Inventaire des archives du Ministère des Travaux publics. Service photographique. Photothèque. Série 1 (1896-1952)

Archive

Name: Ministère des Travaux Publics. Service photographique. Photothèque. Série 1 (1896-1952) - Ministerie van Openbare Werken. Fotografische dienst. Fototheek. Reeks 1 (1896-1952)

Period: 1896 - 1952

Inventoried scope: 23 linear meters

Archive repository: National Archives of Belgium

Heading : Transport, Public Works and Infrastructure

Inventory

Authors: M. Amara

Year of publication: 2022

Code of the inventory: F 1900

...

Producteur d'archives

Nom

Ministère des Travaux Publics. Service photographique. Photothèque. Série 1 (1896-1945)

Historique

C'est sous l'impulsion de l'ingénieur Alexis Dufourny que l'Administration des Ponts et Chaussées se dota d'un premier Atelier photographique, en 1880. Dès sa fondation, sa direction fut confiée à Ernest Stadeler. Né à Rurhort (Allemagne) le 26 mars 1859, ce jeune diplômé de l'Ecole industrielle de Bruxelles (1879) venait d'intégrer l'Administration centrale des Ponts et Chaussées. D'emblée, sa passion pour la photographique et ses connaissances en chimie firent merveille. Intégré au Bureau des plans, son service se spécialisa dans la reproduction de plans à l'aide de divers procédés photographiques. (1) Dans un premier temps, la réalisation de photographies de bâtiments ou d'ouvrages d'art n'occupa qu'une place mineure dans les activités de l'Atelier. La plupart des clichés étaient destinés à documenter des accidents survenus sur les chantiers ou à éclairer les tribunaux dans le cadre de litiges liés à des expropriations, par exemple. Ce n'est qu'au milieu des années 1890 que le travail de l'Atelier commença à prendre un tour moins " technique " avec la réalisation de photographies destinées à illustrer l'action du Ministère des Travaux publics lors de grandes expositions ou à agrémenter les articles publiés dans les " Annales des Travaux publics ". Ce tournant coïncida avec la création d'une véritable photothèque dans laquelle furent archivés les clichés que l'Atelier pensait les plus utiles. Ainsi, entre 1896 et juillet 1925, date du départ à la retraite d'Ernest Stadler, la photothèque s'enrichit de plus de 3.800 clichés.

Dès 1920, René Kaiser (1896-1973) prit une place prépondérante dans l'organisation du Service photographique. A partir de 1920, sous son égide, les activités photographiques du Ministère des Travaux publics connurent un net essor. Entre 1925 et son départ à la retraite, en mai 1961, la photothèque du Ministère s'enrichit de plusieurs dizaines de milliers de clichés. Durant des décennies, lui et ses équipes sillonnèrent le pays pour immortaliser les prouesses du Génie civil de l'époque. Sous sa direction, après-guerre, le Ministère lança plusieurs campagnes de prises de vue aériennes et produisit quelques films destinés à illustrer les principales réalisations du Ministère.
Tout au long de son existence, le Service photographique se trouva rattaché aux Services techniques des Ponts et Chaussées puis, plus largement, du Ministère des Travaux publics. Né dans le giron des Services en charge de la reproductions des plans, il ne resta jamais guère éloigné des bureaux en charge de la topographie, de la photogrammétrie ou des impressions, rassemblés au sein des " Services généraux " du Ministère. En 1914, sept personnes étaient actives au sein de l'Atelier de photographie et de lithographie. Si le nombre d'agents employés par la suite nous est inconnu, il ne fait aucun doute qu'il connut une forte progression. A l'image du Ministère des Travaux publics, son Service photographique fut scindé en trois entités bruxelloise, wallonne et flamande en 1990-1991.

Archives

Acquisition

La photothèque dont il est question ici fut progressivement constituée dans les locaux que l'Administration des Ponts et Chaussées occupait rue de Louvain, à Bruxelles. C'est très probablement là qu'elle fut conservée jusqu'au déménagement de la plupart des services du Ministère des Travaux publics vers le Résidence palace, rue de la Loi, à la fin des années 1940. Elle y resta une trentaine d'années jusqu'à son transfert dans une des tours du WTC où elle se trouvait au début des années 1980. On perd sa trace après la scission définitive du Ministère des Travaux publics, en 1990-1991, avant qu'elle ne réapparaisse dans les caves de la Régie des Bâtiments, avenue de la Toison d'Or, à Saint-Gilles, dans les années 2010. Conformément à la Loi sur les archives et dans le but d'assurer une conservation pérenne de ce patrimoine, témoin des travaux menés par l'Etat belge pendant près d'un siècle, l'ensemble de la photothèque du Ministère des Travaux publics a été transférée aux Archives générales du Royaume en juillet 2019.

Contenu

Cette première série de photographies produites par le Service photographique du Ministère des Travaux publics est la plus ancienne. Commencée à la fin du XIXème siècle, elle fut clôturée à l'été 1961, peu après le départ à la retraite de René Kaiser (le dernier cliché de la série porte le n° 58.501). Les dizaines de milliers d'images qu'elle renferme illustrent des lieux situés dans l'ensemble du pays. Elles concernent des centaines de ponts, routes, boulevards, rues, tunnels, bâtiments, écluses, ports, canaux ou rivières dont, pour l'essentiel, le Ministère avait la charge. Ces clichés étaient pris pour documenter l'avancement de travaux, l'étendue de dégâts ou fixer sur pellicule divers lieux jugés remarquables d'un point de vue technique, architectural ou paysager. Les photographies étaient destinées à témoigner du savoir-faire des ingénieurs du Ministère et se retrouvaient régulièrement reproduites dans les articles publiés dans les " Annales des Travaux publics " ou diverses revues spécialisées. Dans cet objectif strictement documentaire réside peut-être la plus grande faiblesse de ces archives. Il n'est pas question ici de clichés à vocation purement artistique ou esthétique mais d'images censées illustrer, de la manière la plus fidèle possible, toutes les grandes réalisations de l'Etat belge en matière de travaux publics. Ainsi, les travaux liés à la construction des premières autoroutes ou du Canal Albert font l'objet de nombreuses campagnes de prises de vue, tout au long des années 1930. Quant aux années 1940, elles sont marquées par les destructions et les travaux de reconstruction entrepris dès avant la fin de la guerre. Si cet objectif documentaire influa sur le regard des preneurs de vue du Service, il offre l'avantage d'avoir produit des images de lieux souvent négligés par les photographes de l'époque. En cela, ces photographies constituent le témoigne rare de lieux souvent profondément modifiés au cours de la seconde moitié du XXème siècle.

Tout au long de leurs activités, les photographes du Ministère dévièrent peu de leur mission première. Quelques exceptions sont pourtant à noter. Un dizaine de clichés pris à l'occasion des funérailles du Roi Albert (n° 1093) et de la Reine Astrid (n° 1312) furent jugés suffisamment bons pour intégrer la photothèque. Dépêché pour photographier les dégâts causés par l'incendie du Palais de Justice de Bruxelles, en septembre 1944, l'agent du Service photographia l'entrée des troupes alliées à Bruxelles (n° 4087) ou l'arrestation d'un collaborateur, à proximité de l'avenue Louise (n° 4088). Quelques semaines plus tard, il s'attarda dans les régions dévastées par la Bataille des Ardennes (n° 4408 e.a.) ou les camps de prisonniers allemands dans le Limbourg (n° 4355-4361).

Dans son état actuel, la photothèque est composée de plusieurs types de supports photographiques. Les tirages positifs sur papier dominent mais côtoient plaques de verre, pellicules diverses et contretypes (sur pellicule) obtenus à partir d'épreuves photographiques rephotographiées. Chaque cliché peut être présent sur un ou plusieurs supports. (2)

Langues et écriture des documents

En ce qui concerne les noms de lieux, il a été décidé d'adopter le français pour les lieux situés en Wallonie ou à Bruxelles et le néerlandais pour ceux situés en Flandre.

Sélections et éliminations

Depuis son versement aux Archives générales du Royaume, la photothèque n'a fait l'objet d'aucun tri ou élimination. Toutefois, de nombreuses lacunes ont été constatées en son sein. Si une partie peut probablement s'expliquer par les nombreux déménagements que le fonds a eu à subir au fil du XXème siècle, la plupart est probablement due à la gestion chaotique de ces archives dans les années qui suivirent la disparition du Service photographique du Ministère national, au début des années 1990. De toute évidence, un grand nombre de photos furent régulièrement retirées du fonds sans être systématiquement reclassées à leur endroit exact. S'en suivirent de nombreuses pertes dont certaines sont particulièrement dommageables. A noter qu'aucune archive interne au Service n'a été retrouvée à ce jour.

Les lacunes les plus importantes ont été constatées dans les photographies prises durant la Deuxième Guerre mondiale. Par chance, de nombreux tirages positifs de cette période ont été rassemblés après-guerre dans des albums photos qui ont été conservés. Ceux-ci concernent quasi exclusivement les ponts et sont conservés aux Archives générales du Royaume, où ils ont fait l'objet d'une numérisation complète [Inv. I 631]. (3)

Accroissements/compléments

La redécouverte probable de clichés actuellement manquants en divers endroits laisse présager d'éventuels compléments. Tout sera mis en œuvre pour tenter, dans la mesure du possible, de reconstituer la photothèque telle qu'elle a été constituée par ses initiateurs.

Mode de classement

A partir du début des années 1900, chaque cliché que le Service estimait devoir conserver fut doté d'un numéro attribué chronologiquement, au fur et à mesure des différentes campagnes de prises de vues. (4) Ce numéro était régulièrement reproduit dans un des coins inférieurs ou au verso de chaque photo et reporté dans un registre dactylographié. Pour plus de clarté, il a été décidé de conserver ce classement et de classer les photographies en fonction de ces numéros, qui ont été placés entre crochets, au regard de la description. Enfin, les clichés ont été regroupés au sein d'unités correspondant au sujet des photographies. Les éventuelles mentions indiquées au verso des clichés ainsi que les types de supports conservés ont été repris en remarque de ces unités.

Conditions d'accès

Ces archives sont librement consultables. Tous les documents sont publics. Toutefois, dans la mesure où une copie numérique existe, seule celle-ci est consultable.

Conditions de reproduction

Pour la reproduction des documents, les règles en vigueur aux Archives générales du Royaume sont d'application.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Pour éviter l'accentuation de la dégradation par une utilisation répétée, ces photographies sont progressivement numérisées. Dans la mesure où cette copie est disponible, les originaux ne peuvent plus être consultés. Il est à noter que pour certains clichés, seuls les négatifs nous sont parvenus. Leur visionnage nécessite l'utilisation d'un matériel approprié.

Instruments de recherche

L'inventoriage du début de cette série a été grandement facilité par le conservation d'un registre des photos tenu par le Service jusqu'en 1945 (n° 21.598). Celui-ci indiquait le numéro des prises de vues dans l'ordre numérique, leur sujet et leur date. Malheureusement, aucun instrument de ce genre n'a été retrouvé pour les clichés pris entre le début 1945 et la fin 1955.

Documents apparentés

Au sein de cette photothèque repose ce qui peut être considéré comme les clichés originaux produits par le Service photographique du Ministère des Travaux publics. Toutefois, il est à noter que le Service diffusait parfois des tirages positifs des clichés dont il avait la charge, notamment par le biais de ventes. Cela explique parfois la présence de photographies issues du Service dans plusieurs collections publiques. A noter qu'en ce qui concerne les photos de ponts, les Archives générales du Royaume disposent d'albums photos composés de photographies réalisées par les photographes du Ministère. Ces albums sont consultables en ligne [Inv. I 631].

Bibliographie

CHARON A. et SURDIACOURT N., Inventaire des Archives du Ministère des Travaux publics. Service Photographiques. Photos de Ponts, 1934-1953. Bruxelles, AGR, 2017 [Inv. I 631]
Le Ministère des Travaux Publics et les Ponts et Chaussées. 1831-1981. 150ème anniversaire des Ponts et Chaussées en
Belgique, Bruxelles, Ministère des Travaux Publics, 1982
VELLE K., Het Ministerie van Openbare Werken (1837-1990) I. Organisatie, Bruxelles, AGR, 1993 (Miscellanea archivistica studia, 32)

Contrôle de la description

Cet inventaire doit beaucoup au travail de 2 étudiants stagiaires documentalistes de la Haute-École de Bruxelles-Brabant campus IESSID (Bruxelles). Aleandro Pane réalisa l'inventaire complet de toutes les photos jusqu'au cliché n° 3779 en novembre et décembre 2019. Il poursuivit ce travail en septembre 2020, en tant qu'étudiant jobiste, pour atteindre le n° 6188. Le travail fut repris en novembre et décembre 2020 par Marie Vermeulen jusqu'au n° 24121. Durant les premiers mois de 2021, l'ensemble fut complété et corrigé par Michaël Amara, chef de service aux Archives générales du Royaume et auteur de cette introduction, avec l'aide précieuse de Florian Masut, alors bénévole aux AGR. Le travail de numérisation put débuter en 2022 et a été confié à Nathalie Dragers, attachée au Service Digitalisation et Valorisation digitale (DIVA) des Archives de l'Etat.

1[1-11] Bruxelles. Canal de Charleroi. Ecluses 55 et 54. Porte de Ninove. Petit Château. 1896.
2[30-31] Bruxelles. Palais de Justice. Porte de bronze : montage. s.d.
3[38-40] Bruxelles. Essais Vierendeel. s.d.
4[51-55] Bouillon. Vicinal - Château-fort. s.d.2 plaques
5[85] Bruxelles. Maison du Roi. s.d.
6[118-119] Littoral. Vues prises de la plage. s.d.2 plaques
7[123-124] Littoral. Vues prises de la digue. s.d.2 plaques
8[127-138] Oostende. Vues diverses du littoral. [ca. 1900].8 plaques
9[139] Villers-la-Ville. Ruines. [ca. 1900].1 plaque
10[140-148] Gent. Port : installations maritimes. [ca. 1900].4 plaques et 1 tirage
11[150-153] Oostende. Panorama du port. Bassins et écluse maritime. [ca. 1900].3 plaques
12[-] Dinant. Vues de Dinant et de la Citadelle. s.d.
13[215-218] Senne. Barrage de Hombeek - Pont de Heffen. [ca. 1900].3 plaques et 1 tirage
14[242] Canal Brugge-Zeebrugge. Excavateur - Pont tournant à Dudzele. [ca. 1900].1 plaque
15[250] Zeebrugge. Pont. [ca. 1900].1 plaque
16[258] Zeebrugge. Construction du Môle. [ca. 1900].1 plaque
17[269] Liège. Pont du Val-Benoît. s.d.
18[270-274] Liège. Ecluse d'Avroy. [ca. 1900].3 plaques
19[275] Liège. Quai de la Batte. s.d.
20[278-281] La Roche-en-Ardenne. Château et nouveau pont sur l'Ourthe. [ca. 1900].4 plaques et 2 tirages
21[286-287] Ourthe. Types de barrages - déversoirs. s.d.2 plaques
22[288-289] Chaudfontaine. Pont sur la Vesdre. s.d.
23[290-291] Bruxelles. Musée et Arcade du Cinquantenaire. s.d.
24[292-298] Gileppe. Barrage de la Gileppe. s.d.
25[303-308] Nieuwpoort. Vieux Phare - Estacade et vieilles écluses. Ecluses du Comte - écluse du canal de Furnes. s.d.3 plaques
26[309] Tervuren. Parc de Tervuren et bassin. [ca. 1900].1 plaque et 1 tirage
27[310-316] Zeebrugge. Pont, écluse maritime et jetée (construction du Môle). [ca. 1900].6 plaques et 1 tirage
28[317-321] Werchter. Pont-barrage du Demer. [ca. 1900].4 plaques
29[323] Bruxelles. Eglise de Laeken - Etat primitif. s.d.1 plaques et 1 tirage
30[325-331] Zeebrugge. Inauguration - Ecluse maritime. [ca. 1900].4 plaques et 1 tirage
31[332-342] Gent. Vues intérieures de la ville. [ca. 1900].7 plaques
32[343-367] Gent. Vues intérieures de la ville. [ca. 1900].22 plaques et 13 tirages
33[368-369] Gent. Construction de l'Hôtel des Postes. [ca. 1900].1 plaque