 1930, les archives sont toujours conservées au bureau communal, " suivant le matériel dont dispose la commune " (14). Un an plus tard, les archives sont classées dans des armoires et des rayons expressément destinés à cet usage. L'Administration communale a également consenti, en 1931, une dépense de 1500 francs afin faire relier les registres de l'état civil et de milice des dix dernières années (15). En 1932, les archives se composent " en ordre principal, des registres paroissiaux, depuis 1663, et des registres aux délibérations du Conseil depuis 1830, quelques feuilles éparses relatant des anciens actes, les comptes communaux depuis plus de cinquante ans " (16). En 1933, il est mentionné que " tous les documents importants qui pouvaient être en commune ont été remis aux archives provinciales à l'exception des registres paroissiaux " (17). En 1937, les archives communales sont toujours conservées au bureau communal (18).
Le 5 juillet 1977, le Collège échevinal de Florenville décide de confier le classement des archives des anciennes communes à l'Union des Villes et Communes belges. Le contrat conclu est approuvé " au montant de 495.000 francs à indexer, soit environ 640.000 francs TVA comprise à l'index en vigueur en août et septembre 1978 " (19). Le 28 mars 1983, le Collège échevinal décide qu'il sera " procédé régulièrement à la mise à jour du classement des archives et des documents de la commune " (20). Ce faisant, l'Union des Villes et des Communes propose " une révision et un nettoyage du classement réalisé jadis ; les documents n'ayant plus d'intérêt actuel seront transférés aux archives [de ladite commune] dans les dossiers correspondants " (21).
Les transformations réalisées à la maison communale, sise rue du Château, au début des années 2000, ont été l'occasion de transférer les archives précédemment conservées dans les greniers dans un local spécialement aménagé à la cave pour accueillir les archives avant et après fusion. Les conditions climatiques qui règnent dans le local sont jugées bonnes et ce dernier est bien entretenu. Ce local donne accès à une pièce annexe qui accueille les documents de l'état civil de moins de 100 ans. Cette pièce, contrairement au local principal, est fermée à clé. L'Administration communale conserve ses archives sur des rayonnages métalliques dans des boîtes à archives. Les indications présentes sur ces boîtes relèvent principalement de la classification décimale adoptée par l'Union des Villes et des Communes. Les registres sont, quant à eux, conservés dans plusieurs armoires métalliques (22).
Au début des années 2000, la SPRL CDN-CAIC intervient à la commune pour mettre à jour le classement des archives, mais surtout pour permettre de libérer de l'espace de stockage nécessaire aux services communaux. Lors de cette intervention, la plupart des documents communaux du XIXe siècle (comptes, documents cadastraux, etc.) et autres documents du XXe siècle, jugés sans intérêt, ont été jetés dans un conteneur. Une habitante, Annette Biazot, a obtenu l'autorisation de pouvoir enlever dudit conteneur les documents qui lui semblaient les plus intéressants ainsi que de les stocker dans une cave de l'Hôtel de Ville (23).
Le 30 septembre 2010, le Conseil communal de Florenville approuve la convention de collaboration avec les Archives de l'État à Arlon. Cette collaboration permet notamment l'intervention d'une archiviste au sein de la commune et le dépôt, aux Archives de l'État à Arlon, des archives des anciennes communes de Chassepierre, Florenville, Fontenoille, Muno, Sainte-Cécile, Lacuisine et Villers-devant-Orval. Le transfert des archives de la commune de Chassepierre (13 mètres courants) a eu lieu les 16 et 19 mai 2011 (accroissement enregistré sous le n° 11/039).
Les archives classées dans ce présent inventaire ont trait au fonctionnement et aux activités de la commune de Chassepierre entre 1777 et 1976 (1980).
Procédons par grandes séries d'archives :
Finances et comptabilité
Les finances communales occupent une part importante de l'activité de l'administration et constituent un élément particulièrement important des archives. Chaque année un budget est établi par le Collège, mis à l'approbation du Conseil et soumis à l'autorité de tutelle. Par la suite une comptabilité précise des dépenses et des recettes est tenue par le receveur communal. Toutes les initiatives et les activités menées par les autorités communales se retrouvent dans ces dossiers. Le moindre engagement financier donne lieu à des contrats et factures de toute nature. Les pièces justificatives des comptes ne sont toutefois pas toutes conservées et pour les périodes récentes, un tri est opéré par l'archiviste, qui ne conserve finalement que les dossiers les plus significatifs et une année type par législature, permettant au chercheur d'évaluer correctement l'évolution à long terme des finances communales.
Les communes sont également propriétaires de biens immobiliers divers. En zone rurale et particulièrement en province du Luxembourg, elles possèdent des bois et des champs, dont l'exploitation directe ou la location leur procurent des revenus parfois substantiels. Il existe donc dans les archives d'importants dossiers relatifs à l'acquisition, à l'échange ou à la vente de biens communaux ou encore de dossiers constitués dans le cadre des ventes de coupes de bois. Les principaux édifices du village sont aussi propriété communale : l'église, le presbytère, l'école et le cimetière nécessitent ainsi un coûteux entretien et des travaux réguliers, que l'on peut suivre d'année en année à l'aide des dossiers constitués et conservés par l'administration.
Cadastre et rôles d'imposition
Si la gestion financière nous renseigne sur tous les aspects des activités communales, elle génère aussi de nombreux documents très utiles pour connaître les personnes qui habitent la localité. L'administration perçoit en effet sur les habitants des taxes et des impôts divers. Elle tient à cet effet des rôles de contribuables, qui complètent les informations individuelles reprises dans les registres de la population. Les propriétés foncières sont également taxées et chaque commune dispose de registres et de plans cadastraux, déposés par les services du Cadastre, qui donnent une idée fort précise de l'organisation de l'espace et de la structure de la propriété immobilière.
Affaires électorales
C'est au niveau communal que sont constituées les listes des électeurs pouvant participer aux scrutins nationaux, provinciaux ou communaux. L'administration conserve ainsi des dossiers concernant les personnes éligibles et les candidats, les électeurs, le déroulement des différentes élections et généralement les résultats des élections communales, ainsi que l'installation des nouveaux conseils et collèges municipaux. La teneur des listes électorales varie dans le temps en fonction de la législation en vigueur. Avant l'établissement du suffrage universel en 1921, le droit de vote était réservé aux personnes les plus riches. Les listes d'électeurs sont vérifiées et modifiées périodiquement en fonction des revenus déclarés des habitants et, plus tard, sur la base de leur domicile légal, de leur citoyenneté belge ou européenne, et d'éventuelles restrictions temporaires de leurs droits politiques, dues à une condamnation judiciaire ou à une incapacité mentale. La révision des listes électorales donne souvent lieu à des contestations, qui sont soumises au jugement des tribunaux.
Les registres de la population
Depuis 1847, les communes doivent tenir un répertoire de l'ensemble des habitants ayant leur résidence habituelle dans la commune. Ces registres de population, actes authentiques et publics renouvelés après chaque recensement décennal, rendent compte de la composition de chaque famille, de l'identité des individus et des mouvements qui interviennent, tels qu'arrivées dans la commune, départs, naissances, mariages ou décès.
Dans le fonctionnement journalier de l'administration communale, ces registres servent à l'établissement des travaux de statistique (pour les opérations de recensement et l'établissement des mouvements annuels d'émigration et d'immigration), à la révision des listes électorales (pour les chambres, les conseils provinciaux, les conseils communaux, les conseils de prud'hommes, les conseils de l'industrie et du travail), à l'organisation de la police (pour les recherches sur l'identité des délinquants), de la milice et de la garde civique (le service de la garde civique est dû par celui qui a une résidence réelle), à la détermination du domicile de secours des indigents et des enfants qui ont droit à l'instruction gratuite, à la participation à l'affouage, etc.
Pour l'historien, ces registres sont d'un grand intérêt pour toutes les données socio-économiques et démographiques qu'ils renferment (avec les nom et prénoms, le lieu et la date de naissance, l'état civil, le domicile légal, la profession, la fonction ou la position, la nationalité et des renseignements relatifs à la milice, à la garde civique ou encore au casier judiciaire).
La tenue des registres de population rentre dans les tâches de l'administration générale de la commune, donc dans les attributions du Collège communal. Aux termes de l'article 1er de l'arrêté royal du 30 décembre 1900, c'est désormais l'officier de l'état civil qui est chargé de faire observer exactement tout ce qui concerne leur tenue. Les registres dont la tenue est obligatoire sont le registre principal, les registres d'entrée et de sortie des habitants. En outre, il peut être tenu des registres auxiliaires (comme le registre des domestiques). Enfin, les règlements imposent la confection et la tenue d'un index ou répertoire des noms des habitants.
Depuis le début des années 1980, les registres de population tendent à disparaître au profit de bases de données informatiques établies en connexion avec le registre national des personnes physiques.
Milice
C'est sur base des registres d'état civil et de population que sont établis les registres de milice et les dossiers qui les accompagnent. Jusqu'à la suspension du service militaire obligatoire en 1994, on dressait chaque année la liste des jeunes hommes en âge d'être appelés. Selon les époques, ces candidats miliciens pouvaient échapper au service militaire en fonction d'un tirage au sort favorable, d'une exemption pour cause physique ou d'une objection de conscience. Des motifs divers permettaient aussi d'obtenir un sursis et de retarder l'enrôlement. Les dossiers constitués à cet effet par l'administration communale sont généralement conservés, mais il faut souligner qu'ils peuvent faire largement double emploi avec ceux qui existent dans les archives de l'Administration provinciale ou nationale, conservés aux Archives de l'État.
Voirie et infrastructure
L'administration communale s'occupe de tout ce qui concerne l'infrastructure, soit en tant que principal maître d'œuvre de certains projets, soit en tant qu'associée aux travaux menés par les autorités provinciales, nationales et plus tard régionales. L'établissement de la distribution d'eau potable ainsi que de l'électrification des campagnes et l'installation progressive du téléphone constituent une vaste entreprise qui modifie considérablement l'existence des populations rurales.
Enseignement
L'organisation de l'enseignement primaire constitue un secteur important de la politique communale au cours des XIXe et XXe siècles. Les archives communales conservent divers dossiers relatifs à l'organisation générale, au personnel enseignant, aux bâtiments scolaires et au matériel didactique. Des listes d'écoliers sont dressées annuellement ce qui permet de suivre la scolarisation de la jeunesse locale.
Bienfaisance publique
Dès le début du XIXe siècle, un Bureau de bienfaisance est institué dans chaque commune. Il s'occupe de soulager les habitants les plus pauvres et prend en charge certains frais récurrents comme ceux liés à la scolarisation des enfants, aux soins médicaux, aux domiciles de secours, à l'internement de déficients mentaux ou encore à l'éducation d'orphelins dans des établissements spécialisés, situés en général en dehors de la commune. Certains de ces organismes bénéficient des largesses de bienfaiteurs et sont en mesure de créer sur le territoire communal une œuvre de bienfaisance spécifique, principalement un home pour personnes âgées. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des institutions de bienfaisance et en contrôlent l'essentiel des activités. Aux Bureaux créés en 1800 succèdent les Commissions d'assistance publiques (CAP) en 1925, puis les Centres publics d'aide sociale (CPAS) en 1977, devenus Centres publics d'action sociale en 2004.
Culte
Sous Napoléon Bonaparte, la vie religieuse est réorganisée sur des bases nouvelles. L'Église catholique occupe alors une place prépondérante. Elle bénéficie en priorité des mesures prises par l'empereur visant à restituer aux paroisses tout ou partie des biens qu'elles possédaient avant la Révolution et d'en assurer la gestion rationnelle. Des institutions publiques, connues sous le nom de fabriques d'églises, sont instituées par un décret du 30 décembre 1809, afin de prendre en charge l'organisation matérielle du culte. Si la majorité des églises appartiennent à la commune, qui en assure la restauration et l'entretien, les fabriciens se chargent d'administrer les biens propres de la paroisse. Ils se chargent également de subvenir aux frais du culte tels que le luminaire ou une partie du mobilier et de l'aménagement intérieur. Les autorités communales exercent une tutelle étroite sur les budgets et les comptes des fabriques d'églises et en contrôlent l'essentiel des dépenses. Quant aux ministres du culte, ils sont payés directement par l'État, mais reçoivent parfois un supplément de traitement de la commune et entretiennent avec les autorités municipales des relations étroites, qui reflètent généralement fort bien l'évolution des rapports complexes entre l'Église et l'État aux XIXe et XXe siècles.
Langues des documents
La langue du fonds est le français.
D'une manière générale, les critères de tri appliqués sont ceux définis dans les 3 tomes des directives et recommandations de Griet Maréchal (24).
Les doubles ont été éliminés, à la condition sine qua non qu'ils soient rigoureusement identiques aux originaux.
Le fonds de l'ancienne commune de Chassepierre est clos et la plupart des documents sont désormais conservés aux Archives de l'État à Arlon (sauf par exemple pour les séries relatives à l'urbanisme, toujours d'usage courant pour les services communaux). En ce qui concerne les dossiers d'urbanisme, les Archives de l'État disposent de l'exemplaire de l'ancienne administration de l'Urbanisme et de l'Aménagement du territoire ; pour des raisons évidentes de sécurité et d'utilité, l'exemplaire communal a donc été conservé à la commune. Il en va de même pour les registres de l'état civil (25), dont les Archives de l'État à Arlon conservent le double déposé au Greffe du Tribunal de première instance d'Arlon. Quant aux atlas des cours d'eau non navigables ni flottables et l'atlas des chemins vicinaux, ils sont indispensables au travail des services communaux et ont à ce titre également été conservés à la commune. Les registres aux délibérations du Conseil et du Collège, toujours conservés au sein de l'Administration communale, peuvent également faire l'objet d'un futur versement. De plus, nous ne pouvons exclure le fait que quelques dossiers commencés avant 1976 et toujours utiles pour les services, comme certains dossiers relatifs à des travaux, soient encore conservés dans les bureaux.
Les archives de la commune de Chassepierre étaient classées selon le système employé par l'Union des Villes et des Communes c'est-à-dire la CDN ou classification décimale nationale. Ce type de catalogage ne convient cependant pas pour les archives définitives pour les raisons suivantes :
- Ce classement par sujet a un caractère artificiel. Outre le fait qu'il soit subjectif (choisir un seul élément du contenu est une opération souvent hasardeuse), ce catalogage effectué a posteriori est distinct de l'organisation initiale des archives, organisation reflétant le fonctionnement des services. Ce classement est contraire au principe de respect de la structure du fonds d'archives, de l'ordre organique résultant du traitement administratif (26). Ainsi par exemple, pour les archives relatives aux bâtiments communaux servant à l'enseignement, ces dossiers ont-ils initialement été produits et traités par le service communal des travaux ou le service communal en charge de l'enseignement ? Il n'est plus possible de le dire et nous avons dû faire des choix de manière arbitraire. L'authenticité et l'intégrité des dossiers tels qu'initialement constitués ne pourront plus être établies avec certitude.
Les descriptions contenues dans ce type de classement ont un caractère peu détaillé qui ne répond en aucun cas aux normes archivistiques internationales en vigueur pour la réalisation d'instruments de recherche (principalement la norme ISAD(G)). Ainsi, les dates extrêmes des dossiers étaient-elles rarement indiquées.
Les archives n'ont fait l'objet d'aucun tri préalable à leur classement.
Ainsi a-t-il été indispensable de reclasser l'ensemble des documents en utilisant le cadre de classement repris dans la publication de Guy Gadeyne (27). Les principales subdivisions de ce cadre sont les suivantes :
I. Généralités
II. Organisation et personnel
III. Gestion du patrimoine
IV. Finances et fiscalité
V. État civil
VI. Population
VII. Élections
VIII. Affaires militaires et guerres
IX. Ordre et sécurité publics
X. Santé publique
XI. Travaux publics, services d'utilité publique, aménagement du territoire et urbanisme
XII. Enseignement
XIII. Culture, sport et divertissements
XIV. Développement de la vie économique
XV. Mesures sociales et réglementation du travail
XVI. Tutelle sur le C.P.A.S. et ses prédécesseurs en droit
XVII. Relations avec les cultes reconnus
À l'intérieur d'une sous-rubrique, les différentes descriptions archivistiques ont été classées dans l'ordre chronologique.
Les archives (hormis les registres de population) de plus de 100 ans composant le présent instrument de recherche sont consultables sans restriction. Les documents de moins de 100 ans ne sont consultables qu'après autorisation du Collège communal de Florenville, successeur en droit de la commune de Chassepierre.
Les registres de population clôturés depuis plus de 120 ans peuvent être librement consultés alors que ceux clôturés depuis moins de 120 ans ne sont pas consultables. Il est toutefois possible d'obtenir des extraits ou des certificats (de descendance ou de domicile) et ce, à des fins généalogiques, historiques ou scientifiques (28).
Les documents auxquels il est donné accès peuvent être reproduits dans les conditions prévues par le règlement et le tarif en vigueur aux Archives de l'état (29). Les pièces dont l'état de conservation laisse à désirer peuvent par conséquent être exclues de toute reproduction par simple décision du chef de service des Archives de l'état.
Chassepierre sain et sauf ?, Liège, 1976, 102 p.
CORNEROTTE J., Chassepierre : du haut du clocher, 40 ans vous contemplent, dans Luxembourg tourisme, n° 189, 15 mars 2013, p. 32-35.
DAMAN J.-G., Notice sur Chassepierre, dans Annales de la Société pour la conservation des monuments historiques et œuvres d'art de la province de Luxembourg, 1861, p. 117-130.
DAMAN J.-G., Précis historique de la fondation Marci de Chassepierre : avec la biographie de son fondateur, dans Annales de la Société pour la conservation des monuments historiques et œuvres d'art de la province de Luxembourg, 1861, p. 235-281.
LAMBERT R., Patrimoine : au fil des siècles, dans Luxembourg tourisme, n° 149, p. 19-21.
MAILLIEN G., Auby, Chassepierre, Cugnon, Dohan, Fontenoille, Herbeumont, Les Hayons, Muno, Sainte-Cécile, Bruxelles, 1973 (Cartes postales d'autrefois, 8).
MASSONNET J., Lexique du patois de Chassepierre : Patwas d'Tchèspire, dans Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, t. 93, 1962, p. 119-364.
MASSONNET J., Histoire de Chassepierreet de sa seigneurie, 2e éd., Arlon, 1969, VI-471 p.
MASSONNET J., Nos vieux soldats de Chassepierre sous Napoléon Ier, dans Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, t. 45, 1910, p. 348-352.
RENOY A., L'invention Chassepierre : 40 ans d'art de rue... 1974-2013, Neufchâteau, 2013.
ROOSENS H, MATTHYS A. et HOSSEY G., Chassepierre au passé, Chassepierre, s.d., 36 p.
Le présent inventaire a été réalisé au cours des mois de janvier et février 2014 par Delphine Lannoy, attachée scientifique aux Archives de l'État à Arlon. Vincent Pirlot, chef de travaux, s'est chargé de la gestion du projet-pilote dans le Luxembourg " Archives communales " et a pris part aux tâches d'inspection, de tri, de dépôt, de transfert, de classement et de conditionnement des archives ainsi qu'au contrôle de qualité du présent inventaire. Le travail final a été relu par Michel Trigalet, chef du dépôt des Archives de l'État à Arlon. Suite à cette relecture, le n° 711 dans le présent inventaire est devenu vacant et les unités archivistiques n° 19 à 30 ont été placées entre les n° 376 et 377.
Nous tenons à remercier les membres du Conseil communal de Florenville pour la confiance qu'ils nous ont témoignée. Grand merci à Madame Réjane Struelens, directrice générale, et Madame Sylvie Théodore, bourgmestre, qui ont suivi avec attention l'avancement des travaux.
1 | Registre destiné à recevoir les déclarations de publication des règlements et ordonnances du Conseil communal et du Collège en conformité à l'arrêté royal du 15 novembre 1849 et à l'article 102 de la loi communale. 1885-1909. | 1 volume |