Inventaire des archives de la Famille Carton de Wiart. Deuxième versement, 16e siècle-2004.

Archive

Name: Carton de Wiart. Deuxième versement - Carton de Wiart. Tweede overdracht

Period:

Inventoried scope: 12 linear meters

Archive repository: National Archives of Belgium

Heading : Families and Persons

Inventory

Authors: A. Hendrick — M.-L. Dubois

Year of publication: 2017

Code of the inventory: I 632

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Producteur d'archives

Nom

Famille Carton de Wiart
Producteurs principaux

Carton de Wiart, Henry (1869-1951) et son épouse Verhaegen, Juliette (1872-1955)
Carton de Wiart, François-Xavier (1899-1955) et son épouse van Wassenhove, Georgine (1906-1997)
Carton de Wiart, Edmond (1876-1959) et son épouse de Moreau de Bioulx, Marie-Louise (1883-1970)

Historique

Généralités

La famille Carton de Wiart est une famille noble d'origine hennuyère installée à Bruxelles dès le 18e siècle. " Selon diverses sources ", écrit A.-M. Pagnoul dans son introduction à l'inventaire du premier versement d'archives, (1) " la famille Carton de Wiart jouissait dès le XVIIe siècle, d'une position nobiliaire ". Et d'enchaîner par la présentation des " Carton " qui se succédèrent depuis " Gabriel Carton, ancien receveur des ouvrages et fortifications d'Ath qui, en 1719, acquérait la seigneurie de Wiart située sur les bords de la Dendre et relevant de la Cour féodale de Mons. "
L'introduction historique de A.-M. Pagnoul se basait sur différentes notices généalogiques et sur des ouvrages ayant trait à la famille, notamment des travaux du comte Henry Carton de Wiart. Nous ne la reprendrons pas ici et nous y renvoyons les chercheurs. Signalons que dans le présent versement, on retrouve d'autres essais de généalogie qui ont pour objet la famille Carton de Wiart. Voyez au numéro 13, le livre de Louis Stroobant, Quelques ancêtres des enfants Henry Carton de Wiart-Verhaegen réalisé en 1918 ; et au numéro 16, une brochure d'Yves Carton de Wiart, Machine à remonter le temps de la famille Carton de Wiart. Histoire des sept premières générations identifiées depuis le temps des " Pays-Bas catholiques " jusqu'à la constitution du Royaume de Belgique (1579-1831), extraits du Livre de raison et déraisons, 2004 (brochure dédiée à Henry-Gilles Carton de Wiart).
Il nous semble néanmoins indispensable de résumer dans cette introduction les biographies des principaux membres de la famille qui ont produit les archives faisant l'objet du présent inventaire : Henry Carton de Wiart (1869-1951), son épouse Juliette Verhaegen (1873-1955), leur fils Xavier Carton de Wiart (1899-1955), son épouse Georgine van Wassenhove (1906-1997) et enfin, Edmond Carton de Wiart (1876-1959).

Henry Carton de Wiart (1869-1951)

Henry Carton de Wiart est né à Bruxelles le 31 janvier 1869, fils de l'avocat Riégo, Benjamin, Constant (1825-1895) et de Marie, Clémence, Jeanne Cammaerts (1844-1925). Après des études secondaires au Collège des Jésuites à Alost et au Collège Saint-Michel, il étudie le droit à l'Université libre de Bruxelles. Il y est reçu docteur en 1890 et entre au barreau. Parallèlement à sa carrière d'avocat, il entre très jeune en politique : il est conseiller communal à Saint-Gilles de 1895 à 1911. Il est élu député de Bruxelles en juillet 1896. Il le restera jusqu'à sa mort en 1951 ! Il a d'ailleurs été secrétaire de la Chambre des Représentants de juillet 1900 à juin 1911. Nommé ministre de la Justice le 17 juin 1911 dans le gouvernement de Charles de Broqueville, il le reste jusqu'en novembre 1918. Son œuvre législative la plus connue est la loi du 12 mai 1912 sur la protection de l'enfance, dite loi Carton de Wiart, qui institue les tribunaux pour enfants.
Après la Première Guerre mondiale, qu'il passe au Havre avec le gouvernement en exil, il est nommé ministre d'État le 21 novembre 1918. Il occupe le poste de ministre plénipotentiaire à La Haye en 1919. Il est choisi Premier ministre et ministre de l'Intérieur du 20 novembre 1920 au 16 décembre 1921, dans un gouvernement d'union nationale. Son année à la tête du gouvernement est marquée par la deuxième révision de la Constitution belge qui introduit le bilinguisme. Le 14 novembre 1921, le roi Albert lui confère le titre de comte. Partisan de la première heure de la reprise du Congo par la Belgique, il effectue de juillet à novembre 1922 un long voyage privé dans la Colonie en compagnie de son fils Xavier, d'Élisabethville à Boma en passant par Stanleyville et Coquilhatville.
Sa carrière politique ne s'arrête pas là, puisqu'il est ministre du Travail, des Affaires sociales et de l'Hygiène entre 1932 et 1934, dans le gouvernement de Charles de Broqueville.
Entre les deux guerres, il est délégué permanent de la Belgique auprès de la Société des Nations et, en 1934, il préside le Conseil supérieur de l'Union économique avec le Grand-Duché du Luxembourg. Entré au Conseil interparlementaire à Berlin, en 1928, il préside celui-ci de 1934 à 1947 et, à la réunion d'Istanbul, en 1934, on lui décerna le titre de président d'honneur à vie.
Lors de l'invasion de la Belgique en mai 1940, Henry Carton de Wiart accompagne le gouvernement belge jusqu'à Poitiers puis rentre en Belgique. Durant l'été 1944, il sera pris comme otage dans le cadre d'un attentat perpétré contre l'Occupant et incarcéré à la prison de Louvain. Après la Seconde Guerre mondiale, il occupe le poste de ministre sans portefeuille chargé des questions de coordination économique et de reconstruction dans le premier gouvernement de Gaston Eyskens (août 1949-juin 1950). Âgé de 81 ans, il occupe encore le poste de ministre de la Justice dans le gouvernement de transition de Jean Duvieusart, entre le 8 juin et le 15 août 1950. Durant la Question Royale, il est un fervent défenseur du roi Léopold III.
Auteur de plusieurs romans historiques et ouvrages autobiographiques, cofondateur en 1894 de la revue artistique et littéraire Durendal, il fait partie en 1920 des premiers membres de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et le restera pendant 31 ans jusqu'à sa mort le 6 mai 1951. Il a notamment écrit le roman de chevalerie La Cité ardente (1905), qui a donné à la ville de Liège un nouveau surnom, d'usage général aujourd'hui. Il fonde avec le chanoine Bondroit et Mallinger " la société d'Art à l'école et au foyer ". Son action se prolonge aujourd'hui encore à travers l'ASBL Juliette et Henry Carton de Wiart.

Juliette Verhaegen (1873-1955)

Les renseignements qui suivent concernant Juliette Verhaegen sont pour l'essentiel tirés de la notice biographique rédigée par Éliane Gubin pour le Dictionnaire des femmes belges : XIXe et XXe siècles, Éditions Racine, 2006, pp. 570-571.
Née en décembre 1872 à Bruxelles de Georges Verhaegen et Marie Rommel, Juliette est la nièce du ministre Jules de Burlet, la nièce d'Arthur Verhaegen qui a fondé les œuvres démocrates chrétiennes à Gand et l'arrière-petite-fille de Théodore Verhaegen, fondateur de l'Université libre de Bruxelles. Elle perd ses parents à l'âge de trois ans. Elle reçoit une éducation soignée au Sacré Cœur, à Jette. En 1897, elle épouse Henry Carton de Wiart dont elle aura 7 enfants.
Ayant découvert les tribunaux pour enfants lors d'un voyage aux États-Unis, elle se consacre dès lors à la protection de l'enfance et présente à ce sujet différents rapports au Congrès des patronages. Associée dès lors aux combats parlementaires de son mari en matière de protection de l'enfance, nommée membre de la Commission Royale des Patronages, elle participe activement à l'élaboration de la loi sur la protection de l'enfance de 1912.
Au début de la Première Guerre mondiale, alors qu'Henry Carton de Wiart se trouve au Havre avec le gouvernement, Juliette résiste à l'ennemi, notamment en faisant passer des lettres aux soldats, en favorisant le passage de la frontière à des jeunes gens qui veulent rejoindre l'armée et en diffusant la lettre pastorale du cardinal Mercier. Arrêtée et condamnée en mai 1915, elle est enfermée à Berlin. En prison, elle traduit le livre de Brand Whitlock Forty years of it. Libérée trois mois plus tard, elle rejoint son mari au Havre et reprend ses activités pour aider les enfants belges évacués et réfugiés.
Après la guerre, Juliette Verhaegen reste toujours active en matière de défense de l'enfance. Elle assure diverses fonctions jusque-là rarement occupées par des femmes (membre de la Commission de l'Enfance depuis 1919, présidence de la Commission permanente des congrès de l'assistance publique et privée, présidence de l'Union Internationale des Juges d'Enfants...).
Elle est également connue pour son engagement culturel et artistique. Elle tient " salon " et reçoit de nombreux peintres et écrivains. Elle décède en novembre 1955, quelques mois à peine après son fils aîné, Xavier. Elle avait reçu diverses distinctions honorifiques dont la médaille commémorative de la guerre 1914-1918, la médaille de la victoire et les titres de chevalier de la Légion d'Honneur et de commandeur de l'Ordre de Léopold.

Xavier Carton de Wiart (1899-1955)

François-Xavier Riego Georges Arthur Marie Ghislain Carton de Wiart - connu sous le prénom de Xavier - naît le 10 septembre 1899 à Saint-Gilles. Il est le fils aîné du ministre Henry Carton de Wiart et de Juliette Verhaegen.
Il fait des études à l'Institut Saint-Michel, rue des Ursulines. Lorsque la guerre 1914-1918 éclate, il n'a pas encore 15 ans. Il suit avec passion les nouvelles des champs de bataille puis avec tristesse l'installation de l'Occupant à Bruxelles. Lorsque sa mère Juliette Verhaegen est emmenée à Berlin et emprisonnée en mars 1915, il reste à Bruxelles avec ses frère et sœurs sous la garde de leur grand-mère paternelle, Marie Cammaerts. Après la libération de Juliette en juillet 1915, ils la rejoignent en France, où se trouve déjà leur père, Henry Carton de Wiart, parti là-bas avec le gouvernement belge en exil. Xavier suit l'année scolaire 1915-1916 à l'Institut Saint-Joseph au Havre et l'année suivante, il part en Angleterre poursuivre ses études au Balliol College à Oxford dans le but d'y parfaire sa connaissance de la langue anglaise. En 1917, il est admis au camp d'entraînement d'officiers de l'armée anglaise, toujours à Oxford. Mais il renonce aux galons de l'armée alliée dès qu'il atteint l'âge minimum requis dans l'armée belge : en mars 1918, il revient sur le continent pour s'engager comme volontaire de guerre dans l'armée belge. Il passe quelques mois au camp d'entraînement d'Auvours, près du Mans, dans la Sarthe et en même temps, présente au Havre les examens de première année de candidature en philosophie et lettres au jury central (juin et septembre 1918). Il rejoint le front le 2 octobre 1918. Il combattra jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918 (il recevra la médaille commémorative de la guerre 1914-1918 le 31 janvier 1921 et la médaille de la victoire le 12 novembre 1921).
En mai 1919, Xavier part pour l'Allemagne avec les forces d'occupation dont il revient, probablement, en juillet de la même année.
Habitué de longue date à coucher sur papier ses pensées et à relater ses moindres occupations, il écrit quasiment chaque jour à sa famille et à ses amis pendant ces années d'éloignement. Toutes ces lettres envoyées et précieusement conservées par ses parents, ses grand-mères, ses sœurs et frère, permettent de le suivre jour après jour à cette époque.
Après la guerre, il reprend ses études où il les avait arrêtées. Il est diplômé pour la deuxième année de candidature à l'Institut Saint-Louis à Bruxelles en septembre 1919. Comme de nombreux autres jeunes, il travaille aussi à la reconstruction du pays, notamment à Isenberghe [Izenberge] dans la région de Bruges. Il passe plusieurs mois à cette occupation.
Il fait ensuite des études de droit à l'Université de Louvain. Docteur en droit en juillet 1922, stagiaire au barreau de Bruxelles de septembre à décembre 1922 et inscrit à l'Ordre en décembre de la même année, il devient avocat près la Cour d'Appel de Bruxelles. Il obtient aussi une licence en Sciences Politiques et Sociales de la même université en 1923. Comme avocat, il travaille en collaboration avec son père Henry, dont il partage les bureaux de la chaussée de Charleroi à Bruxelles.
En juin 1927, Xavier Carton de Wiart épouse Georgine van Wassenhove, fille d'Arnold van Wassenhove et de Marie-Louise Dumont de Chassart. Ils auront cinq enfants : Anne (1928), Henry-Gilles (1933-2015), Claude-Astrid (1935-2007), René-Michel (1939-1940) et Françoise (1947).
En dehors de ses activités au barreau, Xavier participe à des missions diplomatiques, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale ou dans le cadre de sa participation à l'Exposition coloniale de Paris en 1932 et lors de l'Exposition universelle de Bruxelles en 1935. Il recevra pour celles-ci diverses décorations : Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie en 1927, Officier de l'Ordre du Michau-el-Anouar, Commandeur de l'Ordre de la Couronne de Roumanie en 1930, Chevalier de l'Ordre National de la Légion d'Honneur de la République française, comme membre de l'Ambassade extraordinaire belge en France en 1934.
Il voyage beaucoup pendant l'entre-deux-guerres. Il se rend par deux fois au Congo, la première fois aux côtés de son père, en 1922, la seconde en compagnie de son oncle Edmond, en 1931. Il publiera à ce propos une petite brochure et des articles.
Membre du Parti catholique belge, Xavier Carton de Wiart est installé en qualité de conseiller communal de Bruxelles-Ville le 2 janvier 1939. Il le restera sans discontinuer jusqu'à son décès.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Xavier est chargé comme juge suppléant d'administrer les biens de nombreux " absents " : Juifs, Anglais ou Français. Souvent " convoqué à s'expliquer avec l'Occupant ", il est finalement arrêté par la Feldgendarmerie en 1942 pour sabotage puis relâché faute de preuve. Mais, en 1944, il est à nouveau arrêté, enfermé à la prison de Saint-Gilles et transféré à Beverlo. Jugé en Belgique et condamné à 3 mois de prison, il purge sa peine en Belgique et est libéré le 20 août 1944. Il obtiendra le titre de résistant civil pour la période du 12 novembre 1940 au 27 juin 1944.
Après la guerre, il exerce le mandat d'échevin de la Ville de Bruxelles entre 1948 et 1953, en charge des cultes et inhumations. Comme il est en même temps membre du conseil de fabrique de la collégiale SS. Michel et Gudule, il joue un grand rôle dans la restauration de cette église : restauration des tours, replacement des vitraux, etc. En 1952, malgré une mauvaise place sur la liste, il est élu aux élections communales avec un nombre de voix très important mais il est écarté par son parti du poste d'échevin de la Ville au bénéfice d'un nouveau venu : un certain Paul Van Den Boeynants.
Hormis ses activités professionnelles et politiques, Xavier Carton de Wiart se consacre à sa famille et à de nombreuses passions. Il poursuit l'œuvre de son père comme membre de l'association " Les Amis de la Forêt de Soignes ". Comme son père, il a la passion de l'écriture. Il écrit des articles historiques, des articles sur l'urbanisme à Bruxelles, sur le tourisme, sur le Congo comme il en a été question déjà. Il s'intéresse particulièrement à la région d'Hastière : il écrit un premier volume sur l'histoire des deux Hastière et Waulsort qui est édité en 1927, il rassemble la documentation pour la rédaction d'un deuxième volume mais il n'aura pas le temps de le terminer. Affaibli depuis son emprisonnement en 1944, il décède tragiquement lors d'une journée en famille en bord de Meuse, en 1955.

Georgine van Wassenhove (1906-1997)

La présente notice repose principalement sur les mémoires de Georgine, conservés dans la liasse n° 187.
Georgine van Wassenhove naît en mai 1906 à Bruxelles, fille aînée d'Arnold van Wassenhove (originaire de Kerkhove, du côté de Bruges), et de Marie-Louise Dumont de Chassart (originaire de Villers-la-Ville, en Brabant).
Élevée dans la religion chrétienne, elle fait sa première communion à Kerkhove en 1913. La guerre 1914-1918 bouscule brutalement cette vie tranquille. Alors que son père rejoint la garde civique à Bruxelles avant de s'engager dans l'armée avec le grade de capitaine, le reste de la famille se réfugie à Eeklo chez une tante d'Arnold van Wassenhove. La famille se rend ensuite à quelques kilomètres plus au nord et traverse la frontière hollando-belge à Ysendyck (Zélande). Elle embarque pour la Hollande en février 1915 où elle séjourne jusqu'en 1916 puis part pour la Normandie où Arnold van Wassenhove est chef d'un camp d'instruction pour les jeunes recrues du côté de Cherbourg. La famille est ainsi réunie. Georgine passe une année avec sa mère et ses frères et sœurs à Carteret avant de partir pour Le Mans, lorsque son père devient commandant du camp d'Auvours dans la Sarthe. La famille retrouve Bruxelles en février 1919. Le château familial de Kerkhove est détruit en grande partie.
Avec ses nombreux frères et sœurs, elle est élevée dans la langue anglaise, notamment grâce aux gouvernantes anglaises qui les éduquent et elle étudie à la maison. Sur le plan scolaire, la formation de Georgine est très " accidentée ", particulièrement pendant les années de guerre où elle passe d'une école à l'autre en fonction des lieux qu'ils habitent. Après la guerre, elle reprend ses études à l'Institut du Sacré-Cœur de Linthout avant d'aller suivre les cours des demoiselles de Decker de 1920 à 1922 puis d'être pensionnaire au couvent anglais à Bruges, jusqu'en 1924. Bien que n'ayant pas pu finalement présenter le Jury central, comme elle l'aurait souhaité, elle acquiert une formation classique très solide, une excellente connaissance de la langue et de la culture anglaise, notamment à Bruges.
En 1926, elle rencontre Xavier Carton de Wiart. Ils se marient en juin de l'année suivante. Fait original pour l'époque, ils effectuent le retour de leur voyage de noces en avion. Puis ils vont encore effectuer leur " joyeuse entrée " à Kerkhove. Le couple s'installe avenue d'Auderghem le temps de rénover une maison rue d'Arlon. Xavier reprend son travail d'avocat aux côtés de son père, à la chaussée de Charleroi ; et en octobre 1928, ils ont leur premier enfant, Anne.
Selon le journal de Georgine, " la vie du couple est très mondaine pendant les années 1930 ". En 1930, ils assistent aux célébrations du Centenaire de la Belgique ; en 1931, au dîner donné au Grand Palais à Paris pour l'élection d'Henry Carton de Wiart à l'Institut de France. Le couple fréquente le monde politique, littéraire et diplomatique. Georgine aide sa belle-mère, Juliette Verhaegen, à son " jour " de réception. Ils assistent aux déjeuners de la " Revue Générale ", aux bals de l'Ambassade, etc. Xavier est membre du comité du pavillon belge à l'Exposition coloniale à Paris et ils participent aux festivités. Ils feront de même en 1935, lorsque Xavier sera membre du commissariat général de l'Exposition universelle de Bruxelles. En même temps, ils sont tous les deux engagés à la paroisse Sainte-Gudule à Bruxelles, Xavier comme secrétaire du conseil de fabrique, Georgine aux dames de la Miséricorde comme trésorière. Georgine s'inscrit aussi à des cours d'histoire de l'art et d'archéologie au Musée de Bruxelles.
En 1933, Georgine donne naissance à son deuxième enfant, Henry-Gilles ; en 1935, à Claude-Astrid ; et en 1939, à René-Michel, mais elle le perd peu de temps après.
Vient la Seconde Guerre mondiale. En mai 1940, tandis que Xavier retourne à Bruxelles pour s'engager, Georgine et les siens se réfugient d'abord à Kerkhove puis prennent la route vers la France. Après maintes péripéties, la famille se retrouve à Sarlat, au château de la Roussie où elle restera jusqu'à l'été. De retour à Bruxelles, Georgine reprend ses services " Croix Rouge " à l'hôpital Sainte-Élisabeth, puis elle participe à la direction d'un hôpital créé à l'avenue du Longchamps destiné aux amputés civils ou militaires. Elle aide aussi à l'asile de nuit au Marché du Parc et au triage des livres récoltés par la Croix Rouge pour les prisonniers.
Après la guerre, Georgine et Xavier reprennent leur vie de famille et leurs occupations et ont une dernière petite fille, Françoise. Mais alors que la santé de son mari reste précaire, elle perd successivement son père, son beau-frère Albert Houtart et son beau-père. Suite aux terribles inondations de Zélande et sur le delta de l'Escaut en 1953, Georgine est chargée par la Croix Rouge, avec quelques amies, de la direction des secours organisés au Palais de Bellevue.
En avril 1955, Georgine et Xavier marient leur fille Anne. Peu de temps après, Xavier décède inopinément. Coup sur coup, Georgine perd encore sa mère et sa belle-mère, Juliette. Le manoir d'Hastière revient alors à sa famille.
Après le décès de son mari, Georgine séjourne souvent chez sa sœur Alice ou chez Élisabeth, qui ont acquis un chalet en Suisse, à Verbier. Elle continue ses activités à la Croix Rouge, au Comité exécutif des bibliothèques d'hôpitaux et au comité de lecture. Elle est chargée de créer de nouvelles bibliothèques en province et de faire des inventaires. Ses enfants ayant chacun trouvé leur voie, elle commence à voyager : avec ses sœurs ou avec des amies, en Grèce, aux Baléares, en Égypte, en France, au Portugal, au Maroc ; elle profite aussi des voyages organisés par l'association de la noblesse pour visiter le Mexique, l'Iran, les États-Unis puis, encore avec sa fille ou ses sœurs, l'Inde, l'Indonésie, la Chine, la Birmanie ou encore le Moyen-Orient, la Jordanie... À côté de ces voyages, elle préside l'association du Calvaire où sont soignés les grands malades du cancer.
Elle écrit ses mémoires vers le milieu des années 1980. Elle décède en 1997, entourée jusqu'au bout de toute sa famille.

Edmond Carton de Wiart (1876-1959)

Edmond, Constant, Marie, Ghislain Carton de Wiart (chevalier en 1911, baron en 1922, comte en 1954) est né à Bruxelles le 4 janvier 1876, fils cadet de l'avocat Diego Carton et de Marie Cammaerts.
Diplômé en droit et en sciences politiques de l'Université de Louvain en 1897, il devient professeur de finances publiques de cette même université à l'âge de 23 ans. Durant ses études, il fonde en 1895 la Société Générale Bruxelloise des Étudiants Catholiques. Et il passe pour avoir créé la célèbre calotte, couvre-chef des étudiants catholiques belges.
Fin 1900, il est nommé secrétaire et directeur du contentieux à la Caisse Générale de Reports et de Dépôts, fonction à laquelle il renonce en novembre 1901 pour répondre au souhait du roi Léopold II et devenir son secrétaire personnel. Il le restera jusqu'au décès du souverain en 1909.
Fin 1910, il passe à la Société Générale de Belgique à la direction de laquelle il collaborera durant trente-deux ans. Pendant la guerre 1914-1918, il fut envoyé aux États-Unis en décembre 1915 et janvier 1916, en compagnie du ministre des Finances Aloys Van de Vyvere, pour étudier notamment les modalités du redressement de l'industrie belge après la guerre et pour défendre l'image de la Belgique auprès des Américains. À cette époque, il était également directeur de la B.B.E. (Banque Belge pour l'Étranger) à Londres et représentant du gouvernement auprès de la C.R.B. (Commission for Relief in Belgium). Il s'occupe en outre d'expliquer et de défendre devant l'opinion alliée la position de la Société Générale de Belgique pendant la guerre. Il collabore avec le gouvernement, spécialement sur les questions financières et économiques.
Durant l'entre-deux-guerres, Edmond Carton a exercé de nombreux mandats au sein des sociétés du groupe de la Société Générale. Il a entre autres été président de la Royale Belge. Très attaché à la monarchie (comme toute sa famille), il est appelé à exercer la charge de Grand Maréchal de la Cour auprès du roi Baudouin de 1951 à 1954.
En juillet 1910, il a épousé Marie-Louise de Moreau de Bioulx. Celle-ci est née à Wierde dans la région de Namur le 30 août 1883, elle est la fille d'Alphonse, Marie, Joseph, Ghislain Baron de Moreau de Bioulx, ancien ministre, directeur de la Banque nationale, et d'Emmanuelle Henriette Gabrielle de Grand Ry. Passionnée de musique, Louise de Moreau de Bioulx sera dame d'honneur de la reine Élisabeth de 1930 à 1965, et présidente de la Croix-Rouge de Bruxelles. Elle décède en 1970. Le couple a construit une maison au square Montgomery à Bruxelles et acheté le château de Brumagne le long de la Meuse.
Edmond Carton et Marie-Louise de Moreau ont eu une fille unique, Renée-Victoire, née à Londres à la fin de 1918, qui épouse Marc de la Boëssière-Thiennes en 1938. Renée-Victoire a été la dernière bourgmestre de Lombise avant la fusion de cette commune avec Lens, en 1977. Après la fusion des communes, elle sera présidente du C.P.A.S. de Lens. Renée-Victoire Carton de Wiart est décédée en 2013.
Pour plus de détails, voyez le livre de J.-M. Bruffaerts, Dans la main du géant, chez Didier Hatier, 1989 ou encore le livre de Renée-Victoire Carton de Wiart, Sous les ombrages de Lombise, chez Clepsydre Éditions, Beersel, 2002.

Compétences et activités

Le fonds dont il est question ici présente essentiellement l'histoire de la famille Carton de Wiart sur plus d'un siècle, entre la fin du 19e et la fin du 20e siècle (si l'on prend en considération l'histoire de la famille depuis la naissance d'Henry Carton de Wiart en 1869 jusqu'au décès de sa belle-fille Georgine Carton de Wiart en 1997). Mais la période couverte est beaucoup plus longue si l'on prend en compte les documents plus disparates qui concernent les ancêtres Carton de Wiart : certains documents remontent au 16e siècle et illustrent les alliances familiales, la gestion des biens mais aussi les opportunités et les revers rencontrés au fil des générations et des régimes politiques.
Les hommes et les femmes dont il est question dans ces archives se sont tous illustrés dans de nombreux domaines.
On pense bien sûr à leur activité politique et ce, aux différents niveaux de pouvoir. Très engagé au sein du Parti Catholique et de tendance démocrate-chrétienne, Henry fut Premier ministre, ministre dans plusieurs gouvernements, député pendant 55 ans et conseiller communal. Son fils Xavier fut conseiller communal à Bruxelles-Ville. Son épouse se présenta également aux élections communales sur la liste du Parti catholique. La fille d'Edmond Carton de Wiart, Renée-Victoire, fut bourgmestre de Lombise en Hainaut. Et Françoise, petite-fille d'Henry et fille de Xavier, engagée au sein du FDF, fut députée bruxelloise puis à la Communauté française et est conseillère communale à Etterbeek à ce jour encore.
On retrouve également les Carton de Wiart sur le terrain diplomatique. C'est ainsi qu'Henry a été à de nombreuses reprises l'émissaire du gouvernement à l'étranger. Il fut notamment le représentant belge à la Société des Nations pendant de longues années. Son frère Edmond a également été " conseiller du prince ", que ce soit comme secrétaire personnel du roi Léopold II ou comme grand Maréchal de la Cour sous le règne du roi Baudouin. Il a été chargé de nombreuses missions par le gouvernement, surtout pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'il était réfugié à Londres. Xavier, fils d'Henry, participa à de nombreuses missions diplomatiques. Et son frère cadet, Hubert (1901-1963), a eu une carrière de diplomate.
Henry et Xavier Carton de Wiart se sont distingués comme avocats et juristes. Henry est connu pour être à l'origine de nombreuses avancées législatives ; on lui attribue particulièrement la paternité de la loi de 1912 sur la protection des enfants, paternité qu'il partagea très largement avec son épouse Juliette Verhaegen. Leur fils Xavier poursuivit dans cette voie : avocat auprès de la Cour d'Appel de Bruxelles, nommé Juge suppléant auprès du Tribunal de 1e Instance de Bruxelles et auprès de la Cour d'Appel, il publia également des articles sur des questions de droit, notamment sur l'adoption.
Dans le domaine économique et financier, c'est surtout à Edmond Carton de Wiart que l'on songe. Il fut particulièrement actif dans ce domaine, comme professeur de finances publiques à Louvain, comme membre de la Caisse des Reports et Dépôts ensuite, puis surtout comme directeur de la Société Générale de Belgique. Il s'investît également dans la gestion financière de l'Université de Louvain, notamment au sein du Comité financier de l'institution mais il fut également très largement consulté tant par des hommes politiques que par des personnes privées, de son entourage ou non, pour recevoir ses conseils.
Si l'on songe à l'implication de cette famille sur le plan social, on se doit surtout d'insister sur l'action des femmes dans ce domaine. Lors de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi en dehors de ces deux périodes dramatiques, elles s'engagèrent toutes d'une manière ou d'une autre pour la défense des enfants, pour les victimes de la guerre, les personnes handicapées, les malades, etc. On les retrouve au sein de diverses associations de bienfaisance qu'elles créèrent ou auxquelles elles participèrent activement, parfois directement au sein des conseils d'administration.
Ensuite, on ne peut passer sous silence leur investissement dans les domaines littéraire et culturel, aussi bien dans le chef d'Henry et de Xavier, que d'Hubert ou de Juliette Verhaegen et de Louise de Moreau. Henry notamment fut l'auteur de très nombreux ouvrages de tous ordres mais notamment politiques et historiques. Xavier rédigea également de nombreux articles sur des questions politiques ou de droit, sur le Congo, sur des questions d'art ou d'histoire, il écrivit en outre beaucoup sur la région d'Hastière. Hubert, son frère, fit le récit de ses expéditions en voiture depuis la Chine ou à travers l'Amérique du Sud. Juliette Verhaegen fut elle aussi très active dans le monde de l'art et la littérature, elle traduisit Brand Whitlock et rédigea elle-même quelques articles sur des questions sociales ou des œuvres d'art ; Louise de Moreau sa belle-sœur, dame de compagnie de la reine Élisabeth, avait surtout une réputation sur le plan musical. Enfin, presque tous, hommes et femmes confondus, ont écrit leurs mémoires.
Les Carton ont également été des partisans et des acteurs de l'expansion coloniale belge. Henry et Edmond ont été étroitement mêlés à la reprise du Congo par l'État belge, le premier comme parlementaire, le second comme secrétaire du roi Léopold II. Les membres de la famille ont accompli plusieurs voyages dans la Colonie : Henry racontera l'un d'entre eux dans Mes vacances au Congo, paru en 1923. Mais Xavier a également écrit sur la question, défendant l'idée d'investir au Congo, etc.
Il faut aussi signaler l'engagement des Carton de Wiart en faveur de la protection de la nature et du patrimoine de la Belgique. Henry a été fondateur de l'association Les Amis de la Forêt de Soignes. Son fils Xavier est resté dans les annales pour son action en faveur du patrimoine architectural religieux à Bruxelles. Edmond a été membre de la Commission royale des Monuments et Sites (il l'a présidée de 1937 à 1959).
Puis, pour terminer cette longue énumération, un mot encore concernant leur patriotisme. Presque tous, hommes et femmes, Carton de Wiart et alliés, se sont illustrés au cours de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale et au-delà par leur courage, leur résistance à l'ennemi, leur fidélité au pays et au Roi, leur engagement patriotique tantôt dans l'armée tantôt dans la résistance, et plusieurs d'entre eux furent emprisonnés pour ces faits, tant Henry et Juliette que Xavier ou que leur cousin anglais Adrian.
Cependant, cette liste n'est pas exhaustive. Car, si le présent fonds d'archives concerne particulièrement Xavier Carton de Wiart, son père Henry et son oncle Edmond, il y est aussi question d'autres membres de la famille qui se sont également illustrés dans l'un ou l'autre domaine. On a déjà cité Hubert, ambassadeur et aventurier. Citons encore : Maurice, le frère d'Henry et d'Edmond, qui fut chanoine, bras droit de l'archevêque de Westminster ; Sir Adrian, leur cousin, lieutenant-général dans l'armée britannique, héros de guerre ; leur petit-cousin, Étienne, évêque de Tournai, etc.
Il faut aussi évoquer la riche histoire des familles alliées, dont nombre de membres se sont également distingués en diverses circonstances. Ainsi, si les Carton de Wiart sont bien connus à Hastière, Bruxelles et Lombise, les van Wassenhove, du côté de Georgine, le sont tout autant à Kerkhove, du côté de Bruges... où ils se sont investis comme conseillers communaux, comme bourgmestres, dans les œuvres locales,...

Archives

Historique

Les archives présentées dans cet inventaire viennent accroître et enrichir le fonds de la famille Carton de Wiart versé aux AGR par la baronne Ghislaine Houtart en 1972 et ayant fait l'objet d'un inventaire en bonne et due forme par les soins de A.-M. Pagnoul en 1981. Ce fonds se composait essentiellement d'une partie de " papiers de famille " et d'une partie d'archives propres à Henry Carton de Wiart et à son épouse Juliette Verhaegen. Ils couvraient la période 1408-1977.
Le fonds présenté ici en est en quelque sorte le prolongement. Il concerne toujours Henry Carton de Wiart et Juliette mais dans une moindre mesure. Ces papiers sont principalement ceux de leur fils aîné, Xavier Carton de Wiart, et de son épouse Georgine van Wassenhove et les papiers du frère d'Henry, Edmond Carton de Wiart.
Rassemblés au fil du temps par Xavier principalement sans doute, puis par ses propres enfants, les dossiers et pièces qui forment ce fonds, consultés et utilisés pour l'une ou l'autre recherche familiale, ne sont pas arrivés dans un ordre de classement particulier.
L'un des descendants notamment, Henry-Gilles, fils aîné de Xavier Carton de Wiart, entreprit de sélectionner de nombreux documents dans le but de rédiger une histoire de la famille et de numériser les plus belles pièces. Submergé par l'étendue du travail et n'ayant pas eu le temps de le terminer, il laissa bien malgré lui le fonds en chantier.
L'une des gageures du traitement fut de créer ou recréer un ordre logique et de replacer un maximum de pièces dans son dossier d'origine.

Acquisition

Suite au décès de son frère Henry-Gilles, Françoise Carton de Wiart, fille de Xavier, petite-fille d'Henry Carton de Wiart, de commun accord avec ses neveux et nièces, fit appel au début de l'année 2016 à deux archivistes indépendantes travaillant sous le nom de Valorescence et Oram pour traiter les archives de famille rassemblées chez elle en vue de les verser aux Archives générales du Royaume pour y être conservées et valorisées.
Contact fut pris par ces archivistes avec les Archives de l'État afin de connaître les modalités du versement des archives de la famille à cette institution.
Au terme de la négociation, il a été convenu que le fonds d'archives dont il est question dans cet inventaire fasse l'objet d'un don aux Archives générales du Royaume (AGR). Ce don concerne également le premier versement des archives de la famille dont la convention de 1972 n'avait pas été renouvelée.

Contenu

Une partie du fonds concerne l'histoire ancienne de la famille Carton de Wiart et des familles apparentées. On y trouve des recherches généalogiques remontant au 16e siècle, des démarches relatives au nom et à la reconnaissance de noblesse au début du 20e siècle, des documents relatifs à la gestion des biens depuis le 16e siècle également.
L'autre partie, la plus importante, est constituée des papiers de la branche d'Henry Carton de Wiart et spécialement du rameau constitué par leur fils Xavier et Georgine Carton de Wiart (née van Wassenhove) et de la branche d'Edmond Carton de Wiart. Pour Henry et son épouse, il s'agit principalement de quelques éléments liés à leurs activités littéraires ou politiques et d'hommages posthumes. Les papiers personnels de Xavier Carton de Wiart concernent principalement son éducation et sa formation, son engagement patriotique et politique, sa vie de famille auxquels viennent s'ajouter les dossiers relatifs à ses activités littéraires. Et, pour ce qui concerne son épouse : sa vie de famille, son engagement au sein de la Croix Rouge principalement. Pour Edmond, on trouve une importante correspondance et des papiers personnels relatifs à ses années d'études, à ses voyages, à son poste de secrétaire du Roi, à la présidence de la Commission des Monuments et des Sites, ainsi qu'à son implication dans la gestion financière de l'Université de Louvain ; sa correspondance particulièrement riche et variée, en provenance des quatre points cardinaux est le reflet des nombreux contacts qu'il entretenait avec le monde politique, diplomatique, religieux, académique, etc.
Un fonds photographique concernant l'ensemble de la famille au 20e siècle principalement et plus particulièrement ces trois familles vient ensuite illustrer cette histoire familiale très dense.

Langues et écriture des documents

Le français est la langue principale de ce fonds. On y trouve néanmoins des courriers rédigés en anglais, notamment lors d'échanges avec les membres anglais de la famille ou dans le cadre de courriers d'affaires.
Ce fonds compte tant des documents dactylographiés et imprimés que des manuscrits. La lecture de ceux-ci s'avère quelque fois bien malaisée. Certains ont été retranscrits.

Sélections et éliminations

Le principe appliqué lors du traitement de ce fonds fut d'éliminer les doublons ainsi que quelques pièces trop abîmées pour être lues ou même restaurées.

Accroissements / compléments

Ce fonds de famille est par nature ouvert et de nouveaux accroissements pourraient sans conteste avoir lieu. Néanmoins, pour ce qui concerne les familles d'Henry, de Xavier et d'Edmond, l'essentiel semble avoir été rassemblé dans ce versement.

Mode de classement

En dehors des documents parfois très anciens qui ont été transmis au fil des générations que nous avons regroupés dans un chapitre réservé aux racines de la famille Carton de Wiart, le mode de classement adopté pour cet inventaire se base sur les subdivisions qui apparaissaient entre les trois familles principales concernées par ce fonds. Il y est question d'abord de la branche d'Henry Carton de Wiart, le frère aîné de la famille à laquelle se rattache directement celle de son fils Xavier ; puis de la branche d'Edmond Carton de Wiart, auquel se rattachaient également les autres membres de la famille Carton.
Le premier chapitre comprend lui-même quatre subdivisions. On y trouve tout d'abord des documents de recherche, des arbres et livres de généalogie concernant la famille Carton de Wiart et des familles alliées ou apparentées remontant au 17e siècle ainsi que de nombreux documents du 20e siècle permettant de poursuivre ces travaux généalogiques. Viennent ensuite des dossiers concernant les démarches entreprises par Edmond Carton de Wiart au nom de la famille pour obtenir le droit d'adjonction du surnom " de Wiart " en complément au patronyme Carton en 1885 et la demande de reconnaissance de noblesse en 1904. Puis des documents relatifs à la gestion des biens : contrats et conventions relatifs à des mariages, des successions, des partages de biens ou pièces de procès concernant les ascendants de la famille entre la fin du 16e siècle et la fin du 19e siècle, et notamment depuis Alexandre Carton de Wiart et ses trois fils Adrien, Constant et Hassan, à savoir la génération juste au-dessus de celle d'Henry et Edmond Carton de Wiart ; des actes de vente et de reliefs de terre, armoiries, testaments, actes de donation, cartulaires de rentes... Et enfin, les documents relatifs aux bourses d'études obtenues par des membres de la famille Carton de Wiart.
Le deuxième chapitre concerne surtout Henry Carton de Wiart et son épouse Juliette Verhaegen. Il s'agit, spécialement pour cette partie, d'un petit supplément au fonds versé en 1972. Elle commence par les papiers et documents concernant Henry, sa vie, les hommages qui lui furent rendus et concernant son travail d'écrivain. Elle se poursuit avec les documents relatifs à Juliette, à sa vie, à son arrestation pendant la guerre 1914-1918 et à quelques-uns de ses écrits. Elle se termine sur l'un ou l'autre document relatif à leur succession.
Le troisième chapitre, l'un des plus importants, se concentre sur Xavier Carton de Wiart, son épouse Georgine (née van Wassenhove) et sur leurs enfants. Le chapitre présente en premier lieu les papiers de Xavier ou ceux qui le concernent directement. S'y trouvent d'abord rassemblés des éléments de biographie, ce qui concerne son enfance et sa formation scolaire et universitaire, et sa carrière au barreau. Vient ensuite une partie significative du fonds qui a trait à Xavier pendant les deux guerres mondiales et spécialement à celle de 1914-1918 qu'il traverse comme adolescent, collectant des documents et des objets, écrivant son propre petit journal de guerre, puis s'engageant dans l'armée, partant au front lorsqu'il a 18 ans. Suivent ensuite les documents et dossiers de l'homme de lettres qui parlent de ses recherches et publications. Puis viennent les dossiers relatifs à son mariage avec Georgine van Wassenhove en 1927. Ce chapitre aborde aussi la vie de Georgine elle-même, sa biographie, son éducation, son action pendant la Seconde Guerre mondiale et ses engagements, notamment au sein du Comité des bibliothèques de la Croix Rouge de Belgique. Il comporte une part importante de correspondance avec sa famille. Et enfin, se trouvent aussi rassemblés dans ce chapitre quelques papiers qui concernent la famille de Georgine, à la fois du côté van Wassenhove et du côté Dumont de Chassart.
Le quatrième chapitre, très bref, s'intéresse à Hubert Carton de Wiart, le frère de Xavier.
Le cinquième s'attache lui à Edmond Carton de Wiart. Il s'ouvre également avec une partie biographique concernant Edmond et son épouse, Louise de Moreau de Bioulx. Le chapitre continue avec la volumineuse correspondance familiale conservée par Edmond puis par ses descendants ; s'y trouve ainsi de nombreux échanges avec sa mère, Marie Cammaerts. Il se poursuit avec ce qui touche à ses études, à sa vie d'étudiant et notamment à la présidence de la Société Générale des Étudiants Catholiques (de Louvain). Puis viennent les papiers qui concernent ses divers engagements et occupations officielles, comme secrétaire du roi Léopold II d'abord, directeur à la Société Générale de Belgique notamment pendant la guerre 1914-1918, conseiller financier à l'Université de Louvain, à la Commission des Monuments et des Sites, et une incroyable correspondance entretenue " hors-famille " vient ensuite. Puis son voyage au Congo avec son neveu Xavier en 1931. Et enfin, le chapitre " Edmond " se clôture par une série de dossiers relatifs à d'autres membres de la famille Carton de Wiart avec lesquels Edmond correspondait ou pour lesquels il s'était chargé de l'une ou l'autre mission. Il y est question de sa mère, Marie Cammaerts, de ses frères Maurice et René, de sa cousine Gabrielle, de son cousin anglais Adrian et de son petit-cousin Etienne.
Le sixième chapitre rassemble ce qui concerne les Carton de Wiart à Hastière et leurs liens privilégiés avec la région. On y a ajouté les dossiers concernant le pré des avocats à Hastière, qui avait été déposés aux Archives de l'État à Namur par Ghislaine Carton de Wiart en 1978. En vertu du principe de regroupement des fonds de même provenance, il a en effet été convenu avec l'archiviste de l'Etat de Namur de les joindre à ce deuxième versement.
Un septième chapitre rassemble quelques divers. Et enfin, le huitième et dernier chapitre se consacre entièrement aux archives photographiques de ces familles et alliées. Cet important chapitre est lui-même subdivisé en trois, pour correspondre à la famille d'Henry, à celle de son fils Xavier et enfin à celle de son frère Edmond.

Conditions d'accès

Les archives de la Famille Carton de Wiart sont accessibles à toute personne munie d'une carte de lecteur des Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces. L'accès est gratuit pour les membres de la famille.

Conditions de reproduction

La reproduction des documents d'archives est soumise aux règles et tarifs en vigueur aux Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les Provinces.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Le fonds est généralement bien conservé, à l'exception de quelques documents devenus friables, cassants.

Instruments de recherche

Le fonds n'était accompagné d'aucun instrument de recherche, à l'exception d'une liste de dossiers pour une des petites caisses d'archives à traiter.
La consultation de l'inventaire de M.-A. Pagnoul relatif au premier versement apporte un éclairage historique important sur la famille et principalement sur Henry Carton de Wiart.

Documents apparentés

Le présent fonds complète celui versé par la famille Carton en 1972 et inventorié par M.-A. Pagnoul en 1981. Ce premier versement concernait particulièrement Henry Carton de Wiart et son épouse Juliette Verhaegen.
Pour mieux connaître les activités d'Edmond Carton de Wiart lorsqu'il était secrétaire personnel de Léopold II, il conviendra de consulter également les quelques archives données par sa veuve au Service des archives du Palais Royal en 1970. Ce fonds compte 10 articles répartis en deux boîtes (soit 0,24 m.l.) ; il n'existe pas d'inventaire publié mais une liste manuscrite dressée par E. Vandewoude en 1970. D'après nos collègues du Service des archives du Palais royal, ce fonds comprend : de la correspondance avec le Grand Maréchal de la Cour et le Palais du Roi ; le dossier personnel du Grand Maréchal de la Cour ; des notes de service ; un dossier sur la Conférence financière de Paris en 1919 ; un dossier sur le Monument Léopold II, 1925-1928 ; des notes de Ligne et Langenhove datées de 1939 ; des notes sur des conversations avec le Dr Beyen, 1939 ; un dossier sur S.M. le roi Léopold III [1939-1946 ; un autre sur le voyage du roi Baudouin au Congo en 1955 et des divers [1903-1918].
Pour ce qui regarde Edmond, on consultera également différents fonds d'entreprises. Le troisième versement des archives de la Société Générale de Belgique comprend une liasse (n° 74) concernant le Lloyd Royal Belge pendant la Première Guerre mondiale. Le quatrième versement recèle deux liasses (n° 707-708) qui sont de la correspondance de guerre et les procès-verbaux de réunions du Conseil de la Trésorerie du ministère des Finances tenues en juillet 1918. Et le cinquième versement (toujours de la Société Générale) compte environ septante liasses et chemises portant sur un voyage d'Edmond Carton de Wiart aux États-Unis en 1915-1916, les affaires de la Société Générale de Belgique pendant la Grande Guerre, les activités de la B.B.E. (Banque Belge pour l'Étranger) à Londres de 1914 à 1918 et différentes mandats officiels d'Edmond comme délégué du ministre des Finances de Belgique près la Commission for Relief in Belgium, membre du Conseil de la Trésorerie Belge, membre du Conseil économique du gouvernement belge, secrétaire du Comité Officiel Belge pour l'Angleterre, membre du Comité du Commerce Anglo-Belge.
Dans les archives historiques conservées par la banque BNP-Paribas Fortis, d'autres archives d'Edmond sont conservées : dans le fonds Société Générale de Belgique (numéros 72-105), on retrouve sa correspondance de guerre avec divers ministres, les dirigeants de la Société Générale de Belgique comme Jean Jadot et Émile Francqui et une série de personnalités belges et étrangères. On trouve aussi une série de documents et mémoires relatifs à la participation d'Edmond à la commission des examens diplomatiques commerciaux du ministère des Affaires étrangères.
Enfin, un troisième don d'archives effectué par Yves et Albert Carton de Wiart est venu compléter les archives de la famille conservées aux AGR, en février 2017.

Bibliographie

Point de vue généalogie : Dictionnaire de la noblesse.
Sur Henry Carton de Wiart, de nombreux écrits existent. Citons pour point de départ l'article de la Biographie nationale, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, t.44, pp.164-179 (rédigé par Yves Schmits) et l'introduction de M.-A. Pagnoul dans son Inventaire des papiers Carton de Wiart, Bruxelles, 1981, pp. 5-17.
Sur son épouse, Juliette Verhaegen, la même introduction de M.-A. Pagnoul dans son Inventaire des papiers Carton de Wiart, Bruxelles, 1981, pp.17-18. Voir également la biographie dressée par Éliane Gubin dans le Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Éditions Racine, 2006, pp. 570-571.
Sur Edmond Carton de Wiart, deux ouvrages de Jean-Michel Bruffaerts, dont Dans la main du géant. Edmond Carton de Wiart au service de Léopold II, Didier Hatier, Bruxelles, 1989.
Le livre de Renée-Victoire Carton de Wiart, Sous les ombrages de Lombise, Clepsydre Éditions, Beersel, 2002, 314 pages.
Happy Odyssey. The memoirs of Lt.-Gen Sir Adrian Carton de Wiart, Londres, 1950, 287 pages ; et traduction française : Mémoires . De la Reine Victoria à Mao Tse-toung. Lieutenant-Général Sir Adrian Carton de Wiart, Paris-Gembloux, 1985, 244 pages.

Contrôle de la description

Cet inventaire a été réalisé par Marie-Laurence Dubois et Annette Hendrick, archivistes indépendantes travaillant respectivement sous le nom de Valorescence et d'Oram dans le cadre d'un contrat passé avec Madame Françoise Carton de Wiart en 2016.
Il a été relu par Jean-Louis Moreau et Madame Françoise Carton de Wiart.
L'inventaire a été élaboré conformément aux directives énoncées par les Archives de l'État dans le document Directives relatives au contenu et à la forme d'un inventaire d'archives, Archives générales du Royaume et Archives de l'État dans les provinces, Bruxelles, AGR, 2012.
Les auteures se sont efforcées en outre de suivre les principes énoncés par Ernestine Lejour dans son étude sur les archives de famille (E. Lejour, Les archives de famille, dans Archives, Bibliothèques et Musées de Belgique, Bruxelles, 1950, t. XXI, n°1, pp. 11-27.) Cependant, le temps qui était imparti pour le traitement du fonds ne permettait pas de suivre ces recommandations à la lettre. En effet, 20 jours étaient initialement prévus pour le traitement complet. Néanmoins, la séparation des " Papiers de famille " de la correspondance ou autres dossiers propres à diverses personnes précises a été respectée. Et de même, nombre de documents, dont une partie de la correspondance, ont été identifiés à la pièce, à défaut d'avoir fait l'objet d'une analyse et d'un conditionnement particulier.


 11839.1 volume
 21842.1 volume
 3Armoiries de la famille Aerts.1 pièce
4Livre établissant la généalogie de la famille Vandenlshen, avec extraits d'acte de registres baptismaux et essai d'arbre généalogique. 1840-[1884].1 volume
5Livre établissant la généalogie des familles Carton, Huet, Vandernoot, Baelmans, Derons, Coenen, Jacquier, De Trixhe et d'Isembert mis en ordre par Pierre François Bonaventure Carton de Wiart, l'an 1766 et continué par Alexandre Joseph Ghislain Carton en 1841. 1841-[1884].1 volume
6M.-J. Stevens, Recueil généalogique de la famille De Cock comprenant sa parenté directe et collatérale et ses alliances, Bruxelles, 1855, 183 pages ; et Supplément au recueil généalogique de la famille De Cock, Bruxelles, 1858, 100 pages. 1855-1858.2 volumes
7Livre des " alliances diverses " de la famille Carton de Wiart. [ca 1860].1 volume
8Livre établissant la généalogie de la famille Carton de Wiart et des notices généalogiques sur les familles Huet, Vandernoot, Baelmans, De Rons, Coenen, Jacquier, De Trixhe et d'Isembert commencé en 1766 par Pierre François Bonaventure Carton de Wiart. [ca 1902].1 volume
9Arbre généalogique Carton de Wiart dressé de la génération de Gabriel Carton, seigneur de Wyart (1649-1721) à celle d'Henry et Edmont nés en 1869 et 1876, avec armoiries et annotations tirées du livre d'Arendt et de Ridder. [ca 1920].1 pièce
10Notice généalogique ayant trait à la descendance directe de Philippe Carton de Wiart (père de Gabriel Carton, 1649-1721). [ca 1920].1 pièce
11Faire-part de naissance et de mariage de membres de la famille Carton de Wiart et apparentés. [ca 20e siècle]1 chemise
12Faire-part de décès de membres de la famille Carton de Wiart et apparentés. [ca 20e siècle]1 chemise
13Livre de recherches sur la famille Carton de Wiart Quelques ancêtres des enfants Henry Carton de Wiart-Verhaegen écrit par Louis Stroobant, président de la Société d'Archéologie de la Campine et offert à Henry en 1918. 1918.1 pièce
14Copie d'une Histoire de la famille Ryelandt et des familles alliées. La période brugeoise. Dix générations jusque 1965. [ca 1920].1 pièce
15Projet de notes sur les Carton de Wiart, par Anne Carton de Wiart. juin 1990.1 pièce
16Brochure intitulée Machine à remonter le temps de la famille Carton de Wiart. Histoire des sept premières générations identifiées depuis le temps des " Pays-Bas catholiques " jusqu'à la constitution du Royaume de Belgique (1579-1831), extraits du Livre de raison et déraisons d'Yves Carton de Wiart, 2004 (dédicacée à Henry-Gilles Carton de Wiart). 2004.1 pièce