Name: Joseph Cardijn - Jozef Cardijn
Period: 1870 - 1980
Inventoried scope: 24,59 linear meters
Archive repository: National Archives of Belgium
Heading : Families and Persons
Authors: M. Fiévez
Year of publication: 1985
Code of the inventory: I 234
Joseph Cardijn est né à Schaerbeek le 13 novembre 1882. Son père, Henri Cardijn et sa mère, Louise Van Dalen, tous deux d'origine flamande, travaillaient comme concierges dans une famille de la bourgeoisie bruxelloise. Le père faisait office de cocher, la mère de cuisinière et de femme de chambre. Ils s'efforcèrent de donner à leur fils une bonne éducation chrétienne.
C'est à Hal que se passe l'enfance de Joseph Cardijn. En sortant de l'école primaire, il entre au petit séminaire de Malines et découvre immédiatement le fait qui deviendra le centre de toute sa vie : le contact, durant les vacances, avec ses anciens camarades d'école qui, eux, ont commencé à travailler. Déjà la vie les a changés, aigris ; ils ont rapidement perdu la foi ou du moins la pratique religieuse et sont devenus adversaires des prêtres et de l'Eglise.
En réfléchissant à ces constatations, le jeune abbé Cardijn, peu d'années plus tard, tirera la conclusion, pour lui inéluctable : l'entrée dans le monde du travail et l'influence de ce nouveau milieu sont décisives pour l'avenir des jeunes de la classe ouvrière ; il leur faut un mouvement qui les prépare à cet avenir, qui en fasse des hommes au plein sens du mot et des chrétiens conscients de leur destinée divine et de leur mission dans le monde ouvrier.
Après son ordination en 1906 par le Cardinal Mercier, Joseph Cardijn suit pendant un an les cours de l'École des Sciences Politiques et Sociales de l'Université Catholique de Louvain. Il est nettement influencé et orienté par le professeur Victor Brants qui obtient pour lui le bénéfice de bourses de voyage qui lui permettront d'élargir sa formation. De fait, à partir de 1907 jusqu'en 1911, il fait plusieurs voyages d'étude et d'observation sociale en Angleterre, en France, en Italie et en Allemagne. Ces voyages vont l'aider à préciser sa pensée et à dessiner les contours d'un projet d'organisation de la jeunesse au travail.
De 1907 à 1912, l'abbé Cardijn assume, au petit séminaire de Basse-Wavre, la fonction de professeur de 6ème latine. Il cherche à y rénover quelque peu les méthodes pédagogiques. Pendant ses moments de loisir, il poursuit son observation sociale, cette fois dans les petites localités mi-ouvrières, mi-rurales, du Brabant Wallon.
En avril 1912, le Cardinal Mercier le désigne comme vicaire dans une grosse paroisse populaire de la banlieue bruxelloise, Notre-Dame de Laeken. L'idée qu'il poursuit depuis plusieurs années peut maintenant prendre corps : une poignée de jeunes filles et peu après, quelques jeunes gens, commencent à participer à son dessein apostolique, dans des groupes paroissiaux que le jeune vicaire inspire.
En décembre 1916, après avoir protesté publiquement contre la déportation des ouvriers belges en Allemagne, l'abbé Cardijn est arrêté par l'autorité occupante et passe sept mois à la prison de Saint-Gilles. Il subira une deuxième arrestation, en 1917, pour espionnage et sera lourdement condamné par le Tribunal Militaire.
Entre-temps, Cardijn a été nommé par le Cardinal Mercier, le 10 août 1915, Directeur des Oeuvres Sociales Chrétiennes de l'Arrondissement de Bruxelles. II exerce cette fonction importante, tout en restant vicaire à Laeken jusque vers 1920. Il exerce une profonde influence sur les travailleurs chrétiens adultes et sur leurs organisations et amorce avec eux des mutations qui les orientent vers une prise en charge démocratique et autonome de la défense ouvrière. La naissance à Bruxelles du Parti Populaire Chrétien en 1919 sera une expression parmi d'autres de cette importante prise de conscience.
Dès la fin de la guerre 1914-1918, les jeunes de Laeken qui avaient combattu aux armées étaient rentrés chez eux et avaient repris leurs efforts pour se grouper. La Jeunesse Syndicaliste naît ainsi en 1919 sous l'impulsion de Cardijn. Avec lui, trois pionniers, Fernand Tonnet, Paul Garcet et Jacques Meert multiplient les groupes dans l'agglomération de Bruxelles et peu après en Pays Wallon ; ces efforts aboutissent à la fondation officielle, en 1925, de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne.
Celle-ci est vivement encouragée par le Pape Pie XI, qui reçoit l'abbé Cardijn pour la première fois en audience privée au printemps de 1925. Ce geste aplanira, pour une part, les difficultés quasi insurmontables rencontrées par le mouvement pendant ses années de gestation, surtout dans le milieu catholique conservateur ainsi qu'auprès des dirigeants de l'ACJB.
Le premier congrès national de la JOC se tient à Bruxelles, le 18 avril 1925. Les évêques de Belgique approuvent la nouvelle organisation dans leur réunion du 27 juillet et Cardijn en devient, de fait, l'aumônier général. Le Manuel de la JOC sort de presse en octobre de la même année.
A partir de cette date, le mouvement s'étend de plus en plus en Wallonie et à Bruxelles, puis en Flandre (1)
et s'adresse audacieusement à tous les jeunes travailleurs et jeunes travailleuses, sans distinction.
Dès lors, la vie de Cardijn et le développement de la JOC dans ses multiples aspects se confondent étroitement. L'expansion du mouvement est semée de jalons importants, dont nous ne signalerons que les deux premiers :
en 1927, la naissance de la JOC en France marque l'ouverture vers une expansion internationale ;
en 1935, le premier congrès à dimension internationale donne la preuve de cette expansion dans quelque 25 pays.
Pendant la seconde guerre mondiale, la vie de la JOC continue sous le couvert d'activités de type religieux, ce qui lui permet de développer une action clandestine et semi-clandestine. Cardijn est à nouveau incarcéré en 1942, par la Gestapo cette fois, pour avoir pris position, dans des sessions d'étude, contre l' " Ordre Nouveau " de l'Allemagne nazie. Il échappe quasi-miraculeusement à la déportation en septembre 1944.
A partir de 1945-1946, la dimension internationale du mouvement jociste - déjà devenue très perceptible au cours des voyages de Cardijn à travers l'Europe dans les années précédant la guerre - prend de plus en plus de place dans sa pensée et son action. Son premier périple en Amérique du Nord et en Amérique Latine, en 1946, ouvrira une série de vingt-quatre randonnées apostoliques à travers tous les continents, en vue de faire connaître le problème de la jeunesse travailleuse, de soutenir les débuts de la JOC dans les différents pays et d'y unifier peu à peu ses orientations fondamentales.
Le sommet du développement spectaculaire du mouvement jociste international se situe à Rome en 1957, avec deux événements significatifs :
le Rassemblement Mondial de 32.000 jeunes travailleurs et jeunes travailleuses qui militent dans la JOC de 91 pays ;
le premier Conseil Mondial de la JOC, qui donne au mouvement ses statuts internationaux et élit démocratiquement ses dirigeants au plus haut niveau.
Depuis 30 ans, malgré bien des oppositions, la JOC internationale a grandi. Elle s'est donné des responsables venant de tous les coins du monde, est soutenue par diverses autorités et institutions. Les deux événements de Rome en 1957 sanctionnent ces faits. Ils lui donnent désormais une existence et une reconnaissance juridiques qui s'appuient sur une base fortement enracinée dans la masse de la jeunesse travailleuse.
À cette date aussi, Cardijn est officiellement nommé aumônier international par le Pape Pie XII.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la personnalité de Cardijn, son œuvre, son influence ne cessent de grandir. Il devient une figure représentative, non seulement de la jeunesse ouvrière mondiale, mais de tous les grands problèmes qui touchent au monde ouvrier, au tiers monde, à la paix et, dans l'Église, au laïcat agissant dans le monde d'aujourd'hui. Il intervient dans des congrès, au Bureau International du Travail, dans les milieux intellectuels, auprès des épiscopats des continents qu'il parcourt. Il est honoré de nombreuses distinctions civiles et religieuses et neuf universités lui octroient un Doctorat Honoris Causa dans diverses disciplines : philosophie, sciences sociales, pédagogie, droit international, etc.
Au Vatican, ses relations avec Pie XI ne se sont jamais démenties et les Souverains Pontifes qui se succèdent lui accordent un appui ferme et constant, confirmé par une série de lettres autographes.
De toute évidence, la réputation mondiale de Cardijn repose à la fois sur l'envergure de sa pensée et le dynamisme de sa personnalité d'orateur, de pédagogue et de leader ; mais elle est justifiée par l'ampleur de l'impact de la JOC et de ses militants, partout où elle est parvenue à s'implanter.
Au moment où commencent les travaux préparant le Concile Vatican II, Cardijn prend part à ceux de la Commission Pontificale pour l'Apostolat des Laïcs. Lors de l'ouverture du Concile en 1963, il est nommé peritus et prend ainsi une part plus directe encore aux recherches et à la rédaction de textes conciliaires. II attachera une importance capitale aux orientations fondamentales de la Constitution Pastorale L'Église dans le Monde de ce Temps.
C'est à cette occasion qu'il publie un ouvrage - le seul de toute sa carrière, avec le Manuel de la JOC (2)
- qui ramasse les éléments et le cheminement de sa pensée : Laïcs en Premières Lignes (3)
.
Le 18 janvier 1965, au lendemain d'une rencontre particulièrement significative avec le Pape Paul VI à Bombay, Cardijn est promu à la dignité de cardinal et archevêque titulaire de Tusuro. Dans l'opinion ouvrière, c'est non seulement la reconnaissance d'une vie consacrée à la jeunesse travailleuse, mais c'est aussi l'expression de l'encouragement que l'Église institutionnelle veut donner à la promotion de la classe ouvrière et à la présence, en son sein, des militants chrétiens.
À cette occasion, la presse unanime qualifie Cardijn de " Père de la jeunesse travailleuse " et de " Cardinal des ouvriers ".
En 1965, Cardijn prend part, en tant que Père Conciliaire cette fois, à la dernière session de Vatican II et y présente des interventions percutantes en aula, sur les jeunes, le monde ouvrier, le tiers-monde et la liberté religieuse.
La promotion cardinalice, en 1965, ne change rien à l'activité de Cardijn, à son mode de vie, à sa recherche incessante, à ses projets. A l'âge de 84 ans, il a l'intention d'entreprendre un double voyage : en URSS et en Chine Populaire.
La maladie en empêche la réalisation. Joseph Cardijn meurt le 24 juillet 1967 à Louvain. II a marqué de son empreinte le monde ouvrier, la société et l'Église.
Le classement des papiers du Cardinal Cardijn est étroitement lié à la volonté exprimée dans son testament, en date du 8 juillet 1966 (4)
:
Je charge Mademoiselle Marguerite Fiévez d'utiliser la documentation qui se trouve dans mon appartement et en général tout ce qui exprime ma pensée verbale ou écrite :
pour écrire ou faire écrire l'histoire de la fondation et de l'expansion de la JOC ;
pour publier ou faire publier mes écrits et les ouvrages nécessaires à faire connaître l'esprit et les méthodes de la JOC, depuis la préparation de la JOC et ses débuts jusqu'à ma mort.
Dans ce but je demande qu'on mette à sa disposition les archives et la documentation des branches de la JOC belge et internationale, notamment les collections de journaux, revues, bulletins, éditions jocistes, enquêtes, photos, livres, brochures et lettres, et toutes les publications utiles à ce travail, qu'ils se trouvent à la rue des Palais, à la Centrale jociste, dans les secrétariats nationaux ou régionaux, ainsi qu'au secrétariat international ; et qu'on l'aide dans toute la mesure du possible à retrouver et à réunir les documents, qui peuvent se trouver chez des particuliers, des anciens et anciennes jocistes, des amis ou collaborateurs de la JOC.
C'est sur la base de ce texte que le groupe des exécuteurs testamentaires de Cardijn a pris la responsabilité d'entamer le long travail de classement et de recherche qui a donné naissance au Fonds Cardijn. Ce travail fut placé sous la direction du Professeur Roger Aubert, de l'Université Catholique de Louvain et du Conseil de l'Histoire de la JOC, créé en 1968 à cet effet. Le début du travail d'inventoriage des archives du mouvement jociste date également de cette époque.
Les papiers qui constituent le Fonds Cardijn se sont accumulés au fur et à mesure des différentes fonctions que celui-ci a exercées au cours de sa vie.
Le fonds comprenait à l'origine les papiers et livres personnels de Cardijn : souvenirs et notes de jeunesse, cahiers et textes relatifs à ses études au séminaire et à l'Université de Louvain. S'y est ajouté ensuite un petit nombre de documents datant de ses quatre années de professorat à Basse-Wavre et de son ministère comme vicaire à Notre-Dame de Laeken. Ces documents ont sans doute été conservés par Cardijn quand il a quitté Laeken et s'est installé vers 1919 au secrétariat des Oeuvres Sociales de l'Arrondissement de Bruxelles (rue Pletinckx, 19) (5)
.
Vers cette époque commencent alors à s'y ajouter les papiers de la JOC naissante, qui occupera deux mansardes dans cet immeuble, jusqu'à l'installation de ses deux branches masculines dans leur nouveau secrétariat général (rue des Palais, 90), à la mi-mars 1928 (6)
. Tout l'ensemble de cette documentation y est alors transféré : papiers personnels de Cardijn, papiers concernant sa fonction de Directeur des Oeuvres Sociales et papiers de la JOC, sans distinction. C'est là qu'ils ont été trouvés après le décès de Cardijn, lors de l'inventaire de son appartement (7)
.
Les classements successifs de cette masse de documents peuvent être décrits comme suit :
À partir de 1946, les papiers d'usage courant ont subi un classement assez sommaire et très pragmatique, uniquement en vue de leur utilisation immédiate dans le travail quotidien de Cardijn ;
Tous les documents sans intérêt immédiat ont été relégués sans classement dans des armoires, entre autres ceux apportés par Cardijn de la rue Pletinckx (voir plus haut), qui ont été retrouvés tardivement dans la partie supérieure d'une grande armoire-bibliothèque ;
Enfin, dans une pièce mansardée de la maison avaient été remisés, également sans classement, des documents antérieurs à la seconde guerre mondiale. Certains de ces documents devaient avoir appartenu aux secrétariats généraux de la JOC et de la KAJ (branches masculines), qui ont occupé la majeure partie de l'immeuble au cours de deux périodes importantes : de 1928 à 1935, puis de la fin de 1940 à 1945. Parmi ces documents, certains dossiers d'étude que l'on appelait familièrement " la documentation du président ", devaient avoir été ceux de Fernand Tonnet (8)
. Dans la mesure où ils ont pu être identifiés, ces dossiers ont été insérés dans un des Fonds Fernand Tonnet.
Du vivant de Cardijn, une attention systématique n'a pas été accordée à la conservation des documents ; aussi constate-t-on de réelles lacunes dans le fonds. Beaucoup de papiers, jugés en leur temps peu utiles, ont été détruits, d'autres renvoyés dans la documentation propre des secrétariats du mouvement, d'autres encore simplement égarés. Il n'a pas été possible de déterminer de façon précise l'ampleur de ces pertes.
Deux remarques doivent encore être faites pour éclairer les lacunes, parfois importantes, qu'on peut relever dans le Fonds Cardijn :
Cardijn est avant tout un homme de la parole et de l'action. Son premier souci n'est pas de conserver des écrits, ni même d'écrire, exception faite pour les questions juridiques ou les décisions très importantes. Même ses propres écrits ne sont souvent que la reproduction de ce qu'il a dit et répété depuis longtemps. Dans certains cas, ce sont surtout ses collaborateurs et collaboratrices qui ont eux-mêmes conservé des documents ;
Par ailleurs, la personne et l'activité de Cardijn étant très étroitement liées à la vie du mouvement jociste, il faudra toujours tenir compte du fait que les documents rassemblés dans le fonds ne comportent que ceux conservés par Cardijn lui-même, à titre personnel. Celui-ci laissait aux divers secrétariats du mouvement le soin de conserver une documentation intégrale de type plus administratif.
Pour pallier ces lacunes et selon le vœu exprimé par Cardijn dans son testament, on a pu cependant recueillir, le plus souvent chez d'anciens et anciennes jocistes ou chez des aumôniers, un petit nombre de pièces qui complètent sporadiquement le fonds.
Beaucoup d'éléments sont entrés en ligne de compte dans la manière de conserver et de classer les papiers qui constituent le fonds tel qu'il se présente aujourd'hui.
La manière de travailler de Cardijn.
Jusqu'en 1945, Cardijn n'a gardé à titre personnel que peu de papiers, classés très sommairement. Comme il a été dit plus haut, il laissait aux divers secrétariats généraux du mouvement le soin de régler les aspects administratifs de son propre travail, qui se confondait d'ailleurs étroitement avec la structure et les activités de la JOC elle-même. De plus, il privilégiait le contact personnel, efficace, mais qui laisse peu de traces.
À partir de 1945, Cardijn développe progressivement une activité personnelle, qui ne tombe pas directement sous la responsabilité des secrétariats du mouvement. Ceux-ci, débordés par leur propre travail, montrent moins de disponibilité pour des tâches qu'ils estiment en dehors de leurs possibilités pratiques. Cardijn fait alors appel, de plus en plus fréquemment, à l'ancienne secrétaire générale de la VKAJ Marie-Antoinette Sibenaler. Elle assumera désormais sa correspondance personnelle et ses démarches en dehors du mouvement. Elle est secondée par Pauline Degreef, pour les travaux de dactylographie et de classement rudimentaire.
Par ailleurs, les responsabilités de Cardijn s'amplifiant aussi dans le domaine mondial, le secrétariat international de la JOC, né en 1945, lui rend une série de services d'ordre administratif, dans le domaine international.
À partir de 1957, Cardijn qui se plaint depuis longtemps qu'il n'a pas su attacher quelqu'un à collaborer personnellement à son travail, se résout à demander la collaboration d'une secrétaire au sens propre. II fait appel à Marguerite Fiévez qui vient de quitter sa fonction de responsable du secrétariat international. Elle connaît le mouvement, à la fois au niveau belge et au niveau mondial. Elle assumera pendant dix ans le travail quotidien aux côtés de Cardijn : réflexion, dialogue, correspondance, rédaction et dactylographie de notes, préparation des exposés, des contacts et voyages et, quand il reste du temps, un certain classement des papiers.
L'absence de qualification adéquate de ces divers collaborateurs.
Les personnes qui, successivement, se sont mises au service de Cardijn dans son travail quotidien, sont avant tout des dirigeants et dirigeantes de la JOC. Pour elles comme pour lui, le souci premier est de faire avancer le mouvement jociste en permettant à Cardijn une activité plus large et plus efficace.
Elles n'ont évidemment aucune intention de " faire l'Histoire ". Cette idée n'apparaîtra que tardivement, quand Cardijn lui-même exprimera de plus en plus souvent le souhait de voir écrire l'Histoire de la JOC. Mais la surcharge d'activités immédiates aidant, il n'est guère pris de mesures efficaces dans ce sens.
Enfin, ces personnes ignorent aussi, par le fait même, les règles les plus élémentaires d'archivistique. Pas de critères de conservation, pas de normes de classement valables si ce n'est celles de la vie quotidienne. Des centaines de documents, jugés sans importance à l'époque (dans l'optique du mouvement) ont été, on l'a dit, détruits en cours de route de manière empirique : lors d'une longue absence de Cardijn pour un voyage ou une maladie, ou tout simplement au gré de grands nettoyages ou de déménagements.
Une exception notoire cependant.
Vers 1958, Cardijn est de plus en plus appelé à prendre la parole devant des auditoires importants, et souvent en dehors de la JOC. Il a pris conscience du fait que sa pensée fondamentale - tout en évoluant avec la vie du monde, de la classe ouvrière et de l'Église - a trouvé sa ligne définitive. D'aucuns disent avec une aimable ironie qu'il dit toujours la même chose, mais cependant que ses discours ont aussi toujours des aspects neufs.
À cette époque, Cardijn ressent déjà le poids de la fatigue et se sent littéralement envahi par les prestations qui le réclament, notamment les grands voyages internationaux. Il demande alors à sa secrétaire de rassembler systématiquement les meilleurs de ses travaux antérieurs, qu'il méditera, améliorera, annotera, réadaptera maintes fois, enrichira, réécrira en des textes et discours nouveaux, pour de nouveaux auditoires.
Ce travail a été entrepris au fil des dernières années de la vie de Cardijn et achevé avec la mise en ordre du fonds. Les documents en question sont rassemblés dans le chapitre : La pensée de Cardijn et constituent un ensemble assez important, complété par la série de quelque 500 brochures sur la JOC et ses préoccupations, inspirées directement ou indirectement par Cardijn (9)
. C'est le début de ce travail qui a d'ailleurs donné lieu à l'édition de l'ouvrage : Laïcs en Premières Lignes, en 1963.
En vue d'exécuter son vœu testamentaire, le travail systématique de classement et d'inventaire a été entrepris par son ancienne collaboratrice, Marguerite Fiévez. Le groupe des exécuteurs testamentaires du fondateur de la JOC et du Conseil de Rédaction de l'Histoire de la JOC en ont assumé la responsabilité.
Dès 1969, des contacts ont été pris avec les Archives Générales du Royaume, en la personne de Madame Desmed-Thielemans, qui a donné les premiers éléments d'initiation en vue du classement du fonds. Ultérieurement, à la suite d'entretiens et de tractations plus poussés, le fonds a été confié à cette institution, le 17 novembre 1982.
Les étapes de la vie de Cardijn et les diverses fonctions qu'il a exercées servent de trame au plan de l'inventaire. Il ne faut cependant jamais perdre de vue que la personne et les activités de Cardijn ont toujours été étroitement liées à la vie du mouvement jociste. Une histoire complète et concrète du mouvement exige donc de se référer aux archives de celui-ci.
Certains chapitres de l'inventaire ont été établis sur un même schéma. De telle sorte que les éléments de continuité et les différences apparaissent pour chaque période. Cette remarque vaut surtout pour les chapitres V et VI.
La difficulté majeure de l'inventoriage a résidé dans le fait que, selon une formule consacrée : " Cardijn mettait tout dans tout ", ce qui a posé parfois certains problèmes d'objectivité dans le classement.
Les archives ont été arrêtées au 31 décembre 1980. On a pu ainsi intégrer à l'inventaire un certain nombre de documents dans le prolongement immédiat du travail de Cardijn. Ils se trouvent surtout dans les chapitres XI (Histoire de la JOC) et XII (Moyens audio-visuels).
Il faut être attentif au fait que le mot " JOC " est employé, tantôt pour désigner la branche masculine et wallonne du mouvement et tantôt (le plus souvent) l'ensemble du mouvement jociste.
Les dossiers ont été, selon les nécessités, divisés en sous-dossiers. Ces subdivisions n'apparaissent pas dans le corps de l'inventaire.
On trouvera dans les dossiers quantité de " notices explicatives " attachées à certains documents. Elles ont été rédigées par l'archiviste en vue de fournir des compléments d'information (identification ou renvois). Ces notes ont dès lors valeur de témoignages. Elles portent les initiales de l'archiviste (MF).
Les jocistes et anciennes jocistes féminines sont toujours renseignées sous leur nom de jeune fille.
Dans les quinze dernières années de la vie de Cardijn, bon nombre de documents ont été adressés directement à sa secrétaire, Marguerite Fiévez. Ces pièces faisant partie intégrante de l'activité de Cardijn, elles ont été reprises dans le Fonds Cardijn et non dans le Fonds Marguerite Fiévez.
Il n'a pas toujours été possible de fixer des données chronologiques strictes de période à période ; c'est ainsi que parfois certaines périodes chevauchent l'une sur l'autre.
La plupart des textes écrits au crayon ont été dactylographiés, pour éviter qu'ils ne continuent à s'effacer jusqu'à devenir illisibles.
Quelques documents très abîmés ont été placés sous chemises de plastique.
Certains documents, de nature confidentielle, ont été retirés des dossiers et placés sous enveloppe scellée. Ils ne pourront être consultés avant l'année 2020. Ils sont signalés dans leurs dossiers respectifs par un bref avis marqué d'une pastille rouge (10)
et dans l'inventaire par un astérisque lorsqu'il s'agit d'un dossier totalement inconsultable.
CHAPITRE IV : L'histoire des Oeuvres Sociales Chrétiennes de Bruxelles reste à faire. De là, les difficultés qui ont surgi pour distinguer clairement les divers organismes qui les composent.
CHAPITRE V : Le plan du chapitre suit les étapes de la vie du mouvement. Nous l'avons divisé en quatre parties. Mais occasionnellement, certains dossiers chevauchent sur deux périodes.
CHAPITRE VI : Le plan de ce chapitre suit de près l'évolution du mouvement sur le plan international. Elle comporte trois phases : une période de maturation, une étape charnière en 1957 et enfin la période qui va de l'adoption des statuts à la mort de Cardijn. Il faut préciser que Cardijn a démissionné de sa fonction d'aumônier international en janvier 1965, tout en continuant à assumer sa fonction d'aumônier national de la JOC belge jusqu'à sa mort en 1967. On trouve néanmoins dans ce chapitre bon nombre de documents postérieurs à 1965. En effet, après sa démission, Cardijn a gardé à titre officieux certaines activités dans le cadre de la JOC internationale.
CHAPITRE VII : Au cours du Concile Vatican II, Cardijn a exercé deux fonctions : il fut d'abord peritus (expert) à la Commission Conciliaire pour l'Apostolat des Laïcs, puis Père Conciliaire, une fois devenu archevêque et cardinal. Les documents rassemblés dans ce chapitre dépassent le cadre strict de la participation de Cardijn au concile.
CHAPITRE X : Ce chapitre trouve son origine dans la demande faite par Cardijn à son secrétariat (vers 1958) de rassembler tout ce qu'il avait écrit, afin de lui faciliter son travail (préparation de discours, d'exposés, d'articles, etc.) (11)
. On a rassemblé dans ce chapitre les écrits de Cardijn qui ne traitent pas d'événements précis. Les écrits relatifs à ces événements ont été classés sous la dénomination correspondante.
Ce travail a été accompli sous la direction du Professeur Roger Aubert et guidé sur place par ses deux assistants, Thierry Bertrand et Françoise Windels-Rosart. II a été effectué avec minutie, dans le respect de la pensée de Joseph Cardijn.
Au terme de ce travail, ce nous est un plaisir de remercier : Annie Vanderschraege-Bricteux, Claudine De Cuyper, Georgette Samain-Deramaix, les responsables et le personnel des Editions Vie Ouvrière, Alex Ericx, Karel Goris, Julia Janssens, le secrétariat national de la JOC/F, feu Christiane Langlet, Emile Legrain, Arlette Peirens-Van Berlamont, Louise Vanderheyden, Geneviève Pauss-Van Lerberghe, Julia Vercammen qui y ont apporté une patiente et efficace collaboration.
1 | Passeports et pièces d'identité, 1919-1965. | 1 dossier. | |||||||
2 | Documents relatifs au statut ecclésiastique de Cardijn, 1904-1940. | 1 dossier. | |||||||
(1) Pour compléter ce dossier, voir les n° 78 et ss. | 3 | Dossier médical, 1946-1967 (1). | 1 dossier. | ||||||
(2) Soit les agendas des années 1913, 1914, 1916, 1930 à 1940 (manque 1937), 1945, 1953, 1956 à 1967. | 4 /A | Agendas, 1913-1953 (2). | 1 boîte. | ||||||
(2) Soit les agendas des années 1913, 1914, 1916, 1930 à 1940 (manque 1937), 1945, 1953, 1956 à 1967. | 4 /B | Agendas, 1956-1967 (2). | 1 boite. | ||||||
5 | Annotations de Cardijn, relatives à son travail quotidien, 1930-1963. | 1 dossier. | |||||||
6 - 10 | Distinctions honorifiques (1). | ||||||||
(1) Voir le n° 1671.(2) Pour l'élévation au cardinalat, voir le n° 50. | 6 | Distinctions ecclésiastiques, 1929-1962 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir le n° 1671. | 7 | Distinctions civiles, 1920-1966. | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir le n° 1671.(2) Des recherches ultérieures ont été effectuées après le Les documents y afférents sont joints au dossier. Voir aussi le n° 2297. | 8 | Doctorats Honoris Causa, 1947-1962 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir le n° 1671.(2) Les n° 9 et 10 regroupent les diplômes qui, de par leur format, ne pouvaient être inclus dans les dossiers. (3) Le n° 9 se compose de 5 diplômes, numérotés respectivement 9/1 à 9/5, suivant la liste récapitulative classée au n° 7. | 9 | Originaux des diplômes (2). Distinctions civiles, 1950-1964. (3). | 5 rouleaux. | ||||||
(1) Voir le n° 1671.(2) Les n° 9 et 10 regroupent les diplômes qui, de par leur format, ne pouvaient être inclus dans les dossiers. (3) Le n° 10 se compose de 9 diplômes, numérotés respectivement 10/1 à 10/8 et 10/10, suivant la liste récapitulative classée au n° 8. | 10 | Originaux des diplômes (2). Doctorats Honoris Causa, 1947-1962 (3). | 9 rouleaux. | ||||||
11 - 14 | Notes biographiques relatives à Cardijn (1). | ||||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303. | 11 | Notes prises au jour le jour par Cardijn, [1922]-1966 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303.(2) Ces documents, de nature biographique, peuvent être considérés comme le journal de Cardijn, événements et réflexions y étant étroitement mêlés. Le numérotage (11, 12A, 12B, 12C) s'est imposé suite à la découverte de nouveaux documents en fin de travail. Ceux-ci se répartissent chronologiquement comme suit : n° 11, de 1922 à 1956 ; n° 12A, de 1957 à 1959 ; n° 12B, de 1960 à 1963 ; n° 12C, de 1964 à 1966, avec un sous-dossier de notes prises au Mont-Pèlerin de 1948 à 1966 et n.d. | 12 /A | Notes prises au jour le jour par Cardijn, [1922]-1966 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303.(2) Ces documents, de nature biographique, peuvent être considérés comme le journal de Cardijn, événements et réflexions y étant étroitement mêlés. Le numérotage (11, 12A, 12B, 12C) s'est imposé suite à la découverte de nouveaux documents en fin de travail. Ceux-ci se répartissent chronologiquement comme suit : n° 11, de 1922 à 1956 ; n° 12A, de 1957 à 1959 ; n° 12B, de 1960 à 1963 ; n° 12C, de 1964 à 1966, avec un sous-dossier de notes prises au Mont-Pèlerin de 1948 à 1966 et n.d. | 12 /B | Notes prises au jour le jour par Cardijn, [1922]-1966 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303.(2) Ces documents, de nature biographique, peuvent être considérés comme le journal de Cardijn, événements et réflexions y étant étroitement mêlés. Le numérotage (11, 12A, 12B, 12C) s'est imposé suite à la découverte de nouveaux documents en fin de travail. Ceux-ci se répartissent chronologiquement comme suit : n° 11, de 1922 à 1956 ; n° 12A, de 1957 à 1959 ; n° 12B, de 1960 à 1963 ; n° 12C, de 1964 à 1966, avec un sous-dossier de notes prises au Mont-Pèlerin de 1948 à 1966 et n.d. | 12 /C | Notes prises au jour le jour par Cardijn, [1922]-1966 et n.d. (2). | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303. | 13 | Notes rétrospectives rédigées ou dictées par Cardijn, 1940-1967 et n.d. | 1 dossier. | ||||||
(1) Voir les n° 2298 et 2303.(2) Dont beaucoup ont été corrigées à la demande de Cardijn. | 14 | Notices rédigées du vivant de Cardijn, 1944-1967 et n.d. (2). | 1 dossier. |